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Cinquième commandement


Dans le cadre de la série d’article consacrés aux dix commandements que renferment les versets 151, 152 et 153 de sourate al-An’ân (les bestiaux) nous sommes arrivés au terme du cinquième commandement à savoir  Ne tuez qu’en toute justice la vie qu’Allah a fait sacrée .


Ce commandement montre l’importance que l’Islam accorde à la vie humaine. Comme nous allons le voir à travers bon nombre de versets coraniques et de hadiths authentiques, le droit à la vie est l’un des droits les plus sacrés de l’Islam. Le fait d’y attenter par le meurtre est l’un des crimes les plus horribles et les plus dangereux qui soient. Car cela a pour conséquence de rendre les enfants orphelins, les femmes veuves, et de répandre l’anarchie et les troubles. Il s’agit en réalité d’une provocation aux sentiments du groupe et une infraction aux règles de vie en société.


Les raisons saines ainsi que les religions se sont accordées sur la condamnation de tout attentat contre la vie d’autrui, sauf à bon droit. Allah, exalté soit-Il, dit à la suite du récit de l’agression du fils d’Adam, Caïn, contre son frère Abel :  C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes.  (Coran 5/32)


Concernant ce premier meurtre commis sur la terre, notre Prophète () a dit :  Nulle personne n'est tuée injustement, sans qu'il ne revienne au fils d'Adam, Caïn, une part du péché. Car il est le premier à avoir instauré le meurtre.  (Boukhari et Mouslim)


Allah, exalté soit-Il, a interdit de tuer quiconque sans droit légitime, interdiction qu'Il a, gloire à Lui, assortie d'une menace sévère d'exposer quiconque s'y essaye à la malédiction, à la colère divine, à une grande souffrance et à l'éternité en Enfer :  Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l'Enfer pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment.  (Coran 4/93). Un autre verset est venu pour nous expliquer que la vie, toute la vie, est sacrée, qu'il s'agisse de celle d'un musulman ou d'un non-musulman. En effet, le Tout-Puissant, exalté soit-Il, dit :  Quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes.  (Coran 5/32).





Allah, exalté soit-Il, a par ailleurs fait l'éloge de ceux qui évitent de s'impliquer dans ce genre de péchés :  et ne tuent pas la vie qu’Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit […]  (Coran 25/68).


Le Messager d’Allah () a dit :  Le sang d’un Musulman qui atteste qu’il n’y a de dieu que Allah et que je suis le Messager d’Allah est illicite sauf dans trois cas : l’homicide volontaire, le fornicateur qui a déjà connu le mariage et l’apostat qui abandonne la Communauté.  (Boukhari et Mouslim). Selon une autre version de ce hadith rapporté par Tirmidhî, Nasâ’î et Ibn Mâjah :  ... un homme qui a mécru après avoir connu l’Islam ou qui a forniqué après qu’il a connu le mariage ou qui a tué sans droit une autre âme. 


Une phrase du très célèbre sermon fait par le Prophète () à ‘Arafât lors de son Pèlerinage d’adieu est là pour nous rappeler comment la vie du musulman, ses biens, et son honneur sont précieux et défendus :  Allah a rendu sacrés votre sang et vos biens exactement comme ce jour-ci, ce mois-ci et ce territoire-ci. (Mouslim, Abû Dâwud et Ibn Hibbân)


Il est clair que la protection, par l’Islam, de la vie, de l’honneur et des biens présuppose l’absence totale de toute discrimination entre un musulman et non-musulman, puisque la législation islamique interdit toute atteinte à ces valeurs sacrées, même s’il s’agit de sa propre personne. Elle garantit leur inviolabilité pour tout être humain, indépendamment de sa religion, de sa race ou de son sexe.


Voyons ce que dit notre Prophète () à ce sujet :


 Les premiers cas à être jugés entre les gens au Jour du Jugement seront les cas d'effusions de sang.  (Boukhari et Mouslim)





 Quiconque se précipite du haut d’une montagne et se tue sera alors jeté en Enfer d'où il chutera éternellement sans fin. Quiconque se suicide avec un poison gardera ce poison à la main pour l’ingurgiter en Enfer éternellement et sans fin. Et quiconque se suicide avec un morceau de fer le tiendra alors dans sa main et s’assènera des coups dans le ventre en Enfer éternellement et sans fin. (Boukhari et Mouslim)


 Quiconque tue un mu`âhid (une personne qui avait fait un pacte de non-agression avec les musulmans) ne sentira pas le parfum du Paradis, lequel se sent à quarante ans de marche.  [Rapporté par Ahmad, al-Boukhari, an-Nasâ’î et Ibn Mâjah d’après `Abdullâh Ibn `Amr (qu’Allah soit satisfait de lui et de son père]. Le mu`âhid d’après Ibn al-Athîr désigne le plus souvent les gens de la dhimmah (c'est-à-dire les gens du Livre qui bénéficient d’un pacte) et peut être étendu aux autres mécréants si l’on s’accorde avec eux sur l’abandon de la guerre. 





 Quiconque opprime un mu`âhid ou le spolie d’un droit ou le charge de ce qui dépasse sa capacité ou lui prend une chose sans son consentement, je serai son adversaire le jour de la résurrection  (rapporté par Abû Dâwûd et Al-Bayhaqî.)


 Quiconque nuit à un dhimmi, je suis son adversaire, et quiconque est mon adversaire, je triompherai de lui le jour de la résurrection.  (Rapporté par Al-Khatîb avec une bonne chaîne de rapporteurs). 





 Quiconque nuit à un dhimmi me nuit et quiconque me nuit à Allah . (Rapporté par At-Tabarânî dans Al-Awsat avec une chaîne de rapporteurs jugée bonne)





Sixième commandement


 Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité 


Dans le cadre de notre série d’article concernant les dix commandements coraniques nous allons aborder aujourd’hui le sixième commandement à savoir  Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité 


Dans notre explication de ce commandement divin nous allons voir les plus importantes injonctions tirées du Coran et de la Sunna authentique et qui sont en rapport direct avec l’orphelin. Rappelons en passant que ces injonctions sont aussi importantes les unes que les autres et que leur mise en pratique permet d’établir la paix dans la société et met fin à toute sorte de ressentiment.


Le commandement qui nous intéresse ici ordonne à tout musulman qui croit en Allah et au Jour dernier de n’approcher des biens de l’orphelin que de la manière qui profite le plus à ce dernier ; c’est-à-dire qu’il ne doit s’approcher des biens de l’orphelin que dans le seul but de les protéger contre toute perte ou diminution et de les faire fructifier.


La signification de :  jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité  est : jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de puberté et l’âge de raison, et qu’il puisse utiliser ses biens convenablement ; dans ce cas, son tuteur a le devoir de les lui remettre en présence de témoins, comme il est clairement mentionné dans les versets suivants :


 Et éprouvez (la capacité) des orphelins jusqu'à ce qu'ils atteignent (l'aptitude) au mariage; et si vous ressentez en eux une bonne conduite, remettez-leur leurs biens. Ne les utilisez pas (dans votre intérêt) avec gaspillage et dissipation, avant qu'ils ne grandissent. Quiconque est aisé qu'il s'abstienne d'en prendre lui-même. S'il est pauvre, alors qu'il en utilise raisonnablement : et lorsque vous leur remettez leurs biens, prenez des témoins à leur encontre. Mais Allah suffit pour observer et compter.  (Coran 4/6)


Ce verset stipule que le tuteur de l’orphelin doit veiller à la bonne gestion de ses biens. Une fois arrivé à l'âge adulte, il doit avant de les lui remettre s’assurer de son aptitude à les gérer convenablement. Si l'on constate qu'il y a des lacunes dans son jugement, après avoir atteint l'âge adulte, son tuteur doit continuer à assurer la garde de ses biens jusqu'à ce qu'il soit apte à les gérer lui-même.


Le verset stipule aussi que le tuteur n'a pas le droit de faire un usage extravagant des biens de l'orphelin. S’il a une bonne position financière il n'a pas le droit d'utiliser les biens de l'orphelin pour ses dépenses courantes. Il doit par contre subvenir aux besoins de ce dernier en puisant dans ses propres revenus. Et il devra remettre à l'orphelin tous les biens qui lui sont dus.


Si par contre, le tuteur n'a pas une bonne position financière, il pourra dans une certaine mesure puiser des biens de l’orphelin pour subvenir aux besoins de ce dernier. Il doit dépenser de ses biens avec maintes précautions et doit tenir un compte exact de toutes les dépenses. Il n'a pas le droit de les utiliser pour les dépenses courantes qui concernent sa famille ; il n'a pas le droit, par exemple, d'en prélever une certaine somme pour payer les frais d'électricité, d'eau ou de logement.


Dans un autre cas de figure, il lui est recommander d’investir le capital de l'orphelin dans un commerce licite, mais en fin de compte et le capital et le profit doivent lui être restitués. Le verset enjoint aussi de prendre des témoins lorsqu'on restitue à l'orphelin les biens qui lui reviennent. Cette injonction est en accord à la nature humaine : ainsi le tuteur se préservera de toute mauvaise intention et l'orphelin se préservera de tout doute à l'égard du tuteur. On ne trouve dans aucun autre livre religieux des commandements si clairs et détaillés concernant le traitement des orphelins.


Allah, exalté soit-Il, dit dans un autre verset :  Et n'approchez les biens de l'orphelin que de la façon la meilleur, jusqu'à ce qu'il atteigne sa majorité. Et remplissez l'engagement, car on sera interrogé au sujet des engagements  (Coran 17/34)


L’engagement mentionné dans ce verset renvoie à l'éducation qu'on doit donner aux orphelins et à la protection de leurs biens tant qu'ils ne sont pas aptes à les gérer eux-mêmes.


Allah, exalté soit-Il, donne de sévères avertissements à ceux qui utilisent à mauvais escient les biens qui reviennent aux orphelins. À titre d'exemple, Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :


Et ils t'interrogent au sujet des orphelins. Dis : "Leur faire du bien est la meilleur action. Si vous vous mêlez à eux, ce sont vos frères [en religion]". Allah distingue celui qui sème le désordre de celui qui fait le bien. Et si Allah avait voulu, Il vous aurait accablés. Certes Allah est Puissant et Sage.  (Coran 2/220)


Et donnez aux orphelins leurs biens; n'y substituez pas le mauvais (de vos biens) au bon (de leurs biens). Ne mangez pas leurs biens avec les vôtres : c'est vraiment un grand péché. (Coran 4/2)


 Ceux qui mangent (disposent) injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l’Enfer.  (Coran 4/10)


Allah, exalté soit-Il, a également mis en garde contre tout acte de rudesse et de maltraitance envers l’orphelin, dans les versets suivants :


 Quant à l’orphelin, ne le maltraite pas.  (Coran 93/9)


 Mais non ! C’est vous plutôt, qui n’êtes pas généreux envers les orphelins  (Coran 89/17)


C’est bien lui qui repousse l’orphelin  (Coran 107/2)


Quelques textes tirés de la Sunna authentique en rapport avec ce sujet :


Le Prophète () a dit :


 Je vous tiens responsables du droit de deux faibles : l’orphelin et la femme  (Rapporté par Nâsà'i)


Moi et celui qui entretient l'orphelin sommes au Paradis comme ces deux doigts (et il montra son index et son majeur). (Rapporté par Boukhari et Mouslim)


 Quiconque caresse la tête d’un orphelin et ne fait cela que pour Allah, aura à son actif, pour chaque cheveu sur lequel sa main est passée, une bonne action. Et celui qui agit bien envers une orpheline ou un orphelin qu’il a chez lui, je serai avec lui comme ces deux  et il () montra son index et son majeur  (Rapporté par l’Imam Ahmed)


Celui qui entretient par son travail une veuve ou un orphelin est comme le combattant dans le sentier d’Allah. Abû Hurayra, le rapporteur de ce hadith a dit :  Je crois même qu'il a ajouté:  qu’il est aussi comme celui qui passe toute sa nuit à prier et comme celui qui jeûne toute l'année sans rupture. (Rapporté par Boukhari et Mouslim)


Les textes susmentionnés dans leur ensemble soulignent l’attention particulière que l’Islam accorde à l’orphelin, du fait qu'il se trouve dans une situation psychologiquement et affectivement difficile qui peut le conduire à la déviation s’il est dans une société qui ne respecte pas ses droits, et ne lui accorde ni tendresse ni compassion. Il est à noter que si l’orphelin n’a pas de proches parents qui peuvent s’occuper de lui, c’est à l’Etat islamique que revient cette tâche. C’est lui dans ce cas qui doit prendre la charge de ses affaLe septième commandement


 Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n'imposons à une âme que selon sa capacité  (Coran 6/154).


Dans le cadre de notre série d’article concernant les dix commandements coraniques nous allons aborder aujourd’hui le septième commandement à savoir : Et donnez la juste mesure et le bon poids.


Les critères et les balances au moyen desquels les objets sont mesurés sont très variés : certains sont destinés à déterminer le poids ou le volume, d’autres à mesurer la longueur, d’autres encore à déterminer le nombre, etc. mais sont tous concernés par ce verset et les autres versets qui traitent de la question, ainsi :


 Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû.  (Coran 7/84)


 Et (Nous avons envoyé) au Madyan, leur frère Chu'ayb qui leur dit : "Ô mon peuple, adorez Allah ; vous n'avez point de divinité en dehors Lui. Et ne diminuez pas les mesures et le poids. Je vous vois dans l'aisance, et je crains pour vous [si vous ne croyez pas] le châtiment d'un jour qui enveloppera tout. Ô mon peuple, faites équitablement pleine mesure et plein poids, ne dépréciez pas aux gens leurs valeurs et ne semez pas la corruption sur terre.  (Coran 11/84 et 85)


 Et donnez la pleine mesure quand vous mesurez ; et pesez avec une balance exacte. C'est mieux [pour vous] et le résultat en sera meilleur.  (Coran 17/35)


 Donnez la pleine mesure et n'en faites rien perdre [aux gens] et pesez avec une balance exacte.  (Coran 26/181 et 182)


L’Islam propose un mode de vie universel basé sur l’égalité et l’équité entre les êtres humains. Allah, exalté soit-Il, s’adresse ainsi à Ses serviteurs dans le premier verset :  Et donnez la juste mesure et le bon poids, en toute justice. Nous n’imposons à une âme que selon sa capacité.  ce qui prouve qu’il est strictement interdit de léser les droits et de ne pas être loyal dans les transactions. Comme il prouve qu’il est obligatoire de donner la juste mesure et le bon poids sans diminution aucune ni dans la quantité ni dans la qualité.


La deuxième partie du verset prouve qu’Allah, exalté soit-Il, n’impose jamais à ses serviteurs des choses qui sont au-delà de leurs forces et de leurs possibilités ; par Sa grande miséricorde et Son infinie bonté, Il n’ordonne et n’interdit que ce que le serviteur a la possibilité d’accomplir.


L’Islam a interdit la fraude sur la mesure et le poids, parce qu’il s’agit d’une sorte de vol, de détournement, de trahison et de tricherie. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :  Malheur aux fraudeurs qui, lorsqu’ils font mesurer pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, et qui lorsqu’eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, leur causent perte.  (Coran : 83/1-3).


Ces derniers versets donnent un avertissement sévère aux fraudeurs, en définissant leur comportement, quand ils achètent et quand ils vendent. Après cet avertissement le Coran s'adresse à la conscience profonde de ceux qui s’adonnent à la fraude pour qu'ils cessent leur comportement ignoble et leur pratique malsaine :


 Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible ! Jour où les gens comparaîtront devant le Seigneur des Univers?  (Coran 83/4 à 6)


Après son arrivée à Médine, le Prophète () constata que ce vice était épandu chez ses habitants, et il leur récita sourate al-Mutaffifûn dont nous venons de mentionner les six premiers versets cela les aida à se débarrasser de cette mauvaise habitude.


Le Prophète () mettait aussi en garde contre cette pratique en disant dans un long hadith authentique : . Si les gens ne donnent pas la juste mesure et le bon poids qu’ils s’attendent à être pris par des années de disette, par le manque de subsistance et par l’oppression du sultan.  (Hadith déclaré authentique par al-Albânî dans son livre Sahîh al-targhîb).ires, de son éducation et de son orientation.



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