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Les narrateurs de hadith sont les plus honorables et les plus respectables des musulmans, car ils sont les gardiens et gardiennes de la Sunna. Ceux qui ont rapporté les hadiths font partie des Compagnons du Prophète (), ils sont ceux qui ont vu ses actes et appris ses paroles. Puis parmi ceux qui les ont transmis se trouvent les successeurs des Compagnons et leurs successeurs, etc. Ils ont été bénis par Allah et sont très respectés par tous les musulmans. Ils brillent telles les étoiles de l'Islam.








Leurs cœurs étaient exempts des désirs de ce bas monde. La lecture de leurs biographies renforce notre amour envers eux et développe dans le cœur du musulman qui les lit l’envie d’être plus fidèle et plus obéissant.








Allah le Tout-Puissant dit (ce qui signifie) : «En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran, et c'est Nous qui en sommes gardien» [Coran 15/09].





La promesse faite par Allah ci-dessus est évidemment accomplie : la pureté incontestée du texte coranique original est protégée depuis plus de quatorze siècles.








Toutefois, ce qui est souvent oublié par beaucoup de musulmans, c'est que la promesse divine ci-dessus comprend également, par nécessité, la préservation de la Sunna du Prophète Mohammed (), qui Il est l'exemple concret de la mise en pratique des orientations coraniques. La sagesse enseignée au Prophète () à travers le Noble Coran ne peut être comprise sans l’étude de sa Sunna qui n’est autre que la Sagesse dont Allah (exalté soit-Il) parle dans le verset : «Allah a fait descendre sur toi le Livre et la Sagesse, et t'a enseigné ce que tu ne savais pas. Et la grâce d'Allah sur toi est immense. » (Coran : 4/113). Le Prophète () a dit la concernant : « Allah m'a donné le Coran et quelque chose en plus qui lui est similaire … ».








Allah a préservé la Sunna du Prophète () en permettant aux Compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, et à leurs successeurs, puisse Allah leur accorder Sa miséricorde, de mémoriser, d’écrire et de transmettre les propos du Messager d'Allah (). Il, exalté soit-il, leur a permis aussi de transmettre la description physique du Prophète (), son caractère, son mode de vie, ce qui est de nature à faciliter son imitation et permet de bénéficier de tous les bienfaits dus à la pratique de sa Sunna.





Plus tard, lorsque la connaissance de la Sunna pure commença à être menacée, Allah fit en sorte que la nation musulmane produise des individus à la capacité de mémorisation incroyable, dotés de compétences et d’une expertise analytique hors du commun. Ces individus voyageaient sans relâche pour rassembler des centaines de milliers de traditions qu’ils soumettaient au crible pour d’une part mettre à nu celles qui ont été corrompues par les faibles mémoires de ceux qui les ont transmises et celles qui ont été forgées par des menteurs sans scrupule ; et pour d’autre part  distinguer les paroles du Messager () de celles de ses compagnons et de leurs successeurs. Ces derniers avaient enseigné dans de nombreux centres d'apprentissage et avaient grandement aidé à transmettre l'héritage de Muhammad (). Ce travail fut réalisé avec une précision et une attention extraordinaire et donna aux collecteurs de hadiths une connaissance approfondie de la biographie de milliers de rapporteurs de hadiths. L’action étant le meilleur moyen de préserver les enseignements et la science, les savants de l'Islam firent aussi renaître la pratique de la Sunna authentique.








Malheureusement, de fausses déclarations continueront d'être attribuées au Prophète (). Même si la personne qui les cite n’a aucune idée de ce que les savants dans le domaine de la science du hadith ont dit sur le statut de ces hadiths et qu’ironiquement elle ignore les mises en garde émises par le Prophète () lui-même contre le fait de lui () attribuer des paroles qui ne sont pas les siennes, elle se met dans une situation très dangereuse et peu enviable.








La méthodologie des experts du hadith dans l'évaluation des narrations et dans le tri des hadiths authentiques, faibles, inventés… constitue pour nous une mine d’informations précieuse.





 


Un hadith se compose de deux parties : le matn (texte) et l’isnâd (chaîne de rapporteurs ou chaîne de transmission). Un texte peut sembler logique et raisonnable, mais il a besoin d'une chaîne de transmission authentique avec des rapporteurs fiables pour être acceptable. 'Abdullah ibn al-Mubârak (mort en 181 H.), puisse lui accorder Sa miséricorde, un des illustres maîtres de l'Imam Al-Boukhari, puisse lui accorder Sa miséricorde, a déclaré : « La chaîne de transmission fait partie de la religion, s’il n'y avait pas eu de chaîne de transmission, les gens auraient pu dire ce qu'ils auraient voulu ».








Parmi les sciences du hadith figure en bonne place l'étude de l’isnâd (chaîne de transmission ou de rapporteurs) qui a suscité l’intérêt de beaucoup de grands savants musulmans au point qu’ils sont devenus d’excellents experts dans la connaissance des narrateurs c’est le cas  d’Ibn Hajar, d’adh-Dhahabi et de bien d’autres.





L'étude de l’isnâd comprend l'identification du nom de chaque narrateur (rapporteur), de son caractère (sa véracité, sa piété, son comportement en public et en privé, etc.), sa capacité et sa réputation en matière de mémorisation et les types de narrations pour lesquels il est connu : si elles sont authentiques, faibles, inventées, etc. En outre, chaque narrateur doit être identifié par une cote donnée par d’autres narrateurs qui l’ont connu. Donc, toutes ces disciplines et de nombreuses autres doivent être considérées pour savoir dans quelle mesure le hadith peut être utilisé comme base de la croyance, de la jurisprudence ou simplement comme un point d'intérêt (non attribué aux propos du Prophète ()).








Après le Livre d'Allah, le Noble Coran, les ouvrages de compilation des hadiths recueillis par les Imams Al-Boukhari et Mouslim, qu'Allah leur fasse miséricorde, sont considérés par les érudits musulmans comme les livres les plus authentiques. Il est à noter qu’il existe d'autres savants célèbres dans le domaine de la collection de hadith, tels que : Abou Daoud (m. 275), At-Tirmidhî (m. 279), An-Nisâ`î (m. 303) et d'autres, puisse Allah les couvrir tous par Son pardon et Sa miséricorde.





 





Du temps du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) on n’avait pas l’habitude d’écrire le Hadith comme on le faisait pour le Coran. Ecrire le Hadith était même interdit de crainte qu’il ne soit confondu avec le Texte coranique. Abou Sa’îd Al Khoudari rapporte que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit : «Ce que je vous dis ne doit pas être écrit. Quiconque écrit ce que je dis et qui ne serait pas le Coran, doit l’effacer. Rapportez mes propres paroles autant que vous voulez et de la manière qui vous plaît. Celui qui me ferait dire ce que je n’ai pas dit - Houmam le rapporteur de ce Hadith ajoute je pense qu'il a dit: et l’aurait fait sciemment- qu’il se prépare pour prendre sa place en Enfer.» (Rapporté par Mouslim).





Il y a des Traditions qui prouvent que le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a autorisé ‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al ‘Âs d’écrire le Hadith. Al Boukhari rapporte qu’Abou Hourayra n’écrivait pas le Hadith, mais il l’apprenait par cœur, alors que ‘Abd Allah Ibn ‘Amr Ibn Al ‘Âs l’écrivait. Il rapporte que Anas Ibn Malik écrivait le Hadith, que Jaber Ibn ‘Abd Allah avait un carnet sur lui où il notait les Hadiths et que l’Imam ‘Ali Ibn Abou Taleb gardait avec soin dans l’étui de son sabre, un feuillet où il inscrivait les Hadiths. De son côté, Al Walid Ibn Chouja’ nous informe que le nommé Al Moubarak Ibn Sa’id a dit : «Soufian écrivait le Hadith sur le mur pendant la nuit. Au petit matin, il l’effaçait après avoir pris soin de l’écrire sur une feuille».





Ces informations, malgré leur véracité, ne sont pas suffisantes pour confirmer que les dires du Prophète ont été écrits dans leur totalité à son époque comme ce fut le cas pour le Coran. Cela ne veut pas dire, non plus, que les Hadiths, qui n’ont été que partiellement écrits du temps du Prophète, ont disparu de la mémoire de ceux qui les apprenaient par cœur à l’époque du Prophète et des quatre Califes orthodoxes. Tous les Compagnons tenaient à apprendre par cœur les dires du Prophètes. Ils y recouraient dans leurs discussions pour confirmer ou infirmer tel ou tel fait et ils les ont faits apprendre aux générations montantes de l’époque. Parmi ces Compagnons : Abou Hourayra, ‘Aïcha, Jaber Ibn ‘Abd Allah, Abou Sa’id Al Khoudri et ‘Abd Allah Ibn ‘Abbâs etc …





Ce n’est qu’au cours des dernières années du 1er siècle de l’Hégire que commença la transcription des Hadiths, suite à l’ordre donné par le Calife ‘Omar Ibn ‘Abd Al ‘Aziz à Abou Bakr Ibn ‘Amr Ibn Hazm. Celui-ci fut chargé de transcrire les Hadiths ainsi que les jugements des Compagnons.





Parmi ceux qui ont joué un rôle primordial dans la transcription des Hadiths, on peut citer Mohammad Ibn Chihab Az-Zouhri et Saleh Ibn Kayssan.





Les recueils de Hadiths  parurent à la deuxième moitié du 2ème siècle de l’Hégire. Ibn Hajarcite parmi les premiers auteurs de ces recueils, Ar-Rabi’ Ibn Soubayh et Sa’d Ibn Abou ‘Ourwa Al Basri. Vint ensuite l’Imam Malik qui fit paraître son ouvrage «Al Mouwatta» à Médine, et dans lequel il a réuni en plus des Hadiths du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam), les propos des Compagnons et les fatwas de leurs disciples. Après, parurent en une seule époque, les recueils des auteurs suivants : ‘Abd Al Malik Ibn Jarih à la Mecque, Al Awza’i en Syrie, Soufyan Ath-thawri à Kouffa, Hammad Ibn Salamah à Basra, Houchaym Ibn Bichu à Wassét, Mou’ammar Ibn Rached As-San’ani au Yémen, ‘Abd Allah Ibn Al Moubarak à Khourassan et Jarir Ibn ‘Abd Al-Hamid à Rayy. On ne sait pas qui fut le premier à avoir sorti son recueil parmi ces auteurs.





La transcription des Hadiths va connaître un développement important par la suite grâce à d’éminents érudits tels que Chou’bah Ibn Al-Hajjaj, Soufiyan Ibn ‘Ouyaynah, ‘Abd Allah Ibn Wahab et ‘Abd Ar-Rahman Ibn Mahdi. Ces savants qui mémorisaient un grand nombre de Hadiths vont contribuer à asseoir les fondements des Sciences de la Tradition.





Références principales sur la Tradition :





L'opération de transcription des Hadiths va se poursuivre jusqu’à l’apparition d’ouvrages volumineux au 3ème siècle de l’Hégire et ce, grâce aux efforts déployés par l’Imam Ahmad Ibn Hanbal et Ibn Abi Chayba. C’est l’époque où les grands spécialistes de la Tradition vont préparer leurs livres qui resteront célèbres jusqu’à nos jours. Citons le «Sahih» (Le livre de Hadiths authentique) de Mohammad Ibn Ismâ’îl Al Boukhari, le «Sahîh» de Mouslim Ibn Al Hajjaj et les ouvrages qui jouissent d’une grande réputation comme ceux d’Abou Dawoud, At-Tirmidi, Ibn Majah et An-Nassai.





Il va sans dire que tous ces auteurs n’ont jamais prétendu que leurs ouvrages sont exhaustifs et qu’ils renferment, par conséquent, tous les Hadiths authentiques. Le «Sahih» d’Al Boukhari, par exemple, recense environ sept mille Hadiths dont le texte d’un certain nombre d’entre eux connaît des reformulations différentes. Notons, cependant, qu’At-Tabaranî a rassemblé un nombre considérable de Hadiths, de même As-Souyyouti (dans «Al Jami’u al Kabir») et Al-Albani dans sa série de Hadiths authentiques et ceux dits de faible crédibilité.





La classification adoptée dans la présentation des Hadiths obéit à la thématique de ces derniers : les pratiques cultuelles, la purification légale, la prière, le jeûne, l’impôt (la zakat), les relations humaines, les péchés, etc.





Il existe trois catégories de Hadiths : les Hadiths authentiques, les Hadiths sains et les Hadiths de faible crédibilité. Les théologiens ont mis au point des méthodes qui permettent de distinguer entre ces différentes catégories de Hadiths.





 1) Les Hadiths authentiques (Sahih) :





Le HadIth est dit authentique quand la chaîne des garants est parfaite, et ne pose sur le plan du contenu aucun problème de fiabilité et de crédibilité. Ici, tous les transmetteurs du Hadîth sont connus, depuis celui qui le rapporte jusqu’à celui qui l’a entendu de la bouche même du Prophète (). Voici un Hadith authentique dont tous les chaînons de l’isnâd (transmission) sont connus:





«Il vous interdit de vous livrer à la concurrence déloyale, à l’escroquerie et à la vente illicite».





Il est possible que la chaîne des transmetteurs d’un Hadith soit juste et qu’il soit, malgré tout, considéré comme extravagant. Les spécialistes des sciences du Hadith définissent l’extravagance comme une information rapportée par un homme digne de confiance dont la chaîne des transmetteurs qu’il cite est juste, sauf que cette information est considérée comme erronée ou déformée par l’ensemble de ses confrères, hommes dignes de foi comme lui. Un exemple de Hadith extravagant est rapporté par Humâm Ibn Yahyâ d’après Jurayh, d’après Ziyâd Ibn Sa’d, d’après Anas qui a dit que le Prophète () portait un anneau en argent dont il a fini par se débarrasser. Les rapporteurs de ce Hadîth sont des hommes dignes de confiance et sa chaîne de transmetteurs est juste, mais l’information ne l’est pas, car ce qui est propagé par l’ensemble des rapporteurs crédibles et ce qui est connu d’eux est que l’anneau du Prophète () était en or et non pas en argent. L’extravagance contribue à diminuer la crédibilité d’un Hadith comme le fait d’ailleurs l’imputation diffamatoire. C’est le cas du Hadith relatif à l’ouverture de la prière par la «basmala» (le fait de dire : au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux) qui fut rendu peu crédible à cause des mots différents dans lesquels il fut rapporté.





Les spécialistes du Hadîth notifient que ce que l’on veut signifier par «Hadith authentique», c’est tout Hadith qui «réunit les conditions extérieures», c’est-à-dire tout Hadith dont on n’a aucun doute sur la chaîne de ses transmetteurs, comme le dit d’ailleurs Zayn Ad-Dîn Al ‘Iraqi dans un long poème relatif à la science du Hadith (Al Alfiyya) :





« Par (le Hadîth) authentique et (le Hadith) pur crédible,





(les savants) visent l’aspect formel, non le sens profond … »





Ceci veut dire que même si la chaîne des transmetteurs ne comporte aucune erreur, le contenu du Hadith peut être erroné, car les transmetteurs dignes de confiance sont susceptibles de se tromper. Ils peuvent oublier un mot ou substituer un mot à la place d’un autre, ou omettre une particule grammaticale ou en ajouter une et tout cela peut altérer le sens du Hadith.





2) Le Hadith sain (Hasan)





La deuxième catégorie des Hadiths est celle des Hadiths sains. Ce sont ceux rapportés par des transmetteurs qui n’ont jamais été accusés de mensonge. Ils sont loin de toute extravagance, mais n’atteignent pas la véracité totale des Hadiths authentiques, c’est-à-dire qu’ils comportent un doute très anodin sur tel chaînon de l’isnâd. Toutefois, les Docteurs de la loi les agréent et les adoptent parce qu’il existe des Hadiths authentiques qui soutiennent leur contenu sémantique ou bien parce que le message qu’ils apportent est en parfait accord avec les préceptes de la religion islamique. A part les Hadiths authentiques qui ont fait l’objet du travail assidu accompli par Al Boukhari et Mouslim qui ne se sont intéressés d’ailleurs qu’à ces Hadiths, la majorité des autres Hadiths ont été considérés comme des Hadiths sains, car ceux qui les ont rassemblés ont toujours démontré une certaine tolérance vis-à-vis de tel ou tel chaînon de l’isnâd, ce qui n’était pas le cas d’Al Boukhari et de Mouslim.





3) Le Hadith de faible crédibilité (Da’if) :





Il y a beaucoup de types de Hadiths «Da’if». On estime leur nombre à plus d’une quarantaine de mille. Quand des critiques fondées peuvent être soulevées au sujet d’un ou plusieurs transmetteurs et de leur fidélité à la Tradition, on parle de Hadith de faible crédibilité (Da’if).





Le type le plus célèbre est celui dont la chaîne des transmetteurs est tronquée. Il est dit énigmatique quand deux chaînons de l’isnâd lui font défaut ou qu’il repose sur un transmetteur particulier. Quand un Tabi’i l’attribue au Prophète (), il est dit «Mursal» (rapporté sans ‘isnâd”) et son statut devient alors particulier, car certains savants n’ont pas hésité à le considérer comme HadIth authentique «Sahih».





Un autre type de Hadith «de faible crédibilité» est celui rapporté par le procédé dit «Al-‘an’ana» (utilisation de la préposition «‘an» (par la voie de) marquant la provenance. Cela concerne les Hadiths où l’un des transmetteurs de la chaîne des garants est connu pour ses penchants frauduleux. La fraude consiste ici à faire croire que la chaîne des transmetteurs est sans défaillance, malgré les défectuosités qu’elle présente (omission du nom d’un ou plusieurs transmetteurs ou substitution du nom du transmetteur par un autre nom inconnu des gens).





Un autre type de Hadîth «de faible crédibilité» est celui qui est forgé de toutes pièces. On l’impute mensongèrement au Prophète (). Les forgeurs des Hadiths sont légion. Beaucoup d’ouvrages on été écrits sur eux pour dénoncer leur imposture et mettre les gens en garde contre leurs mensonges.





Les raisons à la confection des faux Hadiths sont connues. Les spécialistes de la Tradition citent par exemple :





- Les agissements des hérétiques et des hypocrites, ennemis de l’Islam.





- Les manigances des passionnés des innovations blâmables pour soutenir coûte que coûte leurs innovations.





- Les intentions de certaines personnes naïves qui ont été amenées à forger des Hadiths sur les vertus des sourates afin d’inciter les gens à lire le Coran. Les gens se sont laissés leurrer par ces Hadiths et ont fini par croire qu’ils étaient des Hadiths authentiques.





Un exemple des Hadiths inventés, ceux de ‘Ismat Ibn Nouh Al Marwazî relatifs aux vertus de certaines Sourates du Coran.





Parmi les Hadiths de faible crédibilité qui se sont infiltrés dans les écrits islamiques, il y a lieu de citer les Hadiths dits «israélites» qui sont des récits rapportés par des ignares ou des inconnus.





Les spécialistes et critiques du Hadîth ont déployé d’énormes efforts pour la mise au point d’une batterie de règles leur permettant de déceler les Hadiths qui ont été forgés de toutes pièces par les falsificateurs et ainsi de mettre de l’ordre dans ce legs si précieux. Ils ont établi les règles de l’isnâd (chaîne des garants), sans lesquelles il aurait été possible pour n’importe qui de dire ce qu’il a envie de dire.





Ils ont également rédigé des ouvrages biographiques sur les transmetteurs et ont institué des échelles d’évaluation à leur intention. C’est ainsi qu’ils ont distingué parmi les transmetteurs, ceux qui font figure d’autorité (les sommités), ceux qui sont droits et probes et ceux auxquels on n’a rien à reprocher. Ils ont distingué également les forgeurs des Hadiths, les menteurs, ceux qui, beaux parleurs, excellent dans l’adoucissement de leur discours, ceux dont on accepte qu’ils fassent référence à un groupe et non à un tel autre, comme ce fameux Ismaël Ibn ‘Ayyâch dont on accepte qu’il parle des Syriens, mais dont on se méfie quand il rapporte des informations sur les habitants des gens du Hidjaj.





Par ailleurs, ils ont mentionné que certains transmetteurs ont été la proie à la démence sénile. Ils ont signalé avec exactitude la date où ces transmetteurs ont commencé à tout confondre et ont, par conséquent, accepté les Hadiths rapportés par eux alors qu’ils étaient lucides et rejeté ceux rapportés par eux du temps où tout se confondait dans leur esprit.





Ils ont aussi mis au point des règles de la narration du Hadith pour être mieux en mesure de confirmer ou de mettre en doute l’information qu’il véhicule. Ils se sont intéressés particulièrement aux vocables ayant trait au champ sémantique de l’audition et ont ainsi distingué entre des verbes tels que «renseigner», «informer», «rapporter», «dire», «ouïr». De même qu'ils ont analysé et démontré les critères de recevabilité en matière de narration du Hadith.





Tous ces efforts qui ont été accomplis dans la rectification des Hadiths, aussi bien ce qui concerne leur rassemblement et leur classification que leur critique et leur évaluation, ont été à l’origine de l’éclosion d’une science spécifique aux érudits musulmans dont le souci constant a été d’élaguer le discours prophétique de tout élément parasitaire afin qu’il ait l’allure qui lui convient et qui est, en fait, le sien.





Grâce aux exégèses qu’ils ont effectuées sur les Hadiths afin de déceler leurs bizarreries et le caractère singulier de certains d’entre eux, les grammairiens ont apporté une aide appréciable aux spécialistes du Hadîth. Ceux-ci ont été également à l’école des théologiens qui se sont beaucoup intéressés à la critique du contenu du discours législatif de la Tradition dont ils ont critiqué le corpus, qui ont analysé les Hadiths qui présentent le même contenu, mais qui sont rapportés différemment, ceux d’entre eux qui ont été mis en application et ceux qui ont été rejetés, ceux enfin dont le contenu est resté en vigueur et ceux dont le contenu a été abrogé par un autre Hadith ou par le Coran.



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