En islam, Jésus est considéré comme l’un des cinq plus grands prophètes envoyés par Dieu à l’humanité. Les musulmans tirent leurs connaissances sur Jésus des deux principales sources de savoir, en islam : le Coran et les hadiths (paroles et actions du prophète Mohammed). Le Coran fait référence à Jésus en tant que ‘Issa ibn Maryam, i.e. Jésus, fils de Marie. L’histoire de Marie et de Jésus, dans le Coran, est principalement décrite dans les sourates 3 et 19.
Marie : une enfant précoce
Dès l’enfance, Marie jouissait de la protection de Dieu. Née au sein de la pieuse famille d’Imran, plusieurs personnes insistèrent pour avoir l’honneur de prendre soin d’elle. Celui qui hérita de cette responsabilité fut Zacharie, un homme âgé et sans enfant, qui avait immédiatement remarqué, chez l’enfant, un caractère particulier. Un jour, Zacharie vit que la jeune fille avait en sa possession des provisions qu’il ne lui avait pas fournies lui-même. Il lui demanda comment elle se les était procurées et elle répondit :
« Cela me vient de Dieu. Dieu donne sans compter à qui Il veut. » (Coran 3:37)
Cette simple réponse eut un effet profond sur le vieil homme. Ayant espéré toute sa vie avoir un fils, il se tourna vers Dieu et L’implora de lui accorder une progéniture. Comme le relate le Coran dans les versets ci-dessous, ses prières furent exaucées quasi immédiatement, en dépit du fait que sa femme était stérile et qu’elle avait dépassé l’âge d’enfanter :
« Puis Zacharie pria son Seigneur et dit : « Seigneur! Accorde-moi, par Ta générosité, une abondante progéniture. Certes, Tu es Celui qui entend les prières. » Alors les anges l’appelèrent tandis qu’il priait, debout, dans le sanctuaire : « Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un (fils dont le nom sera) Jean : (il viendra) confirmer une Parole de Dieu. Il sera noble et chaste, et sera un prophète faisant partie des gens de bien. » (Coran 3:38-39)
Le caractère unique de Marie, remarqué par Zacharie, fut expliqué par cette intervention des anges :
« Et un jour, les anges dirent à Marie : « Ô Marie! Certes, Dieu t’a élue et purifiée, et t’a préférée à (toutes) les femmes de la création. Ô Marie! Obéis à ton Seigneur, prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s’inclinent (en prière). » (Coran 3:42-43)
C’est ici que prend fin l’histoire de l’enfance et de l’éducation de Marie, telle que relatée dans le Coran.
Le miracle de Jésus
Dans la sourate 19, intitulée « Marie », nous en apprenons plus sur l’histoire de cette femme unique :
« Et fait mention de Marie, dans le Livre, quand elle alla s’isoler, loin de sa famille, dans un lieu situé à l’est. Elle étendit un voile entre elle et le monde. Nous lui envoyâmes Notre esprit, qui avait revêtu pour elle une forme humaine accomplie. Elle dit : « Je me réfugie contre toi auprès du Miséricordieux! Si tu crains Dieu, [ne m’approche point]! » Il dit : « Je ne suis qu’un messager de ton Seigneur, venu t’annoncer la naissance d’un fils pur. » Elle dit : « Comment pourrais-je avoir un fils alors qu’aucun homme ne m’a (jamais) touchée et que je ne suis point une femme de mœurs légères? » Il dit : « Ainsi sera-t-il. Cela M’est facile, a dit ton Seigneur. Et Nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde émanant de Nous. C’est une affaire déjà décrétée. » Elle devint donc enceinte de l’enfant et se retira en un lieu éloigné. » (Coran 19:16–22)
Selon les descriptions du Coran, on peut déduire que Marie passa la majeure partie de sa grossesse seule et isolée. La façon dont elle vécut cette période n’est pas mentionnée dans le Coran. Le Coran nous amène directement au moment où elle ressentit les douleurs précédant l’accouchement :
« Saisie par les douleurs de l’enfantement, elle alla se réfugier au pied d’un palmier. Elle dit : « Ah! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée! » Une voix l’appela, d’au-dessous d’elle : « Ne t’afflige pas. Ton Seigneur a mis une source à tes pieds. « Et secoue vers toi le tronc du palmier; il en tombera des dattes fraîches et mûres. » (Coran 19:23-25)
Lorsqu’elle se présenta devant sa famille en portant Jésus dans ses bras, ils l’interrogèrent. Et Jésus, dans ses bras, leur répondit. Le Coran décrit cette scène en détail :
« Mange et bois, et réjouis-toi. Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : « J’ai fait vœu de jeûne, à mon Seigneur; je ne peux donc parler à aucun être humain, aujourd’hui. » Puis elle revint auprès des siens, portant son bébé. Ils lui dirent : « Ô Marie! Tu as fait là une chose étonnante! Ô sœur d’Aaron! Ton père n’était pas un homme mauvais et ta mère n’était pas une femme légère. » Mais elle pointa du doigt le nouveau-né. « Comment, s’étonnèrent-ils, parlerions-nous à un enfant encore au berceau? » Mais (ce dernier) dit : « Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité! » (Coran 19:26-33)
C’est ainsi que Jésus, bébé, défendit sa mère contre les accusations d’adultère et expliqua aux gens qui il était et pourquoi il était envoyé par Dieu.
C’est ainsi que prend fin l’histoire de Marie et de la naissance miraculeuse de l’un des plus grands prophètes de Dieu, Jésus.
« Tel était Jésus, fils de Marie. C’est la vérité, et (pourtant) ils en doutent. » (Coran 19:34)
Estimée et aimée de tous les musulmans, connue comme une femme pieuse et très dévouée, Marie, la mère de Jésus, fut choisi au-dessus de toutes les femmes. L’islam rejette la notion chrétienne selon laquelle Jésus ferait partie d’une trinité, de même que l’idée selon laquelle Jésus et Marie devraient être adorés, de quelque manière que ce soit. Le Coran affirme de façon catégorique qu’il n’existe qu’un seul Dieu et que nul ne mérite d’être adoré à part Lui.
« Voilà Dieu, votre Seigneur! Nul ne doit être adoré à part Lui, le Créateur de toute chose. Adorez-Le donc. » (Coran 6:102)
Les musulmans doivent cependant croire en tous les prophètes et les aimer, incluant Jésus, qui occupe une place particulière en islam. Sa mère, Marie, occupe une position d’honneur. Jeune femme, Marie se retira au temple de Jérusalem pour y dédier sa vie à l’adoration de Dieu.
On annonce à Marie la naissance de Jésus
Tandis qu’elle vivait en recluse, un homme apparut devant Marie. Dieu dit, dans le Coran :
« Elle étendit un voile entre elle et le monde. Nous lui envoyâmes Notre esprit, qui avait revêtu pour elle une forme humaine accomplie. » (Coran 19:17)
Marie eut peur et tenta de fuir. Elle invoqua Dieu en disant :
« Elle dit : « Je me réfugie contre toi auprès du Miséricordieux! Si tu crains Dieu, [ne m’approche point]! » Il dit : « Je ne suis qu’un messager de ton Seigneur, venu t’annoncer la naissance d’un fils pur. » (Coran 19:18-19)
Marie fut troublée et déconcertée par ces paroles. Elle n’était pas mariée et aucun homme ne l’avait jamais touchée. Elle dit, incrédule :
« Elle dit : « Seigneur! Comment pourrais-je avoir un enfant alors qu’aucun homme ne m’a touchée? » Il dit: « Ce sera ainsi. Dieu crée ce qu’Il veut. Quand Il décrète une chose, Il dit seulement « Sois! » et elle est aussitôt. » (Coran 3:47)
Dieu créa Adam à partir d’argile, sans père ni mère. Il créa Ève à partir d’une côte d’Adam. Et Il créa Jésus sans père, mais par l’intermédiaire d’une mère, la vierge Marie. Dieu, qui n’a qu’à dire « Sois » pour qu’une chose existe, souffla de Son esprit en Marie, par le biais de l’ange Gabriel.
« Nous insufflâmes en elle[1] par le biais de Notre Esprit. Elle accepta comme véridiques les paroles de son Seigneur... » (Coran 66:12)
Même si les récits sur Marie, dans le Coran et dans la Bible, partagent certains points en commun, l’idée selon laquelle Marie était fiancée ou mariée est totalement rejetée par l’islam.
Après avoir reçu la nouvelle d’un enfant à naître, Marie craignit la réaction des gens de son entourage. Elle se demanda comment ils pourraient croire qu’aucun homme ne l’avait jamais touchée. La majorité des érudits musulmans s’accordent pour dire que Marie eut une grossesse d’une durée normale.[2] Lorsqu’elle sentit que l’enfant allait bientôt naître, elle décida de quitter Jérusalem et de se rendre à Bethléem. Même si elle gardait à l’esprit les paroles révélées par Dieu, car sa foi était profonde et inébranlable, elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète et agitée. Mais l’ange Gabriel la rassura :
« Ô Marie! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’une Parole de Sa part. Son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre en ce monde comme dans l’au-delà et l’un des rapprochés (de Dieu). » (Coran 3:45)
La naissance de Jésus
Lorsqu’elle ressentit les douleurs de l’accouchement, elle s’agrippa au tronc d’un dattier et, sous l’effet de la souffrance, elle s’écria :
« Ah! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée! » (Coran 19:23)
Elle donna naissance à son fils à cet endroit même, au pied du dattier. Après l’accouchement, elle était épuisée et son cœur était rempli d’angoisse et de crainte. Mais elle entendit une voix s’adresser à elle :
« Ne t’afflige pas. Ton Seigneur a mis une source à tes pieds. Et secoue vers toi le tronc du palmier; il en tombera des dattes fraîches et mûres. Mange et bois, et réjouis-toi. » (Coran 19:24)
Dieu lui donna à boire à partir d’une source qu’Il fit apparaître à l’endroit même où elle était assise. Il lui donna également de quoi se nourrir : tout ce qu’elle avait à faire était de secouer le tronc du dattier. Mais Marie était terrifiée; elle se sentait si faible, physiquement; alors comment pouvait-elle secouer cet énorme tronc?
Ce qui se produisit par la suite fut un véritable miracle duquel nous, êtres humains, pouvons tirer une leçon. Marie n’eut pas besoin de secouer le tronc du dattier; elle n’eut qu’à faire un effort en ce sens. Comme elle s’apprêtait à obéir à l’ordre de Dieu, des dattes fraîches et bien mûres tombèrent de l’arbre.
Marie devait maintenant retourner chez elle et faire face à sa famille avec son nouveau-né. Son cœur était rempli de crainte à cette idée et Dieu le savait bien. Il lui ordonna alors de ne pas parler, car il aurait été impossible, pour Marie, d’expliquer comment elle était soudainement devenue mère. Comme elle n’était pas mariée, nul ne croirait ses explications. Dieu lui dit :
« Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : « J’ai fait vœu de jeûne, à mon Seigneur; je ne peux donc parler à aucun être humain, aujourd’hui. » (Coran 19:26)
Alors elle se présenta à sa famille, portant son enfant dans ses bras. Immédiatement, ils l’accusèrent : « Qu’as-tu donc fait? Tu es pourtant issue d’une bonne famille et tes parents sont des gens pieux! »
Mais comme Dieu le lui avait ordonné, Marie ne parla point. Elle pointa du doigt le bébé dans ses bras et c’est à ce moment que Jésus parla. Et c’est ainsi qu’à peine nouveau-né, Jésus, le prophète de Dieu, accomplit son premier miracle. Par la permission de Dieu, il dit :
« Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité! » (Coran 19:30-33)
Le Coran (5:75) fait référence à Marie en tant que siddiqa (véridique), mais le mot arabe siddiqaimplique beaucoup plus que le simple fait de dire la vérité. Il fait référence à une personne qui a atteint un très haut niveau de vertu, qui est véridique non seulement avec elle-même et les gens de son entourage, mais aussi avec Dieu. Marie était une femme qui avait rempli son engagement envers Dieu, qu’elle adorait en toute soumission. Pieuse, chaste et sincère, femme choisie au-dessus de toutes les femmes pour être la mère de Jésus, telle était Marie, fille d’Imrane.
En relatant l’histoire de Jésus, le Coran décrit la façon dont Marie, sa mère, fut approchée par un ange envoyé de Dieu, qui lui apportait une nouvelle à laquelle elle ne se serait jamais attendue : elle allait donner naissance à un fils, un messie, qui ferait partie des vertueux et des prophètes de Dieu et qui inviterait les Enfants d’Israël à suivre la voie de Dieu.
« Et quand les anges dirent : « Ô Marie! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’une Parole de Sa part. Son nom sera le Messie, Jésus, fils de Marie, illustre en ce monde comme dans l’au-delà et l’un des rapprochés (de Dieu). Il parlera aux gens dès le berceau. Et en son âge mûr, il sera du nombre des vertueux. » (Coran 3:45-46)
Évidemment, pour Marie, cette nouvelle était à la fois étrange et quasi impossible. Elle dit :
« Seigneur! Comment pourrais-je avoir un enfant alors qu’aucun homme ne m’a touchée? » Il dit: « Ce sera ainsi. Dieu crée ce qu’Il veut. Quand Il décrète une chose, Il dit seulement « Sois! » et elle est aussitôt. Dieu lui enseignera les Écritures et la sagesse, ainsi que la Torah et l’Évangile. » (Coran 3:47-48)
La nature de Jésus est si particulière que Dieu compare le caractère unique de Sa création à celle du premier homme et premier prophète, Adam.
« Certes, pour Dieu, Jésus est comme Adam, qu’Il créa de poussière (de la terre), puis lui dit : « Sois! » et il fut. » (Coran 3:59)
Jésus et ses miracles
Jésus devint l’un des plus grands prophètes de Dieu et fut envoyé aux Enfants d’Israël afin de confirmer les enseignements de son prédécesseur, le prophète Moïse. Sa naissance fut un miracle et, comme tous les prophètes de Dieu, il accomplit plusieurs miracles. Il aborda son peuple en lui disant :
« En vérité, je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur. Pour vous, je façonne la glaise et lui fais prendre la forme d’un oiseau; puis, je souffle dedans et, par la permission de Dieu, cela devient un véritable oiseau. Je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts par la permission de Dieu. Et je suis à même de vous dire ce que vous venez de manger tout comme ce que vous gardez en réserve dans vos maisons. Dans tout cela, il y a certes un signe, pour vous, si vous êtes croyants. Et (je viens) vous confirmer ce qu’il y avait avant moi, dans la Torah, et je vous rends licite une partie de ce qui vous était interdit. Je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur; alors craignez Dieu et obéissez-moi. Certes, Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur; alors adorez-Le. Voilà le droit chemin. » (Coran 3:49-51)
Les disciples de Jésus
Le Coran poursuit l’histoire de Jésus en relatant divers incidents de sa vie et en parlant de ses disciples :
« Mais quand Jésus ressentit de l’incrédulité de leur part, il leur dit : « Qui seront mes alliés dans la voie de Dieu? » Les disciples dirent : « Nous serons les alliés de Dieu. Nous croyons en Dieu, et sois témoin que nous Lui sommes soumis. Seigneur! Nous croyons en ce que Tu as révélé et nous suivons celui que Tu nous as envoyé; inscris-nous donc parmi ceux qui témoignent (de la vérité). » (Coran 3:52-53)
Les disciples de Jésus lui demandèrent d’accomplir un autre miracle; une sourate du Coran porte d’ailleurs le nom de ce miracle :
« Lorsque les disciples dirent: « Ô Jésus, fils de Marie! Ton Seigneur peut-il nous faire descendre du ciel une table servie? » Il leur dit : « Craignez Dieu, si vous êtes vraiment croyants. » (Ils répondirent) : « Nous voulons en manger afin de rassurer nos cœurs, savoir que tu nous as réellement dit la vérité et en témoigner par la suite. » Jésus, fils de Marie, dit : « Ô Dieu, notre Seigneur! Fais-nous descendre, du ciel, une table servie qui soit une célébration pour le premier d’entre nous comme pour le dernier, ainsi qu’un signe de Ta part. Donne-nous notre subsistance, car Tu es le meilleur des nourriciers. » (Coran 5:112-114)
Dieu leur envoya la table servie qu’ils avaient demandée, mais non sans leur servir un avertissement :
« Je la ferai descendre pour vous. Et quiconque d’entre vous refuse de croire après cela, Je lui ferai sûrement subir un châtiment tel que nulle autre de (Mes) créatures n’en connaîtra de pareil! » (Coran 5:115)
La fin de l’histoire
L’histoire de Jésus ne se termine pas vraiment, car le Coran nous apprend que Jésus n’a jamais été tué, mais que Dieu l’a élevé vers Lui :
« Et quand Dieu dit: « Ô Jésus! Certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre; Je vais t’élever vers Moi et te débarrasser de ceux qui ne croient pas. Et, jusqu’au Jour de la Résurrection, Je rendrai ceux qui te suivent supérieurs à ceux qui ne croient pas. Puis, vous reviendrez (tous) vers Moi et Je jugerai vos différends. Quant à ceux qui ne croient pas, Je les châtierai d’un terrible châtiment, en ce monde comme dans l’au-delà; et ils ne seront point secourus. Et quant à ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres, Il leur paiera leur pleine rétribution. Dieu n’aime point les transgresseurs. » (Coran 3:55-57)
Le Coran souligne également que Jésus ne fut ni tué ni crucifié. Parlant des Enfants d’Israël, Dieu réfute leurs accusations contre Marie, de même que leurs affirmations selon lesquelles ils auraient tué Jésus :
« Et (Nous les avons également maudits) à cause de leur incroyance et de l’énorme calomnie qu’ils ont proférée à l’encontre de Marie, et parce qu’ils ont dit: « Nous avons vraiment tué le Messie, Jésus fils de Marie, le messager de Dieu. » Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié, mais cela leur est apparu ainsi. Et certes, ceux qui sont en désaccord à ce sujet sont remplis d’incertitude ; ils n’en ont aucune connaissance (certaine) et ne font que suivre des conjectures. Ils ne l’ont certainement pas tué ; mais Dieu l’a élevé vers Lui. Et Dieu est Puissant et Sage. » (Coran 4:156-158)
Le Coran confirme que Jésus fut élevé vers Dieu et le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) nous a assuré que Jésus serait de nouveau envoyé sur terre avant le Jour du Jugement. Dans un hadith rapporté par Abou Hourayrah, le Prophète dit :
« Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, le fils de Marie descendra bientôt parmi vous en tant que juge intègre. Il brisera toutes les croix qu’il trouvera sur son chemin, tuera les porcs et abolira la jizyah (taxe), car les richesses deviendront si abondantes que personnes n’en aura plus besoin, jusqu’à ce qu’une seule prosternation soit meilleure que le monde et tout ce qu’il contient. » (sahih al-Boukhari)
Les chrétiens parlent souvent de développer un lien avec Jésus et de l’accepter dans leur vie. Ils affirment que Jésus était bien plus qu’un homme et qu’il est mort sur la croix pour délivrer les hommes du péché originel. Les chrétiens parlent de Jésus avec amour et respect et il est évident qu’il occupe une place très spéciale dans leur vie et leur cœur. Mais qu’en est-il des musulmans? Que pensent-ils de Jésus et quelle place ce dernier occupe-t-il au sein de l’islam?
Celui qui n’est pas familier avec l’islam sera sans doute surpris d’apprendre que les musulmans aussi aiment Jésus. Habituellement, le musulman n’omet jamais de faire suivre la mention du nom de Jésus de la formule « que la paix soit sur lui ». En islam, Jésus est un homme aimé et estimé, un prophète et messager qui a appelé son peuple à l’adoration du seul Dieu véritable.
Les musulmans et les chrétiens partagent des croyances très similaires sur Jésus. Ils croient tous qu’il est né de la vierge Marie et qu’il était le Messie envoyé au peuple d’Israël. Ils croient également que Jésus reviendra sur terre peu avant le Jour Dernier. Mais il y a un détail, sur Jésus, qui crée un monde de distance entre les musulmans et les chrétiens : les musulmans ont la certitude que Jésus n’était ni l’incarnation de Dieu ni le fils de Dieu, et qu’il ne faisait partie d’aucune trinité.
Dans le Coran, Dieu s’adresse directement aux chrétiens :
« Ô gens du Livre! N’exagérez pas dans votre religion et ne dites, sur Dieu, que la vérité. Le Messie, Jésus fils de Marie, n’était qu’un messager de Dieu, Sa parole qu’Il transmit à Marie et un esprit provenant de Lui. Croyez donc en Dieu et en Ses messagers, et ne dites plus « Trois ». Cessez! Ce sera bien mieux pour vous. Votre Dieu est un Dieu unique. Il est trop parfait pour avoir un fils. C’est à Lui qu’appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Et Il suffit comme protecteur. » (Coran 4:171)
Tout comme l’islam nie catégoriquement que Jésus fût l’incarnation de Dieu, il rejette également la notion selon laquelle les hommes naîtraient en portant en eux un quelconque péché originel. Le Coran nous dit qu’il est impossible, pour une personne, de porter le fardeau des péchés d’une autre personne et que nous sommes tous responsables de nos propres actions devant Dieu : « Nulle âme ne portera le fardeau d’une autre, en plus du sien. » (Coran 35:18). Dieu, cependant, dans Son infinie miséricorde et sagesse, n’a pas abandonné les hommes à eux-mêmes. Il a fait descendre des messages et des lois qui leur expliquent comment L’adorer et vivre selon Ses commandements. Les musulmans doivent croire en tous les prophètes et les aimer; en rejeter un revient à rejeter l’islam. Jésus faisait partie de la longue lignée de prophètes et messagers qui ont, à travers les âges, appelé les gens à n’adorer qu’un seul Dieu. Il a été envoyé au peuple d’Israël spécifiquement, car ce dernier s’était, à l’époque, éloigné du sentier de Dieu. Jésus a dit :
« Et (je viens) vous confirmer ce qu’il y avait avant moi, dans la Torah, et je vous rends licite une partie de ce qui vous était interdit. Je viens à vous avec un signe de la part de votre Seigneur; alors craignez Dieu et obéissez-moi. Certes, Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur; alors adorez-Le. Voilà le droit chemin. » (Coran 3:50-51)
Les musulmans aiment et admirent Jésus. Mais la perception qu’ils en ont demeure fidèle à celle du Coran et à celle qui transparaît dans les paroles du prophète Mohammed. Trois sourates du Coran parlent de la vie de Jésus, de sa mère, Marie, et de leur famille, et chacune révèle des détails que l’on ne retrouve pas dans la Bible.
Le prophète Mohammed a souvent parlé de Jésus et l’a même décrit comme son frère.
« De tous, je suis le plus proche du fils de Marie. Tous les prophètes sont des frères paternels et il n’y a eu aucun autre prophète entre lui [Jésus] et moi. » (sahih al-Boukhari)
Suivons donc l’histoire de Jésus telle qu’elle apparaît à travers les différentes sources islamiques; nous comprendrons alors comment et pourquoi il occupe, en islam, une place aussi importante.
Le premier miracle
« Et Nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde émanant de Nous. C’est une affaire déjà décrétée. » (Coran 19:21)
Marie devint donc enceinte de Jésus, et lorsque vint le temps d’accoucher, elle s’éloigna de sa famille et se dirigea vers Bethléem. Au pied d’un dattier, elle donna naissance à son fils.
Après s’être reposée et remise de la douleur et de la peur qu’elle avait ressenties en donnant naissance toute seule, elle comprit qu’elle devait retourner chez les siens. C’est avec crainte et angoisse qu’elle emmitoufla l’enfant pour le bercer dans ses bras. Comment pourrait-elle expliquer cette naissance à sa famille? C’est alors qu’elle entendit les paroles de Dieu, suite à quoi elle décida de retourner à Jérusalem.
« Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis-lui : « J’ai fait vœu de jeûne, à mon Seigneur; je ne peux donc parler à aucun être humain, aujourd’hui. » Puis elle revint auprès des siens, portant son bébé. » (Coran 19:26-27)
Dieu savait que si Marie essayait de fournir des explications, son peuple ne la croirait pas. Alors, dans Son infinie sagesse, Il lui dit de ne pas parler. Dès qu’ils aperçurent Marie avec un bébé, les siens se mirent à l’accuser; mais elle suivit les instructions de Dieu et s’abstint de répondre. Cette femme timide et chaste pointa tout simplement son doigt en direction du nourrisson qu’elle tenait dans ses bras.
Les gens qui l’entouraient la regardèrent avec incrédulité et lui demandèrent comment ils étaient censés parler à un nouveau-né. C’est alors que par la permission de Dieu, Jésus, le fils de Marie nouvellement né, accomplit son premier miracle. Il parla et dit :
« Je suis vraiment le serviteur de Dieu. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète; Il a fait de moi une source de bénédiction où que je sois, et Il m’a enjoint la prière et la zakat tant que je vivrai. Il m’a rendu dévoué envers ma mère et Il ne m’a fait ni insolent ni misérable. Que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai et le jour où je serai ressuscité! » (Coran 19:30-33)
Les musulmans croient que Jésus était un serviteur et messager de Dieu envoyé spécifiquement au peuple d’Israël de son époque. Il a accompli de nombreux miracles par la permission de Dieu. Les paroles suivantes, du prophète Mohammed, résument la position importante qu’occupe Jésus au sein de l’islam :
« Quiconque atteste qu’il n’y a pas de divinité à part Dieu, sans partenaire ni associé, que Mohammed est Son serviteur et messager, que Jésus est Son serviteur et messager de même que la parole de Dieu descendue sur Marie et un esprit créé par Lui, que le Paradis est réel et que l’Enfer est réel, Dieu le fera entrer au Paradis par la porte qu’il choisira parmi les huit portes par lesquelles il est possible d’y entrer. » (sahih al-Boukhari et sahih Mouslim)