Dieu existe-t-Il ?
Un exposé scientifique et serein pour discuter du
phénomène du doute quant à l’existence de Dieu
Préparé par :
Mājid b. Sulaymān
Ṣafar 1444 de l’Hégire
(Correspondant à septembre 2022 de l’ère chrétienne)
Titre original de l’œuvre en arabe :
Traduction : Les éditions Imam Mâlik
Révision : Sébastien Masson
1ère édition, 1447 H. / 2025 G.
© Éditions Imam Malik
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Principes de la transcription phonétique
Alphabet phonétique et exemples
Ô mon Seigneur, facilite-moi [cette tâche]
et accorde-moi Ton aide
Quatre preuves témoignent de l’existence de Dieu
(exalté soit-Il) : la disposition naturelle, la raison, la
Révélation et la perception sensible.
Quant à la preuve de l’existence de Dieu par la
disposition naturelle (fiṭrah), elle réside dans le fait que
toute créature a été façonnée avec une inclination innée à
croire en son Créateur, sans avoir besoin de réflexion
préalable ni d’enseignement. La véracité de cela se trouve
dans la parole de Dieu dans Son Livre : Et lorsque ton
Seigneur tira des reins des fils d’Adam leur descendance
et les fit témoigner contre eux-mêmes : « Ne suis-Je pas
votre Seigneur ? » Ils répondirent : « Mais si, nous en
témoignons ! »1
Nul ne se détourne des exigences de cette disposition
naturelle, à moins qu’un élément perturbateur ne survienne
dans son cœur. C’est ce que confirme la parole du Prophète
(ﷺ) : « Tout enfant naît selon la fiṭrah ; ce sont ensuite ses
parents qui en font un juif, un chrétien ou un mazdéen. »2
1 Sourate Al-Aʿrāf : 172.
2 Rapporté par al-Bukhārī (1359), d’après Abū Hurayrah (que Dieu
l’agrée).
6
Dieu existe-t-Il ?
C’est pourquoi nous constatons que l’être humain, par
sa nature, son instinct et son intuition, s’écrie spontanément
lorsqu’il est frappé par un malheur : « Ô mon Dieu ! » Il a
même été rapporté au sujet de certains athées que, lorsque
le malheur les touchait, ce cri ‒ « Ô mon Dieu ! » ‒ leur
échappait involontairement, sans qu’ils s’en rendent
compte, car la disposition naturelle de l’homme le guide
vers l’existence du Seigneur, le Tout-Puissant.
Ce verset indique donc que l’homme est naturellement
prédisposé à reconnaître l’existence de Dieu.
D’ailleurs, les polythéistes à l’époque du Prophète
(ﷺ) reconnaissaient l’existence de Dieu le Très-Haut,
comme Il le dit à leur sujet : Et si tu leur demandes qui
les a créés, ils répondront très certainement : « Dieu ».1
Les versets en ce sens sont nombreux.
1 Sourate Az-Zukhruf : 87.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 7
Quant à la preuve rationnelle de l’existence de
Dieu, elle repose sur le fait que toutes les créatures,
passées et présentes, doivent nécessairement avoir un
Créateur qui les a fait exister. En effet, il est impossible
qu’elles se soient créées elles-mêmes, car le néant ne peut
rien créer. Avant d’exister, une chose n’est que néant ;
comment pourrait-elle alors être le créateur d’autre chose ?
De même, il est impossible que l’existence de ces
créatures soit le fruit du hasard, sans créateur, et ce pour
deux raisons :
Premièrement :
Tout
événement
nécessite
obligatoirement un auteur. C’est une vérité établie tant par la
raison que par la Révélation. Dieu le Très-Haut dit : Ont-ils
été créés à partir de rien ou sont-ils eux-mêmes les
créateurs ?1
Deuxièmement : L’existence de ces créatures selon
ce système admirable, cette harmonie concertée et cette
connexion étroite entre les causes et leurs effets, ainsi
qu’entre les êtres eux-mêmes ‒ sans désordre ni conflit ‒
exclut catégoriquement qu’elles soient le fruit du hasard,
sans auteur. Ce qui existe par hasard est dépourvu
d’organisation dès son origine ; comment alors pourrait-il
être ordonné dans sa pérennité et son évolution ?!
1 Sourate Aṭ-Ṭūr : 35.
8
Dieu existe-t-Il ?
Écoute à ce propos la parole de Dieu le Très-Haut :
Le soleil ne saurait rattraper la lune, ni la nuit devancer
le jour ; et chacun vogue dans une orbite.1.2
On rapporte au sujet d’Abū Ḥanīfah (que Dieu lui
fasse miséricorde) ‒ qui était connu pour sa grande
intelligence ‒ que des groupes d’athées matérialistes
(Dahriyyah)3, appelés aussi Sumanniyyah4, qui niaient
l’existence du Créateur, vinrent le trouver. Abū Ḥanīfah
était un redoutable opposant pour ces matérialistes, si bien
qu’ils guettaient l’occasion de le tuer. Un jour qu’il était
assis dans sa mosquée, un groupe fit irruption, épées
dégainées, avec l’intention de l’assassiner. Il leur dit alors :
« Répondez à une seule question, puis faites ce que vous
voudrez.
1 Sourate Yā-Sīn : 40.
2 Voir à ce sujet l’ouvrage : L’Ingéniosité du Créateur dans
l’agencement de Sa création, preuve de Son Unicité, du Cheikh
ʿAbd al-ʿAzīz b. ʿAbd Allāh az-Zahrānī, éd. Dār at-Tawḥīd, Riyad.
3 Ad-Dahrī (avec fatḥah et une shaddah sur le dāl) : C’est l’athée
qui ne croit pas en l’au-delà. Quant au duhrī (avec une ḍammah),
il s’agit de l’homme très âgé. Voir : Lisān al-ʿArab, racine (d-h-r).
4 As-Sumanniyyah : Peuple de l’Inde appartenant aux Dahriyyūn
(matérialistes). Al-Jawharī a dit : « C’est une secte d’adorateurs
d’idoles qui croient en la métempsycose (transmigration des âmes) et
nient toute connaissance obtenue par les textes [de la Révélation]. »
Fin de citation tirée de Lisān al-ʿArab, racine (s-m-n).
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 9 – Pose ta question, dirent-ils. – Que diriez-vous d’un homme qui vous affirmerait :
“J’ai vu un navire chargé de marchandises,
lourdement lesté, entouré au cœur de l’océan par des
vagues déchaînées et des vents contraires ; et
pourtant, il naviguait droit et en équilibre, sans
capitaine pour le manœuvrer, ni marin pour le
diriger.” Est-ce que cela est concevable par la raison ? – Non, répondirent-ils, c’est une chose que la raison ne
peut accepter. – Gloire à Dieu ! s’exclama Abū Ḥanīfah. Si la raison
refuse d’admettre qu’un navire vogue sur la mer, droit
et stable, sans personne pour le diriger ni le
manœuvrer, comment pourrait-elle admettre que ce
bas-monde, avec la diversité de ses états, les
changements de ses phénomènes, l’étendue de ses
extrémités et la disparité de ses confins, puisse
subsister sans Créateur ni Gardien ?! »
Ils fondirent soudain tous en larmes, dirent : « Tu as
dit vrai », rengainèrent leurs épées et se repentirent.
L’objectif d’Abū Ḥanīfah était de démontrer
l’existence de Dieu par l’impossibilité rationnelle qu’un
navire se déplace d’un lieu à un autre sans capitaine pour
le diriger. Que dire alors de cet immense univers où les
10
Dieu existe-t-Il ?
astres circulent sans désordre ? Et pourtant, certains
viennent prétendre qu’il fonctionne par hasard, sans être
régi par personne ?!
Cela est insensé ! Il faut nécessairement un Créateur.
On demanda à ash-Shāfiʿī (que Dieu l’agrée) :
« Quelle est la preuve de l’existence du Créateur ? – La feuille de mûrier, répondit-il. Son goût, sa couleur,
son odeur et sa nature sont les mêmes pour vous tous,
n’est-ce pas ? – Oui, répondirent-ils. – Pourtant, poursuivit-il, la même feuille est mangée
par le ver à soie et il en sort de la soie1 ; par l’abeille
et il en sort du miel ; par la brebis et il en sort du
crottin ; et par la gazelle et il en sort du musc. Qui
donc a fait en sorte que ces choses soient si différentes
alors qu’elle proviennent d’une seule et même
matière ? »
Ils trouvèrent sa démonstration admirable et se
convertirent à l’islam par son intermédiaire ; ils étaient
dix-sept.
1 Le texte original emploie le terme ibrīsam qui est la meilleure
qualité de soie. Voir : Al-Muʿjam al-wasīṭ.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 11
L’objectif d’ash-Shāfiʿī était de prouver l’existence de
Dieu par cette gradation dans la création, puis par sa
diversité. Une même feuille de mûrier est consommée par
un ver à soie qui en produit de la soie, et par trois autres
espèces animales qui en produisent chacune une substance
différente. Est-il raisonnable de croire que cela se produit
par hasard, sans être planifié par personne ?!
C’est inconcevable ! Il faut nécessairement un
Créateur.
Aḥmad b. Ḥanbal (que Dieu l’agrée) donna quant à
lui l’exemple suivant : « Une forteresse lisse et fortifiée,
sans aucune ouverture, dont l’extérieur ressemble à de
l’argent fondu et l’intérieur à de l’or pur. Soudain, ses
parois se fendent et il en sort une créature dotée d’ouïe et
de vue. »
Par « forteresse », il désignait l’œuf, et par « créature »,
le poussin.
Aḥmad b. Ḥanbal voulait démontrer l’existence de
Dieu par la sortie du poussin de l’œuf, qui était pour lui
comme une citadelle close. Il en sort pourtant entendant et
voyant. Peut-on rationnellement croire que l’existence de
cet œuf et la sortie de ce poussin soient le fruit du hasard,
sans gestionnaire ?
C’est impensable ! Il faut nécessairement un Créateur.
12
Dieu existe-t-Il ?
Hārūn ar-Rashīd interrogea Mālik sur l’existence du
Créateur. Ce dernier argumenta par la diversité des voix, la
modulation des intonations et la disparité des langues.
Telles sont les paroles rapportées des quatre imams
sur ce sujet.
On demanda un jour à un Bédouin : « Comment as-tu
connu ton Seigneur ? » Il répondit : « Les crottes indiquent
la présence d’un chameau, le crottin celle d’un âne, et les
traces de pas celle d’un marcheur. Alors, un ciel pourvu de
constellations, une terre sillonnée de vallées, des mers
agitées de vagues… tout cela n’indique-t-il pas l’existence
de l’Audient, du Clairvoyant ? »
On vit Ibn Hāniʾ1 en rêve, et on lui demanda : « Qu’a
fait Dieu de toi ? » Il répondit : « Il m’a pardonné grâce à
quelques vers que j’avais composés au sujet du narcisse2.
Les voici :
Contemple les plantes de la terre, et vois
Les traces de l’œuvre du Grand Roi :
3
Comme des yeux d’argent qui fixent, ébahis,
1 Il s’agit du poète surnommé Abū Nuwās.
2 NdT : Plante bulbeuse à fleurs blanches très odorantes, ou jaunes.
(Le Robert).
3 Le poète compare la fleur de la plante à l’argent en raison de sa
couleur blanche.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 13
De leurs pupilles
1
semblables à l’or poli ,
2
3
Sur des tiges d’émeraude dressées ,
Témoignant que Dieu est sans associé,
Et que Muḥammad est le Messager, le Serviteur,
Envoyé aux hommes et aux djinns par le Seigneur .
4
Parmi les merveilles de la création divine figure le
moustique. Dieu y a déposé de multiples manifestations de
sagesse : Il lui a donné la mémoire, la réflexion, le sens du
toucher, de la vue et de l’odorat, ainsi qu’un canal
alimentaire. Il a placé en elle une cavité, des veines, de la
moelle et même des os. Gloire à Celui qui a tout déterminé
et guidé, et qui n’a rien laissé à l’abandon.
1 Le poète décrit certaines fleurs avec leurs « pupilles » comme fixant
du regard, à l’image de l’œil humain lorsqu’il est écarquillé et fixe.
2 Il s’agit de l’or fondu puis coulé dans un moule.
3 Le poète décrit la tige comme étant d’émeraude en raison de sa
brillance, de son éclat et de la beauté de son aspect.
4 Certains exégètes ont rapporté ces récits concernant ash-Shāfiʿī,
Aḥmad, Hārūn ar-Rashīd et Abū Nuwās lors de l’explication de la
parole du Très-Haut au début de la sourate Al-Baqarah :
Ô hommes ! Adorez votre Seigneur qui vous a créés vous et
ceux qui vous ont précédés.... Ces preuves ont également été
mentionnées par Fakhr ad-Dīn ar-Rāzī pour démontrer l’existence
du Créateur dans son ouvrage Mafātīḥ al-ghayb (2/108-109), éd.
Dār al-Fikr, 1ʳᵉ éd., 1401 H.
14
Dieu existe-t-Il ?
Abū al-ʿAlāʾ al-Maʿarrī a dit dans une prière
fervente :
Ô Toi qui vois l’aile du moustique se déployer,
Dans l’obscurité de la nuit noire, enténébrée ;
Qui vois le point d'attache des veines sur son cou,
Et la moelle, dans ces os si frêles, cachée dessous ;
Qui vois, dans ses vaisseaux, le sang circuler,
Et d'une articulation à une autre, se déplacer ;
Qui vois la nourriture parvenir à son embryon,
Dans les ténèbres des entrailles, sans effort de vision ;
Qui vois la trace laissée par ses pattes,
Dans sa marche vive et pleine de hâte ;
1
Qui vois et entends le mouvement de plus infime encore,
Dans les abysses d’une mer obscure que l’effroi dévore ;
Accorde-moi un repentir qui viendra effacer,
Tout ce que j'ai pu commettre par le passé.
2
1 Le poète entend ici que Dieu (exalté soit-Il) voit ce qu’il y a dans
les entrailles du moustique sans le moindre effort.
2 Ces vers sont cités par Shihāb ad-Dīn Aḥmad al-Abshīhī dans son
ouvrage Al-Mustaṭraf fī kulli fann mustaẓraf (p. 374), éd. Dār al
kutub al-ʿilmiyyah, Beyrouth, 1ʳᵉ éd., 1413 H. Ils sont également
cités de manière abrégée par az-Zamakhsharī dans son exégèse
connue sous le nom de Al-Kashshāf (p. 1168), éd. critique de
Muṣṭafā Ḥusayn Aḥmad, éd. Dār al-kitāb al-ʿarabī, Beyrouth, 3ᵉ
éd., 1407 H.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 15
Ainsi, on dira à celui qui renie l’existence de Dieu à notre
époque : la production des avions, des fusées, des voitures et
des machines de toutes sortes, est-elle le fruit du pur hasard ?
Si quelqu’un te parlait d’un palais majestueux,
entouré de jardins traversés par des rivières, rempli de tapis
et de lits, orné de toutes sortes de décorations ‒ tant dans
ses éléments essentiels que dans ses accessoires ‒ et qu’il
te disait : « Ce palais, avec toute sa perfection, s’est créé
lui-même, ou est apparu ainsi, par hasard, sans Créateur »,
le croirais-tu ? La réponse est : Non, certainement pas.
Est-il alors concevable, après cela, que cet univers
immense, avec sa terre, son ciel, ses astres, ses
phénomènes et son agencement magnifique, se soit créé
lui-même, ou soit apparu par hasard sans Créateur ?
En résumé : puisqu’il est impossible que ces créatures
se soient créées elles-mêmes ou soient apparues par
hasard, il devient inévitable qu’elles aient un Créateur, et
ce Créateur est Dieu, le Seigneur des mondes.
Dieu (exalté soit-Il) a mentionné cet argument
rationnel et cette preuve décisive dans la sourate Aṭ-Ṭūr,
où Il dit : Ont-ils été créés à partir de rien ou sont-ils
eux-mêmes les créateurs ?1. Ce qui signifie : ils n’ont
pas été créés sans Créateur, et ils ne se sont pas créés eux
1 Sourate Aṭ-Ṭūr : 35.
16
Dieu existe-t-Il ?
mêmes. Il est donc inéluctable que leur Créateur soit Dieu
(béni et exalté soit-Il).
C’est pourquoi, lorsque Jubayr ibn Muṭʿim (que Dieu
l’agrée) entendit le Messager de Dieu (ﷺ) réciter la sourate
Aṭ-Ṭūr et qu’il atteignit ces versets : Ont-ils été créés à
partir de rien ou sont-ils eux-mêmes les créateurs ? Ont
ils créé les cieux et la terre ? Non, mais ils n’ont plutôt
aucune conviction. Possèdent-ils les trésors de ton
Seigneur ? Ou sont-ils les maîtres souverains ?1, alors
qu’il était encore polythéiste, il déclara : « Mon cœur faillit
s’envoler. Ce fut la première fois que la foi s’installa dans
mon cœur. »2
1 Sourate Aṭ-Ṭūr : 35–37.
2 Rapporté par al-Bukhārī en deux passages séparés (4853) et (4023).
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 17
Quant à la preuve de l’existence de Dieu par la
Révélation, elle réside dans le fait que tous les Livres
célestes en témoignent. Les lois qu’ils contiennent, qui
garantissent l’intérêt des créatures, prouvent qu’ils
émanent d’un Seigneur Sage et Connaisseur des besoins
de Sa création. De même, les informations relatives à
l’univers contenues dans ces Livres, dont la réalité a
confirmé la véracité, prouvent qu’ils émanent d’un
Seigneur capable de créer ce dont Il a informé.
Par ailleurs, la cohérence du Coran, l’absence de
contradictions en son sein, et le fait que ses versets se
confirment les uns les autres, constituent une preuve
tranchante qu’il provient d’un Seigneur Sage et Savant.
Dieu (exalté soit-Il) dit : Ne méditent-ils donc pas sur le
Coran ? S’il provenait d’un autre que Dieu, ils y
trouveraient certes maintes contradictions !1. C’est là
une preuve supplémentaire de l’existence de Celui qui a
parlé par le Coran, à savoir Dieu le Très-Haut.
1 Sourate An-Nisāʾ : 82.
18
Dieu existe-t-Il ?
Quant à la preuve de l’existence de Dieu par la
perception sensible, elle se manifeste sous deux aspects :
Le premier aspect : Nous entendons et voyons
l’exaucement de ceux qui invoquent et le secours apporté
aux affligés, ce qui constitue une preuve irréfutable de
l’existence de Dieu (exalté soit-Il). En effet, l’exaucement
de l’invocation prouve qu’il y a un Seigneur qui a entendu
la prière de celui qui L’implorait et y a répondu, car ce
dernier n’a invoqué nul autre que Dieu. Dieu (exalté soit
Il) dit : Mentionne également Noé qui, avant eux, Nous
avait imploré et que Nous avons exaucé1. Et Il dit :
Souvenez-vous encore lorsque vous imploriez le secours
de votre Seigneur et qu’Il vous exauça2.
D’après Anas b. Mālik (que Dieu l’agrée) : Un
homme entra un vendredi par une porte faisant face au
minbar, tandis que le Messager de Dieu (ﷺ) se tenait
debout pour le sermon. L’homme fit face au Messager de
Dieu (ﷺ) et dit : « Ô Messager de Dieu, les troupeaux
périssent [à cause de la sécheresse] et les routes sont
désertes3. Invoque donc Dieu afin qu’Il nous accorde la
pluie ! »
1 Sourate Al-Anbiyāʾ : 76.
2 Sourate Al-Anfāl : 9.
3 NdT : Littéralement : « les routes sont coupées ». Cela s'explique par
le manque de fourrage qui affaiblit les montures, ou, selon une autre
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 19
Le Messager de Dieu ( ﷺ ) leva alors les mains et dit :
« Ô Seigneur, accorde-nous la pluie ! Ô Seigneur, accorde
nous la pluie ! Ô Seigneur, accorde-nous la pluie ! »
Anas raconte : « Par Dieu, nous ne voyions à ce
moment aucun nuage dans le ciel, ni la moindre brume, ni
quoi que ce soit d’autre, et il n’y avait entre nous et [le
mont] Salʿ1 aucune maison ni construction [pour obstruer
la vue]. Soudain, un nuage en forme de bouclier rond surgit
de derrière le mont2. Lorsqu’il arriva au milieu du ciel, il
s’étendit puis il se mit à pleuvoir. »
Anas ajouta : « Par Dieu, nous n’avons pas vu le soleil
[pendant une semaine] jusqu’au samedi3. »
Le vendredi suivant, un homme entra par la même
porte, tandis que le Messager de Dieu (ﷺ) se tenait debout
pour le sermon. L’homme lui fit face et dit : « Ô Messager
de Dieu, les troupeaux périssent [à cause des inondations]
interprétation, par l'arrêt du commerce faute de marchandises à
transporter. Voir : Fatḥ Al-Bārī (2/502-503).
1 Salʿ : mont située à Médine.
2 C’est-à-dire : depuis l’arrière du mont Salʿ.
3 Ibn al-Athīr a dit dans An-Nihāyah : Certains ont dit qu’il
entendait par là une semaine entière, du samedi au samedi.
D’autres ont dit qu’il désignait une période, qu’elle soit courte ou
longue.
20
Dieu existe-t-Il ?
et les routes sont devenues impraticables. Invoque Dieu
pour qu’Il retienne la pluie [loin de nous]. »
Le Messager de Dieu (ﷺ) leva les mains et dit :
« Ô Seigneur, [fais tomber la pluie] autour de nous, et non
sur nous. Ô Seigneur, [fais-la tomber] sur les collines, les
montagnes, les hauteurs, les vallées et les lieux où pousse
la végétation. »
Anas dit : « Aussitôt la pluie s’arrêta et nous sortîmes
marchant au soleil. »1
L’exaucement des invocations demeure un fait
observable chez quiconque se tourne sincèrement vers Dieu
(exalté soit-Il) et réunit les conditions de l’exaucement.
Le second aspect : Les signes des prophètes, appelés
« miracles » (muʿjizāt), que les gens ont vu ou dont ils ont
entendu parler, constituent une preuve irréfutable de
l’existence de Celui qui les a envoyés, c’est-à-dire Dieu
(exalté soit-Il). Ce sont en effet des phénomènes qui
dépassent la capacité humain et que Dieu réalise pour
soutenir Ses messagers et leur donner la victoire.
Un premier exemple en est le miracle de Moïse (que
la paix soit sur lui), lorsque Dieu (exalté soit-Il) lui
ordonna de frapper la mer avec son bâton. Il frappa, et la
mer se fendit en douze chemins secs, l’eau se dressant
1 Rapporté par al-Bukhārī (n° 1019) et Muslim (n° 897).
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 21
entre eux comme des montagnes. Dieu (exalté soit-Il) dit :
Nous révélâmes à Moïse : « Frappe la mer de ton
bâton ». Elle se fendit alors, et chaque versant fut comme
une énorme montagne.1
Un deuxième exemple : est le miracle de Jésus (que la
paix soit sur lui) qui ressuscitait les morts et les faisait
sortir de leurs tombes par la permission de Dieu. Dieu
(exalté soit-Il) dit : Ce Jour-là, Dieu dira : « Jésus, fils
de Marie ! Souviens-toi de Mes grâces envers toi et
envers ta mère. Je t’ai assisté de l’Esprit Saint, te
permettant de t’adresser aux hommes dès le berceau et
de prêcher la bonne parole à l’âge mûr. Je t’ai enseigné
l’Écriture, la Sagesse, la Torah et l’Évangile. Tu formais,
à partir d’argile, un corps d’oiseau dans lequel tu
soufflais, si bien que, par Ma volonté, il devenait un
véritable oiseau. Par Ma volonté toujours, tu guérissais
l’aveugle-né et le lépreux. Par Ma volonté encore, tu
ressuscitais les morts.2
Un troisième exemple : est le miracle de Muḥammad
(ﷺ), lorsque la tribu de Quraych lui demanda un signe. Il
montra la lune, et celle-ci se fendit en deux parties, ce que
les gens virent de leurs propres yeux. Dieu (exalté soit-Il)
à ce sujet : L’Heure approche et la lune s’est fendue.
1 Sourate Ash-Shuʿarāʾ : 63.
2 Sourate Al-Māʾidah : 110.
22
Dieu existe-t-Il ?
Or, s’ils voient un miracle, ils s’en détournent en disant :
« C’est la même magie qui continue. »1 Ces signes
perceptibles que Dieu réalise pour soutenir Ses messagers
et leur donner la victoire prouvent de manière catégorique
Son existence (exalté soit-Il).
1 Sourate Al-Qamar : 1–2.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 23
Puisque la reconnaissance de l’existence de Dieu est
une vérité innée, attestée par la disposition naturelle et la
perception sensible, les messagers ont dit à leurs peuples :
Peut-on réellement douter de Dieu, Créateur des cieux
et de la terre ?1
Ibn Kathīr (que Dieu lui fasse miséricorde) a dit dans
son exégèse de ce verset :
« Dieu (exalté soit-Il) rapporte les débats qui eurent
lieu entre les mécréants et leurs messagers. Lorsque les
peuples opposèrent des doutes au message prônant
l’adoration de Dieu seul, sans associé, les messagers leur
répondirent : Peut-on réellement douter de Dieu ?.
Cette parole peut revêtir deux sens :
Le premier : Peut-on réellement douter de Son
existence ? En effet, les dispositions naturelles témoignent
de l’existence de Dieu et sont façonnées pour la reconnaître.
C’est une nécessité pour toute âme saine. Cependant, le
doute et la confusion peuvent parfois les affecter ; elles ont
alors besoin d’examiner les preuves qui démontrent Son
existence. C’est pourquoi les messagers les ont orientés vers
la voie de Sa connaissance, rappelant qu’Il est : Créateur
des cieux et de la terre, c’est-à-dire : Celui qui les a créés
et conçus sans modèle précédent. De fait, les signes
1 Sourate Ibrāhīm : 10.
24
Dieu existe-t-Il ?
indiquant qu’ils ont un commencement, qu’ils sont créés et
soumis [à des lois] y sont manifestes. Ils nécessitent donc
inévitablement un Auteur, et cet Auteur n’est autre que Dieu,
en dehors duquel il n’y a pas d’autre divinité, Créateur, Dieu
et Souverain de toute chose.
Le second sens : Peut-on réellement douter de Sa
divinité et Son droit exclusif à l’adoration, alors qu’Il est
le
Créateur de toute chose et le Seul qui mérite
véritablement d’être adoré, sans aucun associé ? La
majorité des peuples reconnaissaient le Créateur mais
adoraient avec lui des intermédiaires qu’ils pensaient utiles
ou capables de les rapprocher de Dieu. » (Fin de citation)
Le cheikh ʿAbd ar-Raḥmān b. Nāṣir as-Saʿdī (que
Dieu lui fasse miséricorde) a dit dans son exégèse de ce
même verset :
« C’est-à-dire que [l’existence de Dieu] est la chose la
plus évidente et la plus claire. Celui qui doute de Dieu, le
Créateur des cieux et de la terre ‒ Celui dont l’existence
est la source de toute existence ‒ n’a alors aucune certitude
sur aucune autre information, pas même sur les choses
tangibles. C’est pourquoi les messagers se sont adressés à
eux comme on parle de quelqu’un dont l’existence ne fait
aucun doute et ne saurait être remise en cause. »1
1 Taysīr Al-Karīm Ar-Raḥmān fī tafsīr Kalām Al-Mannān.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 25
Dieu (exalté soit-Il) dit : Dans la création des cieux
et de la terre, l’alternance du jour et de la nuit, les
vaisseaux qui voguent en mer portant ce qui est utile
hommes, l’eau que Dieu fait descendre du ciel et par
laquelle Il redonne vie à la terre morte, la diversité des
espèces animales qu’Il a dispersées sur terre, la variation
des vents, les nuages soumis entre le ciel et la terre ; en
tout cela il y a des signes suffisamment clairs pour des
hommes capables de raisonner.1
Le Cheikh ʿAbd ar-Raḥmān b. Nāṣir as-Saʿdī (que
Dieu lui fasse miséricorde) a dit dans son exégèse de ce
verset :
« Dieu (exalté soit-Il) informe que ces immenses
créatures renferment des signes ‒ c’est-à-dire des
preuves ‒ de l’unicité du Créateur, de Sa divinité, de
l’immensité de Son pouvoir, de Sa miséricorde et de tous
Ses autres attributs. Mais ces signes sont destinés à des
hommes capables de raisonner, c’est-à-dire : à ceux qui
possèdent une raison qu’ils emploient pour la finalité pour
laquelle elle a été créée. En effet, c’est en fonction de la
part de raison que Dieu a accordée à Son serviteur que
celui-ci tire profit des signes et parvient à les connaître par
son raisonnement, sa réflexion et sa méditation.
1 Al-Baqarah : 164.
26
Dieu existe-t-Il ?
Ainsi, dans la création des cieux : c’est-à-dire dans
leur élévation, leur immensité, leur perfection et leur
précision ; dans ce que Dieu y a placé comme astres (le
soleil, la lune et les étoiles) et dans leur organisation au
service des intérêts des serviteurs ; et dans la création de
la terre comme un lieu de stabilité pour les créatures,
permettant qu’elles s’y établissent, tirent profit de ce
qu’elle contient et en tirent des leçons ‒ dans tout cela, il y
a la preuve que Dieu (exalté soit-Il) est Seul dans la
création et la gestion de l’univers et la démonstration de Sa
puissance immense par laquelle Il a créé [ces choses], de
Sa sagesse par laquelle Il les a perfectionnées, embellies et
harmonieusement agencées, ainsi que de Sa science et de
Sa miséricorde par lesquelles Il y a déposé tout ce qui est
utile aux créatures, répondant à leurs intérêts, à leurs
nécessités et à leurs besoins.
En cela se trouve la preuve la plus éclatante de Sa
perfection, et du fait qu’Il est le Seul à mériter d’être adoré,
car Il est le seul à créer, à gérer l’univers et à pourvoir aux
besoins de Ses créatures.
l’alternance du jour et de la nuit : c’est-à-dire leur
succession constante, l’un remplaçant l’autre sans fin ;
leurs variations de température (chaleur, froid et climat
tempéré) et de durée (longueur, brièveté et équilibre), ainsi
que les saisons qui en découlent et grâce auxquelles
s’organisent les intérêts des humains, des animaux et de
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 27
tout ce qui pousse à la surface de la terre (arbres, plantes
et végétation). Tout cela, par sa régularité, son organisation
et sa soumission qui éblouissent les esprits et dépassent la
compréhension même des hommes les plus intelligents,
prouve la puissance de Celui qui les dirige, Sa science, Sa
sagesse, Son immense miséricorde, Sa bienveillance
universelle, Sa gestion souveraine et Son organisation
parfaite qu’Il ne partage avec personne, Sa grandeur, ainsi
que l’immensité de Sa royauté et de Son autorité. Dès lors,
il est impératif de Le reconnaître comme seule divinité, de
L’adorer, de Lui vouer un amour, une vénération, une
crainte et un espoir exclusifs, et de consacrer tous ses
efforts à rechercher Son agrément.
les vaisseaux qui voguent en mer : c’est-à-dire les
navires, les embarcations et autres moyens similaires, dont
Dieu a inspiré la fabrication aux hommes, en créant pour
eux ‒ en eux-mêmes et autour d’eux ‒ les facultés et les
outils nécessaires à leur réalisation.
Puis Il a assujetti pour eux cette immense mer ainsi
que les vents qui les poussent, transportant à leur bord des
passagers, des biens et des marchandises utiles aux gens,
dont dépendent leurs intérêts et l’organisation de leur
subsistance.
28
Dieu existe-t-Il ?
Qui donc leur a inspiré cette fabrication, leur a donné
la capacité de la réaliser, et a créé pour eux les outils
nécessaires pour la construire et la faire fonctionner ?
Qui a assujetti pour eux la mer, afin qu’ils y voguent
par Sa permission et Son ordre, ainsi que les vents ?
Et qui a créé pour les véhicules terrestres et maritimes
le feu et les métaux, qui aident à porter leur charge et à
transporter les biens qu’ils contiennent ?
Ces choses se sont-elles produites par hasard ? Ou
bien est-ce cet être faible et impuissant, sorti du ventre de
sa mère dénué de tout savoir et de toute force, qui les a
réalisées de manière autonome ?
N’est-ce pas plutôt son Seigneur qui lui a octroyé la
capacité d’agir, et lui a enseigné ce qu’Il a voulu lui
enseigner ?
N’est-ce pas plutôt un Seigneur Unique, Sage et
Omniscient, à qui rien n’est impossible et à qui rien
n’échappe, qui a assujetti tout cela ?
En réalité, toutes ces choses se sont soumises à Sa
seigneurie, se sont inclinées devant Sa grandeur, et se sont
abaissées devant Sa toute-puissance.
Et le rôle de ce serviteur faible se limite au fait que
Dieu l’a rendu partie intégrante des causes par lesquelles
ces choses immenses ont vu le jour.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 29
Cela témoigne de la miséricorde de Dieu et de
l’attention qu’Il porte à Ses créatures, ce qui implique que
tout amour, toute crainte, tout espoir, ainsi que toutes les
formes d’obéissance, d’humilité et de vénération Lui
soient entièrement voués.
l’eau que Dieu fait descendre du ciel, c’est-à-dire
la pluie qui tombe des nuages, et par laquelle Il redonne
vie à la terre morte, faisant surgir toutes sortes de
nourritures et de plantes indispensables à la survie des
êtres.
N’est-ce pas une preuve manifeste de la puissance de
Celui qui la fait descendre et qui, par elle, fait pousser la
végétation ? Une preuve de Sa miséricorde, de Sa
bienveillance envers Ses serviteurs et du soin qu’Il prend
de leurs intérêts ? Une preuve de l’impérieux besoin que
les créatures ont de Lui à tout égard ?
Cela n’implique-t-il pas qu’Il soit leur seul objet
d’adoration et leur Divinité ?
Cela n’est-il pas aussi une preuve de la résurrection
des morts et de leur rétribution selon leurs œuvres ?
la diversité des espèces animales qu’Il a dispersées
sur terre : c’est-à-dire qu’Il a disséminé aux quatre coins
de la terre des animaux variés, ce qui constitue une preuve
de Sa toute-puissance, de Sa grandeur, de Son unicité et de
30
Dieu existe-t-Il ?
Sa souveraineté majestueuse. Il les a soumis aux hommes,
afin qu’ils en tirent profit sous toutes les formes d’utilité
possibles. Parmi eux, il en est dont ils consomment la chair
et boivent le lait, d’autres qui leur servent de monture,
œuvrent à leurs intérêts ou assurent leur protection, tandis
que d’autres encore constituent des sujets de réflexion. Il a
ainsi répandu sur la terre des êtres vivants de toute sorte,
et c’est Lui (exalté soit-Il) qui garantit leur subsistance et
assure leur nourriture. Il n’est pas de bête sur terre dont
la subsistance n’incombe à Dieu qui connaît son gîte et
son dépôt.1
la variation des vents, qu’ils soient froids ou
chauds, venant du sud ou du nord, de l’est ou de l’ouest,
ou de directions intermédiaires. Parfois ils soulèvent les
nuages, parfois ils les rassemblent, parfois ils les
fécondent, d’autres fois ils les font pleuvoir, parfois encore
ils les dispersent et dissipent leur nuisance. Tantôt ils sont
une miséricorde, tantôt ils sont envoyés comme châtiment.
Qui donc les a dirigés ainsi, y a placé tant de bienfaits
indispensables aux hommes, et les a soumis de sorte que
tous les animaux puissent en bénéficier ? Qui les a rendus
1 « C’est-à-dire qu’Il connaît le gîte (mustaqarr) de ces bêtes,
soit l’endroit où elles résident, s’établissent et se réfugient, ainsi
que leur dépôt (mustawdaʿ), soit le lieu où elles se déplacent lors
de leurs allées et venues, et les différentes situations auxquelles
elles sont exposées. » Voir : Tafsīr as-Saʿdī, Sourate Hūd : 6.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 31
essentiels à la santé des corps, à la croissance des arbres,
des grains et des plantations, si ce n’est le Tout-Puissant,
le Sage, le Miséricordieux, plein de bienveillance envers
Ses serviteurs, Celui qui mérite toute soumission, humilité,
amour, retour sincère et adoration ?
La soumission des nuages entre le ciel et la terre : bien
que légers et fins, ils portent une grande quantité d’eau.
Dieu les conduit là où Il le veut, et ainsi, Il apporte la vie
aux terres et aux hommes, Il irrigue les collines élevées
comme les plaines basses, et Il fait pleuvoir sur Ses
serviteurs quand ils en ont besoin. Mais si l’abondance de
pluie risque de leur nuire, Il la retient ; Il la fait se déverser
par miséricorde et bienveillance, ou la détourne par
sollicitude et compassion. Quelle grandeur dans Sa
souveraineté, quelle abondance dans Ses bienfaits, et
quelle délicatesse dans Ses faveurs !
N’est-il pas odieux, de la part des serviteurs, de jouir
de Sa subsistance, de vivre de Ses bienfaits, tout en s’en
servant pour commettre ce qui provoque Son courroux et
pour Lui désobéir ?
Cela n’est-il pas une preuve de Sa patience et de Sa
longanimité, de Son pardon et de Sa clémence, ainsi que
de Sa bonté infinie ?
À Lui revient donc la louange en premier et en
dernier, en secret comme en public.
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Dieu existe-t-Il ?
En résumé : à mesure que l’être doué de raison médite
sur ces créatures, que sa pensée pénètre les merveilles de
la création divine et que s’intensifie sa contemplation de
l’œuvre de Dieu et des subtilités de bonté et de sagesse
qu’elle recèle, il acquiert la certitude que toutes ces
créatures ont été créées avec vérité et pour la vérité ;
qu’elles sont comme des feuillets remplis de signes, des
écrits porteurs d’indices témoignant de ce que Dieu a
révélé sur Lui-même et sur Son unicité, ainsi que de ce que
les messagers ont annoncé au sujet de l’Au-delà ; et
qu’elles sont soumises, n'ayant aucune autonomie ni
capacité d'opposition face à Celui qui les gère et les
gouverne. Il en déduit alors que l’univers tout entier, du
monde céleste au monde terrestre, est dans un besoin
absolu de Lui, se tournant vers Lui dans la nécessité et la
recherche de secours, tandis que Lui est riche par essence,
affranchi de tout besoin envers Ses créatures. Il n’y a donc
de divinité digne d’adoration que Dieu, et nul autre
Seigneur que Lui. »
Fin de la citation de ses propos (que Dieu lui fasse
miséricorde).
L’athéisme est une voie sans issue sur laquelle
aucune société ni aucun État ne s’est bâti
L’athéisme n’a jamais constitué une religion ni une
doctrine sur laquelle se serait fondée une nation ou un État,
à
l’exception de l’Empire romain, qui professait le
polythéisme. En effet, avant que le christianisme ne leur
soit imposé par la force au IVᵉ siècle de l’ère chrétienne,
les Romains croyaient en l’existence de divinités pour
chaque domaine : des dieux pour l’agriculture, d’autres
pour le commerce, d’autres encore pour la guerre, et ainsi
de suite.
Sur le plan individuel, l’athéisme n’était pas non plus
très répandu selon les sources historiques ; il demeurait
marginal, à l’image de Pharaon en Égypte, qui niait
l’existence du Seigneur (exalté soit-Il).
Cet état de fait perdura jusqu’au début du XXe siècle,
lorsque Vladimir Lénine (1870-1924) mena la première
révolution socialiste fondée sur les idées de Karl Marx
(1818-1883), le fondateur du communisme. En 1917,
après avoir renversé le gouvernement provisoire qui avait
succédé au régime monarchique, il instaura un État athée
dirigé par son parti, les Bolcheviks.
Lénine était le chef des Bolcheviks, un terme
signifiant « majorité » en russe. Ce nom fut adopté en 1903
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Dieu existe-t-Il ?
par l’aile gauche du mouvement socialiste. Leur
révolution, connue sous le nom de « Révolution
bolchevique », eut lieu en 1917 et leur permit de prendre
le pouvoir en Russie. L’athéisme devint alors l’idéologie
officielle de l’État pendant près de sept décennies, tandis
que le socialisme en constitua le système économique
durant la même période.
L’idéologie de cet État athée et socialiste reposait sur
le principe que « la religion est l’opium du peuple », qu’il
n’y a pas de Dieu et que la vie n’est que matière. Ils
interdirent tous les cultes (l’islam, le christianisme et le
judaïsme) et détruisirent mosquées, églises et synagogues.
Durant ces sept décennies, cet État fut la puissance
dominante sur la moitié du globe. En 1991, le système
socialiste s’effondra, entraînant la dislocation de l’Union
soviétique. Les républiques qui la composaient devinrent
indépendantes et l’Union disparut de la carte du monde.
Les
populations
commencèrent alors à revenir
massivement aux religions qu’elles avaient abandonnées.
Ainsi, au cours des trente années qui ont suivi la chute du
communisme (de 1991 à 2022), plus de 8 000 mosquées
ont été construites en Russie, soit une moyenne d’une
mosquée érigée chaque jour.
Un exposé scientifique et serein sur l’existence de Dieu 35
Dieu a dit vrai :
L’écume disparaît après avoir été rejetée, tandis
que ce qui est utile aux hommes demeure sur terre. C’est
ainsi que Dieu propose des paraboles aux hommes1.
1 Sourate Ar-Raʿd : 17.
Un murmure à l’oreille d’un esprit sensé
Il t’est désormais clair, ô homme raisonnable,
ô femme sensée, que cet immense univers ne peut être
apparu par hasard pour ensuite fonctionner selon un ordre
aussi parfait sans un Seigneur qui le crée et le gère. Une
fois cela établi, nous nous devons de croire en l’existence
de ce Seigneur Majestueux qui nous a informés de Lui
même et de Ses attributs dans le Noble Coran, et de
L’adorer comme Il le mérite, car c’est Lui qui en est digne.
L’exposé s’achève par la grâce de Dieu.
Rédigé par : Mājid b. Sulaymān ar-Rassī
majed.alrassi@gmail.com