Un de mes oncles paternels n’est pas musulman mais il mène actuellement des recherches sur l’islam. Il vit en Californie, aux USA. Il a étudié la Thora, les Evangiles et le Coran, et il m’a posé une question à laquelle je ne puis donner une réponse satisfaisante puisque je ne suis pas un spécialiste. Voilà pourquoi je voudrais que vous m’aidiez à répondre à la question suivante : « il est mentionné dans le Coran que le Prophète Abraham était musulman comme son fils et que les deux construisirent la Kaaba alors que selon les la Thora et les Evangiles le prophète Abraham n’est pas entré dans La Mecque. Pourquoi cette contradiction? Louange à Allah. Nous, musulmans, nous ne croyons qu’il y ait une contradiction entre le saint Coran et la Thora et les Evangiles originelles car nous croyons qu’ils sont tous des livres célestes descendus d’Allah le Transcendant. Ils émanent de la même niche. Puisqu’il en est ainsi, il ne peut y avoir ni opposition ni contradiction entre eux. A ce propos, le Très-haut et Transcendant dit : Ne méditent-ils donc pas sur le Coran? S'il provenait d'un autre qu'Allah, ils y trouveraient certes maintes contradictions! (Coran, 4 :82) Allah le Puissant et Majestueux a appelé le saint Coran confirmation par rapport aux livres religieux anciens. Ce qui vient confirmer (une chose) ne peut ni s’y opposer ni le contredire comme le dit le Très-haut : Il a fait descendre sur toi le Livre avec la vérité, confirmant les Livres descendus avant lui. Et Il fit descendre la Thora et l'Evangile. Auparavant, en tant que guide pour les gens. Et Il a fait descendre le Discernement. (Coran, 3 :3-4).Allah le Puissant et Majestueux : Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. (Coran, 5 :48). Quant aux différences que nous constatons aujourd’hui dans les versions de la Thora et les Evangiles qui circulent entre les gens, la cause en est bien claire. Elle réside dans l’altération et la modification subies par ces livres. Ils ont subi diminutions et ajouts et absence d’authentification des sources et documents qui les ont reproduites jusqu’à notre siècle. Voilà qui explique toute différence décelée dans ces livres et de nature à les opposer au saint Coran qui nous a été transmis par des voies concordantes attestées aussi bien par les croyants que par les mécréants. Pour avoir une explication plus exhaustive de ce sujet, vous pouvez vous référer à la fatwa n. En dépit de cela, nous disons que l’arrivée d’Abraham (psl) à la terre de la sainte Mecque et sa construction de la Kaaba sacrée font partie des évènements historiques confirmées par la Thora et d’autres livres anciens. Nous n’excluons pas l’existence de différences dans l’explication tirée des textes de la Thora et d’autres ni leur probabilité dans leurs contextes. Nous avons voulu confirmer l’existence d’allusions. Le fait qu’un contexte favorise la cohérence d’un récit est aussi probable. Toujours est-il qu’il faut laisser la critique des textes de l’Ancien Testament trancher dans cette affaire. Parmi les allusions retenons les suivantes : Premièrement, on lit dans Genèse, chapitre 16 n° 7 ces propos venus après la mention du récit de l’accueil par Abraham de son épouse Hager et sa conception de lui et la plainte que Saraï (Sarah) exprima : Saraï la châtia au point qu’elle prît la fuite devant elle. Puis un ange de Dieu la retrouva près d’une source d’eau dans le désert. La source se trouvait sur le chemin du Hidjaz. Il (l’ange) dit : ô Hager, esclave de Sa Saraï! D’où es-tu venue et où vas-tu ? Elle dit : de chez Saraï: je suis en fuite. Puis elle lança un appel en prononçant le nom d’Allah, son interlocuteur : tu es le Puissant et le Voyant » car elle dit : j’ai certes vu ici Ta miséricorde après avoir éprouvé le malheur. C’est pourquoi j’ai appelé le puits, puits du Vivant, Miséricordieux. Le voilà situé entre Raqim et Yard » Extrait, p.255. Voyez comment sont cités le nom Hidjaz et la sortie de Hager pour s’y rendre suivis du bienfait représenté par le puits du Vivant venu d’Allah le Transcendant et Très-haut, le Puits Zamzam. On lit dans Genèse, chapitre 30 n° 1-18 les propos : Abraham monta depuis l’Egypte en compagnie de son épouse et en emportant tous ses biens et en emmenant Loth et sa tribu avec lui. Il traversa des étapes du Levant à Ail (puis) à l’endroit d’où il s’était installé au début, lieu situé entre la maison Ail et la maison Alay. (Puis il se rendit) au site de l’autel qu’il avait fabriqué précédemment. C’est là qu’Abraham invoqua le nom d’Allah. Puis il franchit étape après étape jusqu’à son arrivée et son installation dans la terre de Mamara qui se trouve à Habraa et y édifia un autel pour Allah. p. 251. On lit encore dans le chapitre 20, n° 1 : Puis Abraham partit pour le pays du Levant et séjourna entre Raquim et al-Djafaar et résida à al-Khoulous. p.260. Nous avons emprunté ces textes de la traduction arabe de la Thora réalisée par Said al-Fayoumi (m. en 943 H), première traduction arabe de l’Ancien Testament. On doit au même auteur une exégèse de la plus grande partie dudit livre. Nous n’avons trouvé de la Thora traduite que dans un livre d’Idris Aabiiza intitulé : Introduction à l’étude critique de la Thora avec sa traduction en arabe par Saadia Koun al-Fayoumi. Quant aux autres célèbres traductions de la Thora, on y lit à la place de Hidjaz les propos : auprès de la source d’eau située sur le chemin de Chour et à la place de « Levant (quibla) la mention sud . Pour davantage d’informations, on peut se révérer au livre intitulé : le prophète de la terre du Sud par Djamaldine ach-charqaoui, p.18-109. Toutefois, ce qu’il y dit appelle des observations. Troisièmement, on lit dans Lévitiques, chapitre 21, n° 21 ses propos sur Ismail (psl) : Il habita dans le désert de Faran. Sa mère lui chercha une épouse de la terre d’Egypte. C’est exactement ce que j’ai trouvé dans la Thora sumérienne, p.61 et dans la traduction de la Thora par al-Fayoumi,p. 261. Si dans de nombreuses versions de la Thora, Faran signifie Palestine, l’imam al-Qarafi dit dans son livre al-adwibatoul fakhirah, p. 165 : Faran est La Mecque selon l’avis unanime des gens du livre. Cheikh al-islam, Ibn Taymiyah dit dans al-djawaab as-sahih liman baddala dine al-massih (5/200) : « Il n’y a aucune divergence entre musulmans et gens du livre sur le fait que Faran est La Mecque. S’ils contestent que Faran soit La Mecque cela ne relève que de l’altération et du mensonge. Il dit encore (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) à propos de la zone qui entoure Hira à La Mecque : Cet endroit est encore appelé Faran de nos jours. Abdoul Haqq Fadriyati (m. en 1978) confirme dans son célèbre ouvrage intitulé : Muhammad dans les ouvrages universels p. 70-71 rédigé en langue anglaise ce que nous essayons de traduire comme suit : « Dans la traduction sumérienne de la Thora publiée en 1851, il est dit que Faran est situé en Hidjaz en ces termes : Il habita dans le désert de Faran (Hidjaz). Sa mère lui chercha une épouse de la terre d’Egypte. Cette traduction continua de circuler pendant longtemps. Cependant, quand les musulmans ont attiré l’attention du monde chrétien sur cette prédiction et en ont tiré un témoignage de la véracité de la prophétie du noble Prophète, on a procédé à la modification de la traduction.» Quatrièmement, on trouve dans l’Ancien Testament (Psaumes : 84 :5-10) : « le nom Wadi Baca. Nous produisons ci-après le texte anglais tiré de la version du Roi James : « Blesse dis the man whose strength is in thee ; in whose heart are the ways of them Who passing thro the valley of Baca make it a well…For a day in thy courts is better than a thousand"” En voici la traduction: Bénis soient des gens fiers de Toi. Les routes de ta maison passent par leurs cœurs. Ils traversent la vallée Baca et la transforment en une source d’eau car un seul jour passé dans Tes demeures vaut mieux que mille. Il n’existe pas sur terre une vallée du nom de Baca qui abrite un lieu de culte et une source d’eau (Zamzam) où une prière vaut mille prières faites ailleurs, en dehors de La Mecque. Baca est un des noms de La Mecque cité dans le saint Coran, précisément dans la parole du Très-haut : La première Maison qui ait été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bakka (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers. (Coran, 3 :96). Il est vrai toutefois que les traducteurs et les commentateurs du Nouveau Testament ont altéré le mot Baca pour qu’il devienne Bouka, malgré le fait que les noms propres ne sont pas à traduire. On les préserve tels quels. Il est vrai encore que ce mot n’est pas employé dans le sens de pleur (boukaa). C’est le souci d’effacer toute allusion à une chose confirmée dans le saint Coran qui leur a inspiré cette altération. Nous disons en guise de conclusion que si on ne trouvait rien dans l’Ancien Testament concernant le voyage d’Abraham (psl) au Hidjaz, cela ne constitue pas un argument pour nier l’effectivité du voyage. La règle rationnelle bien connue dit : la non mention d’une chose ne signifie pas son inexistence. Autrement dit, la négation doit être claire et formulée sans équivoque puisque l’absence d’une affirmation peut ne pas être déduite d’une négation car elle peut résulter d’une déficience, de l’oubli, d’une abréviation, de l’absence du besoin et d’autres desseins. Par exemple, il ne serait pas permis à celui qui suit une information dans un journal donné de nier une information donné dans un autre journal sous prétexte que le premier journal ne l’a pas citée. Si quelqu’un le fait, il fait preuve d’une déficience mentale et contredit des choses acceptées par tous. Il en est de même pour la question présente. En outre, si nous allions citer les propos des historiens non musulmans qui ont abordé les affaires de la Kaaba, notamment l’identité de son bâtisseur, et affirmé que c’est Abraham (psl) qui est le plus connu dans l’histoire pour l’avoir fait, nous serions trop longs. Mais nous nous contentons de citer l’un des plus célèbres ouvrages modernes sur l’histoire, à savoir le livre intitulé Histoire de la Civilisation par Durant Mill, un ouvrage de 42 tomes qui traite de l’histoire de la plupart des civilisations, notamment celle de la Péninsule arabique. L’auteur y dit : Il fut construite pour la quatrième fois par Abraham et son fils Ismail issu de Hager. Voir Histoire de la Civilisation (13/18). Allah le sait mieux.Question
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