Articles




31


pas de dieu hormis Allah, Allah est le Plus Grand, il n’y a de passage d’un


état à un autre et de force qu’avec [l’aide] d’Allah).


Parmi ces évocations, il y a aussi ces deux expressions éminentes


SubħânaLlâhiwa bi-ħamdih et SubħânaLlâhi l-‘ażîm dont notre Prophète


– qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – nous a informés qu’elles


se distinguent par trois spécificités :


1 Elles sont légères pour la langue. Il est donc très facile


pour l’être humain de les réciter sans peine.


2 Elles pèsent lourd sur la balance. Cela signifie que celui


qui les récite obtient une immense récompense qui remplira


le plateau de ses bonnes actions.


3 Elles sont chères au Tout Miséricordieux. Cela signifie


qu’Allah – exalté soit-Il – les aime et montre l’extrême importance


de ces deux formules.


Pour toutes ces raisons, il convient que nous prenions soin de ces


deux éminentes formules et d’autres évocations d’ordre général. Il


convient aussi que nous les récitions souvent, à tout moment et en toute


situation, afin d’obtenir l’immense rétribution promise par le Noble Seigneur


– exalté soit-Il.


32


12


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit :


« Mon ami intime – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– m’a recommandé trois choses : jeûner trois jours


chaque mois, accomplir les deux unités de prière de la


matinée et accomplir une prière d’un nombre d’unités impaire


avant de dormir ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – est un noble Compagnon qui était


proche du Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège.


Il nous informe que le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le


protège – lui fit une recommandation en disant : « Mon ami intime m’a


recommandé ». « Mon ami intime » est du même ordre que « mon bien


aimé ». C’est une expression qui démontre un amour immense et qui est


plus forte et plus éloquente que « mon bien aimé ».


Il dit ainsi : Mon ami intime m’a recommandé trois choses :


La première recommandation est de jeûner trois jours chaque mois.


Ce jeûne est une noble tradition prophétique à laquelle est rattaché un


immense mérite, en effet, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le


protège – nous a informés que jeûner trois jours de chaque mois revient à


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre du jeûne, chapitre du jeûne des jours blancs, hadith


numéro 1981) et par Moslim (livre de la prière des voyageurs et du raccourcissement


de cellle-ci, hadith numéro 721).


33


jeûner l’année entière.(2) Ceci est une des nombreuses manifestations de


générosité et de grâce qu’Allah fait à Ses serviteurs.


La deuxième recommandation est d’accomplir la prière de la matinée


qui est une prière de deux unités ou plus, que l’on accomplit au milieu


de la matinée. Il est donc recommandé que le musulman accomplisse


deux unités, quatre unités ou plus dans cet intervalle de temps, car la


rétribution promise est grande et le mérite qui y est rattaché est immense.


La troisième recommandation est d’accomplir une prière d’un


nombre d’unités impaire. Cette prière appelée witr est la meilleure des


prières surérogatoires. Son horaire commence après la prière du soir et


se termine peu avant la prière de l’aube. Elle consiste à ce que le musulman


accomplisse volontairement pour Allah, une unité de prière, trois


unités, cinq unités ou plus. L’essentiel est que le nombre de ces unités de


prière soit impair et c’est d’ailleurs ce que signifie le terme « witr ».


Cette recommandation faite par le Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – adressée à Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – nous


est, en réalité, adressée à tous de la part de notre Messager et bien-aimé


Moħammad – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège.


(2) Référencé par Al-Bukhârî (livre du jeûne, chapitre des droits du corps lorsqu’on


jeûne, hadith numéro 1975) et par Moslim (livre du jeûne, hadith numéro 1159)


d’après ‘AbdAllâh ibn ‘Amr ibn al-‘Âş – Allah a agréé les deux hommes.


34


13


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit :


Le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit : « Le serviteur est le plus proche de son Seigneur


lorsqu’il se prosterne. Multipliez-y donc les invocations


». Hadith rapporté par Moslim.(1)


Explication


Allah ordonna à Ses serviteurs de se rapprocher de Lui de diverses


manières et en accomplissant divers actes d’obéissance. Parmi ce qui


rapproche le plus d’Allah, il y a les prières obligatoires et surérogatoires.


Lorsque le serviteur est en prière, il est donc proche d’Allah – exalté soit-Il.


Même si on est proche d’Allah durant la totalité de la prière, le serviteur


est toutefois le plus proche d’Allah lors de la prosternation, puisqu’il


se soumet à Allah dans cette position, Le glorifie, Le sanctifie et L’invoque


alors qu’il se trouve dans un état d’humilité, de servilité et de besoin.


C’est pour cette raison que la prosternation est l’une des situations


où l’invocation est exaucée, conformément à ce que dit le Prophète –


qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – dans un autre hadith rapporté


par Moslim : « Pour ce qui est de la prosternation, efforcez-vous d’y


évoquer Allah, car c’est le moment le plus susceptible (Qamine) que


(1) Référencé par Moslim (livre de la prière, hadith numéro 482).


35


vous soyez exaucé ».(2) Qamine signifie que l’on espère, sous-entendu


que l’on espère que nos invocations soient exaucées.


Voilà pourquoi il est recommandé d’allonger la durée des prosternations


et d’y invoquer abondamment. En effet, la prosternation et l’invocation


sont parmi les plus grandes causes de bien et de succès dans le bas


monde et dans l’au-delà.


(2) Référencé par Moslim (livre de la prière, hadith numéro 479) d’après Ibn ‘Abbâs.


36


14


On rapporte que Thâbit ibn ađ-Đaħħâk – Allah l’a agréé –


a dit : Le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le


protège – a dit : « Maudire un croyant est aussi grave que


le tuer ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Maudire est un immense péché et une faute grave.


Notre Prophète nous a avertis et défendu de maudire dans de nombreux


hadiths, parmi lesquels celui-ci dont les termes sont « Maudire un


croyant est aussi grave que le tuer » et un autre dont les termes sont


« N’appelez pas la malédiction d’Allah ni Sa colère sur les autres ».(2)


Hadith rapporté par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî qui dit : Ceci est un hadith


bon et authentique.


Par ailleurs, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège –


nous a informés dans les Sunan d’Abû Dâwûd et d’At-Tirmidhî selon une


chaîne de narration bonne que « Celui qui maudit quelque chose qui


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre de la bienséance, chapitre de celui qui accuse sans


ambigüité son prochain de mécréance et qui devient alors lui-même mécréant,


hadith numéro 6105) et par Moslim (livre de la prière foi, hadith numéro 110).


(2) Référencé par Abû Dâwûd (livre de la bienséance, chapitre de la malédiction,


hadith numéro 4906), At-Tirmidhî (livre de la bonté et de l’entretien des liens,


chapitre de ce qui est rapporté au sujet de la malédiction, hadith numéro 1976) et


Al-Ħâkim (vol.1, p.111) d’après Samurah ibn Jundub – Allah l’a agréé.


37


ne le mérite pas, vois sa malédiction se retourner contre lui ».(3) Cela


signifie que celui qui maudit quelque chose sans raison valable verra sa


malédiction se retourner contre lui.


D’autre part, Aţ-Ţabarânî a rapporté(4) selon une chaîne de narration


bonne que Salamah ibn al-Akwa’ – Allah l’a agréé – a dit : Lorsque nous


étions témoins de quelqu’un qui maudissait son prochain, nous considérions


qu’il commettait un péché capital.


Pour sa part, le cheikh Ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde – a


dit : « Maudire un musulman est un péché qui fait partie des péchés capitaux


».(5)


Il est déplorable et malheureux que maudire se soit beaucoup répandu


parmi les musulmans. C’est à Allah que nous sollicitons de l’aide


[contre cela].


Il est donc de notre devoir à tous de réprouver cet acte, d’y prendre


garde et d’avertir vivement les gens contre cela.


(3) Référencé par Abû Dâwûd (livre de la bienséance, chapitre de la malédiction,


hadith numéro 4908), At-Tirmidhî (livre de la bonté et de l’entretien des liens,


chapitre de ce qui est rapporté au sujet de la malédiction, hadith numéro 1978) et


Ibn Ħibbân (la bienfaisance, vol.11, p.55, hadith numéro 5745) d’après Ibn ‘Abbâs –


Allah a agréé lui et son père.


(4) Dans Al-Mu’jam al-Awsaţ (vol.6, p.380, hadith numéro 6674).


(5) Majmû’ Fatâwâ wa Maqâlât de cheikh Ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde –


(vol.7, p.148).


38


15


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège –


a dit : « Allah – exalté soit-Il – dit : Ô fils d’Adam, dépense


[pour autrui] et Je dépenserai pour toi ». Hadith rapporté par


Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Parmi les plus importantes qualités de Ses serviteurs croyants louées


par Allah : dépenser pour la cause d’Allah. Allah dit à ce sujet : « Alif,


Lām, Mim. (1) C’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, c’est


un guide pour les pieux, (2) qui croient à l’invisible et accomplissent


comme il faut la prière et dépensent [dans l’obéissance à Allah], de


ce que Nous leur avons attribué, (3) ».(2)


La dépense inclut de nombreuses choses, parmi lesquelles le fait


qu’un homme dépense au profit de son épouse et de ses enfants, au profit


des pauvres et des indigents ou bien dans des oeuvres de bienfaisance,


comme de distribuer des exemplaires du Coran et des livres bénéfiques,


soigner des malades et autres oeuvres de bienfaisance.


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre de l’exégèse du Coran, chapitre des paroles d’Allah


« alors que Son Trône était sur l’eau », hadith numéro 4684) et par Moslim (livre de


l’aumône légale, hadith numéro 110).


(2) Sourate Al-Baqarah, versets 1-3.


39


Ce hadith contient la promesse d’Allah adressée à celui qui dépense


sa richesse en oeuvres de bienfaisance, qu’Allah dépensera pour lui, le


pourvoira par Sa grâce et le dédommagera en retour, conformément à ce


que dit Allah : « Dis : Mon Seigneur dispense avec largesse ou restreint


Ses dons à qui Il veut parmi ses serviteurs. Et toute dépense


que vous faites [dans le bien], Il la remplace, et c’est Lui le Meilleur


des donateurs ».(3)


Ainsi, celui qui dépense au profit de sa famille, de ses parents, de


ses proches, des pauvres et des nécessiteux ou bien dépense en toutes


sortes de bonnes oeuvres, Allah lui accordera une récompense et une


rétribution et le pourvoira d’une manière qui le dédommage de ce qu’il a


dépensé. Ceci est une grâce qu’Allah accorde à qui Il veut et Allah est le


Détenteur de la grâce suprême.


(3) Sourate Saba`, verset 39.


40


16


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit : « Aucune fatigue ou maladie n’atteint le croyant,


aucune peine ou aucun chagrin, pas même une épine ne


le pique, sans qu’Allah n’expie pour cela une part de ses


péchés ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


L’être humain est exposé dans cette vie à des difficultés et à des


contrariétés ainsi qu’à des peines et des chagrins.


Dans ce hadith, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– nous informe de quelque chose d’extrêmement important qu’il convient


que nous ayons en tête en toute circonstance, puisqu’il s’agit de quelque


chose de réjouissant pour le coeur qui réconforte et rassérène l’âme.


Il est dit en effet que l’être humain musulman ne subit aucune fatigue,


aucune maladie, aucune peine, aucune affliction, aucun chagrin, ni aucune


nuisance sans qu’Allah n’expie pour cela une part de ses péchés.


Ces malheurs deviennent ainsi des causes de pardon et d’effacement des


péchés et on sort alors du malheur en étant purifié de ses péchés et de


ses fautes, plus proche de son Seigneur.


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre des malades, chapitre de ce qui a été rapporté au


sujet de l’expiation de la maladie, hadith numéro 5641) et par Moslim (livre de la


bonté, de l’entretien des liens et de la bienséance, hadith numéro 2573).


41


Il y a dans les paroles du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le


protège – la preuve que la nuisance subie par l’être humain, lui est une


expiation, même si cette nuisance est minime comme peut l’être la piqûre


d’une épine.


Lorsque le musulman sait cela, il se réjouit de la grâce d’Allah et veille


à être parfaitement patient, à mettre en dépôt sa rétribution auprès d’Allah


et à être satisfait d’Allah, car celui qui est satisfait d’Allah, Allah sera satisfait


de lui, l’honorera et le comblera de dons et de bienfaits.


42


17


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit :« Vous n’entrerez pas au Paradis avant d’avoir la


foi et vous n’aurez pas la foi avant de vous aimer mutuellement.


Voulez-vous que je vous indique quelque chose


qui, lorsque vous le faites, fera que vous vous aimiez mutuellement.


Répandez la salutation parmi vous. » Hadith rapporté


par Moslim.(1)


Explication


Ce hadith nous incite à une action extrêmement importante : que nous


nous aimions mutuellement. En effet, le Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – nous informe que nous n’entrerons pas au Paradis


si nous ne sommes pas des croyants et que nous ne serons pas de


véritables croyants si nous ne nous aimons pas mutuellement.


Pour que nous nous aimions mutuellement, il existe une action simple


et facile qui, lorsque nous la faisons, répand l’amour parmi nous.


Cette action simple et facile est de répandre la salutation et la diffuser


parmi les gens.


Nous apprenons donc de ce hadith que la salutation des musulmans


amène à un amour mutuel entre eux, que cet amour mutuel augmente


la foi et que l’augmentation de la foi permet d’entrer au Paradis.


(1) Référencé par Moslim (livre de la foi, hadith numéro 54).


43


La meilleure salutation est de dire : Que la paix, la miséricorde et


les bénédictions d’Allah soient sur vous.


La meilleure réponse à cette salutation est : Et que la paix, la miséricorde


et les bénédictions d’Allah soient sur vous.


Si on se contente de dire « Que la paix soit sur vous » ou « Que la


paix et la miséricorde d’Allah soient sur vous », cela est suffisant si Allah


le veut, mais la salutation complète est meilleure. Elle consiste donc à


dire : Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur


vous.


Il convient ainsi que le musulman veille à répandre la salutation et à


accorder de l’importance à cela, sans qu’il n’ait honte puisque cela mène


à une rétribution, à une augmentation de la foi et à entrer au Paradis.


44


18


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège –


a dit : « Qu’un homme ne regarde pas les parties intimes


d’un autre homme ni une femme les parties intimes d’une


autre femme ». Hadith rapporté par Moslim.(1)


Explication


Ce hadith indique quelque chose de très important qu’il faut que nous


sachions et que nous mettions en pratique.


L’être humain, qu’il soit un homme ou une femme, a des parties intimes


qu’il doit couvrir et qui ne doivent pas être vues par les autres.


Cela vaut pour les hommes entre eux et les femmes entre elles, et à


plus forte raison entre hommes et femmes.


Sachant cela, nous devons préserver nos parties intimes et les couvrir


afin que les autres ne les voient pas. Nous ne devons pas faire preuve de


légèreté à ce sujet, qu’il s’agisse du regard ou des attouchements, et nous


devons être conscients qu’en aucune circonstance, il ne peut y avoir ni


tolérance, ni négligence, ni plaisanterie concernant cette injonction.


(1) Référencé par Moslim (livre de la menstruation, hadith numéro 338).


45


46


19


On rapporte qu’Aş-Şa’b ibn Jaththâmah – Allah l’a agréé


– offrit au Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et


le protège – du gibier et que le Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – le lui rendit et ne l’accepta pas de lui.


Lorsque le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– vit de la tristesse sur son visage, il lui dit : « Nous ne


te l’avons rendu que parce que nous sommes en état de


sacralisation ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Les nobles Compagnons aimaient offrir des présents au Messager


d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – et il était de l’habitude


du Prophète d’accepter ces présents et de récompenser ceux qui les lui


offraient.


Lors d’un voyage pour accomplir le pèlerinage, un homme dénommé


Aş-Şa’b ibn Jaththâmah vint offrir au Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – du gibier qu’il avait chassé pour qu’il s’en nourisse,


mais le Prophète n’accepta pas ce présent, car il était en état de


sacralisation. En effet, chasser du gibier fait partie des interdits à observer


lorsqu’on est en état de sacralisation.


Quand le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – refusa


le présent de cet homme, celui-ci éprouva de la tristesse et fut vexé. Le


Prophète s’empressa alors de dire la raison de son refus et dit : « Nous


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre des malades, chapitre de ce qui a été rapporté au


sujet de l’expiation de la maladie, hadith numéro 5641) et par Moslim (livre de la


bonté, de l’entretien des liens et de la bienséance, hadith numéro 2573).


47


ne te l’avons rendu que parce que nous sommes en état de sacralisation


». L’homme sut alors pour quelle raison son présent avait été


refusé et cela le consola. Il se mit ensuite à raconter cette anecdote à ses


compagnons et à ses disciples.


On déduit de ce hadith qu’il convient de s’empresser de donner la


raison d’un comportement et de le justifier afin de couper court à l’immisciation


de Satan, conformément aux paroles d’Allah : (Et dis à Mes


serviteurs d’exprimer les meilleures paroles, car le Diable sème la


discorde parmi eux. Le Diable est certes, pour l’homme, un ennemi


déclaré.)(2)


Par ailleurs, l’imam An-Nawawî fit figurer ce hadith dans le chapitre du


bon comportement du livre Riyâđaş-Şâliħîn afin de démontrer que le fait


de réconforter les gens et d’expliquer les raisons d’un comportement fait


partie des nobles vertus.


(2) Sourate Al-Isrâ`, verset 53.


48


20


On rapporte que Ħudhayfah ibn al-Yamân – Allah l’a agréé


– a dit : Le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et


le protège – a dit : « Aucun calomniateur n’entrera au Paradis


». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Ce hadith fait partie de ceux qui mettent en garde contre les maux de


la langue. Or les maux de la langue sont nombreux et variés, parmi lesquels


la médisance et la calomnie.


L’imam An-Nawawî – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit : Sache


que ces deux vices que sont la médisance et la calomnie font partie des


choses les plus hideuses et les plus répandues parmi les gens, au point


que ceux qui en sont exempts sont peu nombreux.(2)


Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – nous a avertis


contre la calomnie qui est un vice hideux et un grave péché figurant


parmi les péchés capitaux. Il dit ainsi à son sujet : « Aucun calomniateur


n’entrera au Paradis ».


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre de la bienséance, chapitre de la médisance détestable,


hadith numéro 6056) et par Moslim (livre de la foi, hadith numéro 105).


(2) Livre Al-Adhkâr vérifié par cheikh ‘Abd al-Qâdir Al-Arnâ`ûţ, p.336.


49


La calomnie, c’est colporter des paroles entre les gens dans le but


de semer le trouble entre eux et ainsi causer des problèmes, des disputes


et des hostilités.


Il est donc obligatoire que chaque croyant et chaque croyante prenne


vivement garde à la calomnie et avertisse contre cela, car elle est une


cause menant à être privé d’entrer du Paradis et à être supplicié dans la


tombe, qu’Allah nous en préserve.


50


21


On rapporte qu’Anas ibn Mâlik– Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège –


a dit : « Aucun musulman ne plante une plante ni ne sème


de grains mangés ensuite par un oiseau, un être humain


ou un animal, sans que cela ne lui soit compté comme


une aumône ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Planter [quelque chose] est une des actions humaines les plus importantes


et l’une des causes d’obtention de nourriture. Il arrive même que ce


soit une cause d’enrichissement.


Une des manifestations de la grâce d’Allah sur Ses serviteurs est


que lorsqu’un musulman sème des graines qui par la suite sont mangés


par un être humain, un oiseau ou un animal, Allah écrit cela comme étant


une aumône faite par celui qui les a semés, même si celui-ci n’avait au


départ pas l’intention de faire une aumône, mais plutôt de se nourrir ou


de commercer.


Cette grâce ne se limite pas au fait de planter ou de semer. En effet,


toute bonne oeuvre accomplie par le musulman mérite une rétribution si


autrui en tire profit. Ainsi, celui qui creuse un puits qui abreuve un être


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre du fermage, chapitre du mérite de semer et de


planter lorsque cela profite à autrui, hadith numéro 2320) et par Moslim (livre du


métayage, hadith numéro 1553).


51


humain, un oiseau ou un animal, ou celui qui met en place un abri dont


l’ombre bénéficie à un être humain, un oiseau ou un animal reçoit donc


une récompense et une rétribution, de même que pour toutes les autres


bonnes oeuvres bénéfiques.


52


22


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– devait une dette à un homme qui vint la réclamer en parlant


rudement. Les Compagnons du Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – furent le point de s’en prendre à lui,


mais il leur dit : « Laissez-le, car celui à qui un droit est dû,


peut parler ». Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – acheta une


fois un dromadaire à un homme et il s’accorda avec lui à le payer au bout


d’un certain temps.


Aussitôt la durée écoulée, cet homme se rendit auprès du Prophète


pour être payé. Il entra alors et se mit à réclamer son dû avec colère et en


haussant la voix.


Lorsque les Compagnons l’entendirent, ils ressentirent de la colère


et furent sur le point de le frapper, car il manqua de politesse à l’égard


du Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – mais


le Prophète leur dit : « Laissez-le, car celui à qui un droit est dû peut


parler ». Cela signifie que tant qu’il ne fait que réclamer ce qu’on lui doit,


il a le droit de parler.


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre de la bienséance, chapitre de la médisance détestable,


hadith numéro 6056) et par Moslim (livre de la foi, hadith numéro 105).


53


Nous déduisons de ce hadith un enseignement important qui


nous est utile dans nos interactions avec les gens : lorsqu’un être humain


réclame ce qui lui revient de droit, nous devons l’écouter, accorder de


l’importance à ses dires et ne pas lui en vouloir s’il hausse le ton et parle


avec colère.


En nous conformant à la bienséance prophétique, nous nous acquittons


des droits d’autrui et les problèmes, les différends et les litiges qui


nous opposent deviennent moins nombreux.


54


23


On rapporte qu’Anas ibn Mâlik– Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit :« Que celui qui se réjouirait d’être sauvé par Allah


de la terreur du Jour de la Résurrection, accorde un délai


supplémentaire à son débiteur ou qu’il renonce à être


remboursé ». Hadith rapporté par Moslim.(1)


Explication


Le Jour de la Résurrection est un jour durant lequel Allah demandera


des comptes aux serviteurs, les rétribuera en fonction de ce qu’ils auront


fait comme bien ou comme mal, jugera entre eux au sujet de ce dont ils


divergeaient puis ordonnera qu’on les fasse entrer soit au Paradis, soit


en Enfer.


Durant ce jour terrible, la terreur des gens sera immense en raison


des situations étranges et des scènes effroyables dont ils seront témoins.


Que celui qui veut qu’Allah le sauve de l’effroi et de la terreur du Jour


de la Résurrection accorde un délai supplémentaire à son débiteur ou qu’il


renonce à être remboursé.


(1) Référencé par Moslim (livre du métayage, hadith numéro 1563).


55


En effet, rembourser et alléger les dettes sont des oeuvres vertueuses


et nobles. Cependant, elles ne sont que recommandées et non obligatoires.


Elles consistent soit à reporter à plus tard le fait de réclamer le


remboursement d’une dette ou bien à renoncer à une partie ou à la totalité


de la dette.


Ainsi, lorsque quelqu’un t’emprunte de l’argent, puis une fois le délai


de remboursement écoulé, tu apprends qu’il est incapable de te rembourser,


alors accorde-lui un délai supplémentaire ou bien efface sa dette en


partie ou en totalité. Ce faisant, tu accomplis un bien immense et tu peux


espérer être sauvé des effrois de la Resurrecttion, entrer au Paradis et


gagner l’agrément d’Allah.


56


24


On rapporte qu’Abû Hurayrah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit : « Celui qui nous trompe n’est pas des nôtres ».


Hadith rapporté par Moslim.(1)


Explication


Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – marchant un


jour dans un des marchés de Médine passa près d’un homme qui vendait


un tas de nourriture (blé ou autre) qui était mouillé par la pluie. L’homme


dissimula la nourriture mouillée en la plaçant en bas du tas afin que les


gens ne la voient pas.


Sentant qu’il y avait un défaut dans la marchandise, le Prophète –


qu’Allah le couvre d’éloges et le protège – introduisit sa main dans le tas


et trouva que le dessous était mouillé. Il fit alors des reproches à l’homme


en ces termes : « Pourquoi ne pas avoir mis la nourriture mouillée


au-dessus afin que les gens la voient ? Celui qui nous trompe n’est


pas des nôtres. »


Cela signifie que le vendeur doit être transparent et intègre dans ses


transactions. Il ne doit ainsi pas faire l’éloge d’une marchandise qui ne


le mérite pas, ni dissimuler un défaut qui détournerait un acheteur de sa


marchandise ni augmenter indûment son prix.


(1) Référencé par Moslim (livre de la foi, hadith numéro 101).


57


Ce hadith interdit vivement de commettre ce péché et de se rendre


coupable de ce vice hideux qu’est la tromperie. Il incite également les


gens à s’en abstenir et à y prendre garde, car il n’est pas permis à un


musulman de tromper les gens dans son négoce, son travail, ses études


et dans tous les autres aspects de sa vie. La tromperie, quelle que soit sa


forme, est en effet illicite dans la religion d’Allah.


58


25


On rapporte qu’Abû Umâmah – Allah l’a agréé – a dit : Le


Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit : « Celui qui par un serment, s’accapare ce qui revient


de droit à un musulman, Allah lui imposera d’aller


en Enfer et Il lui interdira d’entrer au Paradis ». Hadith rapporté


par Moslim.(1)


Explication


Les droits des gens figurent parmi les choses auxquelles la législation


islamique a accordé une extrême importance.


Il ne nous est donc pas permis de nous accaparer ce qui revient de


droit à quelqu’un, qu’il s’agisse de biens qui lui appartiennent ou autre.


Dans ce hadith, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


–nous avertit contre le fait de s’accaparer les droits des gens et nous


informe que celui qui s’accapare ce qui revient de droit à un musulman en


faisant un serment mensonger, sa rétribution sera d’entrer dans le Feu et


d’être privé d’entrer au Paradis.


Lorsque les Compagnons du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges


et le protège – entendirent ces paroles, ils lui demandèrent : « Ô Messager


d’Allah, même s’il s’agit de quelque chose de peu de valeur ? », c’està-


dire : Cette punition concerne-t-elle aussi celui qui s’accapare quelque


(1) Référencé par Moslim (livre de la foi, hadith numéro 137).


59


chose d’insignifiant qui revient à autrui ? Le Prophète – qu’Allah le couvre


d’éloges et le protège – répondit alors : « Même s’il s’agit d’un bâton de


siwâk ». Cela signifie que s’emparer des biens des gens et s’accaparer


ce qui leur revient de droit est grave, même si ce dont on s’empare est


insignifiant et a aussi peu de valeur qu’un bâton de siwâk.


60


26


On rapporte qu’Abû Mûsâ Al-Ach’arî – Allah l’a agréé – a


dit que le Messager d’Allah – qu’Allah le couvre d’éloges et le


protège – l’envoya avec Mu’âdh au Yémen et leur dit : « Facilitez


et ne rendez pas les choses difficiles ! Annoncez de


bonnes nouvelles et ne faites pas fuir ! ». Hadith rapporté par


Al-Bukhârî et Moslim.(1)


Explication


Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège –envoya deux


nobles Compagnons au Yémen, Abû Mûsâ Al-Ach’arî et Mu’âdh ibn Jabal,


afin d’y prêcher la religion et d’instruire les gens.


Avant de partir, le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– leur a fait une courte, mais importante et éloquente recommandation.


Il leur a en effet dit : « Facilitez et ne rendez pas les choses difficiles


! », c’est-à-dire comportez-vous avec les gens avec douceur, prêchez


la religion d’Allah sans rigorisme ni sévérité et informez les serviteurs


d’Allah que la religion est facilitée, et qu’elle ne comporte ni rigueur


ni gêne.


(1) Référencé par Al-Bukhârî (livre du jihâd et des biographies, chapitre de ce dont il


est détestable de se quereller et de se disputer en temps de guerre, hadith numéro


3038) et par Moslim (livre du jihâd et des biographies, hadith numéro 1733) dont ce


sont les termes.


61


Il leur a également dit : « Annoncez de bonnes nouvelles et ne


faites pas fuir ! », c’est-à-dire parlez avec les gens en leur annonçant la


grâce d’Allah qui les réjouit et en leur faisant désirer ce qui se trouve auprès


d’Allah, et ne leur parlez pas d’une manière rebutante qui les éloigne


de la foi et de faire le bien.


Ensuite, il leur fit une troisième recommandation importante pour tous


les frères et amis. Le Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège


– a dit : « Accordez-vous et ne divergez pas », c’est-à-dire : que chacun


de vous obéisse à l’autre. Lorsque l’un de vous voit que son compagnon


désire quelque chose, qu’il lui obéisse afin que cela permette à l’amour et


l’harmonie de persister et que l’amitié et la camaraderie perdurent.


Nous déduisons de cela un enseignement important : l’ami qui est


conciliant avec ses compagnons et qui, dans la mesure du possible, n’a


pas de différends avec eux se conforme à la Sunna. Quant à celui qui est


souvent dans le différend, la querelle et l’opposition, il s’éloigne ce faisant


de la Sunna du Prophète – qu’Allah le couvre d’éloges et le protège.



Publications récentes

Un message d'un prédi ...

Un message d'un prédicateur musulman à un chrétien

VERTU DU JEÛNE DES SI ...

VERTU DU JEÛNE DES SIX JOURS DE SHAWWAAL

Comment l'âme du croy ...

Comment l'âme du croyant est-elle prise ?