L’amour du Prophète ()
Parmi les exigences de la foi, il y a le fait d’aimer le maître des créatures
(). Et comment le croyant n’aimerait-il pas son prophète () alors qu’il
est la cause de sa guidée vers le chemin de la lumière et de la foi, et de sa
libération de la mécréance et de l’enfer.
Le prophète () a dit : « Aucun d’entre vous ne sera
[complètement] croyant jusqu'à ce que je sois plus aimé auprès de
lui que son enfant, son parent, et la totalité des hommes1 ».
De surcroît, l’amour du prophète () dépasse [chez le croyant] l’amour
de soi, comme lorsque cUmar Ibn Al-Khattâb () dit au prophète () :
- « Ô messager d’Allah, tu es certes plus aimé auprès de moi que toute
chose, excepté ma propre personne ».
- Le prophète () lui répondit alors : « Non ! Par celui qui détient
mon âme dans Sa main, jusqu'à ce que je sois plus aimé auprès de
toi que ta propre personne ».
- cUmar dit alors : « Maintenant tu es plus aimé auprès de moi que moimême
».
- Il dit alors () : « [Oui] Maintenant, Ô cUmar [tu as atteint la foi
complète]2 ». Càd : « maintenant tu as compris et prononcé ce qu’il fallait »
Cependant, chacun prétend aimer le prophète (), y compris ceux qui
suivent leurs passions et qui innovent en religion, y compris ceux qui adorent
les tombes et pratiquent la sorcellerie, les charlatans, et un bon nombre des
pervers et des libertins. Mais ce qui compte, ce n’est pas de prétendre l’aimer
mais c’est bien de l’aimer véritablement.
Aimer le prophète () implique le fait d’obéir à ses ordres, d’éviter ce
qu’il a interdit et ce contre quoi il a mis en garde, et de n’adorer Allah ()
que par ce qu’Il a légiféré et non par les passions et les innovations. C’est à
ce sujet qu’il () dit :
- « Tout ma communauté entrera au Paradis sauf ceux qui ont
refusé »,
- Ils dirent : « Qui peut bien refuser ? Ô messager d’Allah ! »
- Il répondit : « Celui qui m’obéit entre au Paradis, et celui qui me
désobéit a certes refusé3 ».
1 Hadith unanimement reconnu.
2 Rapporté par Al-Bukhârî.
3 Hadith unanimement reconnu.
2
Ainsi, aimer le prophète () ne consiste pas à célébrer le Mawlid
(l’anniversaire de sa naissance), ni à faire des cérémonies, ni à composer des
chansons pleines d’éloges outrancières…mais consiste plutôt à suivre sa
tradition, à prendre sa législation en haute considération, à faire vivre sa
guidée, à rendre véridique ce dont il nous a informé, et à se remémorer sa
grandeur lorsque l’on parle de lui, à prier sur lui chaque fois que son nom
est évoqué, à délaisser l’innovation dans sa religion, à aimer ses compagnons
et les défendre, et à détester quiconque est hostile à sa tradition ou
transgresse sa religion, ou cherche à dénigrer la valeur de ceux qui l’ont
rapportée et acheminée. Et quiconque s’oppose à l’un de ces points s’éloigne
de l’amour du prophète (), proportionnellement à son degré
d’éloignement.
De fait, le prophète () dit : « Celui qui invente dans notre affaireci
ce qui n’en fait pas partie, cela lui est rejeté4 ». Il dit aussi () : « Je
vous avertis contre les choses inventées, car toute chose inventée est
une innovation5 ».
Et malgré ces mises en gardes évidentes contre les innovations, des gens
se permettent d’inventer dans la religion d’Allah ce qui n’en fait pas partie,
tout en cherchant à légitimer ces innovations et prétendent même qu’elles
font partie des preuves de l’amour du prophète (). Ils vont jusqu'à mentir
sur lui en inventant des hadiths et en les attribuant au prophète (). Ils disent
alors : « Nous mentons pour lui et non sur lui ! ». Or cela est le pire des
mensonges et le plus ignoble des égarements. En effet, la législation est
parfaite et complète, et se dispense de leurs mensonges et leurs actes
insignifiants.
Ensuite, nous retrouvons, parmi les actes qui vont à l’encontre de son
amour, le fait d’insulter les compagnons6 alors que le messager d’Allah ()
a strictement interdit cela, dans sa parole : « N’insultez pas mes
compagnons ! Car si l’un d’entre vous dépensait l’équivalent du
mont Uhud en or, il n’atteindrait pas le degré du mudd7 [dépensé]
par l’un d’entre eux et ni même de sa moitié ».
Et malgré cela, des gens se permettent d’insulter les compagnons du
messager d’Allah (), ils maudissent Abû Bakr et cUmar, et accusent la pure
et innocente cAïshah, mère des croyants, de ce duquel Allah () l’a
4 Hadith unanimement reconnu.
5 Rapporté par les auteurs des Abû Dâwûd, An-Nasâ’î, At-Tirmidhî et Ibn Mâjah.
6 NdT: c’est notamment le cas de bon nombre de Chiites, et l’extrême majorité des Chiites Rafidhites ou
Duodécimains, qui insultent Abû Bakr et cUmar dans la majorité de leurs assises.
7 Hadith unanimement reconnu. Le « Mudd » est unité de capacité qui correspond environ à la
contenance de ce qui se trouve entre les deux mains lorsqu’elles sont jointes. Ce qui est voulu par le
hadith est que les dépenses réalisées par les compagnons en temps de difficulté, de guerre, de
famine…sont bien plus aimées d’Allah que celles de ceux qui sont venus plus tard et vivent dans une
situation beaucoup plus confortable.
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innocentée dans Son livre, tout en prétendant qu’ils font cela pour manifester
l’amour qu’ils vouent au messager d’Allah () et pour prendre la défense
des gens de sa famille.
Egalement, [parmi les actes qui vont à l’encontre de son amour,] le fait
de lui faire des éloges à outrance alors qu’il () a interdit cela par sa parole :
« Ne me couvrez pas abusivement d’éloges comme l’on fait les
chrétiens avec Jésus fils de Marie, je ne suis que Son serviteur. Dites
donc : « Le serviteur d’Allah et Son messager »8 ».
Et malgré cette interdiction évidente, voici que des gens perpétuent la
tradition des gens du Livre en décrivant le prophète () par des attributs qui
ne conviennent qu’au Créateur (). Et ils lui demandent la subsistance, la
guérison des maladies, le secours contre les dangers et d’autres choses parmi
les choses que l’on ne demande qu’à Allah, gloire et pureté à Lui ! Aussi, ils
prétendent que ceux-ci sont des signes de l’amour du prophète (). Mais la
vérité est que ce sont des signes d’ignorance, d’association, et de
transgression envers Allah et Son messager ().
8 Rapporté par Al-Bukhârî.
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