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Hârûn al-Rachîd, qu'Allah lui fasse miséricorde, s’arrêta un jour pour contempler le ciel et il vit un nuage passer et il lui dit : « Fais pleuvoir là où tu veux, je percevrai sûrement ton impôt. »


Le nuage en effet déversera sa pluie soit sur une terre musulmane soit sur une autre terre, et dans la première, les musulmans s’en serviront pour boire ou pour leur agriculture, et dans la deuxième, ils bénéficieront également d’une partie de cette pluie sous la forme d’un impôt que les non-musulmans payent à l’Etat musulman.


Cet exemple donne une idée de la puissance que les musulmans avaient atteinte à l’époque où ils œuvraient par leur religion et pour leur religion, et les musulmans de nos jours sont appelés à recourir aux causes de la puissance. 





La signification de la puissance : 





C’est un état qui empêche l’homme d’être vaincu ou humilié. Ibn al-Djawzî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Certains exégètes ont dit : ‘la puissance dans le Coran revêt trois aspects :


La première : la grandeur, comme dans les paroles d’Allah, exalté soit-Il, au sujet des magiciens du Pharaon (sens du verset) : «…’Par la puissance de Pharaon !... C'est nous qui serons les vainqueurs’.» (Coran 26/44) et au sujet d’Iblis (sens du verset) : «Par Ta puissance ! dit [Satan]. Je les séduirai assurément tous. » (Coran 38/82).


La deuxième : la puissance comme dans les paroles d’Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : « … est-ce la puissance qu'ils recherchent auprès d'eux ? (En vérité) la puissance appartient entièrement à Allah. » (Coran 4/139).


La troisième : l’orgueil (sens des versets) :


• « Et quand on lui dit : «Redoute Allah», l'orgueil criminel s'empare de lui. L'Enfer lui suffira, et quel mauvais lit, certes! » (Coran 2/139)


• « Ceux qui ont mécru sont plutôt dans l'orgueil et le schisme! » (Coran 38/2) 





Et de là on remarque qu’il existe une puissance louable et une suprématie condamnable :


La puissance louable est celle d’Allah, exalté soit-Il, de Son prophète et des croyants, car elle est véritable et durable, vient d’Allah, exalté soit-Il, et est en Lui, qui ne peut être vaincu et Auquel on ne peut s’opposer (sens du verset) : « Or c'est à Allah qu'est la puissance ainsi qu'à Son messager et aux croyants. » (Coran 63/8)


Par contre la puissance des mécréants n’est en vérité qu’humiliation et honte. Allah dit (sens des versets) :


« Ils ont adopté des divinités en dehors d'Allah pour qu'ils leur soient des protecteurs (contre le châtiment). Bien au contraire ! [ces divinités] renieront leur adoration et seront pour eux des adversaires. » (Coran 19/81-82). 





Nombreux se sont trompés dans leur quête du chemin de la puissance, de la suprématie et du pouvoir, et certains l’ont recherchée dans l’argent et ils n’ont pas su que l’argent est une tentation aux conséquences néfastes si celui qui le possède ne rend pas à Allah, exalté soit-Il, Son dû. Cet argent peut même entraîner son humiliation. Al-Hasan a dit : « Par Allah, quiconque se sent puissant par son argent sera avili par Allah, exalté soit-Il. » Or, nous l’avons tant remarqué dans la vie des gens.


Certains se sentent puissants de par leur position sociale et leur prestige, chose qui peut leur garantir une puissance temporaire. Mais si elle n’est pas basée sur la justice et la bonne conduite, elle finira par disparaître. Combien de présidents ou de leaders avons-nous vu qui se faisaient entendre partout, et se sont retrouvés derrière les barreaux, oubliés dans une prison, leur puissance s’étant ainsi transformée en humiliation.


Plus grave est le cas de celui qui cherche la puissance auprès des mécréants en s’alliant à eux et en s’inclinant vers eux, et ce même aux dépens des musulmans ! Cette puissance n’est que chimère, car il ne s’agit que d’une humiliation à court terme. Et d’après la réalité vécue des gens, on remarque que les alliés mécréants sont les premiers à se retourner contre ces gens. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :


«Annonce aux hypocrites qu'il y a pour eux un châtiment douloureux, ceux qui prennent pour alliés des mécréants au lieu des croyants, est-ce la puissance qu'ils recherchent auprès d'eux ? (En vérité) la puissance appartient entièrement à Allah. » (Coran 4/138-139)


En effet, le fait de se diriger vers les mécréants pour chercher la puissance est le chemin le plus court vers l’humiliation et la honte, car ces mécréants n’exigeront de nous pas moins que de devenir mécréants comme eux (sens du verset) : « Ni les Juifs, ni les Chrétiens ne seront jamais satisfaits de toi, jusqu'à ce que tu suives leur religion… » (Coran 2/120)


Certains se sentent puissants de par leur généalogie et leur tribu, même si ces derniers étaient égarés. Selon Abû Rayhâna, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit : « Celui qui se vante d’avoir neuf ancêtres mécréants en cherchant ainsi à en tirer puissance et fierté, sera leur dixième compagnon en Enfer. » 





La vérité indubitable est que celui qui cherche la puissance doit la demander à Allah, exalté soit-Il, en Lui étant obéissant et en évitant de Lui désobéir. ‘Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui, a résumé cette idée importante en quelques mots : « Nous étions les plus humbles des peuples et Allah, exalté soit-Il, nous a rendus puissants par l’Islam. Ainsi, chaque fois que nous chercherons la suprématie par autre chose que ce par quoi Allah, exalté soit-Il, nous a rendus puissants, Il, exalté soit-Il, nous avilira. » Ibrâhîm ibn Chaybân a dit : « L’honneur réside dans la modestie, la puissance dans la piété et la liberté dans la frugalité. »


Quand le musulman mène une vie d’obéissance, il vit puissant et digne. Certes il connaît des épreuves, mais il garde une âme fière. Ceci était évident dans la vie de nos pieux prédécesseurs, qu'Allah soit satisfait d’eux, et ce même dans les moments les plus difficiles, les plus sombres et les plus durs. 





Des situations qui témoignent de leur puissance :


J’aimerais que vous vous rappeliez avec moi, cher lecteur, la puissance dont a fait preuve Bilâl, qu'Allah soit satisfait de lui, alors qu’il était torturé à la Mecque en pleine chaleur, alors qu’un grand rocher était placé sur sa poitrine, non pas pour qu’il renie sa foi, mais pour qu’il cesse d’insulter leurs idoles ou pour qu’il se taise. Mais la puissance de la foi est exprimée dans ses paroles ‘Ahad, Ahad (Allah est Un, Un)’ pour en faire un hymne éternel lancé par toutes les générations, à toute époque, et pour que le désespoir touche ceux qui l’avaient torturé.


Qui était le puissant dans ce cas-là ? Etait-ce cet esclave faible et torturé ? Ou ce mécréant arrogant ? 





Passons à un autre exemple de puissance et de suprématie de la foi, dans l’histoire de 'Abdallah Ibn Hudhâfa al-Sahmî, qu'Allah soit satisfait de lui. Quand il fut fait prisonnier par les Byzantins et que leur roi fut mis au courant de cela, il essaya de lui faire renier sa religion, mais 'Abdallah refusa. Le roi lui offrit alors la moitié de sa fortune, mais il refusa, il l’emprisonna alors, le lésa, lui refusa toute nourriture et boisson et plaça près de lui de la viande de porc et du vin, et quand trois jours se furent écoulés, ils le firent sortir et la nourriture était restée intouchée. Quand ils lui en demandèrent la raison il dit : « Par Allah, j’avais la permission d’en manger (car obligé) mais je ne voulais pas que vous disiez du mal de l’Islam. » Le roi lui demanda alors d’embrasser sa tête en contrepartie de sa libération, Ibn Hudhâfa posa alors la condition qu’il le ferait en contrepartie de la libération de tous les prisonniers musulmans. Le roi accepta et Ibn Hudhâfa embrassa sa tête. A son retour avec les prisonniers musulmans auprès du commandant des croyants, ‘Umar ibn al-Khattâb, qu'Allah soit satisfait de lui, ce dernier se leva et embrassa la tête de Ibn Hudhâfa et il dit : « Tout musulman doit embrasser la tête de Ibn Hdhâfa. »


Voyons le cas d'Ibn Taymiyya, qu'Allah lui fasse miséricorde, quand il fut persécuté et jeté en prison : quand ils l’y firent entrer il se mit à réciter la parole d’Allah, exalté soit-Il, (sens du verset) : « … C'est alors qu'on éleva entre eux une muraille ayant une porte dont l'intérieur contient la miséricorde, et dont la face apparente a devant elle le châtiment [l'Enfer]. » (Coran 57/13).


Il s’agit de la puissance de la foi et de la fierté de l’Islam qui fait de celui qui la possède le plus puissant des hommes par son obéissance à Allah, exalté soit-Il, et ce même si tous les habitants de la terre se ralliaient contre lui, car il tire sa puissance de Celui qui ne peut être vaincu (sens du verset) : « Quiconque veut la puissance (qu'il la cherche auprès d'Allah) car la puissance tout entière est à Allah… » (Coran 35/10).


L’état d’humiliation que de nombreux aspects de nos vies connaissent n’est que le résultat des innovations, des désobéissances et de l’éloignement de la voie du Miséricordieux, conformément à la parole du Prophète () : « Allah, exalté soit-Il, a décrété l’humiliation et l’abaissement pour celui qui s’oppose à mes ordres. » 





Parmi ses causes essentielles figure aussi l’état de désunion et de dispersion dans lequel les musulmans se trouvent, de telle manière que notre ennemi nous isole et attaque ici aujourd’hui, et à un autre endroit demain, sans que personne ne réagisse, comme si ce que nos frères musulmans subissent ne nous concernait en rien, alors que notre histoire témoigne que notre situation était différente jadis. Ainsi, quand une femme musulmane fut capturée par les Byzantins dans la ville de ‘Amuriyya, et qu’elle appela à l’aide le Calife al-Mu’tasim en poussant son cri célèbre ‘Ô mon Islam’, al-Mu’tasim s’écria à son tour ‘Je réponds à ton appel.’ Il équipa une armée qu’il guida vers ‘Amuriyya, triompha de son peuple et libéra la femme musulmane des mains des mécréants. Nous pouvons alors nous demander : ‘Qu’est-ce qui liait al-Mu’tasim à cette femme si ce n’est le lien de la foi ?’



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