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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


PREMIER LIVRE


QUELQUES ASPECTS DU


COMPORTEMENT DE NOTRE PROPHÈTE


MUHAMMAD صلى الله عليه وسلم


من أخلاق النبي صلى الله عليه وسلم


Louange à Allah, Seigneur des mondes et que le salut et la bénédiction soient sur


celui qui a été envoyé comme miséricorde à toutes les créatures, notre Prophète


Muhammad, ainsi que sur sa famille et l’ensemble de ses compagnons…


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم UN EXEMPLE POUR


L’HUMANITÉ


Il y a bien une chose dont on ne doute point, c’est que notre Prophète Muhammad


صلى الله عليه وسلم était un exemple parfait dans le bon comportement. Ses bonnes manières


et ses nobles caractéristiques ne furent réunies chez aucune autre personne si


ce n’est la sienne. Ceux-là mêmes qui se sont opposés à lui en le traitant de


menteur et en l’offensant témoignèrent de son noble comportement. En effet,


lorsqu’Abou Jahl fut interrogé sur l’honnêteté du Prophète, il répondit: « Je


jure par Allah que Muhammad est honnête et il n’a d’ailleurs jamais menti ! »


De son mérite, toutes les créatures ont témoigné, jusqu’à ses adversaires,


La vérité est celle qui est attestée, malgré eux, par les contestataires.


Le bon comportement du Prophète fut tellement remarquable qu’Allah lui fit


ses éloges en disant:


(Tu as vraim چe ںnt u ںn ex c ڱell e ڱnt ڱcom چportement. )1


Allah nous informe de sa compassion et de sa douceur envers ses compagnons


lorsqu’il dit:


چپ ڀ ڀ ڀ ڀ ٺٺ ٺ ٺ ٿ ٿ ٿ ٿ ٹ ٹچ (Ô Muhammad, c’est par une miséricorde de la part de Dieu que tu as été si doux


envers eux. Mais si tu avais été rude, au coeur dur, ils t’auraient fui. )2


1 (Al-Qalam, v.4)


2 (Ali-‘Imrâne, v.159)


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Allah informa également que le Prophète صلى الله عليه وسلم était une miséricorde pour toute


l’humanité lorsqu’il dit:


چک ک گ گ گ گچ


(Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour l’univers. )1


Le Prophète صلى الله عليه وسلم puisait tout son comportement du noble Coran et on disait


même autour de lui : « C’était un Coran qui marchait sur terre. »


Lorsqu’on interrogea sa femme Aicha, qu’Allah l’agrée, au sujet du


comportement du Prophète صلى الله عليه وسلم, elle rétorqua au questionneur: « Ne lis tu donc


pas le Coran ? » Il répondit: « Bien sûr que si. » Elle dit alors:


« Le comportement du Messager d’Allah était le Coran. »2


Ibn Kathîr dit à ce sujet: « Cela signifie que le Prophète صلى الله عليه وسلم mettait en application


les ordres du Coran et ses interdictions d’une manière spontanée et naturelle


Tout ce que le Coran lui ordonnait de faire, il s’empressait de l’appliquer et


tout ce qu’il lui interdisait, il s’empressait de le délaisser. Ceci rajouté au fait


qu’Allah a rendu inné en lui ce qui concourt au comportement idéal, comme la


pudeur, la générosité, la bravoure, le pardon, la douceur et tout ce qui contribue


au noble caractère. »3


En effet, avant même la révélation, le Prophète était connu parmi les siens


comme étant « le loyal »: il était apprécié pour sa loyauté en toute chose et pour


son comportement loin de toute traîtrise. Quelques compagnons décrivirent son


comportement en ces termes: il ne tenait nullement de propos vulgaire, n’était


point pervers et ne chahutait4 point dans les marchés. Il ne rendait pas un mal


par un autre, mais au contraire il pardonnait et excusait. Jamais il ne frappa


une personne, si ce n’est en temps de guerre dans le sentier d’Allah. En effet,


jamais il ne frappa un domestique ni une femme. Jamais il ne se vengeait pour


une cause personnelle, mais seulement quand on violait ce qui était sacré auprès


d’Allah. Lorsqu’on violait ce qui était sacré auprès d’Allah, il était celui qui se


mettait le plus en colère. Toujours, lorsqu’il devait choisir entre deux choses, il


1 (Al-Anbiyâ’, v.107)


2 Rapporté par Mouslim.


3 Tiré de « L’exégèse du noble Coran » (4/516)


4 C.-à-d. qu’il ne criait point ni hurlait dans les marchés pendant les transactions.


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optait pour la plus facile tant qu’elle ne renfermait pas un interdit. Lorsqu’il


rentrait chez lui, il était un homme parmi les hommes: il lavait ses vêtements,


trayait ses bêtes et s’occupait lui-même de ce dont il avait besoin.


Le Prophète صلى الله عليه وسلم retenait sa langue, il ne parlait que lorsque le sujet le


concernait. Il prenait des nouvelles de ses compagnons et demandait après


eux. Il les réconciliait et ne les poussait pas à la dispute. Il donnait de la valeur


au bien et encourageait à le faire et rendait le mal détestable et le rabaissait.


Il ne se levait ni ne s’asseyait qu’après avoir évoqué Allah. Lorsqu’il finissait


de parler avec un groupe de personnes, il restait assis jusqu’à ce que tous les


autres groupes se soient entretenus avec lui. Il donnait à chaque personne une


part de son temps, de telle manière que chaque personne pensait qu’elle fut la


mieux accueillie. Il répondait à la personne par ce qu’elle désirait ou par une


douce parole ; il respectait les personnes âgées, faisait preuve de tendresse


avec les enfants et venait en aide à l’opprimé.


Il était agréable aux regards et faisait preuve d’un excellent comportement.


Il était doux et n’était point rude au coeur dur ni critiqueur ni avare. Il était


ouvert à tous et possédait le meilleur langage, et ses relations avec autrui


étaient des plus louables.


Même si nous avons mentionné en résumé quelques nobles caractéristiques


du Prophète صلى الله عليه وسلم, cela n’est nullement une liste exhaustive, car un très grand


nombre d’autres comportements bénéfiques n’ont pas été mentionnés.


LE TÉMOIGNAGE D’UN CHRÉTIEN


Par ailleurs, celui qui médite sérieusement les vertus du Prophète صلى الله عليه وسلم, les


événements de sa vie, ses paroles et ses actes éprouvera naturellement de


l’admiration envers lui. Ce que fit l’écrivain connu Thomas Carlyle1, qui fut


l’auteur du livre intitulé « les Héros » où il rédigea un étonnant chapitre au


sujet du Prophète Muhammad صلى الله عليه وسلم, montrant par là sa foi en la sincérité du


Prophète صلى الله عليه وسلم et sa profonde admiration pour lui.


1 Thomas Carlyle (1795 – 1881) est un écrivain, satiriste et historien écossais, dont le travail eut


une très forte influence durant l’époque victorienne. Il entretint une correspondance avec Goethe (1749


1832), qui, lui non plus, ne manquait jamais une occasion d’exprimer sa profonde attirance pour la religion


de Muhammad et dont la conversion à l’Islam est d’ailleurs plus que probable. Gilles Kervenn.


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Parmi ce qu’il écrivit: « On remarqua que Muhammad, depuis sa tendre


enfance, était considéré comme étant un jeune doué de raison. D’ailleurs, les


personnes avec lesquelles il vivait l’avaient surnommé « l’honnête » (homme


faisant preuve de sincérité et de loyauté). Ses paroles, ses actes et sa pensée


étaient véridiques. Ceux qui le côtoyaient avaient également remarqué que


toute parole qui exhalait de lui renfermait une édifiante sagesse. J’ai appris de


lui qu’il était extrêmement pondéré: il gardait le silence lorsque les paroles


n’étaient plus nécessaires, mais lorsqu’il parlait, ces paroles n’étaient que


vérité et raison. Tout le long de sa vie, nous avons vu en lui un homme aux


principes bien établis et il fut connu pour son implacable détermination. Il


se souciait du malheur des autres. Il était généreux, bienfaisant et clément.


Il faisait preuve de piété et de mérite et était libre. Extrêmement sérieux


et sincère, il était néanmoins d’un naturel doux, accueillant et accessible.


Il était réjouissant, agréable, sociable et sa compagnie était appréciée. On


pouvait parfois le voir plaisanter et s’amuser. Selon les témoignages, son


sourire éclatant qui illuminait son visage, provenait d’un coeur sincère. Il


était très intelligent et possédait un coeur magnanime. Il était naturellement


grandiose sans qu’une école ne lui inculquât la science ni qu’un enseignant


se chargeât de son éducation, car il n’en avait nullement besoin. »1


Ceci est le témoignage d’un écrivain chrétien occidental. Il se renseigna au sujet


de Muhammad صلى الله عليه وسلم, et le résultat de sa pensée fut conforme aux conclusions


auxquelles ont abouti ceux qui ont suivi le Prophète .صلى الله عليه وسلم


Passons désormais à une description détaillée du comportement élevé de


ce noble Prophète صلى الله عليه وسلم en évoquant quelques situations qui mettront en relief la


miséricorde, la compassion, la douceur, le pardon du Prophète صلى الله عليه وسلم, etc. C’est en


effet par l’exemple que les choses deviennent plus claires.


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم ET LES ENFANTS


Anas Ibn Mâlik disait: « Je n’ai vu personne faire autant preuve de compassion


envers les enfants si ce n’est le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم. À ce propos, Ibrâhîm,


le fils du Prophète صلى الله عليه وسلم, était allaité dans une maison des hauteurs de Médine ;


1 Thomas Carlyle, “Heroes, Hero Worship, and the Heroic in History”, Londres, p 50-51.


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le Prophète avait l’habitude d’aller le voir en notre compagnie. En entrant


dans la maison, il prenait Ibrâhîm puis l’embrassait. Ensuite, il s’en allait. »1


L’élément prouvant la douceur qu’il portait aux enfants est qu’il allait


jusqu’au village situé sur les hauteurs de Médine, pour embrasser son fils


Ibrâhîm qui y complétait son allaitement, et repartait juste après.


Lorsque le même Ibrâhîm mourut, le Prophète صلى الله عليه وسلم le porta et le serra contre sa


poitrine. Ensuite, il pleura et dit :« Les yeux versent leurs larmes, le coeur est


meurtri de tristesse, mais malgré cela, nous ne prononçons que ce qui plaît à notre


Seigneur. Certainement, nous sommes tristes de devoir te quitter, ô Ibrâhîm ! »2


Al-Aqra’ Ibn Hâbis vit le Prophète صلى الله عليه وسلم embrasser Al-Hassan Ibn Ali (son


petit-fils) et lui dit: « Je possède dix enfants et je n’ai jamais embrassé l’un


d’eux ! » Le Prophète صلى الله عليه وسلم rétorqua : « La miséricorde n’est point donnée à


celui qui ne fait pas preuve de miséricorde. »3


Des Bédouins arrivèrent chez le Prophète صلى الله عليه وسلم et dirent: « Embrassez-vous


vos enfants ?! » Les gens répondirent: « Oui. » Ensuite, il ajoutèrent: « Nous


jurons par Allah, que nous, nous n’embrassons jamais nos enfants. » Le


Prophète صلى الله عليه وسلم leur dit alors :


« Que puis-je pour vous, si Allah ne vous a pas pourvu de miséricorde ?! »4


D’après Anas , le Prophète صلى الله عليه وسلم rendait visite aux habitants de Médine, saluait


leurs enfants et passait sa main sur leurs têtes par affection.5


Il était très tendre avec les enfants et s’amusait avec eux. Anas dit: « Le


Prophète صلى الله عليه وسلم était celui qui possédait le meilleur des comportements ; j’avais


un frère que l’on nommait Abou ‘Oumayr, et lorsque le Prophète صلى الله عليه وسلم venait


nous voir et le voyait, il lui disait pour le taquiner: « Dis-moi Abou ‘Oumayr !


Qu’a donc fait le noughayr ?6 Le noughayr est un petit oiseau qui ressemble


au passereau, qui était nourri et abreuvé par Abou ‘Oumayr.


1 Rapporté par Mouslim.


2 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


3 Rapporté par Aboû Dawoud et Tirmidhy et authentifié par Albâny.


4 Rapporté par Mouslim.


5 Rapporté par Nassâi et authentifié par Albâny.


6 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


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LE COMPORTEMENT DU PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم ENVERS


LE SERVANT ET L’ESCLAVE


Méditez également sur le comportement que tenait le Prophète صلى الله عليه وسلم avec son


servant Anas Ibn Mâlik qui témoigne lui-même :


« Je l’ai servi durant dix années, et jamais il ne me dit « fi ! » par mépris, ni


ne me dit pour une chose que j’avais faite: « pourquoi as-tu fait cela ? », et ni


pour une chose que je n’avais pas faite: « pourquoi n’as-tu pas fait ainsi ? »1


Ceci montre l’immense douceur, l’immense délicatesse et l’immense ouverture


d’esprit du Prophète صلى الله عليه وسلم. Mais ceci ne s’arrête pas là. En effet, Anas raconte : « les


esclaves de Médine prenaient la main du Prophète صلى الله عليه وسلم et ne la relâchaient qu’après


qu’elles l’aient emmené à l’endroit désiré pour qu’il subvienne à leurs besoins. »2


Anas dit: « Une femme simple d’esprit dit au Prophète صلى الله عليه وسلم: « Ô Messager


d’Allah ! J’ai besoin de toi. » Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui répondit :


« Ô mère d’untel ! Emprunte le chemin que tu souhaites et je t’y suivrai pour


résoudre ton problème. »


Après cela, le Prophète s’en alla et se concerta avec elle en privé jusqu’à ce


qu’elle n’ait plus besoin de son aide. »3


Les lumières de son message et les enseignements du Coran furent réunis en la


personne du Prophète صلى الله عليه وسلم et furent mis en application dans son comportement


et celui de ses compagnons, réalisant par là « la cité idéale » rêvée par toute


société, et qui ne fut jamais instituée si ce n’est à l’époque du Prophète .صلى الله عليه وسلم


LE COMPORTEMENT DU PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم ENVERS


LA MÈRE ET L’IGNORANT


Une autre preuve de la miséricorde et la tendresse du Prophète صلى الله عليه وسلم envers les


adultes et les enfants est le hadith suivant où il dit :


« Je débute la prière (en groupe) en ayant l’intention de la prolonger, mais


1 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


2 Rapporté par Ibn Mâjah et authentifié par Albâny.


3 Rapporté par Boukhâry sans chaîne de transmission, Mouslim, Ahmad et Abou Dawoûd et


authentifié par Albâny.


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lorsque j’entends les pleurs d’un enfant, j’allège ma prière pour ne pas


tourmenter sa mère. »1


Parmi les exemples de sa miséricorde, on peut également citer: « Un Bédouin,


encore ignorant des prescriptions islamiques, pénétra dans la mosquée du


Prophète صلى الله عليه وسلم à l’intérieur de laquelle il urina. Les compagnons du Prophète


صلى الله عليه وسلم s’empressèrent de le réprimander. Le Prophète صلى الله عليه وسلم leur dit :


« laissez-le et ne l’empêchez pas. »2


Ensuite, le Prophète صلى الله عليه وسلم le fit venir et lui dit :


« Il n’est pas convenable de faire dans les mosquées ce genre d’actions comme


uriner ou répandre toute autre impureté. Les mosquées ont au contraire été


érigées pour évoquer Allah , prier et lire le Coran. »3


Remarquez comment le Prophète صلى الله عليه وسلم craignit que l’on porte préjudice à cet


homme, si les compagnons l’avaient interrompu brutalement au milieu de


son action. Ainsi, le Prophète صلى الله عليه وسلم leur ordonna de le laisser uriner dans la


mosquée qui est l’endroit le plus pur qui soit, pour ensuite l’appeler afin


de lui apprendre les bonnes manières et l’orienter vers la bonne voie avec


douceur et délicatesse.


Un autre homme vint voir le Prophète صلى الله عليه وسلم et lui dit :


« Ô Messager d’Allah ! Je suis perdu !! Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit: « Pour quelle


raison ? » il répondit: « J’ai eu des rapports sexuels avec ma femme pendant


mon jeûne4 de ramadan. » Le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم lui dit: « Peux-tu


affranchir un esclave ? » Il répondit: « non ». Ensuite, le Messager d’Allah


صلى الله عليه وسلم lui dit: « Peux-tu jeûner deux mois consécutifs ? » Il répondit: « non ».


Enfin le Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم lui dit: « Peux-tu nourrir soixante pauvres ? »


Il répondit encore par la négative puis s’assit. Le Prophète fit venir un panier


garni de dattes, puis le donna à l’homme et lui dit: « Donne cela en aumône. »


1 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


2 Cela signifie qu’ils ne doivent pas faire en sorte qu’il s’arrête d’uriner, car cela pourrait lui causer


du mal, donc laissez-le jusqu’à ce qu’il puisse terminer d’évacuer son urine.


3 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


4 Celui qui fait cela doit, d’après les prescriptions islamiques, affranchir un esclave, s’il n’en a pas


les moyens, il devra jeûner deux mois consécutifs, de l’aube jusqu’au coucher du soleil, et s’il


en est incapable, il devra nourrir soixante pauvres en une seule fois.


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L’homme rétorqua: « Y a-t-il donc plus pauvre que nous ? Il n’y a pas une


maison dans la ville qui n’ait plus besoin de ce panier si ce n’est nous. » Le


Prophète sourit jusqu’à apercevoir ses canines, puis lui dit: « Retourne parmi


les tiens et nourris-les avec. »1


Cet homme a commis une énorme faute au vu de l’Islam. Il devait donc être


sanctionné par une des trois sanctions précitées. Seulement le dénouement de


son histoire se conclut par un cadeau offert par le Prophète صلى الله عليه وسلم, avec lequel il


pourra se nourrir lui et sa famille.


Quelle bonté que celle du Prophète صلى الله عليه وسلم ! Quelle clémence que celle qui a pu


permettre à ce fautif de retourner heureux auprès de sa famille, muni d’un


cadeau de valeur prodigué par le Prophète صلى الله عليه وسلم ! Quelle leçon pédagogique que


celle-ci, qui peut être prise par les éducateurs lorsqu’ils sont confrontés à la


faute et à la maladresse humaine ! Ceci est la réelle description de Muhammad,


le Messager d’Allah …صلى الله عليه وسلم


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم ET LES ANIMAUX


La miséricorde du Prophète صلى الله عليه وسلم ne se restreint pas qu’aux humains, mais


s’étend aussi aux animaux. Bien des siècles avant que les organismes de


protection animale ne soient institués, il a enseigné à l’homme le devoir de


compassion envers les animaux et la nécessité de les traiter avec douceur. Il dit


effectivement : صلى الله عليه وسلم


« Une femme fut châtiée à cause d’une chatte, car elle l’enferma jusqu’à ce


qu’elle meure ; ce fut la cause de son entrée en enfer. Elle ne l’a ni nourrie


ni abreuvée et ne l’a pas non plus laissée manger les petites bêtes et autres


insectes de la terre. »2


Il dit également :


« Il n’y a pas un moineau ou un animal plus gros, que l’homme ne tue sans


excuse, sans qu’Allah ne lui demande des comptes le jour de la résurrection au


sujet de ce qu’il a tué. » On lui dit: « Ô Messager d’Allah ! Comment serionsnous


excusés ? » Il répondit : صلى الله عليه وسلم


1 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


2 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


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« Vous ne serez excusés que lorsque vous l’aurez égorgé et mangé, et ne


tranchez point sa tête pour la jeter (par amusement). »1


De plus, le Prophète صلى الله عليه وسلم ordonna de bien traiter les animaux pendant leur


sacrifice. Il dit à ce sujet:


« Allah a prescrit de s’appliquer en toutes choses. Lorsque vous tuez, faites-le


de la meilleure façon. Lorsque vous égorgez, faites-le de la meilleure façon.


Que chacun de vous aiguise son couteau et allège les souffrances de la bête


qu’il égorge. »2


Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit aussi: « Ne prenez aucun être vivant pour cible. »3 Cela


signifie qu’il ne faut prendre aucun animal vivant pour cible en lui tirant des


flèches. Ceci s’applique à la tauromachie réputée en Espagne, dans le sud


de la France et dans d’autres pays. Ce divertissement est interdit en Islam,


car il contredit le principe même de miséricorde. L’animal devient en effet


la cible des lances du toréador qui l’épuise petit à petit en le faisant courir et


en le vidant de son sang, puis qui essaie, après l’avoir ainsi torturé, de mettre


cruellement fin à sa vie en lui plantant une épée entre les épaules, et tout cet


affreux spectacle sous les rires et les exultations du public…


LA MISÉRICORDE DU PROPHÈTE DE L’ISLAM صلى الله عليه وسلم


Le pardon, le fait de passer sur les fautes et accepter les excuses est un des


comportements du Prophète .صلى الله عليه وسلم


Aicha dit: « Je questionnai le Prophète صلى الله عليه وسلم: « As-tu vécu un jour plus pénible


que celui de la bataille d’Ouhoud ? » Il répondit :


« Certes, j’ai eu bien à souffrir de ton peuple, mais ce qui fut le plus pénible


de leur part eut lieu le jour d’Al-Aqaba. Ce jour-là, je demandai à Ibn Abdil


Yâlîl ibn Abdi-Koulâl de me soutenir, mais il ne me répondit point. Dès


lors, je m’en retournai ne sachant plus où m’orienter et je ne recouvris mes


1 Rapporté par Nassâï et authentifié par Albâny.


2 Rapporté par Mouslim.


3 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


esprits qu’après avoir atteint Qarnou-Tha’âlib1. Soudainement, en levant la


tête, je vis un nuage dont l’ombre m’enveloppa. Je continuai à regarder puis


j’aperçus en son sein Gabriel. Il m’appela et me dit: « Allah a bien entendu


ce qu’a proféré ton peuple contre toi et la façon dont ils t’ont traité2. Alors, il


t’a envoyé l’ange des montagnes. L’ange me salua et me dit: Ô Muhammad !


Allah a bien entendu ce qu’a proféré ton peuple contre toi ; je suis l’ange des


montagnes et Allah m’a envoyé vers toi pour que j’exécute l’ordre que tu


me donneras, car si tu veux, je peux les recouvrir des deux montagnes (Al-


Akhchabayne)3? » Non, répondis-je, car de leurs flancs, j’espère qu’Allah fera


sortir des personnes qui l’adorent seul et sans rien lui associer. »4


Ceci est sa clémence envers les mécréants qui l’ont combattu, offensé, chassé


de son pays et qui se sont enjoints de le tuer ; il mérite sans le moindre doute


la description qu’Allah fit de lui :


چک ک گ گ گ گچ


(Et nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers.)5


Sa miséricorde et son pardon furent encore plus grandioses, lorsqu’il rentra


à La Mecque en conquérant et en victorieux, alors que ceux qui auparavant


l’avaient démenti et combattu étaient devenus ses proies. À ce moment,


1 Ceci eut lieu lors de son retour de Taif (ville à 70km environ de La Mecque) le mois de dhoulqa’dah


de l’an 10 après le début de sa mission, l’année que certains historiens ont appelée


« l’année de la tristesse ». Le Prophète صلى الله عليه وسلم perdit en effet cette année-là son oncle Abou Talib


puis peu de temps après sa femme Khadijah, après la rupture de l’embargo économique que


Qoureych avait imposé au Prophète, à sa famille (Banou Hachim et Banou Al-Muttalib),


musulmans et et mécréants confondus. Ils avaient été contraints à vivre trois longues années


dans le vallon de Abou Talib en se nourrissant essentiellement de feuilles d’arbres et de peaux.


Ayant perdu le soutien et la protection de son oncle, le Prophète صلى الله عليه وسلم décida alors de se rendre


à Taif pour exposer l’Islam à ses notables et y chercher un nouvel appui ainsi qu’un refuge


face au mauvais traitement que Qoureych leur faisait subir à La Mecque. Malheureusement,


les habitants de Taif réagirent de façon désobligeante et malveillante envers le Prophète صلى الله عليه وسلم et


ordonnèrent à leurs enfants et à leurs simples d’esprit de l’expulser de la ville en lui jetant des


pierres. Le Prophète صلى الله عليه وسلم fut blessé à tel point que ses sandales en furent toutes ensanglantées. Il


ne recouvrit ses esprits qu’à Qarn ath-Tha’aalib, une localité proche de Taif sur la route de son


retour à La Mecque, et c’est là que l’ange des montagnes lui apparut.


2 Une des réponses que le Prophète صلى الله عليه وسلم reçut d›un des notables de Taif fut notamment celle-ci :


« Allah n'a trouvé que toi (comme prophète) ? »… Gilles Kervenn.


3 Cela signifie: si tu me l’ordonnes, j’écraserai les polythéistes de Taif entre les deux montagnes


qui entourent La Mecque. NdT.


4 Rapporté par Boukhâry.


5 (Les Prophètes, v.107)


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


l’Histoire s’arrêta pour contempler ce qu’allait faire Muhammad de ceux


qui lui avaient livré bataille pendant vingt longues années. Ce jour-là, des


musulmans pensèrent qu’ils allaient enfin pouvoir se venger, et dirent: « Ce


jour est un jour de lutte sanglante. »1


Le Prophète صلى الله عليه وسلم rétorqua :


« Non, ce jour est plutôt un jour de clémence. » Ensuite, il se tint face aux


vaincus en disant: « Ô habitants de la Mecque ! Que pensez-vous que je vais


faire de vous aujourd’hui ? » Ils répondirent: « Du bien, car tu es un frère


généreux, fils d’un frère généreux ». Le Prophète صلى الله عليه وسلم reprit: « Je vais vous


dire ce que Yousouf avait dit à ses frères: « Pas de récrimination contre vous


aujourd’hui ». Allez-vous-en, vous êtes libres ».2


Un Prophète interdisant à ses compagnons de tuer un passereau sans excuse,


ne peut en aucun cas, faire preuve d’indulgence, lorsqu’il s’agit d’excuser le


meurtre de personnes qui ne le méritent pas. C’est pour cette noble raison que


le Prophète صلى الله عليه وسلم dit :« Je suis certes une miséricorde offerte (à l’humanité). »3


1 Cela signifie un jour de tuerie et de vengeance.


2 Rapporté par Dârimy. Voir « Fath Al-Bâry » et « Moukhtassar As-Sîra » de Mouhamad


Soulaymân Tamîmy.


3 Rapporté par Al-Hâkim et authentifié par Albâny.





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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


SECOND LIVRE


LE PROPHÈTE MUHAMMAD صلى الله عليه وسلم ET LA FEMME…


النبي صلى الله عليه وسلم والمرأة


INTRODUCTION


Louange à Allah seul, et que Son salut et Sa bénédiction soient sur le dernier


des Prophètes…


Croire que le Prophète de l’Islam, Muhammad صلى الله عليه وسلم, a opprimé et soumis la femme,


a bafoué ses droits, l’a prise comme un objet de plaisir, s’est comporté envers elle


tel un maître avec son domestique en ne l’écoutant pas, ni l’associant aux affaires


publiques, sans la concerter ou lui demander son avis, mais qu’il lui ordonnait et


qu’elle devait obéir, est une idée malheureusement répandue en Occident.


Ceci est l’image de Muhammad صلى الله عليه وسلم dans l’esprit des Occidentaux et


notamment celle concernant son comportement avec la femme. Cette image


est sans le moindre doute erronée allant à l’encontre de la réalité. Elle fut


vulgarisée et ancrée dans les esprits des Occidentaux par les religieux, les


intellectuels, les médias et même les politiques. Ceci, pour écoeurer les gens


de l’Islam et de son Prophète. Cependant, il existe un groupe de personnes


dont font partie des gens considérés comme des meneurs dans le domaine


intellectuel, médiatique et politique, qui n’accepte pas cette fausse vision des


choses et persiste à montrer la réelle conception de l’Islam et de son Prophète


صلى الله عليه وسلم. Seulement, l’emprise du premier groupe sur les médias a rendu la voix du


deuxième groupe presque inaudible voire sans aucune répercussion.


Si nous voulons connaître la conduite que le Prophète صلى الله عليه وسلم adoptait avec


la femme, il convient avant toute chose de lire sa biographie en étudiant


ses paroles et son attitude envers elle, pour pouvoir ensuite juger en toute


neutralité et objectivité.


LE STATUT DE LA FEMME AVANT L’ISLAM


En premier lieu, nous devons nous poser cette question: la femme jouissait-elle de


droits avant l’Islam qui, ensuite, auraient été retirés par le Prophète صلى الله عليه وسلم après l’Islam ?


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


La réponse est non ! La femme ne possédait aucun droit avant l’Islam,


mais l’Arabe, dans sa nature, détestait les filles, qu’il considérait comme un


déshonneur. Ceci alla jusqu'à ce que certains Arabes d’avant l’Islam étaient


connus pour enterrer les petites filles vivantes. Le Coran nous décrit cette


situation, lorsqu’Allah dit :


ڈڦ ڄ ڄ ڄ ڄ ڃ ڃ ڃ ڃ چ چ چ چ ڇ ڇ ڇ ڇ ڍڍ


ڌ ڌ ڎ ڎ ڈ ڈ ژژ ڑ ڑ ک کڈ


(Et lorsqu’on annonce à l’un d’eux la naissance d’une fille, son visage


s’assombrit et une tristesse profonde, mais contenue l’envahit. * Il se cache


des gens, à cause du malheur qu’on lui a annoncé. Doit-il garder cette fille


malgré la honte engendrée ou l’enfouir dans la terre ? Combien est mauvais


leur jugement !)1


Avant l’Islam, s’il advenait à la femme de perdre son mari, elle était donnée en


héritage à ses enfants et ses proches, si du moins ils le souhaitaient. Ils avaient


libre choix de la remarier avec l’un d’entre eux, sinon ils pouvaient lui refuser


tout remariage et l’enfermaient jusqu’à ce qu’elle meurt. L’Islam rejeta tout cela,


et le Prophète صلى الله عليه وسلم lui fit valoir ses droits, comme nous pourrons le constater.


Avant l’Islam, la situation de la femme n’était point meilleure dans les autres


communautés. En Grèce antique, la femme était considérée comme un


misérable objet se vendant et s’achetant dans les marchés. Elle ne jouissait


d’aucun droit civique, ni financier. Son mari, après son père, détenait un droit


total sur elle, notamment sur son argent ; en aucun cas, elle ne pouvait l’utiliser


sans son accord préalable. En Inde, lorsque la femme perdait son époux, elle


n’avait plus de raison de vivre ; sa vie se terminait à la mort de son mari en


s’immolant de plein gré sur son bûcher.


De même, si nous étudions la situation de la femme chrétienne au MoyenÂge,


nous remarquerons qu’elle vivait une situation pire que celles déjà


citées. À tel point que les religieux se demandèrent si sa nature était


humaine ou diabolique ? Voilà l’environnement dans lequel vivait la


femme avant l’Islam. Qu’a donc apporté l’Islam à la femme ? Et qu’a


apporté le Prophète صلى الله عليه وسلم à la femme ?


1 (Les abeilles, v58-59)


19


Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


LE STATUT DE LA FEMME EN ISLAM


Le Prophète صلى الله عليه وسلم nous a informé qu’il aimait la femme et en aucun cas ne la


détestait ni la dévalorisait. Il disait صلى الله عليه وسلم: « De cette vie, j’ai aimé les femmes et


le parfum, et on a rendu la prière agréable à mes yeux. »1 Aussi, le Prophète


صلى الله عليه وسلم parla de l’égalité humaine des femmes avec les hommes en disant:


« Les femmes sont les consoeurs des hommes. »2 En effet, tous les hommes


proviennent d’une femme et d’un homme, et les femmes également ; personne


n’est donc plus méritant que l’autre si ce n’est par la foi et les bonnes oeuvres.


En France, en 585, lors du Concile de Mâcon, on se demandait: est-ce que


la femme possède une âme ou pas ? Ils en conclurent que la femme était


dépourvue de l’âme qui sauvait la personne du châtiment de l’enfer si ce n’est


l’âme de Marie qui, elle, sera sauvée !


Par contre, le Prophète صلى الله عليه وسلم a été envoyé pour confirmer l’égalité entre


l’homme et la femme concernant la foi, la pratique et les récompenses qui


leur sont liées. Allah dit:


ڈ ڻ ڻ ۀ ۀ ہ ہ ہ ہ ھ


ھ ھ ھ ے ے ۓ ۓ ڭ


ڭ ڭ ڭ ۇ ۇ ۆ ۆ ۈ ۈ ٷ ۋ


ۋ ۅ ۅڈ


(Les soumis et les soumises à Dieu, croyants et croyantes, obéi ssants


et obéissantes, loyaux et loyales, ceux et celles qui endurent avec


patience, se montrent humbles, donnent l’aumône, jeûnent, prése rvent


leur chasteté et se remémorent souvent Dieu: à tous Dieu a prép aré un


pardon et une énorme récompense.) 3


Allah dit également:


ڈې ې ﯨ ﯩ ئا ئا ئەئە ئو ئو ئۇ ئۇ ئۆ ئۆ ئۈ ئۈ ئې


ئې ئې ﯹ ﯺ ﯻ ی ی یڈ


(Celui qui fait une mauvaise action sera rétribué par son équivalent ; et


1 Rapporté par Nassaï et authentifié par Albâny.


2 Rapporté par Ahmad, Abou Dawoûd et Tirmidhy et authentifié par Albâny.


3 (Les coalisés, v.35)


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


celui, mâle ou femelle, qui fait une bonne action tout en étant croyant, alors


ceux-là entreront au Paradis pour y recevoir leur rétribution sans compter.)1


Lorsqu’Allah leur interdit de détester la naissance des filles en disant:


ڈ ۇ ۆ ۆ ۈۈ ٷ ۋ ۋۅ ۅ ۉ ۉ ې ې ې ې ﯨ ﯩ ئا


ئا ئە ئەئو ئو ئۇ ئۇ ئۆئۆ ئۈ ئۈ ئې ئې ڈ


(À Dieu appartient la royauté des cieux et de la terre. Il crée ce qu’il veut. Il


fait don de filles à qui il veut, et octroie des garçons à qui il veut. * Ou bien


il donne à la fois garçons et filles ; et il rend stérile qui il veut. Il sait et est


capable de tout.)2


le Prophète صلى الله عليه وسلم fit de même en proscrivant cet affreux comportement et


encouragea l’éducation des filles et le bon comportement envers elles. En


effet, il dit :صلى الله عليه وسلم


« Celui qui éduque deux filles jusqu’à ce qu’elles atteignent l’âge de la puberté,


lui et moi, ressusciterons le jour de la résurrection de cette façon (et il joignit


les doigts de sa main.) »3


Ceci montre combien son degré est élevé et qu’il sera rapproché du Prophète


pour la seule raison de s’être occupé de ses filles et pour les avoir protégées


jusqu’à qu’elles aient atteint l’âge de la puberté et de la responsabilité. Le


Prophète صلى الله عليه وسلم dit aussi :


« Celui qui détiendra sous sa responsabilité trois filles ou trois soeurs, ou bien


deux filles ou deux soeurs, puis se comportera bien avec elles en craignant


Allah entrera au paradis. »4


Au moyen de cette méthode encourageante, le Prophète صلى الله عليه وسلم mit fin à une


conduite ancrée dans les esprits des Arabes avant l’Islam, celle qui portait en


aversion les filles en les considérant comme le symbole de l’impuissance et


du déshonneur.


1 (Celui qui pardonne, v.40)


2 (La consultation, v.49-50)


3 Rapporté par Mouslim.


4 Rapporté par Tirmidhy et authentifié par Albâny.


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


LA FEMME ET L’ENSEIGNEMENT


Le Prophète صلى الله عليه وسلم encouragea les femmes à s’instruire en disant :


« Rechercher la science est une obligation pour tout musulman. »1


Cela concerne aussi bien l’homme que la femme. Une femme vint voir le


Prophète صلى الله عليه وسلم et lui dit :


« Ô messager d’Allah ! Les hommes se sont emparés de toutes tes paroles,


consacre-nous donc un moment pour que l’on puisse te rencontrer et que tu


nous enseignes ce qu’Allah t’a appris. » Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit :


« Réunissez-vous ce jour-là et ce jour-ci. »


Ce qu’elles firent aussitôt ; durant ces jours, le Prophète صلى الله عليه وسلم leur enseignait ce


qu’Allah lui avait appris.2


D’ailleurs, le Prophète صلى الله عليه وسلم, durant ses sermons et ses exhortations, s’adressait


aux hommes comme aux femmes, puis s’adressait exclusivement aux


femmes et leur consacrait quelques-unes de ses paroles. En d’autres termes,


les personnes qui bénéficiaient le plus des paroles du Prophète صلى الله عليه وسلم étaient,


sans le moindre doute, les femmes.


Le Prophète صلى الله عليه وسلم n’enfermait pas la femme à la maison, comme ils prétendent !


Au contraire, il lui a permis de sortir lorsqu’elle avait des choses à faire,


mais aussi pour rendre visite à ses proches et ses amis, pour rendre visite au


malade, etc. Il lui a également permis d’aller à la mosquée en disant :


« N’empêchez pas les femmes d’aller aux mosquées. »3


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم AIMAIT LA COMPAGNIE DE


SON ÉPOUSE


De plus, le Prophète صلى الله عليه وسلم aimait la compagnie de son épouse lors des invitations


et les refusait si jamais l’inviteur n’admettait pas sa femme avec lui.


1 Rapporté par Ibn Mâjah et authentifié par Albâny.


2 Rapporté par Mouslim.


3 Rapporté par Ahmad et Aboû Dawoûd et authentifié par Albâny.


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


Anas raconte que le Prophète صلى الله عليه وسلم avait un voisin persan connu pour ses mets


délicieux. Ce voisin prépara un plat pour le Prophète صلى الله عليه وسلم et le convia à sa table.


Le Prophète صلى الله عليه وسلم lui dit: « Et mon épouse ? (En parlant de son épouse Aïcha,


qu’Allah l’agrée) » Il répondit: « Non (elle n’est pas conviée). » Le Prophète


صلى الله عليه وسلم rétorqua: « Je refuse donc. » Le voisin réitéra son invitation et le Prophète


صلى الله عليه وسلم lui redemanda: « Et mon épouse ? » Il répondit: « Non (elle n’est pas


conviée).» Le Prophète صلى الله عليه وسلم rétorqua de nouveau: « Je refuse donc. » Le voisin


réitéra une nouvelle fois son invitation et le Prophète صلى الله عليه وسلم lui redemanda: « Et


mon épouse ? » L’homme, après trois demandes consécutives, dit: « Je suis


d’accord. » Le Prophète صلى الله عليه وسلم et Aïcha se levèrent et se suivirent mutuellement


jusqu’à atteindre la maison de l’hôte. »1


Remarquez comment le Prophète صلى الله عليه وسلم refusa l’invitation de cet homme parce qu’il


ne pouvait pas supporter manger sans manger sans la compagnie de son épouse.


Ce comportement fait partie de la bonne relation à avoir avec sa femme,


du respect de ses droits et de la prise en compte de ses sentiments et de ses


considérations.


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم INCITE À LA TENDRESSE


ENVERS LA FEMME


Le Prophète صلى الله عليه وسلم connaissait bien la nature féminine, il savait que les sentiments


chez la femme exercent une influence plus grande que chez les hommes, sachant


qu’elle est plus émotive et plus faible psychologiquement et physiquement.


C’est pour cette raison que le Prophète صلى الله عليه وسلم conseilla d’être tendre et patient


avec elle, de ne pas trop tenir compte de ses fautes, car être dur avec la femme


mène à la rupture entre les époux. Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit: « Veuillez du bien aux


femmes. Elles ont été créées d’une côte et la côte la plus tordue est celle de


la partie supérieure. Si tu cherchais à vouloir la redresser, tu la briserais, mais


si tu la laissais ainsi, elle resterait tordue, je vous enjoins donc d’être bons


avec les femmes. »2 On trouve dans un autre hadith la version suivante: « Les


1 Rapporté par Mouslim.


2 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


23


Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


femmes ont été créées d’une côte, si tu cherchais à vouloir la redresser, tu la


briserais, conduis-toi bien avec elle et vous pourrez vivre ensemble. »1


Ce hadith montre quelle est la meilleure attitude à adopter pour que la femme


puisse s’affermir et s’améliorer. Cette attitude ne passe que par la douceur, la


délicatesse, la persuasion et la prise en charge. En effet, l’attitude qui consiste


à vouloir changer la femme et l’améliorer par la violence et la rudesse ne


mènera qu’à la multiplication des problèmes.


LE PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم INCITE À SUBVENIR AUX


BESOINS DE LA FEMME


Le Prophète صلى الله عليه وسلم incita les époux à dépenser pour leurs femmes selon leurs


capacités. En Islam, subvenir aux besoins de la femme est une obligation


prescrite à l’homme. Malgré cela, le Prophète صلى الله عليه وسلم informa que l’homme est


récompensé pour chaque dépense effectuée pour son épouse. Le Prophète


صلى الله عليه وسلم dit à Sa’d Ibn Aby Waqâss : « Tu ne dépenseras point un bien, en voulant


par cette dépense le visage d’Allah, sans qu’on ne te récompense pour cela,


même la nourriture que tu fais goûter à ta femme. »2


Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit également: « Le meilleur argent est celui qui est dépensé


par l’homme pour sa famille. »3 On entend par « famille » sa femme et ses


enfants. Le Prophète صلى الله عليه وسلم dit: « L’homme qui donne de l’eau à boire à son


épouse est récompensé. »4 Al-‘Irbâd Ibn Sârya compagnon du Prophète


صلى الله عليه وسلم après avoir entendu ce hadith, alla voir sa femme, lui donna à boire et


l’informa de ce qu’il avait entendu du messager d’Allah .صلى الله عليه وسلم


Le Prophète صلى الله عليه وسلم a rendu l’homme responsable de sa femme et de ses enfants


le jour de la résurrection ; il dit: « Allah demandera des comptes à tout


ceux qui avaient une responsabilité sous leur autorité: a-t-il bien assumé ses


responsabilités, ou a-t-il été négligent ? Ceci, jusqu’à ce qu’il demande à


l’homme s’il a bien assumé la responsabilité qu’il détenait sur sa famille. »5


1 Rapporté par Ibn Hibâne et authentifié par Albâny.


2 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.


3 Rapporté par Mouslim.


4 Rapporté par Ahmad et considéré comme bon par Albâny.


5 Rapporté par Ibn Hibbâne et authentifié par Albâny.


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Muhammad,Le Prophète de la Miséricorde


L’EXHORTATION DU PROPHÈTE صلى الله عليه وسلم AU BON


COMPORTEMENT ENVERS SON ÉPOUSE


Le Prophète صلى الله عليه وسلم montra qu’entretenir de bonnes relations avec les femmes était


un signe révélant la noblesse d’esprit et la vertueuse attitude de l’homme. Le


Prophète صلى الله عليه وسلم dit: « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur avec


les femmes. »1 De plus, le Prophète صلى الله عليه وسلم interdit de frapper la femme: « Ne


frappez pas les femmes. »2 Il ordonna de patienter avec elle et de ne pas avoir


de l’aversion contre elle en disant صلى الله عليه وسلم: « Le croyant ne doit pas détester sa


femme, car si un comportement en elle lui déplaît, un autre lui plaira. »3 C’est


comme si le Prophète صلى الله عليه وسلم ordonnait à l’homme de rechercher uniquement les


atouts de la femme et ses bons côtés, sans s’attarder sur les bévues et les écarts


de conduite, car cela, mène à la rupture et à l’animosité entre les époux.


Le Prophète صلى الله عليه وسلم autorisa l’épouse à porter plainte en justice, si son époux se


comportait mal envers elle. Des femmes venaient voir les femmes du Prophète


صلى الله عليه وسلم pour se plaindre du mauvais comportement de leurs maris ; le Prophète


dit alors: « De nombreuses femmes se sont présentées chez la famille de


Muhammad pour se plaindre de leurs maris ; sachez donc qu’ils ne sont en


aucun cas les meilleurs d’entre vous. »4


Cela signifie que ces hommes qui se sont mal comportés avec leurs femmes et


les ont offensées ne sont nullement les meilleurs hommes.


Le Prophète صلى الله عليه وسلم, saisissant la faiblesse physique de la femme par rapport à


l’homme et le fait qu’elle ne peut pas se défendre seule dans la plupart des


cas, mit en garde contre ceux qui s’en prennent aux faibles, dont fait partie la


femme, et les menaça en disant: « Ô seigneur ! Je mettrai dans la gêne ceux


qui s’en prennent aux droits des deux faibles: l’orphelin et la femme. »5


Cela signifie que ceux qui s’en prennent à ces deux types de personnes ne


seront point pardonnés, mais seront exposés à la gêne et au châtiment dans


cette vie et dans l’au-delà.


1 Rapporté par Ahmad et Tirmidhy et authentifié par Albâny.


2 Rapporté par Abou Dawoûd et Nassâï et authentifié par Albâny.


3 Rapporté par Mouslim.


4 Rapporté par Aboû Dawoûd et Nassâï et authentifié par Albâny.


5 Rapporté par Nassâï et Ibn Mâjah et considéré comme bon par Albâny.


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