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 L'imitation aveugle a toujours été le fléau de la prédication et des nations par le passé comme à présent. Lorsque Nûh (Noé), 'alaihi assalam, invita son peuple à adorer Allah, exalté soit-Il, Seul, son peuple lui dit : (sens du verset) : « Nous n'avons rien entendu de pareil chez nos premiers ancêtres.» (Coran 24/23). De même, lorsque le peuple de 'Ad fut appelé par le Prophète d'Allah Hûd, 'alaihi assalam, à adorer Allah, exalté soit-Il, ils refusèrent et prétextèrent de se conformer à ce que faisaient leurs ancêtres en disant (sens du verset) :« Es-tu venu nous dire, répondirent-ils, de n'adorer qu’Allah seul et de renoncer à ce qu'adoraient nos pères?» (Coran 7/70). Les Thamûd, peuple du Prophète Sâlih, dit à ce dernier (sens du verset) : « Vas-tu à présent nous interdire d'adorer ce que nos pères adoraient ? » (Coran 11/62). Lorsque Ibrâhîm, l’ami intime d'Allah, 'alaihi assalam, admonesta son peuple en raison de son idolâtrie, son peuple lui dit : (sens du verset) : « ... mais c'est ainsi que nous avons vu agir nos pères.» (Coran 26/74). Lorsque le Prophète Chu'ayb appela son peuple à adorer Allah, exalté soit-Il, les polythéistes répétèrent les mêmes paroles (sens du verset) :


« ô Chu`ayb ! Sont-ce tes prières qui t'ordonnent de nous pousser à renier le culte de nos ancêtres ou à ne plus disposer de nos richesses comme nous l'entendons? Est-ce toi l'homme sage et sensé que nous connaissons? » (Coran 11/87).


Il en a été de même pour chaque prédication des Prophètes, 'alaihim assalam, Allah, exalté soit-Il, dit à leur propos (sens du verset) :


« Il en a toujours été ainsi. Nous n'avons jamais envoyé, avant toi, un messager pour avertir une cité sans que ses habitants les plus opulents lui aient dit : "Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous suivons leurs traces".» (Coran 43/23).


Le Noble Coran dénonce l'imitation aveugle et la rigidité des polythéistes et propose par ailleurs une remarquable parabole en affirmant (sens du verset) :


« Lorsqu'on dit aux infidèles : "Conformez-vous à ce qu' Allah a révélé !", ils rétorquent : "Non ! Nous devons plutôt nous conformer à ce que nous ont légué nos ancêtres !" Eh, quoi ! Les suivraient-ils même s'ils manquaient de discernement, même s'ils étaient dans l'erreur? Ces infidèles font songer à des animaux qui n'entendent que les sons et les cris des appels confus qu'on leur lance, et qui, sourds, muets et aveugles, sont incapables d'en saisir le sens. » (Coran 2/170-171).


Cette parabole compare ceux qui tombent dans l'imitation aveugle, aux animaux qui ne comprennent pas ce qu'on leur dit. En effet, si un berger lance un appel à ses animaux pour les orienter, ils ne font qu'entendre des sons dont ils ne comprennent pas le sens. Les infidèles sont plus égarés que ces animaux car un animal voit, entend et pousse des cris tandis que ces infidèles sont sourds, muets et aveugles, même s'ils sont munis d’oreilles, de langues et d’yeux. Mais ils ne tirent pas profit de ces organes du corps. Il s'agit là d'une remontrance adressée à quiconque cesse de réfléchir et ferme les portes de la connaissance et du droit chemin et à ceux qui s’initient au credo et à la Charia à partir de sources non authentiques.


Ceux qui prêchent l’Islam aux non-Musulmans ont un besoin pressant de prendre connaissance de la jurisprudence de l'imitation et de ses cas et fondements. « Les imitateurs, dit Ibn al-Qayyim - qu'Allah lui fasse miséricorde -, sont de deux catégories : ceux qui ont le savoir et connaissent la vérité, mais se détournent de cette vérité et persistent dans leur imitation aveugle; et ceux qui n’ont pas le savoir. Les deux catégories existent, sachant que ceux qui ont le savoir et connaissent la vérité abandonnent un devoir et ne sont pas excusables aux yeux d'Allah, exalté soit-Il. Quant à ceux qui ne sont pas en mesure de s'interroger sur la vérité et d'acquérir le savoir en aucune façon, ils se divisent en deux catégories; ceux qui cherchent le bon chemin et veulent apprendre la vérité, mais ne sont pas capables de le faire car ils ne trouvent personne pour les aider. A ceux-là s’applique le jugement porté sur les gens vivant dans les périodes où aucun prophète ne fut envoyé et auxquels aucune prédication ne parvint. Et ceux qui se détournent de la vérité et n’ont pas l’intention de se raviser. Les premiers disent : "ô Seigneur, si j'avais connu une religion meilleure que celle-ci, je l'aurais suivie et j'aurais abandonné celle que j'adopte maintenant, mais je ne connais pas d’autre religion que celle-ci et je ne peux pas en suivre une autre qu'elle car je ne connais rien d’autre". Alors que les seconds sont satisfaits de leur attitude et ne veulent rien d'autre. Par ailleurs, peu importe pour eux d'être ou non capables de changer leur attitude en une autre meilleure. Il ne faut pas confondre ce cas avec le premier car le premier concerne ceux qui cherchent la bonne religion au cours d'une longue période restée sans prophétie, mais ne la trouvent pas, et abandonnent après avoir déployé tous les efforts possibles pour réaliser cette fin, mais en vain en raison de leur incapacité ou de leur ignorance. Tandis que le deuxième cas concerne ceux qui ne recherchent pas la religion correcte et meurent en polythéistes, malgré que s’ils avaient fait un petit effort de recherche ils auraient pu trouver facilement la bonne religion.


Il y a donc une différence entre l'incapacité de celui qui cherche à connaître la vérité et l'incapacité de celui qui se détourne de la quête de la vérité. Méditez sur ce sujet et sachez qu'Allah, exalté soit-Il, départagera Ses serviteurs le Jour de la Résurrection par Son jugement et Sa justice et qu'Allah, exalté soit-Il, ne supplicie que ceux qui ne sont pas excusables du fait qu’Il leur a déjà fourni les preuves par le biais des Messagers. Ceci est quelque chose d'indubitable pour l'ensemble des humains. »


Quant au fait de savoir si telle ou telle personne est, ou non, excusable, ceci est une chose qui est exclusivement entre Allah, exalté soit-Il, et Ses serviteurs et l'on ne peut pas s'en mêler. Il faut plutôt croire que tout ceux qui n'embrassent pas la religion islamique sont des mécréants et qu'Allah, exalté soit-Il, ne supplicie personne qu'après lui avoir déjà fourni les preuves en envoyant les Messagers. Cela est la règle générale mais le fait de désigner des personnes en particulier à ce sujet concerne Allah, exalté soit-Il, Seul, Qui est Omnipotent et Sage, et cela relève des prescriptions relatives à la récompense et au châtiment.


Pour les prescriptions relatives à la vie d'ici-bas, elles sont fondées sur les faits apparents. Donc les enfants des mécréants et les aliénés mentaux sont jugés mécréants selon les prescriptions relatives à notre vie d'ici-bas et ils sont assimilés à leurs tuteurs ».


Cheikh al-islam, qu'Allah lui fasse miséricorde, confirma que la question est basée sur quatre principes de base:


Le premier principe: Allah, exalté soit-Il, ne punit quelqu’un qu'après lui avoir fourni les preuves qui le rendent inexcusable comme le dit Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : « Et Nous n'avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. » (Coran 17/15).


Le deuxième principe: la punition n’est méritée que pour deux causes : le fait de se détourner des preuves et de ne pas vouloir les connaître ou d’en tirer les conséquences ; et l'obstination en persistant à ne pas les mettre en pratique et à refuser ce qu’elles impliquent. Pour la première cause, il s'agit d'une incroyance de reniement et pour la seconde cause, il s'agit d'une incroyance d'obstination.


Dans le cas de l’incroyance à cause de l'ignorance, et en l'absence de preuves et de la capacité de reconnaître ces preuves, Allah, exalté soit-Il, n'infligera pas de punition au mécréant tant qu'il n'a pas eu les preuves fournies par les Messagers qui le rendent inexcusable.


Le troisième principe : être inexcusable diffère en fonction des époques, des lieux, et des personnes car il se peut qu'un groupe de mécréants d'une certaine époque soit inexcusable tandis qu’un autre groupe de la même époque ne l’est pas. De même, il se peut également que les mécréants d'un certain lieu soient inexcusables mais pas ceux d’un autre lieu. Il en de même au niveau individuel, une personne peut être inexcusable alors qu'une autre ne l'est pas étant donné le niveau de son entendement et de son discernement comme c'est le cas pour l’enfant et le fou, ou pour une personne qui ne peut pas comprendre comme celui qui assiste à un discours en l'absence d'un traducteur qui lui traduise ce discours car il est dans ce cas assimilable à un sourd qui n'entend rien et ne peut rien comprendre.


Le quatrième principe : les actes d'Allah, exalté soit-Il, dépendent de Sa Sagesse extrême et ils sont visées pour leurs objectifs et leurs conséquences louables.


De ce qui précède, il apparaît que les prédicateurs ont besoin de reconnaître le danger et les dommages de l'imitation. De même, ils ont également besoin de prendre connaissance de la jurisprudence de l'imitation et de ses dispositions, de ses fondements et de ses cas. Car c'est là le mal le plus dangereux auquel la prédication est confrontée et c'est aussi une des plus grandes entraves à l’acceptation par les non-Musulmans de l'islam.





 



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