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Comme nous l’avons mentionné dans un article précédent, le Coran mecquois est par définition la révélation coranique descendue sur le Messager d’Allah () avant l’hégire, que ce soit à La Mecque ou en dehors de La Mecque.





Comme les musulmans au cours de la période mecquoise (période comprise entre le début de la révélation et l’hégire) n’étaient qu’une petite minorité faible, persécutée et ne disposant d’aucune autorité, la plupart des versets et des sourates composant le Coran mecquois traitaient essentiellement des thèmes suivants :




1-   L’appel répété (aux gens) à revenir au pur monothéisme instauré par le père des prophètes, Ibrâhîm (Alaihi Salam) et la réfutation énergique de toute forme d’idolâtrie.




2-   La mise en garde contre l’association telle que l’invocation de divinités autres qu’Allah. Allah, exalté soit-Il, dit :




« Et n’invoque pas, en dehors d’Allah, ce qui ne peut te profiter ni te nuire. Et si tu le fais, tu seras alors du nombre des injustes » (Coran : 10/106)




« C'est à Allah qu'appartient la religion pure. Tandis que ceux qui prennent des protecteurs en dehors de Lui (disent) : "Nous ne les adorons que pour qu'ils nous rapprochent davantage d'Allah". En vérité, Allah jugera parmi eux sur ce en quoi ils divergent. Allah ne guide pas celui qui est menteur et grand ingrat. » (Coran : 39/3)




« Ils adorent au lieu d’Allah ce qui ne peut ni leur nuire ni leur profiter et disent : « Ceux-ci sont nos intercesseurs auprès d’Allah ». Dis : « Informerez-vous Allah de ce qu’il ne connaît pas dans les cieux et sur la terre ? » Pureté à lui. Il est Très élevé au-dessus de ce qu’ils lui associent ! » (Coran : 10/18)




3-   L’appel (des gens) à croire au Jour Dernier, Jour où ils seront ressuscités pour être jugés et conduits soit au Paradis soit en Enfer. « Ceux qui ont mécru prétendent qu’ils ne seront point ressuscités. Dis : « Mais si ! Par mon Seigneur ! Vous serez très certainement ressuscités puis vous serez certes informés de ce que vous faisiez. Et cela est facile pour Allah » (Coran : 64/7).




4-   Le défi lancé aux Arabes à produire ne serait-ce qu’une sourate semblable à celle du Coran : « … Ou bien ils disent : « Il (Muhammad) l’a inventé » Dis : « Composez donc une sourate semblable à ceci… » (Coran : 10/38)




5-   L’incitation à la patience et la recommandation de lutter pacifiquement contre les idolâtres en tirant les arguments du Coran et en discutant avec eux de la meilleure façon.




« Et endure ce qu'ils disent ; et écarte-toi d'eux d'une façon convenable. » (Coran : 73/10)




« N'obéis donc pas aux infidèles ; et avec ceci (le Coran), lutte contre eux vigoureusement. » (Coran : 25/52)




 « … Et discute avec eux de la meilleure façon » (Coran : 16/125)




6-   Prouver par les signes universels et par les arguments rationnels l’unicité de la Seigneurie qui exige obligatoirement l’unicité de l’adoration.


« Ne considèrent-ils donc pas les chameaux, comment ils ont été crées, et le ciel comment il est élevé, et les montagnes comment elles sont dressées, et la terre comment elle est nivelée ? » (Coran : 88/17-20)




Pour ce qui est de la législation qui concerne les rapports des hommes entre eux, comme les musulmans n’étaient pas encore organisés en société indépendante et forte, le Coran mecquois se contentait d’annoncer des principes généraux de justice et d’amour du bien. Même pour les interdits comme le vin, l’usure (riba), il n’y avait que de simples allusions pour attirer l’attention sur leur caractère purement nocif sans encore les interdire d’une façon explicite.   




« Des fruits des palmiers et des vignes, vous retirez une boisson enivrante et un aliment excellent. Il y a vraiment là un signe pour des gens qui raisonnent. » (Coran : 16/67)




« Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens au dépens des biens d'autrui ne les accroît pas auprès d'Allah, mais ce que vous donnez comme Zakat, tout en cherchant la Face d'Allah (Sa satisfaction)... Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées. » (Coran : 30/39)




L’une des caractéristique du Coran mecquois est le récit des différents messagers envoyés depuis la nuit des temps à divers peuples et du sort terrible qui fut celui de ceux parmi les leurs qui osèrent désobéir à leurs messagers comme : les peuples de Noé, de Houd, de Sâlih, de Chu'ayb, de Moïse et bien d’autres.




Le Coran a beaucoup insisté sur les peuples dont les Arabes pouvaient voir les vestiges de leurs cités maudites sur leur chemin dans leurs voyages commerciaux vers le Yémen, la Syrie, etc. Ils pouvaient donc constater qu’il ne restait de ces cités que des ruines hantés par les serpents et les oiseaux nocturnes.




« N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les 'Âd [avec] Iram, [la cité] à la colonne remarquable, dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes ? Et avec les Thamûd qui taillaient le rocher dans la vallée ? Ainsi qu’avec Pharaon, l’homme aux épieux ? Tous, étaient des gens qui transgressaient dans [leurs] pays, et y avaient commis beaucoup de désordre. Donc ton Seigneur déversera sur eux un fouet du châtiment. Car ton Seigneur demeure aux aguets. » (Coran : 89/6-14)




Le Coran mecquois se distingue aussi par son style dont les mots sont percutants et raisonnent dans les oreilles annonçant le châtiment.




« Le fracas ! (al-Qâri’a !) » (Coran : 101/1)







« Quand l’Assourdissante (as-Sakha) viendra ! » (Coran : 80/33)







« T’est-elle parvenue, la nouvelle de l’Occultante (al-Ghâchia) ? » (Coran : 88/1)




 




« Quand l’Echéante (al-Wâqi’a) arrivera. » (Coran : 56/1)




 




Le Coran mecquois est connu aussi par les lettres mystérieuses par lesquelles commencent certaines de ses sourates (exception faite des sourates 2 et 3 qui, bien que médinoises, commencent aussi par ces fameuses lettres).




Les versets du Coran mecquois commencent souvent par des appels comme :




« Ô humains ! »




«Ô fils d'Adam ! »




Enfin, les sourates les plus courtes sont en générale mecquoises (exception faite des sourates 98, 99 et 110).






 





Parmi les sciences liées au Coran figure en bonne place celle relative à la connaissance du Coran mecquois et du Coran médinois. Cette science aide à mieux connaitre les circonstances dans lesquelles les versets coraniques ont été révélés ce qui est de nature à faciliter leur compréhension et donner crédit à l’interprétation qu’on pourrait leur donner.








Cette branche du savoir permet de faire le classement des sourates en sourates mecquoises et en sourates médinoises. Les premières sont celles qui ont été révélées au Prophète () avant son Hégire, tandis que les secondes lui ont été révélées après ce grand événement qui a marqué l’histoire islamique. Comme vous pouvez le comprendre, ce classement est purement chronologique, car il y a des versets médinois qui ont été révélés à La Mecque ou ailleurs, comme il y a des versets mecquois qui n’ont pas été révélés à La Mecque. Certaines sourates bien que mecquoises renferment en leur sein des versets médinois et vice versa. Lorsqu’une sourate est qualifiée de mecquoise, il ne faut donc pas comprendre que tous ses versets ont été révélés avant l’Hégire, car on peut trouver des versets pré-hégiriens dans une sourate médinoise et post-hégiriens dans une sourate mecquoise. Ce qualificatif indique seulement que le début de cette sourate et la majorité des versets qui la constituent ont été révélés avant ou après l’Hégire, c’est pourquoi il est fréquent de rencontrer les deux expressions suivantes : « Sourate mecquoise sauf le verset tel qui est médinois » et « Sourate médinoise sauf tel et tel verset qui sont mecquois ».





Les fruits de la connaissance du Coran mecquois et médinois :





Ce n’est pas pour rien que les Compagnons et les oulémas après eux ont donné tant d’importance à cette science, comme en témoigne cette parole d’Ibn Mas’oud (qu’Allah soit satisfait de lui) rapportée par Al Boukhari dans son Sahîh : « Par Allah ! Nul verset et nulle sourate n’ont été révélés au Prophète () sans que je sache le lieu de leur révélation et dans quelle circonstance ils ont été révélés. Et si je savais que quelqu’un connaît mieux que moi le Livre d’Allah et que les chameaux peuvent l'atteindre, alors j’irais à sa recherche ».








Comme nous l’avons dit au début de cet article, la connaissance du Coran mecquois et du Coran médinois aide à interpréter les versets du Coran, car connaître en quel lieu et quelles circonstances fut révélé tel verset aide à le comprendre et à bien l’interpréter, bien que la généralité du sens du mot compte plus que la spécificité de la cause. Dans cette approche, l’exégète peut distinguer entre l’abrogeant et l’abrogé, car le verset peut abroger celui qui lui est antérieur.








Elle permet aussi de jouir de la beauté du style coranique et d’en tirer profit pour appeler les gens vers Allah, car, pour chaque endroit et temps, il y a une parole qui leur convient, et le respect de ces deux contextes est l’une des règles de l’éloquence. Aussi l’étudiant s’inspire-t-il des styles coraniques pré-hégiriens et post-hégiriens pour en déduire une méthodologie pour faire connaitre l’Islam aux autres. Une méthodologie dans laquelle il utilise les mots qui sont en harmonie avec le caractère de celui qui l’écoute, car chaque étape de la propagation de l’Islam comporte ses propres sujets et ses propres styles. Ceci apparaît clairement en contemplant les différents styles coraniques selon que les versets s’adressent aux croyants, aux polythéistes, aux hypocrites ou aux gens du Livre.








Elle donne l’occasion de suivre étape par étape les événements vécus par le Prophète () à travers les versets coraniques, car le Coran est la source la plus authentique de ce que notre noble Prophète () a vécu.








Les oulémas ont appliqué deux méthodes principales pour distinguer ce qui est mecquois de ce qui est médinois.








La méthode scripturaire :








Elle s’intéresse aux textes authentiques rapportés par les Compagnons, car ils ont vécu l’époque de la révélation et ont été témoins de la descente des versets coraniques, et par leurs successeurs qui ont acquis le savoir d’eux et ont compris le contexte de chaque révélation.








Le raisonnement par analogie :








Les sourates mecquoises et médinoises – comme nous allons le voir dans un prochain article - ont chacune leurs propres caractéristiques. Si par exemple nous trouvons dans une sourate mecquoise un verset analogue aux versets médinois ou comportant certains événements de la période post-hégirienne, on dit que ce verset est médinois et vice versa.





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