Afin de connaitre le rang de notre Prophète () et le grand amour que lui vouaient ses Compagnons et ceux qui ont suivi leur chemin et afin que chacun de nous sache comment aimer véritablement ce grand Prophète, nous vous invitons à lire les anecdotes suivantes :
Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui
Voici les sentiments qui emplissent le cœur d’Abû Bakr et se traduisent en paroles qui peuvent être lues. Abû Bakr dit : « Nous étions en terre d’émigration et j’avais très soif. J’apportai une coupe de lait et la donnai au Prophète () et lui dis : « Bois, ô Messager d’Allah ! ». Le Prophète () but jusqu'à ce que je me sente désaltéré ».
Non, vous ne rêvez pas ! Les mots sont corrects et employés sciemment. Abû Bakr al-Siddîq (le Véridique), l’a véritablement dit… Avez-vous goûté à la beauté de cet amour ? C’est un amour tellement particulier. Où en sommes-nous par rapport à cet amour ? Ne vous étonnez pas, c’est l’amour du Prophète () plus fort que l’amour de soi-même.
En voyant la soif du Prophète () disparaitre, Abû Bakr al-Siddîq était tellement heureux qu’il a oublié sa propre soif et se sentait même désaltéré.
Le jour de la conquête de La Mecque, Abû Quhâfa (le père d’Abû Bakr) se convertit à l’Islam. Cette conversion était très tardive et il était aveugle. Abû Bakr l’emmena chez le Prophète () pour qu’il lui annonce sa conversion et son allégeance.
Le Prophète () dit : « Ô Abû Bakr, n’aurais-tu pas dû laisser cet homme âgé se reposer chez lui ? Nous nous serions rendus chez lui ? » Abû Bakr dit : « C’est toi qui mérites le plus que nous nous rendions chez toi, Messager d’Allah ». Abû Quhâfa se convertit à l’Islam et Abû Bakr se mit à pleurer. On lui dit : « C’est un jour de joie, ton père s’est converti à l’Islam et a échappé à l’Enfer, pourquoi pleures-tu donc ? ». Imaginez-vous quelle fut la réponse d’Abû Bakr ? Il dit : « Je pleure parce que j’aurais aimé que celui qui annonce son allégeance au Prophète en ce moment soit Abû Tâlib et non mon père, car ceci aurait réjoui davantage le Prophète () ».
Gloire à Allah, sa joie causée par la joie du Prophète aurait été plus grande que la joie causée par la conversion de son père ; où en sommes-nous par rapport à cet amour ?
‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui
Le Prophète () tenait la main de ‘Umar ibn al-Khattâb et ce dernier lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Je jure que tu es la personne que j'aime plus que tout, à part ma propre personne ».
Le Prophète () rétorqua :
« Non ‘Umar ! Je jure par Celui Qui détient mon âme dans Sa Main, il est indispensable que tu m'aimes plus que ta propre personne. » Dans une autre version : « Nul d’entre vous ne sera un parfait croyant que lorsque je serai pour lui plus cher que sa propre personne »
C'est alors que ‘Umar répondit :
« Par Allah, tu es certes, ô Messager d’Allah, la personne que j'aime plus que ma propre personne. »
Le Prophète () dit alors : «Ô ‘Umar ! À partir de maintenant [tu es un parfait croyant]. » (Rapporté par Boukhari).
Une simple lecture de ces paroles ne suffit pas pour les comprendre, en fait il est nécessaire d’avoir un cœur plein d’amour pour le Prophète () pour les saisir telles qu’elles sont, c’est-à-dire douces et fraîches.
Thawbân, qu'Allah soit satisfait de lui
Thawbân, le serviteur du Prophète () ne le vit pas pendant toute une journée. Quand le Prophète () revint à sa maison, Tahwbân lui dit : « Tu m’as vraiment manqué, ô Messager d’Allah » et se mit à pleurer. Le Prophète () lui dit : « Ceci te fait-il pleurer ? » Thawbân répondit : « Non, Messager d’Allah, mais je me suis rappelé ta place dans le Paradis et la mienne, et je me suis dit que je ne pourrais pas te voir dans le Paradis et un sentiment de tristesse s’est emparé de moi.» Allah, exalté soit-Il, révéla alors le verset suivant :
« Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. » (Coran 4/69)
Sawwâd, qu'Allah soit satisfait de lui
Le jour de la bataille d’Ohod, Sawwâd ibn ‘Aziyya était debout au milieu de l’armée. Le Prophète () ordonna à l’armée : «Alignez-vous bien ». Le Prophète () regarda et vit Sawwâd hors du rang. Il dit : « Aligne-toi, Sawwâd ». Sawwâd répondit : « Oui, Messager d’Allah » mais ne bougea pas d’un pouce. Le Prophète () posa un petit bâton sur son ventre et le poussa vers le rang en lui disant : « Rentre dans le rang ô Sawwâd ». Sawwâd répondit : « Tu m’as fait mal ! Ô Messager d’Allah ! Allah t’a envoyé avec la justice, alors rend-moi justice ! » Le Prophète () découvrit alors son ventre et lui dit : « Venge-toi, Sawwâd ». Sawwâd se jeta sur lui et embrassa son ventre en disant : « Ô Messager d’Allah ! Je pense que je mourrai aujourd’hui en martyr et j’ai voulu que ma peau touche la tienne avant de mourir.»
Que pensez-vous de cet amour ?
Ne nous contentons pas d’un amour pour le Prophète () qui soit moindre que celui d’un tronc de palmier !
Le Prophète () avant qu'on lui construise un minbar prononçait ses sermons dans sa mosquée en montant sur un tronc de palmier, pour que ses compagnons le voient. Quand le minbar fut construit, il laissa le tronc et se tint sur le minbar. « Nous entendîmes le tronc gémir à cause de sa séparation du Prophète () ». Le Prophète () descendit du minbar et revint vers le tronc qu’il caressa en disant : « Ne serais-tu pas satisfait d’être enterré ici et de te retrouver avec moi au Paradis ? » Alors, le tronc se calma.
Dans sa description de l’état de la terre avant son avènement, le Prophète () a dit : « Allah, exalté soit-Il, a observé les habitants de la terre et les a tous méprisé, Arabes et non-Arabes, à l’exception de quelques individus parmi les Gens du Livre. » (Mouslim)
L’état de décadence que les gens avaient atteint était tel qu’ils avaient mérité le mépris d’Allah, exalté soit-Il. Le fait que le Prophète () ait parlé de ‘quelques individus’ renvoie à l’idée de vestiges, comme s’ils n’étaient que des vestiges d’ères révolues, sans impact sur la réalité quotidienne et ne constituant pas des groupes importants, car en nombre limité.
L’Etat de Byzance :
Les divergences doctrinales entre les différents groupes de confession chrétienne ont provoqué des dissensions au sein de cet Etat. En effet, le différend entre la doctrine orthodoxe et l’église orientale d’une part, et entre la doctrine catholique et l’église occidentale d’autre part, était tellement virulent qu’il avait provoqué des guerres meurtrières qui avaient fait des dizaines de milliers de victimes. De plus, au sein de l’Etat, des conflits stériles avaient vu le jour entre les Melkites qui croyaient en la dualité de l’essence de Jésus, ', et les monophysites- composés des habitants de l’Egypte et de l’Ethiopie- qui confirmaient qu’il n’a qu’une seule nature et qu’elle est divine. Bien qu’ils soient tous de la même doctrine orthodoxe, les melkites faisaient subir de terribles tortures aux partisans des autres doctrines, les brûlant parfois, et les noyant d’autres fois ; ces conflits doctrinaux sont restés ardents jusqu’à la conquête islamique de l’Egypte qui a sauvé les habitants coptes de l’oppression et de la torture que leur faisait subir l’Etat Byzantin .
La vie des byzantins n’était pas non plus exempte de cruauté ; en effet, l’Etat avait imposé de lourds impôts à tous les habitants du pays et la majeure partie de ces impôts touchait les pauvres et épargnait les riches ; de plus, la société de Byzance était divisée en notables libres et en esclaves dont le nombre était le triple des premiers, qui ne jouissaient d’aucun droit, leur sort étant entre les mains de leurs maîtres, et qui ne jouissaient pas du moindre respect au sein de la société ; leur situation était telle que le philosophe Platon, auteur de l’idée de cité idéale, pensait que les esclaves ne devaient pas être des citoyens à part entière. De plus, la situation de la femme n’était guère meilleure que celle des esclaves, car elle n’avait aucun droit à aspirer à la vie éternelle et on lui avait interdit de consommer de la viande, de rire ou même de parler .
L’Etat Perse :
La situation dans l’Etat Perse était dramatique à tout point de vue que ce soit dans le domaine éthique, social ou religieux. Le peuple dans la société perse était soumis à un système de castes extrêmement rigide où l’humiliation de l’homme était de rigueur ; la société était alors divisée en sept castes dont la plus basse était composée du petit peuple qui représentait plus de 90% de la population totale de la Perse et qui comportait aussi bien des travailleurs, des agriculteurs, que des soldats et des esclaves ; ces derniers étaient à tel point privés de leurs droits qu’ils étaient enchaînés durant les batailles, comme ce fut le cas lors de la bataille d’Ubulla , la première bataille des musulmans en terre perse sous le commandement de Khâlid ibn al-Walîd.
L’Europe du Nord :
L’Europe de l’époque était pleine de tares et de vices ; elle négligeait la propreté et ne prenait pas soin de l’homme et de son environnement ; l’ignorance, le chaos et l’arriération prévalaient, et l’injustice, l’oppression et l’analphabétisme y étaient répandus .
Les Slaves dans le Nord de l’Europe brûlaient leurs morts et les veuves se lacéraient alors les mains et les visages à coups de couteaux ; certaines veuves qui aimaient leurs maris se pendaient en public ; ensuite leurs corps étaient brûlés et rejoignaient celui de leur mari .
La situation en Egypte :
L’Egypte était sous la domination byzantine (Romains d’Orient) et était le grenier de Byzance à qui elle fournissait ses besoins en denrées alimentaires ; les Egyptiens n’avaient plus aucun pouvoir dans leur pays et subissaient de lourds impôts qui touchaient aussi bien les vivants que les morts, ce qui était unique dans l’Histoire, car on ne permettait d’enterrer le mort que s’il s’acquittait d’un impôt particulier. Les patriarches coptes d’Egypte étaient persécutés, tués et torturés par les Byzantins et les survivants étaient obligés de se réfugier dans le désert et d’établir leurs monastères dans des lieux désertiques et lointains pour trouver le salut .
L’Inde :
L’horrible système de castes était également ce qui caractérisait l’Inde. En effet, les hindous avaient divisé la société en quatre castes dont la moins considérée était celle des Shudras qui étaient des parias et, selon la division qui prévalait, ils étaient plus vils que les bestiaux et les chiens. De plus, aucun membre d’une caste n’avait le droit de faire partie d’une caste supérieure quel que soit le degré d’éducation, de richesse ou de position sociale qu’il pouvait atteindre.
Quant à la femme au sein de la société hindoue, les anciennes lois indiennes avaient décrété que : « Les épidémies, la mort, l’enfer, le poison, les serpents et le feu sont meilleurs que la femme. » L’homme quant à lui, s’il avait perdu ses biens dans un pari, gageait sa femme et pouvait la perdre en faveur du vainqueur ; en plus, les hindous avaient coutume de brûler la femme avec son mari mort et de l’enterrer avec lui, et si elle s’y refusait, elle devenait une servante chez ses beaux-parents où elle devenait un objet d’humiliations et de diffamation jusqu’sa mort .
Les juifs :
Les juifs s’étaient installés au Nord de Médine ; ils étaient un peuple grossier, au cœur dur, dépravé, vivant de l’usure, des séditions qu’ils suscitaient, du négoce des armes, menaçant les notables de scandales qu’ils provoquaient eux-mêmes, et dominant les ignorants par leurs livres falsifiés et leurs pensées déviantes .
La femme, quant à elle, a été décrite dans la Torah falsifiée comme suit : « Je m'étais appliqué de tout cœur à tout examiner et scruter, à rechercher sagesse et raison, à apprécier aussi malignité et sottise, folie et insanités. Et ce que j'ai trouvé de plus amer que la mort, c'est la femme, dont le cœur n'est que guet-apens et pièges et dont les bras sont des chaînes…»
La péninsule arabe :
Les Arabes de la période antéislamique ont cru que ces idoles d’intercession avaient le pouvoir de nuire ou d’être utile, de faire du mal ou du bien, et ils leur ont alors voué un culte direct. Ainsi, chaque ville ou même chaque tribu avait sa propre idole ; par exemple, la plus importante des idoles à La Mecque était ‘Hubal’, alors que ‘Allât’ était la plus importante pour la ville de Taêf.
La corruption était répandue au sein de la société de la péninsule arabe, et ainsi, les boissons alcoolisées, les jeux de hasard, et l’usure s’étaient propagés de manière excessive ; la fornication, quant à elle, prenait des formes abjectes dans les sociétés arabes d’avant l’Islam et le mariage dans la période préislamique était de quatre sortes : trois d’entre elles prenaient la forme de fornication et de prostitution, et une seule catégorie était semblable au mariage légal pratiqué de nos jours .
De plus, l’habitude d’enterrer les filles vivantes, une pratique parmi les plus barbares de l’histoire, était répandue. Ils faisaient cela par crainte de la pauvreté, la peur de l’opprobre, ou à cause de malformations congénitales ou de différence dans la couleur de la peau, telle que les filles nées avec la peau noire.
Ils prétendaient que les anges étaient les filles d’Allah et prêchaient : « Attribuez les filles à Allah car Il en est plus digne. » Le fanatisme tribal était l’une de leurs tares et la cause de guerres continues entre les tribus et ainsi, les expéditions guerrières étaient monnaie courante chez certaines tribus et les conflits éclataient pour les raisons les plus futiles, faisant des centaines, voire des milliers de victimes ; parmi leurs guerres les plus connues, citons : les batailles de Dâhis et al-Ghabrâ’ ainsi que Yawm Bi’âth .
La société et ses membres, avant la mission prophétique étaient trop corrompus pour que des réformateurs ordinaires puissent remédier à cette corruption ; car le problème n’était pas de réformer un credo, de mettre fin à une coutume ou à une autre, ou d’accepter un acte de culte plutôt qu’un autre, ou encore de réformer une société donnée, car de telles tâches auraient pu être accomplies par les réformateurs et les pédagogues qui existent en tout temps et en tout lieu.
A cette époque, et à l’unanimité de tous ceux qui ont traité du sujet de l’histoire des nations et des peuples, l’état de l’humanité était extrêmement mauvais, et avec le temps, les dernières traces de vertu disparaissaient laissant place aux vices les plus divers, tels que l’assassinat des filles, les unions à caractère incestueux, l’agression que le fort perpétrait contre le faible, la propagation de l’injustice et de la tyrannie, l’éclatement des guerres pour des motifs les plus futiles, et aucun endroit n’était à l’abri de ces situations terribles à l’époque.
Il existait certainement des manifestations de miséricorde et de tolérance, ça et là, et que nous ne nions pas, mais elles restaient des comportements individuels presque insignifiants ou dont l’influence sur la société était minime, face aux manifestations de l’injustice, de la tyrannie et de l’agression qui régnaient à une grande échelle à l’époque.