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ntroduction


Bien que les Arabes, avant l’islam, ne niaient pas l’existence de Dieu, ils ne Le voyaient pas comme un dieu unique et éternel.  Leur compréhension de Dieu était erronée et ils ne L’adoraient pas comme Il mérite de l’être.  Ils Lui attribuaient des associés, des idoles qui étaient censées représenter leurs ancêtres, de même que des anges qu’ils prétendaient être les filles de Dieu.  De plus, ils croyaient en un lien de « parenté » entre Dieu et les djinns.  Malgré leur croyance en Dieu, le polythéisme auquel ils s’adonnaient corrompait leurs concepts, leurs traditions et leurs rites, au point où ils accordaient à leurs prétendues déités une portion de leur salaire et de leurs biens et certains allaient même jusqu’à leur offrir leur progéniture.





Quand le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a déclaré que sa religion était la même que celle d’Abraham, les polythéistes de La Mecque répliquèrent qu’ils n’avaient donc aucune raison de changer de religion, car ils suivaient eux aussi la religion d’Abraham.  Puis, ils cherchèrent à faire un compromis avec lui en proposant de se prosterner devant son Dieu s’il acceptait de se prosterner devant leurs déités.  Ils lui demandèrent également de cesser de critiquer leurs déités et leur religion, en échange de quoi ils feraient de même avec sa religion.





Cette confusion dans leurs concepts, parfaitement illustrée par le fait qu’ils adoraient toutes sortes de déités tout en croyant en Dieu, est sans doute ce qui les amenait à croire que le gouffre qui les séparait de Mohammed n’était pas infranchissable.  Ils croyaient qu’un accord était possible, où les deux camps auraient coexisté après lui avoir accordé certaines concessions.





Cette sourate au ton décisif fut révélée pour couper court à leurs arguments et pour établir une distinction claire entre les deux formes d’adoration.





Versets 1-5  Les croyants condamnent les fausses divinités des mécréants


Usant de la négation, de l’affirmation et de l’emphase, la sourate rend un message très clair.  Elle débute avec le mot « Dis », qui est un ordre divin adressé au Prophète et qui laisse entendre que les décisions, en matière de religion, n’appartiennent qu’à Dieu.  « Dis : ô vous les mécréants!  Je n’adore pas ce que vous adorez.  Et vous n’adorez pas ce que j’adore. » (verset 1)  Les mécréants ne suivent aucune religion prescrite par Dieu et il n’y a aucun point de convergence possible entre leurs croyances et celles des musulmans.  Le début de cette sourate souligne donc des différences énormes qui ne peuvent être ignorées ni prises à la légère.





Ces versets affirment clairement qu’aucun compromis n’est possible, avec les mécréants, en matière d’adoration.  Selon certains érudits musulmans, la répétition, dans cette sourate, vise à souligner l’importance de ce fait.  D’autres affirment que cette répétition vise à rejeter les propositions répétées des leaders de Qouraysh qui voulaient que le Prophète intègre dans sa religion certaines parties de la leur (Coran 39:64).  Enfin, d’autres croient que ces affirmations font référence au présent et au futur, comme si elles cherchaient à dire : « En ce moment, je n’adore pas ce que vous adorez et vous n’adorez pas ce que j’adore et, dans le futur, je n’adorerai jamais ce que vous adorez et vous n’adorerez jamais ce que j’adore. »





Verset 6   La croyance, l’incroyance et le pluralisme religieux


Tout cet argument est résumé dans le dernier verset : « À vous votre religion et à moi la mienne », qui affirme sans équivoque que vous et moi (Mohammed) sommes très éloignés et qu’aucun compromis ne sera jamais possible entre nous.  Une telle déclaration était essentielle pour mettre en lumière les contradictions et les différences fondamentales dans l’essence, la source et les concepts de ces deux systèmes de croyances, i.e entre le monothéisme pur et le polythéisme.  La foi est le mode de vie qui dirige l’homme vers Dieu et détermine la source de sa religion, ses lois, ses valeurs, ses critères, son éthique et sa moralité.  Cette source est Dieu.  La vie du croyant est dépourvue de toute forme d’idolâtrie, laquelle est située aux antipodes de la foi véritable.  Et les deux ne se croisent jamais.





D’une part, cette sourate constitue une critique, mais d’autre part, elle sous-entend que les croyants ne devraient pas argumenter avec les mécréants lorsque ceux-ci s’entêtent dans leur façon de faire.  Il faut simplement les laisser poursuivre leur chemin et c’est Dieu qui, ultimement, les jugera.



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