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Après qu’une personne a embrassé l’Islam en acceptant la double attestation de foi, elle devient, dès lors, tenue de s’astreindre à toutes les directives de l’Islam. Cet engagement implique la croyance en la justice et en la sacralité de ces directives, ainsi que l’obligation de s’y plier, de les admettre et de les appliquer. J’entends par là les directives mentionnées dans les textes explicites et péremptoires du Coran et de la Sunna. Une telle personne n’a pas le choix d’en accepter certaines et d’en délaisser d’autres, ni de prendre les unes en considération et ne pas tenir compte des autres. Elle doit y obéir de bon cœur et doit s’y soumettre, en considérant comme licites les choses déclarées comme telles par la religion, en considérant comme illicites les choses déclarées comme telles par la religion, en considérant comme obligatoires les choses déclarées comme telles par la religion, et en considérant comme recommandées les choses déclarées comme telles par la religion.


Allah, exalté soit-Il, dit en effet (sens des versets) :


«Il n’appartient pas à un Croyant ou à une Croyante, une fois que Dieu et Son Messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. » )Coran 33/36)


« La seule parole des Croyants, quand on les appelle vers Dieu et Son Messager, pour que celui-ci juge parmi eux, est : ‹Nous avons entendu et nous avons obéi›. » (Coran 24/51)


« Non !... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nul ressentiment pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence]. » (Coran 4/65).


Il est important de savoir à ce stade que parmi les directives islamiques — en terme d’obligations, d’interdictions, de sanctions et autres législations -, certaines sont définitivement prouvées et font désormais lieu d’article de foi, contre lequel nul doute ou équivoque ne saurait être soulevé. Ces directives font partie intégrante de la religion d’Allah et de Sa Législation. Ce sont ces directives que les savants musulmans désignent comme étant « ce qui est connu de la religion par nécessité ».


On les reconnaît au fait que tous les Musulmans, sans exception, les connaissent. La preuve de leur caractère formel ne nécessite pas d’étude ou d’argumentations particulières. On peut ainsi citer par exemple le caractère obligatoire de la prière, de l’aumône légale, et autres piliers de l’Islam. On peut également citer l’interdiction du meurtre, de la fornication, de l’usure, de la consommation d’alcool, et autres péchés majeurs. On peut enfin citer les directives formelles concernant le mariage, le divorce, l’héritage, les sanctions pénales (Hudûd), le talion (Qisâs), etc.


Quiconque renie l’une de ces directives « connues de la religion par nécessité », les méprise, ou les raille est un dénégateur pur et simple. Il est accusé d’apostasie de l’Islam. En effet, ces directives sont mentionnées dans le Coran dans des versets explicites ; elles font l’objet de hadiths authentiques largement transmis (mutawâtir) ; elles ont été consensuellement admises par la Communauté, de génération en génération. Quiconque les renie, renie alors un texte du Coran ou de la Sunna. Ce n’est ni plus ni moins que de la mécréance.


Ne fait exception à cette règle que l’individu récemment converti à l’Islam, ou celui qui a toujours vécu à la campagne, loin de toute civilisation musulmane et de tout accès au savoir religieux. De telles personnes sont excusées si elles renient ces nécessités religieuses, jusqu’à ce qu’elles soient instruites en Islam. Dès lors, elles subissent les mêmes règles que celles qui prévalent pour le reste des Musulmans.


Docteur Yûsuf `Abd Allah Al-Qaradâwî



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