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Selon Aïcha, la mère des croyants (qu’Allah soit satisfait d’elle), le Messager d’Allah () a dit : « Quiconque ajoute à notre affaire - c’est-à-dire à notre religion - ce qui n’en fait pas partie, verra son ajout rejeté. » (Boukhari et Mouslim).


Dans la version de Mouslim : « Quiconque accomplit un acte ne faisant pas partie de notre religion, son acte est rejeté ».


L’Imam al-Nawawî a cité ce hadith dans son célèbre livre Al-arba’ûn hadith, les Quarante hadiths, tout en précisant qu’il doit être appris et mis en pratique par tout le monde pour déterminer les œuvres qui sont conformes à la Sunna et celles qui ne le sont pas.


L’Imam Ahmed ibn Hanbal a dit : « Les principaux axes de l'Islam, en termes de hadith, sont au nombre de trois :


Le hadith de 'Umar Ibn al-Khattâb (qu’Allah soit satisfait de lui) : « Les actions ne valent que par les intentions qui les motivent et chacun n’a pour lui que ce qu’il a eu réellement l’intention de faire, […] », le hadith de Aïcha que voici et le hadith d’al-Nu'mân ibn Bachîr : « Ce qui est licite est clair et ce qui est illicite est clair. […] ».


Les savants ont expliqué le choix de l’Imam Ahmed par le fait que le hadith de 'Umar sert à évaluer les actes quant à leur aspect intérieur et montre que toute action entreprise sans le seul but de plaire à Allah, exalté soit-Il, n’apporte à son auteur aucune récompense dans l’au-delà. Tandis que le hadith de Aïcha sert à évaluer les actes quant à leur aspect extérieur et montre que toute action ne peux être qualifiée de pieuse que si et seulement si elle est en parfaite conformité avec les commandements d’Allah et ceux de Son Messager ().


Chaque œuvre est donc composée de deux volets inséparables : une intention qui la motive (c’est son aspect intérieur ou sa partie cachée) et une manière pour l’accomplir (c’est son aspect extérieur ou sa partie apparente) et pour qu’elle soit bonne, il faut que ses deux volets soient parfaits. Le hadith de 'Umar s’intéresse à la perfection du premier et celui de Aïcha à celle du second. Nous allons parler dans ce présent article du second volet comme nous l’avons fait auparavant du premier dans le cadre de la série d’articles consacrés à l’explication des quarante hadiths de l’Imam al-Nawawî.


Les oulémas ont retenu de ce hadith que quiconque apporte en Islam ce qui n’en fait pas partie, et bien son œuvre sera rejetée ; quand bien même il avait une bonne intention.


En se basant sur la deuxième version de Mouslim, quiconque accomplit un acte vertueux d'une manière différente de celle qui lui a été ordonnée, alors son acte est rejeté.


Autrement dit, quiconque innove en matière de religion verra son innovation rejetée, car elle n'appartient en rien à la religion.


C'est l'une des règles de l'Islam. C'est même la plus utile de par son contenu. Elle représente, en effet, un préambule général pour tout argument (texte coranique ou hadith) d'où est déduite une règle juridique.


En Islam, on doit se conformer au Coran et à la Sunna tout en se méfiant de l’innovation en matière de religion et c’est ce qui ressort des nombreux versets coraniques qui édictent que le succès et le salut résident dans la conformité des acte avec la voie tracée et suivie par le Messager d’Allah (), sans exagération ni rigorisme.


« Dis : "Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux". » (Coran 3/31).


« Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, Suivez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. » (Coran 6/153).


« Ou bien auraient-ils des associés (à Allah) qui leur auraient établi pour eux des lois religieuses qu’Allah n’a jamais permise ? » (Coran 42/21).


« Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous-en ; et craignez Allah, car Allah est dur en punition. » (Coran : 59/7).


« Celui qui rompt avec le Messager [d’Allah] après avoir vu clairement la voie du salut, et qui suit un chemin autre que celui des croyants, Nous l’abandonnerons au triste sort qu’il a choisi, puis Nous le jetterons dans la Géhenne, quel mauvais destin ! » (Coran : 4/115).


Par ailleurs, Mouslim rapporte dans son Sahîh que le Messager d’Allah () disait dans ses sermons : « La meilleure des paroles est la parole d’Allah, la meilleure des voies à suivre c’est la voie de Muhammad () et les pires œuvres sont les innovations, et toute hérésie est un égarement ».


Al-Bayhaqî rapporte le même hadith avec l’ajout suivant : « Et tout égarement conduit au Feu ».


Le texte du hadith est explicite quant au rejet de tout acte en désaccord avec la religion d’Allah. Son contenu indique que les personnes légalement responsables, doivent, dans leurs actes, se conformer aux règles de la législation (la Charia), et s'en tenir aux injonctions et aux interdits qui sont soit dans le Livre d’Allah, soit dans la Sunna de Son Messager. Il s'ensuit que tout l'égarement à pour cause l’éloignement de ces deux sources et la recherche d'une voie autre que celle suivie par le Messager d'Allah () et ses nobles compagnons (qu'Allah soit satisfait d'eux).


L'intérêt que représente la version de Mouslim réside dans le fait que celui qui accomplit un acte ne faisant pas partie de notre religion, son acte est rejeté indépendamment du fait qu’à l’origine ce n’est pas lui qui a innové cet acte. Elle sert donc d'argument contre ceux qui font des innovations en matière de religion, tout en prétextant qu’ils peuvent les faire sans risquer de tomber sous le coup de la sentence de la version rapportée par Boukhari et Mouslim, parce que ce ne sont pas eux qui les ont innovées.


Par ailleurs, le hadith signifie que celui qui innove ce qui va à l'encontre de la législation islamique doit en supporter le péché, son œuvre est rejetée et il mérite le châtiment d’Allah.


Enfin, le hadith met en exergue le fait que la religion islamique est complète et exempte de toute imperfection et n’a besoin d’aucun ajout.











 



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