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Nous allons consacrer deux courts articles au laps de temps que certains grands Compagnons ont passé auprès du Prophète .





Il ne fait absolument aucun doute que la génération des nobles Compagnons, qu’Allah les agrée tous, est la meilleur génération de toute la Oumma à travers le temps, de même que nous ne doutons pas que le choix d’Allah de faire de ces hommes pieux les compagnons de Son Envoyé, les porteurs et diffuseurs de Son message et les premiers bâtisseurs de l’Etat islamique était le meilleur des choix.


Il est certain que les Compagnons ont été et sont nos guides vers la voie prophétique authentique, ils sont nos pères en religion et ils font le lien entre nous et la religion du Seigneur des Mondes ; en outre, ils ont l’immense honneur d’être décrits comme possédant les meilleures qualités et vertus que peut posséder le croyant, cela fut d’ailleurs le cas dans les livres célestes qui précédèrent le Noble Coran, c’est-à-dire la Torah et les Evangiles, ainsi Allah, exalté soit-Il, dit :  Mohammed est le Messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant d’Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace laissée par la prosternation. Telle est leur image dans la Torah. Et l’image que l’on donne d’eux dans l’Evangile est celle d’une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s’épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l’émerveillement des semeurs. [Allah] par eux [les croyants] remplit de dépit les mécréants. Allah promet à ceux d’entre eux qui croient et font de bonnes œuvres, un pardon et une énorme récompense  (Coran 48/29). Nous remarquons ici que toutes les vertus et nobles caractéristiques attribuées aux Compagnons sont toutes mises au pluriel, ce qui indique que sont visés ici tous les membres de cette génération qui accompagna le Prophète . A ce propos Ibn Mas’ûd (Radhia Allahou Anhou) a dit :  Allah a regardé dans les cœurs de Ses serviteurs et Il a trouvé que le cœur de Mohammed  était le meilleur des cœurs parmi les cœurs de tous Ses serviteurs, Il le choisit donc afin qu’il délivre Son message ; puis, après avoir scruté le cœur de Mohammed  Il regarda à nouveau dans les cœurs des serviteurs et Il trouva que les cœurs de ses Compagnons étaient les meilleurs des cœurs parmi les cœurs de tous les autres serviteurs, c’est ainsi qu’Il fit d’eux les ministres de Son Messager ; ces Compagnons combattent pour Sa religion, de plus ce qu’Allah considère être bon est considéré par eux comme bon, et ce qu’Allah considère être mauvais est considéré par eux comme mauvais  (Ahmad).


Tout cela est connu, très fiable et tiré des preuves présentes dans les textes et le sens du Coran et de la Sunna, mais, en outre, nous aimerions attirer l’attention sur le fait que la génération des Compagnons, qui a eu la chance d’être choisie et élue par Allah, a vu son époque bénie, car en effet cette génération a produit et généré ce que n’ont pu produire et générer les autres nations et peuples dans des temps et époques beaucoup plus longs et étendus. Ainsi, cher lecteur, il est possible que tu sois étonné d’apprendre que tout ce processus de création d’une nouvelle civilisation puissante et extraordinaire assumé par quelques individus de la Oumma n’a pas pris beaucoup de temps et que ce changement profond opéré par les soins des  disciples de l’école prophétique , qui conquirent des contrées lointaines afin de diffuser la bonne guidée de la révélation et ses sciences, fut accompli par eux en un temps record. Notons que beaucoup d’entre ces Compagnons ne sont pas restés très longtemps en compagnie du Prophète , certains ne le fréquentèrent même que quelques jours ; nous allons donc dans ce qui suit mettre en évidence cette réalité :


 Mu’âdh ibn Djabal al-Khazradjî al-Ansârî (Radhia Allahou Anhou) était fort savant, il était même parmi toute la communauté celui qui maîtrisait le mieux les règles du licite et de l’illicite. Il se convertit à l’Islam à l’âge de 18 ans, il assista à la Bataille de Badr, de même qu’il participa à tous les autres combats auxquels participa le Prophète  qui le faisait toujours marcher derrière lui ou bien il le plaçait dans sa suite lorsqu’il sortait sur sa monture ; notons en sus que le Prophète  envoya Mu’âdh au Yémen après l’expédition de Tabûk alors qu’il avait 28 ans, et ce, afin qu’il enseigne aux gens le Coran et les règles de l’Islam et pour qu’il juge leurs affaires, il faut savoir que Mu’âdh était toujours au Yémen lorsque le Prophète  mourut. Ainsi, Mu’âdh se trouva en compagnie du Prophète  pendant environ dix ans, et durant cette période il apprit de lui le Coran et les règles de l’Islam, il le fit d’ailleurs si bien qu’il devint celui de tous les Compagnons qui lisait le plus le Coran ainsi que celui qui connaissait le mieux la Loi d’Allah. Il mourut durant la peste qui toucha ‘Amwâs, vers le Jordanie actuelle, en l’an 18 de l’Hégire, il avait alors 33 ou 38 ans selon les avis.


 S’ad ibn Mu’âdh (Radhia Allahou Anhou) faisait partie du clan médinois des Aws, et d’ailleurs il fut leur porte-drapeau lors de la Bataille de Badr, il est sans conteste l’un des grands héros de l’Islam, il fut toutefois atteint d’une flèche le jour de la Bataille du Fossé, il ne se remit pas des séquelles de cette blessure et il en mourut peu de temps après à l’âge de 37 ans, il fut inhumé dans le cimetière d’al-Baqî’. Sa mort attrista le Prophète  et fit trembler le Trône du Miséricordieux ! Il a donc accompagné le Prophète  seulement cinq années.


 ‘Abdallah ibn ‘Abbâs (Radhia Allahou Anhou), le grand Compagnon, le plus érudit des oulémas et le transcripteur du Noble Coran a été décrit par ‘Amrû ibn Dînâr comme suit :  Je n’ai jamais vu une assemblée rassemblant plus de bienfaits que celle où se trouvait Ibn ‘Abbâs, y étaient étudiés le licite et l’illicite, la langue arabe ou encore les poèmes ; en outre, Ibn ‘Abbâs a rapporté du Prophète  1660 hadiths. Il Naquit trois ans avant l’Hégire, et lorsque le Prophète  décéda, il n’avait pas plus de treize ans.


 Abû Hurayra, dont le nom est ‘Abd al-Rahmân ibn Sakhr al-Dawsî (Radhia Allahou Anhou), fut le Compagnon qui apprit par cœur le plus grand nombre de hadiths et duquel on rapporta également le plus grand nombre de hadiths. Il se convertit à l’Islam durant la septième année après l’Hégire, et il tâcha donc d’accompagner le Prophète  partout où il allait, il apprit ainsi de lui une science immense, bénéfique et bénie, et d’ailleurs personne ne put rivaliser avec lui en termes de quantité de savoirs appris dans le sillage du Prophète . Notons en sus qu’il a été rapporté de lui 5374 hadiths, et à ce propos il faut savoir que ces nombreux hadiths ont été rapportés par plus de huit cent Compagnons ou Tâbi’în. Il passa quatre années auprès du Prophète  dont trois années qu’il consacra exclusivement au fait de recevoir et consigner la science, il se contentait alors de très peu à manger, il ne travailla pas du tout ni dans le commerce ni dans l’artisanat, de même qu’il n’enfanta durant cette période de peur que cela le détourne de sa mission qui consistait à recueillir un maximum de science du Prophète . Il mourut en 59 de l’Hégire.La prédication du Prophète  pour sa communauté n’était pas dépourvue de compassion et de miséricorde, loin s’en faut.


`Abdallah ibn `Amr ibn al-`Âs, qu’Allah soit satisfait de lui et de son père, rapporta ce qui suit :  Un jour, le Prophète  récita les propos d’Ibrâhîm  rapportés dans le verset (sens du verset) :


‘Ô mon Seigneur, elles (les idoles) ont égaré beaucoup de gens. Quiconque me suit est des miens. Quand à celui qui me désobéit... c’est Toi, le Pardonneur, le Très Miséricordieux !’ (Coran 14/36).


Ainsi que ceux de `Îsâ  (sens du verset) : ‘Si Tu les châties, ils sont Tes serviteurs. Et si Tu leur pardonnes, c’est Toi le Puissant, le Sage’ (Coran 5/118). Il leva alors les mains vers le ciel et dit : ‘Ô Seigneur, ma communauté, ma communauté’, puis se mit à pleurer. Là, Allah, exalté soit-Il, l’Omniscient, dit : ‘Ô Djibrîl , va voir Mohammed et demande-lui ce qui le fait pleurer’. Djibrîl  vint voir le Prophète  qui l’informa de la raison de sa tristesse. Alors Allah, exalté soit-Il - l’Omniscient - lui dit : ‘Retourne auprès de Mohammad et dis-lui : Nous traiterons ta nation de la façon qui te satisfera et Nous ne t’humilierons pas’  (Mouslim).


Sa prédication  n’était pas non plus dépourvue de compassion et de miséricorde pour tout le genre humain ; en effet, il ne se lassait jamais de prêcher, sans épargner le moindre effort, au point qu’il faillit mourir de chagrin, regrettant le comportement des polythéistes qui s’étaient éloignés de la foi. Pour le consoler, Allah, exalté soit-Il, lui dit (sens des versets) :


•  Tu vas peut-être te consumer de chagrin parce qu’ils se détournent de toi et ne croient pas en ce discours !  (Coran 18/6) ;


•  Il se peut que tu te consumes de chagrin parce qu’ils ne sont pas croyants !  (Coran 26/3) ;


•  Que ton âme ne se répande donc pas en regrets pour eux  (Coran 35/8).


Il s’agit d’un reproche plein de sollicitude, qu’Allah, exalté soit-Il, adressa à Son Prophète  qui était miné par l’écart qui séparait son peuple de la foi et conscient du châtiment qui les attendait suite à ce déni. Trouvant que Son Prophète  était rongé de souci et de chagrin pour les siens, Allah, exalté soit-Il, Le Compatissant et Le Très Miséricordieux, a eu pitié de lui, lui a interdit de se morfondre et l’a consolé.


Quelle sincérité ! Quel sérieux ! Quelle détermination ! Et quelle assiduité dans la prédication pour appeler les créatures vers le droit chemin, jusqu’à pratiquement en mourir de chagrin par miséricorde et compassion pour eux !


Je me demande quelle place occupent la sincérité, la détermination, la compassion et la miséricorde envers les gens, et le souci de guider ces derniers dans la vie de ceux qui prétendent aimer le Prophète  ?


Dès qu’Allah, exalté soit-Il, lui donna l’ordre (sens du verset) :  Lève-toi et avertis  (Coran 74/2), le Prophète  ne tarda pas à obéir et prêcha pendant vingt ans, sans se reposer ni se calmer, et ce au prix de son plaisir personnel ou de celui de sa famille.


Il supporta la charge de communiquer le Message d’Allah à toute l’humanité et porta sur ses épaules le grand fardeau que cette mission implique.


Par conséquent, sa prédication  concerna toute la création. Le Prophète  est le prophète qui a déployé le plus grand effort dans la prédication, et dans le Djihad. Voilà pourquoi il a subi le plus grand lot de persécutions et d’épreuves, de l’aube de sa prédication jusqu’à la dernière heure de sa noble vie .


Sa prédication  a été l’incarnation de la miséricorde, de la compassion, de la bienfaisance, du souci porté à la cohésion des cœurs et à l’acheminement des gens vers la bonne voie ; et ce tout en éprouvant de la douceur et de la bienveillance vis-à-vis de celui qui se trompe ; tout en le corrigeant par les moyens les plus indulgents, conformément à l’ordre d’Allah, exalté soit-Il, Qui dit (sens du verset) :


 Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon  (Coran /125).


L’exemple de cette méthode se manifeste dans le hadith du jeune homme qui était venu voir le Prophète  pour lui demander la permission de s’adonner à la fornication : Abû Umâma, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporta qu’un jour, un jeune homme vint demander au Prophète  :  Permets-moi de m’adonner à la fornication. Les Compagnons le réprimandèrent et lui dirent :  Tais-toi ! Tais-toi ! . Le Prophète  lui dit :  Approche-toi . Quand il s’approcha du Prophète  il lui demanda :  Aimerais-tu que ta mère s’y adonne? .  Par Allah non, ô Messager d’Allah, puisses-tu vivre au prix de ma vie , lui répondit le jeune homme.  De la même manière les gens n’aimeraient pas que leur mère s’y adonne. Aimerais-tu que ta fille s’y adonne ? , demanda-t-il.  Par Allah non, ô Messager d’Allah, puisses-tu vivre au prix de ma vie , lui répondit le jeune homme.  De la même manière les gens n’aimeraient pas que leur fille s’y adonne. Aimerais-tu que ta sœur s’y adonne ? Demanda-t-il.  Par Allah non, ô Messager d’Allah, puisses-tu vivre au prix de ma vie , lui répondit le jeune homme. De la même manière les gens n’aimeraient pas que leur sœur s’y adonne. Aimerais-tu que ta tante s’y adonne ?  Demanda-t-il.  Par Allah non, ô Messager d’Allah, puisses-tu vivre au prix de ma vie , lui répondit le jeune homme.  De la même manière les gens n’aimeraient pas que leur tante s’y adonne.


Le Prophète  déposa sa main sur la poitrine du jeune homme et dit : Ô Seigneur, pardonne son péché, purifie son cœur et préserve sa chasteté . Depuis, ce jeune homme ne se préoccupait plus de ce genre de choses [Ahmed (al-Albânî : Sahîh)].


Allah, exalté soit-Il, dit en toute vérité (sens du verset) :  Et tu es certes, d’une moralité éminente  (Coran 68/4).



 



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