Certains diront : « L’univers est tel qu’il est; pourquoi s’échiner à expliquer ce qu’est l’ajustement fin? »
Imaginez une machine créatrice de l’univers; voyez-la comme un coffre-fort géant avec deux types de cadrans rotatifs. Certains cadrans maintiennent les paramètres pour les lois de la physique, les constantes et les conditions initiales comme la gravité, l’électromagnétisme et les forces nucléaires. Au départ, tous les cadrans furent ajustés sur des nombres particuliers. Ces nombres sont les constantes de la nature et ils font en sorte que la machine produise l’univers dans lequel nous vivons.
Supposons que nous puissions modifier les cadrans de cette machine créatrice d’univers. Il y a également un écran qui nous montre ce qui arriverait si nous modifions les cadrans, même très légèrement.
Vous modifiez la position d’un cadran et cliquez sur le bouton « aperçu » pour voir le résultat. Vous affaiblissez les forces électromagnétique et gravitationnelle un tout petit peu. Vous cliquez sur « aperçu » et constatez le résultat sur l’écran. Tout à coup, les étoiles, les galaxies et les planètes commencent à se désagréger. Alors vous augmentez un peu la force électromagnétique et les planètes ne sont plus de la bonne taille et les étoiles explosent rapidement.
Que déduirez-vous sur l’origine de ces cadrans finement ajustés? Croirez-vous qu’ils sont apparus par hasard? Ou croirez-vous plutôt qu’un être intelligent les a ajustés dans un but bien précis?
Quelle est l’explication la plus raisonnable de l’ajustement fin?
Pour plusieurs, l’ajustement fin implique le design, mais il s’agit pourtant de deux idées différentes. Par conséquent, nous discuterons de toutes les explications possibles de l’ajustement fin et constaterons que la création divine est la seule explication raisonnable.
L’univers se passe d’explication
Certains avancent que l’univers se passe d’explication.
Ne vous en faites pas si vous ne comprenez pas ce que l’on entend par là, car cette idée se contredit elle-même. Il est logiquement impossible pour une cause d’entraîner un effet sans même exister.
La nécessité
La nécessité signifie que les constantes et les quantités doivent avoir les valeurs qu’elles ont. Mais pourquoi l’univers doit-il permettre la vie? Pourquoi les constantes et les conditions initiales doivent-elles être ce qu’elles sont?
Il n’y a pas de bonnes réponses à ces questions. Par conséquent, la nécessité physique est invraisemblable car il n’y a aucune preuve que des univers permettant la vie soient nécessaires.
Soit l’univers fut créé par les lois physiques, soit il s’est lui-même créé
Si un gâteau ne peut se créer lui-même, que penser de l’univers? C’est difficile à croire, mais certains athées suggèrent que l’univers s’est créé de lui-même, par les lois de la physique ou les lois mathématiques.
Tout d’abord, attribuer une intelligence aux lois mathématiques est totalement insensé.
Ensuite, expliquer les phénomènes physiques, tels le lever du soleil à l’est, à l’aide des lois de la physique est un acte descriptif et prédictif, mais non créatif. Qui a créé ces lois? Remplacez l’univers, dans cet argument, par un avion. Les lois de la physique peuvent expliquer comment fonctionne l’avion, mais pas comment il est apparu en premier lieu.
Hasard ou force brute?
L’ajustement fin peut-il être dû uniquement au hasard? Est-ce par hasard que toutes les constantes et conditions initiales se situent dans l’éventail étroit permettant la vie sur terre? Le problème est que les chances pour qu’un univers permettant la vie existe par lui-même sont si improbables que cette alternative devient non raisonnable. Aucun physicien respectable (incluant les athées) ne croit que l’ajustement fin puisse s’expliquer par le pur hasard.
Supposez que l’on vous traîne devant un peloton d’exécution composé de cent soldats et que vous entendez : « Prêts! Visez! Tirez! » Vous entendez les balles siffler autour de vous mais, étonnamment, vous êtes toujours vivant et non touché! Les cent tireurs vous ont-ils tous raté? Quelle conclusion tirerez-vous de cela?
Penserez-vous : « Je ne devrais pas être surpris qu’ils m’aient raté! Après tout, s’ils ne m’avaient pas raté, je ne serais plus ici. Il n’y a rien d’autre à expliquer! ».
Aucune personne intelligente n’accepterait cette explication. Devant la grande improbabilité que tous les tireurs aient raté leur cible, une conclusion raisonnable serait qu’ils l’aient ratée sciemment.
Qu’en est-il de l’hypothèse du multivers?
D’abord, il est important de savoir ce qu’est le naturalisme. Le naturalisme est la croyance selon laquelle seules les explications naturelles (par opposition aux explications surnaturelles) devraient être considérées. Comme un designer/créateur serait considéré comme surnaturel, le naturalisme rejetterait cette explication, indépendamment des preuves.
Par conséquent, comme aucune explication naturelle n’a été trouvée pour l’ajustement fin, certains physiciens ont recours à l’hypothèse du multivers (univers multiples), une explication naturaliste.
Selon cette idée, il y aurait un grand nombre d’univers avec chacun de différentes conditions initiales, valeurs de constantes et lois physiques. Notre univers ne serait qu’un membre de ce « multivers ». Si tous ces autres univers existaient vraiment, on pourrait espérer qu’ils permettent eux aussi la vie et que les gens qui les habitent aient eux aussi remarqué que leur univers est finement ajusté. Par conséquent, il ne serait plus nécessaire d’affirmer que notre univers a été finement ajusté pour permettre la vie par le plus grand des hasards, car d’autres univers auraient eux aussi reçu la « combinaison gagnante ». C’est comme une loterie, finalement. Même s’il n’y a qu’une chance sur 10 millions, le numéro gagnant finira par sortir. Selon cette idée, les êtres humains seraient les gagnants d’une « loterie cosmique ». Lorsque leur numéro est tiré, les humains évoluent, jusqu’au jour où, avec du recul, ils peuvent dire « nous avons été chanceux! ».
Première considération : Il n’y a pas la moindre preuve démontrant l’existence de ces univers multiples. Par principe, il n’est pas même possible de les observer. C’est la raison pour laquelle cette idée fut très critiquée par la plupart des scientifiques.
Deuxième considération: Cette théorie viole le principe du rasoir d’Ockham, selon lequel les hypothèses suffisantes les plus simples sont les plus vraisemblables.
Troisième considération : Toutes les théories connues sur le multivers incluent l’idée de l’ajustement fin. Par conséquent, même l’ajustement fin d’un multivers nécessite une explication.
Quatrième considération : Puisqu’un multivers ne peut être observé, comment savoir si les autres univers sont moins ordonnés ou plus chaotiques que le nôtre?
Cinquième considération : Même si, en ce moment, il n’existe pas de preuve scientifique appuyant la théorie du multivers, il ne semble pas être nécessaire de nier sa possibilité. Il est intéressant de souligner qu’il existe un important théorème affirmant que même si un multivers ayant produit notre univers existait, il devrait, lui aussi, avoir un commencement! Par conséquent, il est plus facile de l’expliquer par l’œuvre d’un créateur puissant et non par le plus pur des hasards.
Pour résumer, l’hypothèse du multivers est purement spéculative. Et en supposant qu’on lui accorde un certain mérite scientifique, il demeure qu’elle est parfaitement compatible avec l’existence d’un Dieu.
Conclusion
Après avoir épuisé toutes les explications mutuellement exhaustives possibles, l’ajustement fin de notre univers s’explique le mieux par le « design » d’un créateur immensément omniscient et puissant. C’est la création divine et non le hasard qui est l’explication la plus convaincante et raisonnable pour l’ajustement fin de l’univers.
Univers ou multivers, peu importe, l’ajustement fin en fait partie. Pile ou face, le Créateur gagne.
Au cours du dernier siècle, les scientifiques ont découvert que si certaines propriétés de l’univers étaient très légèrement modifiées, nous ne pourrions exister. Ces propriétés doivent constamment se maintenir à l’intérieur de paramètres très étroits pour que la vie soit possible et que notre planète soit habitable.
L’univers est finement ajusté pour abriter une vie intelligente qui présente à la fois une complexité et une fragilité défiant l’entendement humain. Cette réactivité de « l’habitabilité » de l’univers à des changements infimes est appelée « ajustement fin ».
Ce fait fut reconnu il y a environ 60 ans par Fred Hoyle, qui n’était pas une personne religieuse au moment de sa découverte. Des scientifiques tels Paul Davies, Martin Rees, Max Tegmark, Bernard Carr, Frank Tipler, John Barrow et Stephen Hawking, pour ne nommer que ceux-là, croient tous à l’ajustement fin. Ce sont là des noms bien connus dans le domaine de la cosmologie.
Types d’ajustement fin
1. Ajustement fin des lois de la nature.
2. Ajustement fin des constantes de la physique.
3. Ajustement fin des conditions initiales de l’univers.
Nous étudierons chacune de ces catégories :
1. Ajustement fin des lois de la nature
Précisément, des lois appropriées sont nécessaires à l’existence de vies hautement complexes. En l’absence d’une de ces lois, ce genre de vie serait impossible. Affirmer que ces lois sont finement ajustées signifie que l’univers doit avoir précisément le bon ensemble de lois pour permettre l’existence d’une forme complexe de vie. Ce type d’ajustement fin est probablement le plus facile des trois à comprendre.
Exemple 1 : La loi de la gravité affirme que toutes les masses s’attirent entre elles. Que serait l’univers sans la force de gravité? Il n’y aurait aucune étoile ni planète. La matière serait distribuée également à travers l’univers. Il n’y aurait aucune possibilité, pour la vie, de se développer ni de place pour les sources d’énergie, comme le soleil.
Exemple 2 : Il y a un type de force qui peut jouer des rôles multiples dans ce système parfaitement conçu. Par exemple, la force électromagnétique fait référence à la combinaison de forces électriques et magnétiques. C’est James Clerk Maxwell qui a unifié ces deux forces au 19esiècle.
S’il n’y avait pas de force électromagnétique, il ne pourrait y avoir d’atomes, car il n’y aurait pas de force pour maintenir ensemble les électrons négativement chargés et les protons positivement chargés, qui permettent les liens chimiques. Sans ces liens chimiques, il n’y aurait pas d’éléments constitutifs de la vie et donc, pas de vie.
La force électromagnétique joue un autre rôle dans le cadre des radiations électromagnétiques. Elles permettent à l’énergie de passer du soleil à la terre. Sans cette énergie, nous ne pourrions exister.
2. L’harmonie entre la nature et les mathématiques : Ce n’est qu’au 20e siècle que nous avons compris que ce que nous observons, dans la nature autour de nous, peut n’être décrit que par une poignée de lois physiques qui peuvent chacune être décrite par des équations mathématiques simples. Le fait que ces formules mathématiques soient aussi simples et réduites en nombre qu’elles peuvent tenir sur une simple feuille de papier est stupéfiant.
Table1. Les lois fondamentales de la nature
· Mécanique (équations de Hamilton)
· Électrodynamique (équations de Maxwell)
· Mécanique statistique (équations de Boltzmann)
· Mécanique quantique (équations de Schrödinger)
· Relativité générale (équations d’Einstein)
Pour que la vie puisse exister, nous avons besoin d’un univers ordonné et intelligible. À plusieurs niveaux différents, l’ordre est absolument essentiel.
Par exemple, pour que des planètes puissent tourner autour de leurs étoiles, nous avons besoin de la mécanique de Newton.
Pour qu’il y ait plusieurs éléments stables, tirés du tableau périodique, qui fournissent une variété suffisante d’éléments constitutifs atomiques de la vie, nous avons besoin de la structure atomique que l’on retrouve dans les lois de la mécanique quantique.
Nous avons besoin de l’ordre que l’on retrouve dans les réactions chimiques et qui est la conséquence de l’équation de Boltzmann pour la seconde loi de la thermodynamique.
Et pour qu’une source d’énergie comme le soleil transfère son énergie à un habitat comme la Terre, les lois de la radiation électromagnétique décrites par Maxwell sont nécessaires.[1]
Dans son ouvrage intitulé The Unreasonable Effectiveness of Mathematics in the Physical Sciences (L’efficacité déraisonnable des mathématiques au sein des sciences physiques), le physicien et prix Nobel Eugene Wigner souligne que les scientifiques prennent souvent pour acquise la remarquable – et même miraculeuse – efficacité des mathématiques pour décrire le monde réel. Il dit :
« La grande utilité des mathématiques est quelque chose qui tient presque du mystérieux… Il n’y aucune explication rationnelle à ce fait… Le miracle de la justesse du langage mathématique dans la formulation des lois de la physique est un incroyable cadeau que nous ne comprenons ni ne méritons. »[2]