LE PACTE DES PROPHETES ET LEUR ANNONCE DE LA VENUE DE MUHAMMAD
AU NOM D’ALLAH, LE TOUT MISERICORDIEUX, LE TRES
MISERICORDIEUX
Allah () a dit :
Et lorsqu’Allah prit cet engagement des prophètes : « Chaque fois que
Je vous accorderai un livre et de la sagesse, et qu’ensuite un messager vous
viendra confirmer ce qui est avec vous, vous devez croire en lui, et vous
devrez lui porter secours. » Il leur dit : « Consentez-vous et acceptez-vous
Mon pacte à cette condition ? » - « Nous consentons », dirent-ils. « Soyez-en
donc témoins, dit Allah. Et Me voici, avec vous, parmi les témoins.
Quiconque ensuite tournera le dos…alors ce sont eux qui seront les
pervers »1.
cAli et Ibn cAbbâs, le fils de son oncle paternel (), ont dit : « Allah n’a pas
envoyé un seul prophète sans prendre de lui l’engagement que si Allah envoyait
Muhammad () alors qu’il était vivant, il croirait en lui et le défendrait. Et il leur a
ordonné de prendre l’engagement de leurs communautés que si Muhammad était
consacré de leur vivant, ils croiraient en lui et le défendraient2 ».
Et Allah () a dit, en exposant le récit d’Ibrâhîm () : Notre Seigneur !
Envoie l’un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes
versets, leur enseigner le livre et la sagesse, et les purifier. Car c’est Toi
certes l’Accueillant au repentir, le Miséricordieux3
Ibn Kathîr a dit : « Il () nous informe de la perfection de l’invocation d’Ibrâhîm
() pour les gens de [la Cité] Sacrée. [Il invoqua Allah] afin qu’Il leur envoie un des
leurs (càd : de la descendance d’Ibrâhîm) comme messager. Cette invocation
s’harmonisa avec le décret originel d’Allah dans lequel Il avait désigné Muhammad
() comme messager aux illettrés ainsi qu’aux autres peuples non-arabes, qu’ils soient
Jinns ou Hommes, comme le rapporte l’imam Ahmad, d’après Al-cIrbâdh Ibn Sâryah,
1 S. 3, v. 81-82.
2 Cf. « Tafsîr Ibn Kathîr ». Un récit semblable a été rapporté d’As-Suddî.
3 S. 2, v. 129.
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qui rapporte que le messager d’Allah () a dit : « Je suis certes, auprès d’Allah, le
sceau des prophètes, et ce alors qu’Adam n’était que terre. Et je vous informe
de l’origine de cela : l’invocation d’Ibrâhîm, la bonne annonce de cIssâ1 me
concernant et la vision que ma mère a eue, c’est ainsi que les mères des
prophètes pressentent ». »
Sa renommée et sa gloire n’ont cessé de se répandre [au sein de l’humanité]
jusqu'à ce que le dernier des messagers des enfants d’Israël2, qui n’est autre
que Jésus fils de Marie, ne révèle son nom. Il vint un jour aux enfants d’Israël
et les sermonna : Ô enfants d’Israël, je suis vraiment le messager d’Allah
[envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi,
et annonciateur d’un messager à venir après moi, dont le nom sera
« Ahmad »3 . Ainsi doit-on comprendre sa mention () dans le hadith
précédent de : « la bonne annonce de cIssâ ».
Quant à l’évocation des ses qualités et ses vertus dans les livres précédents,
c’est la parole d’Allah () qui nous l’indique : Ceux qui suivent le
messager, le prophète illettré qu’ils trouvent écrit chez eux dans la Thora et
l’Evangile. Il leur ordonne le convenable, leur défend le blâmable, leur rend
licite les bonnes choses, leur interdit les mauvaises, et leur ôte le fardeau et
les jougs qui étaient sur eux4 .
cAtâ’ Ibn Yasâr dit : Je rencontrai Abdullah Ibn cAmr Ibn Al-cAs (), et lui
dit :
- « Informe moi au sujet de la description du messager d’Allah () dans la Thora ».
- Il répondit : « Bien sûr, par Allah. Il est décrit dans la Thora de la même manière
que dans le Coran Ô prophète ! Nous t’avons envoyé [pour être] témoin,
annonciateur, avertisseur5 et gardien pour les illettrés. Tu es Mon serviteur et
Mon messager. Je t’ai appelé « Al-Mutawakkil6 ». Ni rude, ni cruel, ni [du genre] à
brailler dans les marchés. Il ne rend pas le mal par le mal7 , mais il est indulgent et
1 cIssâ est l’appellation arabe de Jésus en français.
2 Israël est une autre appellation du prophète Yacqûb (Jacob), petit-fils d’Ibrâhîm et père de
Yûsuf (Joseph).
3 S. 61, v. 6.
4 S. 7, v. 157.
5 S. 33, v. 45.
6 « Al-Mutawakkil » signifie « celui qui place toute sa confiance en Allah ».
7 On observe à cette occasion un changement soudain du discours, de la deuxième personne à
la troisième personne du singulier. Cette figure de style, appelée « Iltifât » en arabe, est un
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pardonne. Allah ne le reprendra pas tant qu’il n’aura pas fait disparaitre la religion distordue, et ce par le fait qu’ils disent « Il n’y a pas de divinité [digne d’être adorée] autre qu’Allah », et qu’Il délivre par son biais des yeux aveugles, des oreilles sourdes et des coeurs impénétrables1 ».
Ibn cAbbâs () relaté qu’Al-Jârûd Ibn cAbdillah est venu se convertir en disant : « Par celui qui t’a envoyé avec la vérité, j’ai trouvé ta description dans l’Evangile, et le fils de la Vierge (càd : Jésus fils de Marie ()) a informé de ta venue2 ».
Abû Mûsâ Al-Ashcarî () a dit : Le Négus3 a dit : « J’atteste que Muhammad est le messager d’Allah, et qu’il est celui dont nous a informés cIssâ. Et si ce n’était pas mon règne, ainsi que les responsabilités que j’ai envers les gens, je serais venu à lui afin de porter ses sandales4 ».
outil de rhétorique fréquemment utilisé et sert à marquer le passage de l’interpellation du l’interlocuteur à la description d’une situation.
1 Rapporté par Al-Bukhârî.
2 Rapporté par Al-Bayhaqî.
3 Tiré du terme arabe « An-Najâshi » qui est le nom générique donné à tout roi de la région dite « Habashah » (qui est l’Abyssinie située actuellement en Ethiopie).
4 Rapporté par Abû Dâwûd. « Porter ses sandales » : avec sa main. Le Négus voulait montrer par cette expression sa soumission totale et sa croyance complète à ce prophète, et ce malgré l’illustre rang qu’il occupait.