Introduction aux Sectes
Alors que la majorité des musulmans partagent les mêmes croyances fondamentales, avec 1,62 milliard d’adhérents - soit près du quart de la population de la planète[1] - répartis jusque dans les régions les plus éloignées de chaque continent et parmi 49 pays où les musulmans sont majoritaires et ont une histoire de plus que mille ans, tous les gens qui se disent musulmans ne sont pas exactement les mêmes. Il existe parfois des différences religieuses importantes entre elles. Dans les deux leçons suivantes, nous aborderons plus en détail les points suivants:
L'existence de sectes signifie-t-elle que les enseignements Islamiques (contenus dans le Coran et la Sounnah) les imposent? La réponse est non. Ce qui est important, c’est de réaliser que contrairement à d’autres religions, Allah s’est engagé à protéger l’Islam - la dernière révélation et la religion la plus complète d'Allah pour l’humanité. Vous ne trouverez aucune promesse d'Allah dans la Bible ni dans aucun autre texte religieux qui indique qu'Il la protègera. D'autre part, vous trouvez deux promesses importantes d'Allah dans le Coran:
"Et J'agrée l'Islam comme religion pour vous" (Coran 5:3)
"Et c'est Nous qui en sommes gardien" (Coran 15:9)
L'existence de sectes est due à des raisons dont l'explication dépasse les limites de cette leçon
Toutes les sectes ne sont pas égales: l'analogie des cercles
Une analogie peut aider à mieux expliquer le problème des sectes. Le Coran et la Sounnah se situent au centre autour duquel se trouvent de nombreux cercles. Certains musulmans se situeront dans un cercle, mais d'autres se situeront en dehors de celui-ci. En d'autres termes, certains musulmans seront plus proches du centre, d'autres pourraient en être éloignés. Imaginez ensuite un cercle rouge si éloigné du centre que quiconque se trouvant en dehors de ce cercle rouge n’est même pas considéré comme un musulman. Le rayon du cercle est une mesure pour savoir à quel point la "déviance" de la secte est grande.
En d'autres termes, les sectes les plus «déviantes», on peut les appeler des religions, seront en dehors du cercle rouge. Ce seront elles qui auront les plus sérieuses oppositions par rapport aux croyances et pratiques Islamiques établies. Les exemples sont les Ahmadis, les Bahaïs et les Druzes.
Les sectes sont déroutantes, qui dois-je suivre?
Ce qui devient déroutant, c’est qu’avec l’existence de différentes sectes, qui un nouveau musulman doit suivre, en particulier lorsque la plupart des sectes prétendent suivre le Coran et la Sounnah? Qu'est-ce qu'un nouveau musulman doit faire? Comment détermine-t-il qui a raison et qui a tort? En termes simples, comment un nouveau musulman peut-il éviter la confusion? Décomposons la réponse à cette question en quelques points:
Premièrement, si nous revenons au Coran et à la Sounnah, nous trouverons la réponse à cette question. Vous voyez, le Coran et la Sounnah sont des textes; certains essaieront de prendre le Coran seul, en le séparant de la Sounnah (traditions prophétiques). Ils interprèteraient alors le Coran comme ils veulent. La seule façon de bien comprendre le Coran est de revenir aux traditions prophétiques et de les comprendre à la lumière de la compréhension des personnes présentes au moment de la révélation. Ces textes ont été révélés à leur époque, beaucoup d'entre eux leur ont été adressés[2] et ils ont eu le meilleur enseignant (le Prophète d'Allah) pour leur expliquer tout ce qui nécessitait une explication. Voyons ce que le Prophète a dit à ce sujet,
“Les meilleurs des gens, sont ceux de ma génération, puis ceux qui les suivent, puis ceux qui les suivent.” (Sahih Al-Boukhari, Sahih Mouslim)
Le Prophète a distingué les trois premières générations de musulmans comme étant les «meilleurs». S'ils sont les «meilleurs» selon le Prophète de l'Islam, il est logique que nous comprenions et pratiquions l'Islam de la même manière que les «meilleurs» comprenaient et pratiquaient l'Islam.
Deuxièmement, il est important de savoir que la première génération de l'Islam est connue sous le nom de «génération des «Sahabah»». Le mot «sahabah» signifie «compagnons» en arabe. Son singulier est «sahabi», ce qui signifie un «compagnon». Les deuxième et troisième générations ont également des noms, mais « sahabah» est le terme le plus important à connaître pour le moment.
Troisièmement, il est important de ne pas juger par soi-même qui est musulman et qui ne l'est pas. Quand on manque de connaissances, des questions telles que celle-ci doivent être laissées aux savants. Il y a certaines sectes qui ont de bonnes et de mauvaises choses incorporées dans leurs croyances. Prenez les Soufis[3] par exemple. Toutes leurs croyances et pratiques ne sont pas fausses, mais certaines le sont. Il faut être prudent en raison de son manque de connaissances afin de ne pas se perdre.
Les signes des sectes déviantes
SectsInIslam2.jpgBien qu'il n'y ait pas de moyen facile de dire qui appartient à quelle secte, voici quelques lignes directrices qui méritent une mise en garde:
1. Ne pas tenir compte des preuves basées sur le Coran et la Sounnah.
2. Parler en mal des sahabah (compagnons) du Prophète.
3. Suivre les passions et les faire passer avant le Coran et la Sounnah.
4. Ne pas prêter attention au Monothéisme Islamique et haïr ceux qui le font.
5. Créer des divisions parmi les musulmans.
6. Rejeter les enseignements (Sounnah) du Prophète Mouhammad, en affirmant que le Coran est suffisant.
7. Mettre une autre personne (généralement le chef de la secte) au même niveau que le Prophète Mouhammad en termes d'amour, de respect et d'obéissance.
8. Détester les savants de l'Islam.
Exemples de sectes influentes dans l'Ouest
Comme mentionné précédemment, toutes les sectes ne sont pas égales. Même au sein d'une secte, il existe des sous-sectes dont les enseignements varient considérablement. Sachant cela, voici une brève discussion de certaines sectes:
1. Ahmadis[1]
Les Ahmadis ou Qadiyanis sont une secte d’origine indienne à vocation missionnaire, fondée par Mirza Ghulam Ahmad (1839-1908). Les Qadiyanis sont actuellement présents dans de nombreux pays, y compris la plupart des pays occidentaux. Leur nombre dans le monde est estimé à 10 millions. Bien que leur siège se trouve au Pakistan, ils sont très présents à Londres, au Royaume-Uni.
2. Ismaéliens
Aussi connu sous le nom de «Sept Chi'ites». Les Ismaéliens rejettent le Coran et toutes les formes de prières trouvées dans la principale tradition Islamique sunnite. Cela les libère d’obligations telles que la prière, le jeûne et le hajj. Ils sont principalement situés au Pakistan, dans le nord-ouest de l'Inde et dans la province chinoise de Sin-Kiang. Les Khojas, une sous-secte, se trouvent principalement dans le Gujarat, en Inde. Il existe également des communautés Khoja en Afrique du Sud et de l'Est. On les trouve également dans les pays occidentaux. La plupart des entreprises ismaéliennes placent la photo du prince Karim Agha Khan, leur chef, à un endroit bien en vue dans leur magasin.
3. Bahaïsme[2]
Les bahaïs suivent l'enseignement de Bahaullah ("splendeur de dieu") (1817-1892). Ils attirent des adeptes en parlant de l'unité de l'humanité et de l'égalité absolue des hommes et des femmes. Les Bahaïs se voient œuvrer à la mise en place d'un gouvernement mondial qui éliminera les extrêmes entre la richesse et la pauvreté. Les écrits de Bahaullah sont traités comme sacrés. On estime qu'il y a aujourd'hui entre 3 et 4 millions de Bahaïs dans le monde, répartis dans la plupart des pays du monde, avec la plus grande concentration en Inde. En Iran, les Bahaïs restent le groupe minoritaire le plus important avec environ 300 000 membres. Le centre international baha'i est en Palestine occupé ("Israël").
4. Chiites [3]
Les «Douzes Chiites» croient qu'après la mort du Prophète, les Imamats (dirigeants politiques et religieux de la communauté musulmane) auraient dû prêter allégeance à 'Ali - le cousin et gendre du Prophète - et ses descendants en tant que droit divin.
Contrairement aux sunnites, qui effectuent des prières cinq fois par jour, les chiites prient trois fois par jour. La population des Douzes Chiites en 1980 était estimée à 73 000 000 personnes. Ils sont dominants en Iran, mais se trouvent également au Pakistan, en Inde, en Irak, au Liban, au Koweït, en Arabie Saoudite, à Bahreïn et en Syrie. Il existe également de petites communautés chiites dans l’Ouest, l’une des plus importantes à Dearborn, dans le Michigan.
5. Nation of Islam[4]
La Nation of Islam a été fondée par Wallace Mouhammad à Détroit en 1930. Le groupe croit qu'une personne appelée Fard Mouhammad était «Allah sur la terre». Elle voit Elijah Mouhammad comme le «messager de la vérité». Warith Deen Mohammed, le fils d'Elijah Mouhammad, a rapproché le groupe de l'Islam sunnite. Certains membres mécontents qui étaient dirigés par Louis Farrakhan, ont rétabli le groupe en 1978 avec les mêmes enseignements qu’Elijah. Ils n'autorisent que les personnes d'ethnie noire et croient être la race originelle de la planète. Ils sont particulièrement populaires dans les prisons américaines.
6. Soumis
Fondé par le Dr Rashad Khalifa, un informaticien égyptien. Les auteurs considèrent Rashad Khalifa comme un messager d'Allah. Ils rejettent deux versets du Coran, prêchent le «miracle du 19» et rejettent le hadith et la Sounnah du Prophète Mouhammad. Ils sont basés à Tucson, en Arizona, aux États-Unis et sont bien connus sur Internet. Ils sont considérés comme complètement exclus de l'Islam en raison de leurs croyances erronées.
7. Soufis[5]
La «secte» la plus controversée et source de confusion serait les soufis. En Occident seulement, il y a plus de 1000 sectes soufies. Ils forment un groupe très diversifié. Certains musulmans sunnites adoptent certaines idées soufies, tandis que d'autres ordres soufis ont des liens étroits avec d'anciens ordres mystiques. Pourtant, d'autres ont développé leurs propres enseignements et les ont adaptés à un public occidental. D'autres encore utilisent simplement le terme «soufi» mais déclarent qu'ils n'ont aucun lien avec l'Islam ou une religion quelconque.
De manière générale, ils comprennent mal la spiritualité Islamique et commettent des erreurs dans de nombreux concepts Islamiques clés tels que la confiance en Allah, l'amour pour le Prophète et exagèrent la position des musulmans pieux et décédés. En termes de rituels, certains organisent des «cercles de chants Islamiques» (cercles de «dikr»), des danses religieuses comme les derviches tourneurs de Turquie et célèbrent vivement l'anniversaire du Prophète Mouhammad.
Bid'ah est un mot arabe qui vient de la racine Al-Bada’ qui signifie créer quelque chose qui n'a pas de précédent. En français, nous utiliserions le mot innovation. Avant d'entrer dans les détails, nous devons distinguer deux types de bid'ah. Le premier type est l’innovation dans les domaines en rapport avec notre vie mondaine : la technologie, l'électricité et les transports entrent dans cette catégorie. Les innovations dans ces domaines sont permises et dans de nombreux cas, elles sont même souhaitables. Le deuxième type d’innovation concerne les questions du dine. En matière de religion, la bid'ah n'est pas permise et il peut être dangereux d'introduire de nouvelles choses dans notre religion. En raison de ce danger, il y a plusieurs citations et traditions de la Sunnah du Prophète Muhammad qui le soulignent.
“Quiconque innove, dans cette affaire qui nous concerne, une chose que nous n'avons pas commandée, elle doit alors être rejetée”.[1]
Le meilleur discours est le Livre d'Allah, le meilleur guide et exemple est Muhammad et le pire de tout est la nouveauté (dans la religion), car toute innovation religieuse est une erreur et un égarement.”[2]
“…Chaque innovation religieuse est un égarement et chaque égarement est jeté dans le feu.”[3]
Le dine de l'Islam n'a aucun besoin de bid'ah. La religion de l'Islam est complète et il n'est pas nécessaire d'y introduire ou d'inventer de nouvelles choses. Ceci est confirmé par la déclaration coranique: “Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme dine” (Coran 5:3)
Quand une personne innove quelque chose et ajoute au dine ce qui n'en fait pas déjà partie, cela suppose que la religion contient des manques et qu'elle doit être améliorée, ou alors qu'Allah ne l'a pas complétée ni perfectionnée. Or ceci n'est manifestement pas le cas, comme nous pouvons le voir dans le verset précédent.
Pourquoi est-il important de s'éloigner de la bid'ah
Bien qu'Allah ne châtie pas une personne qui commet une erreur par ignorance, nous sommes néanmoins tenus de nous éduquer au mieux de nos capacités. En réalité, Allah n'accepte pas une oeuvre qui ne remplit pas deux conditions importantes. La première est que l'oeuvre soit accomplie dans le but sincère de satisfaire Allah, le Tout-Puissant. La seconde est que l'oeuvre soit accomplie conformément à ce qui est prescrit dans le Coran et dans la Sunnah authentique du Prophète Muhammad. Elle doit être conforme à la Sunnah et ne pas être en contradiction avec elle.
En ayant cela à l'esprit, revoyons le sens de bid'ah. Sur le plan linguistique, elle signifie créer ou inventer quelque chose de nouveau, quelque chose qui n'a pas de précédent. Sur le plan légal, il s'agit d'ajouter quelque chose de nouveau au dine d'Allah. Même si une action est inventée afin de se rapprocher ou d'adorer Allah, cela ne la rend pas plus acceptable. C'est toujours un péché.
Comment savons-nous qu'un acte d'adoration est en réalité une bid'ah?
Tu entendras souvent dire que l'Islam est une religion de connaissance éclairée. Cela implique que les croyants ne prennent pas tout pour argent comptant mais que le croyant prend plutôt le temps d'apprendre et de comprendre les détails du dine et apprend à remettre en question les actes ou les paroles qui ne sont pas appuyés par des preuves claires. Lorsqu'une personne prend le temps d'apprendre l'Islam, elle est capable de reconnaître ce qu'est un acte sunnah et ce qu'est une bid'ah.
Voici six moyens de distinguer une sunnah d'une bidah:
1. Un acte d'adoration lié à une cause ou à une raison qui n'est pas légiféré:
Il n’est pas permis de lier un acte d'adoration à une cause ou à une raison qui n’a pas été légiféré dans le Coran ou dans la Sunnah authentique du prophète Muhammad. Un exemple de cela est de se réveiller pour prier le soir du septième jour du mois islamique de Rajab parce que le Prophète Muhammad serait monté au ciel cette nuit-là. Le fait de prier de nuit est légiféré dans l’Islam par suffisamment de preuves du Coran et de la Sunnah. Cependant, lorsqu'il est lié à cette raison, il devient une bid'ah parce qu’il est fondé et construit sur une raison qui n’est pas établie par la Chari'ah.
2. Les types d'adorations:
Il est également essentiel que l'acte d'adoration soit par sa nature conforme à la Chariah. Si une personne doit adorer Allah par un acte d'adoration dont le type ou la méthode n'ont pas été légiférés, il ne sera pas accepté. Par exemple, il n'est pas acceptable de sacrifier un cheval. C'est quelque chose qui est bid'ah, quelque chose de nouveau ajouté au dine. En effet, le sacrifice est limité par la Chariah de l'Islam aux ovins, aux bovins, aux caprins et aux camelins.
Nous poursuivrons notre discussion sur la bid'ah dans la leçon 2 en examinant plus de moyens de distinguer une sunna d'une bid'ah et en énumérant quelques unes des bid'ahs les plus courantes dont nous sommes témoins tous les jours dans les mosquées et parmi les musulmans à travers le monde.
L'innovation dans l'Islam
Bid'ah est un mot arabe qui vient de la racine Al-Bada’ qui signifie créer quelque chose qui n'a pas de précédent. En français, nous utiliserions le mot innovation. Avant d'entrer dans les détails, nous devons distinguer deux types de bid'ah. Le premier type est l’innovation dans les domaines en rapport avec notre vie mondaine : la technologie, l'électricité et les transports entrent dans cette catégorie. Les innovations dans ces domaines sont permises et dans de nombreux cas, elles sont même souhaitables. Le deuxième type d’innovation concerne les questions du dine. En matière de religion, la bid'ah n'est pas permise et il peut être dangereux d'introduire de nouvelles choses dans notre religion. En raison de ce danger, il y a plusieurs citations et traditions de la Sunnah du Prophète Muhammad qui le soulignent.
“Quiconque innove, dans cette affaire qui nous concerne, une chose que nous n'avons pas commandée, elle doit alors être rejetée”.[1]
Le meilleur discours est le Livre d'Allah, le meilleur guide et exemple est Muhammad et le pire de tout est la nouveauté (dans la religion), car toute innovation religieuse est une erreur et un égarement.”[2]
“…Chaque innovation religieuse est un égarement et chaque égarement est jeté dans le feu.”[3]
Le dine de l'Islam n'a aucun besoin de bid'ah. La religion de l'Islam est complète et il n'est pas nécessaire d'y introduire ou d'inventer de nouvelles choses. Ceci est confirmé par la déclaration coranique: “Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme dine” (Coran 5:3)
Quand une personne innove quelque chose et ajoute au dine ce qui n'en fait pas déjà partie, cela suppose que la religion contient des manques et qu'elle doit être améliorée, ou alors qu'Allah ne l'a pas complétée ni perfectionnée. Or ceci n'est manifestement pas le cas, comme nous pouvons le voir dans le verset précédent.
Pourquoi est-il important de s'éloigner de la bid'ah
Bien qu'Allah ne châtie pas une personne qui commet une erreur par ignorance, nous sommes néanmoins tenus de nous éduquer au mieux de nos capacités. En réalité, Allah n'accepte pas une oeuvre qui ne remplit pas deux conditions importantes. La première est que l'oeuvre soit accomplie dans le but sincère de satisfaire Allah, le Tout-Puissant. La seconde est que l'oeuvre soit accomplie conformément à ce qui est prescrit dans le Coran et dans la Sunnah authentique du Prophète Muhammad. Elle doit être conforme à la Sunnah et ne pas être en contradiction avec elle.
En ayant cela à l'esprit, revoyons le sens de bid'ah. Sur le plan linguistique, elle signifie créer ou inventer quelque chose de nouveau, quelque chose qui n'a pas de précédent. Sur le plan légal, il s'agit d'ajouter quelque chose de nouveau au dine d'Allah. Même si une action est inventée afin de se rapprocher ou d'adorer Allah, cela ne la rend pas plus acceptable. C'est toujours un péché.
Comment savons-nous qu'un acte d'adoration est en réalité une bid'ah?
Tu entendras souvent dire que l'Islam est une religion de connaissance éclairée. Cela implique que les croyants ne prennent pas tout pour argent comptant mais que le croyant prend plutôt le temps d'apprendre et de comprendre les détails du dine et apprend à remettre en question les actes ou les paroles qui ne sont pas appuyés par des preuves claires. Lorsqu'une personne prend le temps d'apprendre l'Islam, elle est capable de reconnaître ce qu'est un acte sunnah et ce qu'est une bid'ah.
Voici six moyens de distinguer une sunnah d'une bidah:
1. Un acte d'adoration lié à une cause ou à une raison qui n'est pas légiféré:
Il n’est pas permis de lier un acte d'adoration à une cause ou à une raison qui n’a pas été légiféré dans le Coran ou dans la Sunnah authentique du prophète Muhammad. Un exemple de cela est de se réveiller pour prier le soir du septième jour du mois islamique de Rajab parce que le Prophète Muhammad serait monté au ciel cette nuit-là. Le fait de prier de nuit est légiféré dans l’Islam par suffisamment de preuves du Coran et de la Sunnah. Cependant, lorsqu'il est lié à cette raison, il devient une bid'ah parce qu’il est fondé et construit sur une raison qui n’est pas établie par la Chari'ah.
2. Les types d'adorations:
Il est également essentiel que l'acte d'adoration soit par sa nature conforme à la Chariah. Si une personne doit adorer Allah par un acte d'adoration dont le type ou la méthode n'ont pas été légiférés, il ne sera pas accepté. Par exemple, il n'est pas acceptable de sacrifier un cheval. C'est quelque chose qui est bid'ah, quelque chose de nouveau ajouté au dine. En effet, le sacrifice est limité par la Chariah de l'Islam aux ovins, aux bovins, aux caprins et aux camelins.
Nous poursuivrons notre discussion sur la bid'ah dans la leçon 2 en examinant plus de moyens de distinguer une sunna d'une bid'ah et en énumérant quelques unes des bid'ahs les plus courantes dont nous sommes témoins tous les jours dans les mosquées et parmi les musulmans à travers le monde.
Comment savons-nous qu'un acte d'adoration est en réalité une bid'ah?
3. La quantité d'adoration:
Innovations2.jpgUn autre moyen de distinguer une sunnah d'une bid'ah est de se fier à la quantité d'une adoration. Lorsqu'une personne décide d'accomplir une prière de cinq rak'ahs pour le Dhuhr, ceci est une bida'h. Nous savons que cette prière doit être accomplie en quatre rak'ahs; c'est ce qui est légiféré et ajouter une unité de prière supplémentaire est considéré comme une innovation, une bid'ah.
4. La manière d'accomplir l'adoration:
Un autre moyen encore de distinguer ce qui provient du Coran et de la Sunnah, d'une innovation est de s'intéresser à la manière dont l'adoration est accomplie. En d'autres termes, comment accomplissons-nous l’acte d'adoration, est-ce conformément à ce que le dine de l’Islam enseigne, ou outrepassons-nous les limites et ajoutons-nous quelque chose à une religion déjà perfectionnée? Un exemple de cela est d'accomplir les ablutions avant la prière dans un ordre incorrect, comme commencer par se laver les pieds au lieu de finir par cela.
5. Le moment de l'adoration:
Le moment où nous accomplissons un acte d'adoration est également important. Si une adoration est accomplie conformément aux enseignements du Prophète Muhammad et à l'horaire indiqué, elle plaira à notre Créateur. Cependant, si une personne décide de changer l'horaire spécifié, elle tombe dans le péché de la bid'ah. Par exemple, sacrifier un mouton pendant le mois de Ramadan dans le but de chercher une rétribution semblable à celle qui est prévue pour l'Aïd ul-Adha est ainsi considéré comme une innovation.
6. Le lieu de l'adoration:
Le lieu dans lequel l'acte d'adoration est accompli doit également être conforme à ce qui a été légiféré. Si par exemple, une personne veut faire l'itikaf chez elle, cela ne peut pas être accepté d'elle. La mosquée est le lieu prévu pour l'itikaf et faire celui-ci ailleurs est considérée comme une bid'ah.
Liste d'innovations communes
· Rechercher de l'aide auprès des occupants des tombes. Cette bid'ah revêt une importance particulière, car elle englobe également le Chirk, le plus grand péché de l’islam.
· S'asseoir en groupe et prononcer à l'unisson des formules de rappel d' Allah, telles qu'Allahu Akbar.
· Faire de l'anniversaire du Prophète un Aïd.
· Jeûner le quinzième jour du mois islamique de Chaban et passer sa nuit en prière.
· Fêter l'anniversaire du Prophète Muhammad (Qu’Allah le couvre d’éloges et le protège).
· Réciter le Coran au profit d'un défunt (ceci inclut également le fait de faire réciter le Coran par d'autres).
· S'essuyer la nuque lors des ablutions.
· Le fait que la famille d'un défunt prépare de la nourriture pour ceux qui lui rendent visite.
Qu'est-ce qu'une “bonne bid'ah”?
Tu peux parfois entendre parler de ce qui est qualifié de "bonne bid'ah". Selon Cheikh Ibn Uthaymine, que la miséricorde d'Allah soit sur lui: "… Il n'y a rien dans l'Islam (au sens religieux) qui puisse être qualifié de bonne bid'ah".[1] Le cheikh déclare également que “…en ce qui concerne les questions ordinaires d'habitude et de coutume, on ne les appelle pas bid'ah (innovation) dans l’Islam, bien qu’elles puissent être qualifiées linguistiquement comme telles. Ce ne sont pas des innovations au sens religieux ni ne sont des pratiques contre lesquelles le prophète nous mettait en garde". De plus, l'éminent savant musulman l'imam Ibn Rajab[2] a dit, “Tous les mots de nos pieux prédécesseurs qualifiant une chose de bonne bid'ah étaient entendus au sens linguistique et non au sens islamique”.
En conclusion, la bid'ah est une croyance ou une action nouvellement inventée dans le dine de l'Islam, par laquelle on cherche à se rapprocher d'Allah, mais qui ne s'appuie sur aucune preuve authentique, ni dans ses fondements ni dans la manière dont elle est accomplie.[3]