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La Sunna prophétique est l’ensemble des dires, des actions et des décisions du Prophète () et est considérée par les Musulmans, comme la deuxième partie du discours religieux en Islam. C’est la Sagesse dont Allah (exalté soit-Il) dota le Prophète quand Il lui a révélé le Coran. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset): «Allah a fait descendre sur toi le Livre et la Sagesse, et t'a enseigné ce que tu ne savais pas. Et la grâce d'Allah sur toi est immense.» (Coran : 4/113). Ce que dit le Prophète, ce qu’il transmet aux hommes avec toute la sincérité d’un homme probe est la pure vérité, et Allah le démontre bien quand il dit (sens des Versets): «Et il ne prononce rien sous l'effet de la passion; ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspirée.» (Coran : 53/3-4)





La Sunna comprend, entre autres, les dires du Prophète () qui sont de deux sortes :





-       Le Hadith Qodsi (divin) :





Ce sont les Hadiths que le Prophète Mohammed () rapporte directement au nom d’Allah. C’est en quelque sorte la parole d’Allah dite par le Prophète, comme ce Hadith qui dit : «Certainement Je suis comme Mon serviteur M'a présumé être, Je suis avec lui à chaque fois qu'il Me mentionne, s'il Me mentionne en lui-même, Je le mentionnerai en Moi-même, s'il Me mentionne en public, Je le mentionnerai devant un public meilleur encore, s'il s'approche de Moi d'un empan, Je Me rapproche de lui d'une coudée, et s'il s'approche de Moi d'une coudée, Je Me rapproche de lui d'une brasse, et s'il vient à Moi à petits pas, Je M'avancerai à toute vitesse.» (Boukhari et Mouslim)





Il ne s’agit pas là de Coran, car celui-ci -expression et contenu- émane d’Allah (exalté soit-Il) et est, de ce fait, inimitable.





-       Le Hadith de tradition :





Il s’agit ici de paroles dites par le Prophète () loin de toute inspiration divine directe. C’est le Prophète lui-même qui s’exprime sur les choses de la vie.





La Sunna a pour rôle d’expliciter ce qui a été dit brièvement dans le Coran. Elle explique en détails ses lois et ses préceptes. Il arrive des fois qu’elle décrète de nouvelles lois. Celles-ci sont alors le fruit d’une inspiration divine au plan du contenu et non point de l’expression, autrement dit l’idée est d’Allah (exalté soit-Il), mais l’expression est de Mohammad (). Ne font pas partie de la Sunna les mouvements innés du Prophète (), comme sa façon de marcher par exemple ou ses avis proprement personnels comme les idées émises par lui sur la fécondation du palmier.





Les thèmes abordés par la Sunna sont nombreux. On y trouve de tout : des ordres et des interdictions, des directives et des conseils, des prières et des invocations, etc … Tous les dires du Prophète (), ses actions et ses décisions sont des explicitations des préceptes islamiques dont la base est le Coran. Dans ce sens, on peut dire que la Sunna prophétique est le prolongement et le complément du Coran.





Le contenu de la Sunna comprend:





- Les paroles du Prophète () adressées au Seigneur où il implore Son aide afin qu’il puisse réussir à répandre le Bien autour de lui, éviter les turpitudes, se rapprocher des nécessiteux et les aimer. Le Prophète implore Allah, demande Son pardon, se rapproche de Lui par les prières et communie avec Lui en Le glorifiant.





- Les discours du Prophète adressés aux croyants pour leur donner plus de détails sur les préceptes religieux mentionnés laconiquement dans le Coran, leur apprendre les cinq piliers de l’Islam, les renseigner sur la foi et ses différentes facettes, sur la charité et ses degrés et les guider vers le chemin de la piété et de la droiture. Mohammad () dit aux croyants : «Ce qui est licite est évident, ce qui est illicite l’est de même et, entre les deux il existe des choses suspectes susceptibles d’induire en erreur et qui sont inconnues de beaucoup de gens. Quiconque les évite aura défendu sa foi et sauvé sa dignité et quiconque s’y laisse prendre est pareil à un berger dont le troupeau paît dans un endroit interdit qui risque de lui être fatal»





- Les directives prodiguées par le Prophète () à la Umma afin qu’elle veille à son union et à sa fraternité. Les croyants, dans leur union fraternelle, l’amour qui les lie et les liens d’affection qu’ils entretiennent entre eux, sont solidaires comme les organes qui constituent le corps humain. Si un organe est atteint par un quelconque dysfonctionnement, c’est tout le corps qui lui vient en aide pour le protéger et lui porter secours et remède. Le Musulman est le frère du Musulman. Il ne doit ni l’opprimer, ni le trahir. L’entraide doit être de rigueur entre les Musulmans qui doivent éviter de se faire du mal les uns aux autres. L’équité pour tous doit être leur devise. Toutes les actions humaines doivent être régies et déclenchées par de bonnes intentions et chaque individu sera rétribué pour les actions qu’il aura accomplies, selon ses intentions, bonnes ou mauvaises





- Les ordres et les recommandations du Prophète () adressés aux Musulmans pour qu’ils propagent la paix à travers le monde. Selon ‘Abd Allah Ibn ‘Amr, un homme a demandé au Prophète () : «Quel est le meilleur message de l’Islam?» Le Prophète lui a répondu : Venir en aide aux nécessiteux et saluer (dire «paix soit sur vous») ceux qu’on connaît et ceux qu’on ne connaît». Les Musulmans ont le devoir de répandre le Bien autour d’eux. Ils doivent être équitables dans leur jugement et éviter de trahir, de médire et de calomnier autrui.





L’émir des croyant, 'Omar ibn Al-Khattab (Radhiya Allahou ‘Anhou) a dit: "Alors que nous étions un jour assis auprès du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), voilà que se présenta à nous un homme dont les vêtements étaient très blancs et les cheveux très noirs. Il ne portait aucune marque de voyage et nul parmi nous ne le connaissait. Il s'avança pour venir s'asseoir en face du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), plaçant ses genoux contre les siens et posant les paumes de ses mains sur ses cuisses. Il dit au Prophète: "Informe-moi, ô Mohammad, sur l'Islam!". Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit: "L'Islam consiste à attester qu'il n'y a pas de divinité autre qu’Allah et que Mohammad est le Messager d’Allah. Il consiste aussi à observer correctement la prière, à s'acquitter de l'aumône légale (Zakat), à faire le jeûne de Ramadan et à effectuer le pèlerinage de la Mecque si on en a les moyens". L'autre dit: "Tu as dit vrai". Nous fûmes étonnés de voir cet homme s'informer auprès de lui et en même temps l'approuver. Puis il dit: "Informe-moi sur la foi!". Il lui dit: "La foi consiste à croire en Allah, en Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers et au jour dernier. Elle consiste aussi à croire au destin bon ou mauvais". Il dit: "Tu as dit vrai". Il dit encore: "Informe-moi sur la foi parfaite (Al-Ihsan)!". Il dit: "C'est le fait d'adorer Allah comme si tu Le voyais, car si toi tu ne Le vois pas, Lui te voit". Il dit: "Informe-moi sur l'Heure (du Jugement dernier)!". Il dit: "Celui qui est interrogé n'en sait pas plus sur elle que celui qui l'interroge". Il dit: "Informe-moi sur ses signes précurseurs!". Il dit: "Quand la femme donnera naissance à sa propre maîtresse. Quand tu verras les va-nu-pieds, les déguenillés et les gueux, gardiens de bêtes, se montrer chaque jour plus arrogants dans leurs constructions, voilà les signes de l'Heure". Puis l'homme partit. Je restai un certain temps (trois jours) à ne rien demander sur cette affaire, puis le Messager d’Allah me dit: "'Omar! Sais-tu qui est celui qui est venu m'interroger?" Je dis: "Allah et Son Messager le savent mieux que moi". Il dit: "C'est l'Ange Gabriel venu vous apprendre votre religion". (Rapporté par Mouslem)





Anas Ibn Malik (Radhiya Allahou ‘Anhou) a rapporté: « Un homme parmi les habitants du désert vint et dit: ô Mohammed, ton messager nous est parvenu et a prétendu que tu dis qu'Allah t’a envoyé. Il lui dit: il a dit vrai. Il dit: qui a donc créé le ciel? Il lui dit: Allah. Il dit: et qui a créé la terre? Il lui répondit: Allah. Il dit: et qui a dressé les montagnes et y a mis ce qui y est? Il dit: Allah. Il dit alors: par Celui Qui a créé le ciel, Qui a créé la terre, Qui a dressé ces montagnes, est-ce Allah qui t’a envoyé? Il lui dit: oui. Il poursuivit: ton messager a prétendu que nous devons accomplir cinq prières quotidiennes. Il lui dit: il a dit vrai. Il dit: par Celui qui t’a envoyé, est-ce Allah qui t’a ordonné cela? Il dit: oui. Il continua: ton messager prétend que nous devons nous acquitter d’une Zakat (aumône légale) sur nos fortunes. Il dit: il a dit vrai. Il poursuivit: par Celui qui t’a envoyé, est-ce Allah qui t’a ordonné cela? Il dit: oui. Il continua: ton messager a aussi prétendu que nous devons jeûner le mois du Ramadan chaque année. Il lui dit: il a dit vrai. Il dit: et ton messager a prétendu que le pèlerinage est dû pour celui qui en a les moyens. Il dit: il a dit vrai. Il dit: par Celui qui t’a envoyé avec la Vérité, je ferai cela sans rajouter ni retrancher, puis il partit. Le prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit: S’il dit vrai, il entrera au Paradis ». (Rapporté par Boukhari)





Moussa Ibn Talhah a dit : Abou Ayyoub (Radhiya Allahou ‘Anhou) m’a informé qu’un bédouin (a`râbî) rencontra le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) alors qu’il était en voyage. Il saisit les rênes de sa chamelle et lui dit : ô Messager d’Allah (ou ô Mohammed), informe-moi de ce qui me rapproche du Paradis et m’éloigne du Feu. Il dit : Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) s’arrêta et regarda ses compagnons, puis dit : "Il a été bien-guidé. Il lui dit : Que dis-tu ? Il répéta ce qu’il avait dit. Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit : « Adore Allah sans rien Lui associer, accomplis la prière, acquitte-toi de la Zakat et honore les liens de parenté. Laisse partir ma chamelle. »





Mou`adh Ibn Jabal (Radhiya Allahou ‘Anhou) a dit: Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) m’a envoyé [au Yémen] et m’a dit [avant mon départ] : " Tu vas chez des Gens du Livre. Appelle-les à témoigner qu’il n’y a d’autre divinité qu’Allah et que Mohammed est Son Messager. S’ils y consentent, annonce-leur qu’Allah leur prescrit cinq prières quotidiennes. S’ils adhèrent à cela, apprends-leur qu’Allah leur prescrit une aumône prélevée sur les riches parmi eux et remise à leurs pauvres. S’ils se soumettent à tout cela, garde-toi de toucher aux biens précieux auxquels ils tiennent. Redoute la plainte de l’opprimé, car il n’y a pas entre lui et Allah de voile ". (Rapporté par Mouslim)





D’après An-Nou’man ibn Béchir (Radhiya Allahou ‘Anhou), le Prophète, Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam a dit : «  En vérité, ce qui est licite est clair, et ce qui est illicite est clair ; et entre les deux se trouvent des choses douteuses ; peu sont les gens qui connaissent si elles relèvent du licite ou de l'illicite. Celui qui s’éloigne des choses douteuses a certes préservé sa religion et son honneur, et celui qui y choit finira par commettre l’interdit à l’exemple d’un berger qui fait paître son troupeau autour d’un domaine réservé; proche est le moment où il y pénètrera. Ecoutez! Chaque roi dispose de son domaine réservé et le domaine réservé d'Allah sur Sa terre est constitué de ce qu'Il a interdit.  N’est-ce pas qu’il y a dans le corps un bout de chair qui, s’il est pur, purifie tout le corps et s’il est corrompu, corrompt tout le corps. N’est-ce pas que c’est le cœur.» (Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim)





L’imam Ahmad ibn Hanbal a dit: «Les principaux axes de l'Islam, en termes de hadith, sont au nombre de trois : le hadith de 'Oumar "Les actions ne valent que par les intentions et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire," le hadith de 'Aicha, "Quiconque ajoute à notre affaire - c’est-à-dire à notre religion - ce qui n’en fait pas partie, verra son ajout rejeté ," et le hadith de An-Nou'man ibn Béchir, "Ce qui est licite est clair et ce qui est illicite est clair."»





 Ishaq Ibin Rahawyahi a dit à propos de ce hadith qu’il fait partie des grands axes de l'Islam.





Abou Dawoud, l’auteur des Sounan, a dit après avoir rapporté 4,800 hadiths dans son livre : «Il est suffisant pour la personne d'en connaître quatre qui sont : le hadith de 'Oumar relatif aux intentions, le hadith "Une Partie de la vertu de quelqu'un en Islam est d'ignorer ce qui ne le concerne pas," le hadith "Vous n'aurez pas la foi tant que vous n'aimerez pas pour votre frère ce que vous aimez pour vous-même!," et le hadith "Ce qui est licite est clair et ce qui est illicite est clair. " 





Ce hadith combien majestueux traite de deux questions principales, à savoir: «Comment faire des actes de dévotion conforment à la Sunna du Prophète et comment avoir un  cœur débarrassé de toute forme d'idolâtrie :" Ce sont là deux questions d'importance primordiale. En fait soigner l'aspect intérieur et l'aspect extérieur est un acte qui se répercute favorablement sur la vie des gens qui pourront alors se  conformer aisément aux règles correctes établies par Allah, exalté soit-Il. 





Ici le Prophète () a partagé les choses en trois sections en disant : "ce qui est licite (halal) est clair et ce qui est illicite (haram) est clair également ". En effet le halal clair et pur est si apparent et si manifeste qu'il ne donne lieu au moindre doute, au moindre soupçon. C'est le cas par exemple des bonnes variétés de cultures, de fruits, etc. dont la consommation est tout à fait halal. Quant au haram pur et  clair il a  des caractéristiques  claires, sans équivoque  tels l’adultère, l’alcool, le vol et autres exemples du même type.





La troisième section traite des choses qui semblent être à cheval entre le haram et le halal, de sorte que les deux (halal et haram) se les réclament à tort ou à raison. C'est pourquoi beaucoup de personnes en sont devenues si confuses qu'elles ont du mal à s'en sortir.





Mais attention on doit prendre garde de croire qu'une telle confusion relève, le moins du monde, d'une quelconque contradiction avec ce qui a été décidé dans les textes religieux au sujet de la clarté, sans équivoque, de l'islam  comme le dit le Tout Puissant (sens des versets):





"Et Nous avons fait descendre sur toi le Livre, comme un exposé explicite de toute chose, …" (Coran: 16/89)





"Allah vous donne des explications pour que vous ne vous égarez pas. Et Allah est Omniscient." (Coran: 4/176)





Il a été rapporté dans la Sunna que le Prophète ()  a dit : " Je vous ai laissé sur une voie claire de nuit comme de jour, ne s’en égare que celui qui est voué à la perdition ". (Rapporté par Ahmad et Ibn Majah)





Ces textes et d'autres ne contredisent nullement le sens et la porté du Hadith que nous sommes entrain de commenter. Ainsi, même si les dispositions de la législation musulmane sont claires et nettes il en demeure que certaines sont encore plus claires que d'autres. De plus, celles  qui sont  en apparence ambiguës et confuses ne le sont pas pour les ulémas et consorts. De là on réalise la pertinence des orientations divines adressées aux serviteurs (sens du verset):"Demandez-donc aux érudits du Livre (les Savants), si vous ne savez pas" (Coran: 21/7). En fait il est inconcevable que le sens et la porté des dispositions législatives de la Charia dépassent l'entendement de tout le monde d'autant plus que le Prophète () a dit que son Ouma, une fois arrivée à un consensus, ne s'induit plus jamais en erreur.





Face aux questions en apparence ambiguës le Prophète () a pris soin d'inciter son Ouma à adopter une attitude qui fait grande part à la piété, loin des suspicions en disant: "Celui qui s’éloigne des choses douteuses a certes préservé sa religion et son honneur ". Il a donc expliqué que celui qui prend ses distances par rapport aux choses douteuses aura purifié sa religion des défauts, car quiconque s'éloigne des ces choses douteuses s'éloignera, à plus forte raison, des interdits. D'ailleurs c'est le terme utilisé dans la version d'Al-Boukhari: "Celui qui abandonne tout ce qui a l'apparence d'un péché, évitera, à plus forte raison, ce qui s'énonce clairement comme un péché". En plus de cela, celui qui évite les choses douteuses aura son honneur sain et sauf dans la mesure où ceux qui voient clair en la matière ne peuvent l’accuser d'avoir succombé aux interdits. Mais celui qui ne prend pas ce genre de précaution court le risque d'y céder car Satan, toujours actif, le poussera progressivement jusqu'à succomber aux interdits. C'est le sens de l'autre version du hadith: "quiconque brave les choses douteuse risque bien de succomber aux péchés proprement dits". Ainsi agit Satan. Il pousse les fils d'Adam petit à petit vers les péchés. Il les fait escalader d'une échelle à l'autre, leur embellissant de se livrer, corps et âmes, au Moubah (choses permises). Il continuera ainsi  jusqu'à ce qu'ils progressent vers Al-Makrouh (ce que le législateur n'a pas défendu de façon sans équivoque), puis il les incite à commettre des peccadilles et ensuite de  grands péchés. Mais il ne s'arrêtera pas là, il s'efforcera de leur faire abandonner la religion d'Allah et de les faire sortir du giron de l’islam, à Allah ne plaise. C'est pourquoi Allah a averti et mis en garde Ses serviteurs contre le suivi des pas de Satan de crainte de succomber à sa séduction. Ainsi dit-Il dans Son Livre (sens du verset):"ô vous qui avez cru ! Ne suivez pas les pas du diable." (Coran: 24/21).  Il est donc du devoir du croyant de  faire preuve de grande vigilance pour ne pas glisser vers les chemins de séduction. Il doit rester particulièrement attentif aux stratèges et aux ruses du  Satan. 


Il ressort du hadith qu'on vient de voir la confirmation d'une règle importante de droit musulman, à savoir: l'obligation pour le croyant de barrer la route à tout prétexte conduisant aux choses interdites, à leur fermer la porte. Ainsi il est interdit  de serrer la main aux femmes (non Mahram) ou d'être seul avec elles car il s'agit d'un chemin qui mène droit à l'adultère. Il y a aussi un autre exemple que l'on peut méditer : l'interdiction pour le fonctionnaire d'accepter les cadeaux présentés par les clients de crainte que cela ne soit un prétexte pour accepter la corruption.


Ensuite, et à titre d'illustration de ce qui précède et par souci de clarifier davantage l'image dans les esprits, le Prophète ()  poursuit :" à l’exemple d’un berger qui fait paître son troupeau autour d’un domaine réservé; proche est le moment où il y pénètrera"; ce qui veut dire que le berger garde ses animaux autour d'une terre protégée où il y a de la verdure; lorsque les bêtes voient cette verdure protégée elles vont y accourir et le berger, à force de les retenir, se lassera, ce qu'il aurait pu éviter s'il était allé à un autre endroit. Le troupeau pourrait, à tout moment, tromper sa vigilance et entrer dans le champ alors que l'homme sage qui est à la recherche du salut et de la sécurité ne s’approchera jamais  du lieu protégé. De même  que le croyant sage et averti s'éloigne de tout ce qui est susceptible de constituer une ambiguïté en matière du halal et du haram. C'est pourquoi le Prophète () ajoute ceci :" Ecoutez! Chaque roi dispose de son domaine réservé et le domaine réservé d'Allah sur Sa terre est constitué de ce qu'Il a interdit.". Allah le  Tout Puissant est le vrai Roi. Ayant entouré la charia d'une clôture  solide  et étanche Allah a interdit aux hommes tout ce qui peut leur causer du mal que se soit dans leurs affaires religieuses ou dans celles qui sont mondaines.


Etant donné que le cœur est le commandant de tout le corps de sorte que lorsqu'il est pieux les autres parties du corps seront tout autant, le Prophète () fit suivre son illustration par le cas de cet organe en disant: " N’est-ce pas qu’il y a dans le corps un bout de chair qui, s’il est pur, purifie tout le corps et s’il est corrompu, corrompt tout le corps. N’est-ce pas que c’est le cœur."





Le cœur (Al-Qalb) est ainsi appelé parce qu'il est volage comme indiqué dans le hadith: "En vérité le cœur du fils d'Adam est plus changeant qu'une marmite en pleine ébullition" (Rapporté par Ahmad et Al-Hakim). C'est pourquoi l'invocation qui, le plus souvent, revient sur la langue du Prophète () est celle-ci, comme rapporté par At-Tirmidhi:" Ô Toi Qui fais osciller les cœurs [entre foi et mécréance] ! Affermis mon cœur dans Ta religion.". 





En plus de ce qui précède on peut dire que la corruptibilité ou l'incorruptibilité de l'homme dépend de celle de son cœur. Dès lors  il est hors de question d'accéder au Paradis ou de bénéficier des bénédictions de ce bas Monde ou de l'Autre si l'on ne purifie pas son cœur et si on n'en prend pas soin. N'est-ce pas Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) : " Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d'aucune utilité, sauf celui qui vient à Allah avec un cœur sain"(Coran: 26/88 et 89). Il est bien dommage que les gens ne se soucient guère de la situation de leurs cœurs au même degré qu'ils se soucient de celle de leurs autres membres. Ainsi les voit-on accourir aux médecins lorsqu'ils ressentent les premiers  signes de maladie, mais ils ne tiennent aucun compte de la purification et de l'assainissement de leurs cœurs, ne craignant guère que ceux-ci deviennent crassés et, par conséquent inaccessibles à la vérité parce que devenus plus durs que les pierres.





A Allah ne plaise que cela se produise.





Plus le croyant est pieux plus il est soucieux de la situation de son cœur et plus il tient désespérément à verrouiller, devant lui, toutes les portes qui donnent aux péchés tout en exerçant un contrôle permanent de soi, parfaitement au courant qu'il est des nombreuses choses qui influent négativement sur le cœur. Ainsi, à chaque fois qu'il ressent un durcissement au niveau de son cœur il s'empresse d'y remédier en multipliant l'évocation et l'invocation d'Allah le Tout Puissant jusqu'à ce qu'il se corrige et revienne à sa situation précédente de piété et d'amour pour le bien. Nous implorons Allah de soigner nos cœurs, de leur inspirer son obéissance, de nous montrer la vérité sous son véritable visage et de nous aider à s'y conformer  et de  nous dévoiler les vanités de ce bas monde sous leur véritable visage  et de nous aider à les éviter. Louange à Allah seigneur de l'Univers.



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