La Oumma subit aujourd’hui un déluge de malheurs et de calamités, elle doit faire face aux attaques incessantes de différents ennemis tels que le judéo-sionisme apatride, les mouvements d’évangélisation protestants, les israéliens qui ne cessent de spolier les terres des musulmans et ont pour projet la judaïsation d’al-Quds, les mouvements laïcards extrémistes et islamophobes ou encore les athéistes militants. Face à l’aggravation de ces calamités et de ces maux, deux mouvements d’éveil et résistance sont apparus : un mouvement intellectuel imprégné d’un islamisme fort et d’une foi ardente, et un mouvement prônant le combat armé et menant la guerre sainte en Palestine, au Cachemire (indien), aux Philippines, contre les gouverneurs tyranniques et de manière général là où des musulmans sont menacés.
Puis s'est fait sentir la nécessité de créer un mouvement littéraire défendant l’Islam et les hautes valeurs humaines et faisant le lien entre la littérature des premiers musulmans avec celle de ceux d’aujourd’hui. En somme, ce mouvement incarne parfaitement ce qu’est la littérature islamique. Avec l’apparition de ce dernier mouvement s’achève la formation d’un « triptyque glorieux », lequel fait montre d’un formidable dynamisme dans ces trois différents domaines : la pensée, la guerre sainte, la littérature, c’est-à-dire l’alliance de la raison, de l’épée et de la plume.
La littérature islamique est une matière extrêmement vaste, elle ne s’interdit pas d’assimiler et d’intégrer les créations et inventions qui s’accordent avec ses principes et ne rentrent pas en conflit avec ses valeurs et ses idéaux, et ce, même si les créateurs en question ne sont pas musulmans. En somme, ce mouvement littéraire absorbe toutes les nouveautés tant qu’elles sont « conformes » et « neutres », ce critère a permis et permet de valider les innovations littéraires ayant trait à la raison et à la nature qui jalonnent toute l’histoire des hommes, comme par exemple la description de la nature et de l’âme humaine, l’amour courtois, le juste panégyrique, la satire, etc.
Ainsi, la littérature islamique prend tout sauf la littérature libertine et dégradante comme les poèmes faisant l’éloge du vin, du libertinage et de l’hypocrisie religieuse, soit des choses que l’Islam, la littérature islamique et la nature originelle musulmane rejettent sans ambiguïté. Nous avons pu lire quelque part que certains individus de la période antéislamique s’interdisaient de boire du vin en arguant : « Je ne suis pas assez stupide pour voiler ma raison avec ma propre main (c’est-à-dire en m’enivrant) ». Il ne fait aucun doute que cette littérature pour le moins vile ravage l’esprit de la jeunesse et détruit la morale et l’éthique des peuples. A ce propos, nous rappelons une parole de Durant qui disait en substance que la destruction des âmes et de la morale est le principal facteur de la décadence et de la disparition de bon nombre de civilisations.
En référence à ceux que j’évoquais dans les premières lignes de cet article, je demande aux agitateurs et provocateurs professionnels et ceux qui s’opposent à cette littérature islamique, avant qu’ils nous interrogent sur la raison d’être de cette dernière, quelle est la raison d’être de la littérature anti-islamique ? Je leur répondrais que nous sommes avant tout attachés à notre authentique et illustre littérature, alors qu’eux sont attachés à dénigrer l’étranger musulman vivant dans leurs sociétés.
Certes, nous, les tenants de la littérature islamique, sommes fortement attachés à nos nobles origines, c’est-à-dire au modèle prophétique et à celui des Compagnons ainsi qu’au djihad des pieux prédécesseurs qui ont combattu avec des mots purs et efficaces imprégnés de la crainte divine. Les paroles d’Allah sont pour nous des armes parmi les autres armes du noble djihad, car Allah, exalté soit-Il, dit à propos du Coran : « N’obéis pas aux mécréants et mènent contre eux un grand djihad avec ceci [le Coran] ». Il est donc certain que le Coran est pour nous la plus efficace des armes que nous pouvons opposer à nos ennemis. Chaque musulman doit en être extrêmement conscient et doit donc tout faire pour la maîtriser parfaitement afin de la manier avec habilité et efficacité face à ceux qui ambitionnent de causer du tort à l’Islam et aux musulmans.
Louange à Allah, Seigneur de l'univers, bénédiction et salut sur le meilleur des fils d'Adam.
L'homme étant, comme on dit, civil par nature, il doit donc chercher la compagnie des autres pour se mêler à eux. Si tel est le cas, si le contact avec les autres est quelque chose d'inévitable autant donc joindre l'utile à l'agréable et choisir une bonne compagnie pour passer avec elle son temps, faire ses voyages et ses déplacements. En effet, le Prophète () a mis en garde contre le danger qui guète celui qui choisit une mauvaise compagnie et ce en ces termes: «Le bon compagnon et le mauvais compagnon sont comme le porteur de musc et le souffleur de forge. Le porteur de musc peut soit t'en donner, soit t'en vendre, soit encore t'offrir l'occasion d'en sentir l'odeur alors que le souffleur de forge peut soit brûler tes vêtements, soit te laisser sentir une mauvaise odeur." (Rapporté par Al Bukhari).
Un seul coup d'œil à nos réunions d'aujourd'hui nous fait éprouver de profondes douleurs et amertumes pour le sort triste de celles-ci devenues le lieu de prédilection de la diffamation, des commérages, des bavardages, des mensonges, et autres manifestations de l’oisiveté. La détresse ressentie croit encore et toujours quand on compare nos assemblées avec celles des vertueux dont nous citerons quelques exemples dans le présent article.
Les Compagnons du Prophète étaient les plus grands vertueux
Allah (le Très Haut) a choisi pour son Prophète () les meilleurs compagnons, les fleurons de cette Ouma, ceux là même qui sont les plus purs de cœur et d’esprit, les plus versés dans les connaissances, les plus simples. Ce sont eux qu'Allah a choisis pour accompagner son Prophète, mettre en place sa religion et faire le djihad en vue de diffuser l'islam à grande échelle.
Plus instruits que nous en toutes sciences, en matière de jurisprudence, de religion et d'orientation, leurs conseils pour nous sont plus valables et même plus sincères que les nôtres pour nous-mêmes. Ainsi, lorsque l'un d'eux exprime une opinion, le Coran ne tarde pas à corroborer son point de vue émanant, il est vrai, d’un cœur plein de lumière, de foi, de sagesse, de connaissance et de compréhension.
Si ces compagnons justes du Prophète () tenaient des réunions, et ils en tenaient, celles-ci étaient pleines de foi et de bonté. Foudheil ibin Ghazwan raconte: "Moughaira et moi-même avions l'habitude de nous asseoir pour réviser un peu de jurisprudence et il nous arrive parfois de rester ainsi jusqu'à l'appel du muezzin à la prière de l'aube".
Quand ils se rencontraient ils se demandaient les uns aux autres de leur faire entendre quelques versets du Coran. Une fois qu'ils se sont réunis, Omar - qu'Allah soit satisfait de lui –a dit : «O Abou Moussa, parle nous de notre Seigneur. Alors celui-ci se mit à leur lire le Coran et eux à écouter.
Il n'est pas rare que l'un d'eux dise à l'autre et même à ceux qui sont autour de lui: "Asseyons nous pour faire en sorte qu'on croie, ne serait-ce qu'un instant, en Allah. Aussi le Prophète () a, à plusieurs reprises, guidé des prières surérogatoires avec un groupe de ses compagnons. Il lui arrive d'aller rejoindre ses compagnons de Souffa où un psalmodieur du Coran se trouvait parmi eux. Il s'assoit alors avec eux pour l’écouter.
Jaber - qu'Allah soit satisfait de lui - a dit: "le Messager d'Allah () nous a rejoint alors que nous étions en train de lire le Coran. Il y avait parmi nous les arabes et les non arabes. Il s'adressa à nous en ces termes : "Lisez, chacun à sa façon et il en sera récompensé. Il viendra des gens qui le redresseront telle une flèche; ils s'empresseront pour en avoir la récompense dans ce monde et n'attendront guère pour l'avoir dans l'Autre " (Rapporté par Abou Dawoud et qualifié d’authentique par Al Albani).
Une fois ensemble, les compagnons du Prophète () se mettaient à évoquer Allah, à parler de la mort et de l'au-delà. Ainsi Abou Houdhayfah ibn Assied Al Ghifari a dit:" Le Prophète () était venu à nous alors que nous évoquions certains aspects de l'au-delà. Il demanda alors : «De quoi parlez-vous? Ils répondirent : de l'arrivée de l’Heure, puis il leur parla des signes annonciateurs de celle-ci "(rapporté par Mouslim).
C'est ainsi que les compagnons du Prophète () occupaient ensemble leur temps. Ils parlaient du bien, de la façon de se préparer pour l'au-delà, de la religion et de la foi. C'était là une façon pour eux de bien prévenir les tentations pour y faire face. Ainsi on rapporte qu’Abou Said a dit: "l'Envoyé vint nous trouver alors que nous évoquions l'Antéchrist”. Il nous dit alors en substance : «Voulez vous que je vous parle d'un mal que je crains pour vous beaucoup plus que l'Antéchrist ?» Ils répondirent : "Oui, évidemment".«C’est, dit-il, le polythéisme caché: c’est le cas de l'homme qui, en accomplissant sa prière et en se sachant observé, fait de son mieux pour attirer une attention favorable sur lui.» (Rapporté par Ibn Majah, et authentifié par Al Albani).
Quand ils se retrouvaient ensemble ils se mettaient à étudier la jurisprudence régissant les bonnes œuvres, à chercher les voies et les moyens les plus susceptibles de les rapprocher davantage d'Allah. Ainsi Abdullah ibn Salam raconte :"Une fois que nous étions ensemble –nous les compagnons du Messager d'Allah ()- nous nous demandions: si seulement nous connaissions l’œuvre qu’Allah (exalté soit-Il) aime le plus pour que nous nous empressions à l’accomplir". Hadith Sahih).
Leurs discussions portaient sur des sujets tels: Qui sont les gens du Paradis? Quelles sont leurs qualités?
Mouslim dans son Sahih d'après Abou Said al Qudhriyyi -qu'Allah soit satisfait de lui a dit: «Rendant visite à un groupe qui était en session de prière et d'invocation dans une mosquée, Maaouya s'est adressé à eux en ces termes:« Qu'est-ce qui vous a fait réunir ici ? Ils dirent: Nous nous sommes réunis ici pour évoquer Allah. Il dit: Par Allah, uniquement pour cela? Ils répondirent: "Par Allah, c'est la seule et unique raison de notre présence ici. Il dit alors:« eh bien si je vous ai fait jurer ce n'est nullement par manque de confiance en vous mais parce que, malgré la position rapprochée que j'occupais près du Messager d’Allah, j’étais néanmoins celui qui rapportait le moins de ses Hadiths. Malgré cela, j'affirme qu'une fois, alors qu’il était parti voir certains de ses compagnons qui étaient en session de prière et d’adoration, le Prophète () leur a dit: «Qu'est-ce qui vous a fait asseoir ici? Ils dirent: "Nous nous sommes assis pour évoquer Allah, pour le louer pour nous avoir guidé à l'Islam et pour nous avoir conféré, en votre personne, une si grande faveur. Il leur dit: "Par Allah, uniquement pour cela"? Ils répondirent: "Par Allah, c'est la seule et unique raison de notre présence ici". Il leur dit alors : «eh bien si je vous ai fait jurer ce n'est pas par manque de confiance en vous mais parce que l'ange Gabriel était venu pour me dire qu'Allah le Tout Puissant se vante de vous auprès de Ses anges".
Même si leurs rencontres se déroulaient ainsi cela n'exclut pas que, parfois, ils se délectent de poésie, de l'histoire des Arabes, des questions de la Jahiliya, des souvenirs d’antan, mais ils se gardent bien d'évoquer des sujets interdits ou malpropres. Ainsi, dans Al Adab Al Moufrad, Al-Boukhari rapporte qu'Abou Salama ibn Abd al-Rahman a dit que: "les compagnons du Messager d'Allah n'avaient ni la mine rébarbative, ni l'air abattu. Au contraire ils récitaient les poèmes (ils ne sont pas angoissés, ils étaient dynamiques et actifs). Il ajouta : "quand ils se retrouvaient ensemble ils récitaient les poèmes, évoquaient la Jahiliya. Et cependant lorsqu'on incitait l'un d'eux à commettre un péché il écarquillait les yeux tel un possédé de démons ". (Récit authentifié par Al Albani dans le Sahih Al Adab Al Moufrad).
Non seulement ils ne prennent part à aucun acte répréhensible mais aussi ils refusent carrément de s'y impliquer quand on les y invite ou quand celui-ci se déroule en leur présence.
N'ayant pas, pour la plupart, de parloirs dans leurs maisons, les Compagnons se réunissaient dans leur cour ou même tout simplement au bord des routes.
Abou Talha raconte: "une fois que nous étions assis dans une cour entrain de parler, nous fûmes rejoint par le Messager d'Allah () qui nous dit: « Pourquoi tenez-vous vos réunions au bord des routes? Eviter d'y être" (parce que cela encombre la route et permet de donner libre cours aux regards sans parler des autres inconvénients qui y sont liés). Nous répondions que nous y sommes sans arrière pensée néfaste. Nous en profitons pour évoquer Allah et pour discuter et parler (du Coran, de la révélation, des questions liées à la jurisprudence et de l'au-delà et ses conséquences)". Le Prophète () nous dit alors : "Si vous y tenez, au moins respectez sa déontologie (c'est-à-dire si vous n'avez pas d'autres choix vous devez donc respecter les normes et les règles en vigueur en la matière):contrôler vos regards pour ne pas les jeter sur un interdit, répondre au salut adressé par les autres et recommander le bien et condamner le mal." (Rapporté par Mouslim.)
Ils étaient donc contraints de s'y asseoir, mais pour quelle raison? Pour évoquer l'au-delà, étudier la science et se renseigner.
Mais une fois que leurs discussions bifurquent sur un sujet incompatible ou requérant certaines connaissances qu'ils ne maîtrisent que passablement, les voilà vite rappelés à l'ordre par un hadith du Prophète ().
Ainsi Abou Hourayra à rapporté ce qui suit :
"Le Messager d'Allah () nous a retrouvés un jour en pleine discussion au sujet de la Destinée. Il entra dans une telle colère que son visage en est devenu rouge comme si on y avait écrasé dessus une grenade. Il lança (menaçant) :"Est ce que c'est ce qu’on vous a commandé de faire, ou est ce que c'est l'objet du Message que je vous ai apporté? Ceux qui vous ont précédé n'ont péri qu'en raison de ce genre de discussions. Je vous engage à ne plus y revenir." (Rapporté par Al -Tirmidhi et déclaré authentique par Al Albani)
S'engager dans une discussion au sujet de la destinée, quand on sait véritablement de quoi on parle, n'est pas condamné, ce qui l'est et à juste titre d'ailleurs c'est d'en débattre sans connaissance et surtout sans argument à l'appui. Ainsi il arrive aux compagnons du Prophète () de se plaindre des revirements de la fortune. Abou Darda raconte que "le Messager d'Allah () nous a surpris un jour alors que nous parlions, non sans appréhension, de la pauvreté. Selon une autre version " nous discutions de la vie et de ses hauts et de ses bas dont la pauvreté que nous redoutions. Le Prophète () nous dit alors : «Est-ce la pauvreté que vous craignez? Je jure par Celui qui détient mon âme dans Sa Main que les richesses de ce bas monde seront abondamment déversées sur vous au point que la moindre déviation du cœur de l'un de vous en aura celles-ci pour origine. Je jure par Allah que je vous ai montré un chemin clair de jour come de nuit." (Rapporté par Ibn Majah, et déclaré authentique par Al Albani).
Il y a dans ceci une bonne nouvelle donnée par le Prophète () à la nation musulmane qu'Allah la rendra riche, bonne nouvelle certes mais assortie d'une mise en garde contre la tentation liée à la richesse, car la convoitise des biens de ce monde risque de faire dévier les cœurs qui étaient sur la bonne voie pour les faire égarer du droit chemin. C'est ainsi que la tentation se répandra. C'est pourquoi le Prophète () ne craignait guère de voir ses compagnons croupir dans la misère, mais plutôt sérieusement ébranlés par la tentation de la richesse. Voilà donc un aspect des thèmes abordés lors des réunions tenues par les compagnons du Prophète ().
Dans un prochain article nous allons parler -si Allah nous le permet- de nos assemblées à nous et des genres de sujets qu’on y aborde.