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1. 'Urwa ibn al-Zubayr rapporte qu'il a dit à Abdallah ibn 'Amr ibn al-'Âs : « Parle-moi du plus mauvais traitement que les polythéistes aient jamais fait subir au Messager d'Allah ? » Il me répondit ainsi : « Alors que le Messager d'Allah ( ) faisait la prière dans la cour de la Ka'ba, un certain 'Ukba ibn Abû Mu'ayt s'introduisit subitement, saisit le Messager d'Allah par l'épaule et se mit à lui tordre les vêtements autour du cou, l'étrangla violemment. Sur ces entrefaites, Abû Bakr arriva et saisit l'agresseur par l'épaule pour défendre le Prophète en répétant le verset de la sourate Ghafir : « Tuez-vous un homme parce qu'il dit : “Mon seigneur est Allah” ? Alors qu'il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur. » (Sahîh Boukhari).


2. Ayant été capturé par les polythéistes alors qu'il était dans une expédition, Zayd ibn al-Dathina, fut expulsé manu militari du Harâm pour être décapité. Alors un groupe de Qurayshites s’est rassemblé autour de lui. Abû Sufiyân ibn Harb qui en faisait partie lui dit alors : « Je te demande par Allah, ô Zayd, de me dire si tu aimerais que Muhammad soit maintenant à ta place en train de subir le même sort que toi et que toi tu sois parmi ta famille ? ». Il répondit : « Je jure par Allah que je ne souhaite pas que Mohammed, là où il se trouve maintenant, soit piqué par une petite épine alors que je serais parmi les miens ! ». Alors Abû Sufiyân dit : « Je n'ai jamais vu quelqu'un aimer quelqu'un plus que les Compagnons de Mohammed ( ) l'aiment ! » (Biographie du Prophète, Ibn Kathîr, c 3/128).


3. Un homme des Ansars vint voir le Messager d'Allah ( ) pour lui dire : « A vrai dire, je t'aime plus que ma propre personne, plus que mon fils, ma famille et mes biens et j'avoue que si je ne m'étais pas déplacé personnellement pour venir te voir et pour me rassurer je pensais que j'allais mourir. Ensuite, il s'est mis à pleurer. Le Prophète ( ) lui dit alors : « Pourquoi pleures-tu ? » « Je me suis rappelé", dit-il, qu'un jour tu mourras et que nous aussi nous mourrons et que tu seras dans une position élevée avec les Prophètes, tandis que nous autres, si nous entrons au Paradis, nous serons tous dans une position inférieure à la tienne et de ce fait nous ne pourrons plus te voir ». Le Prophète ( ) ne lui dit rien sur le coup. Peu après Allah, exalté soit-Il, lui révéla le verset suivant : « Quiconque obéit à Allah et au Messager […] ceux-là seront avec ceux qu'Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là ! » (Coran 4/69).


Le Prophète ( ) l’appela et lui dit alors : « Tiens, voilà donc une bonne nouvelle pour toi ! » (Rapporté par al-Bayhaqî dans Chu'âb al-Imân).


4. On rapporte qu'alors qu'il était en train d'organiser les rangs de ses Compagnons le jour de Badr, le Messager d'Allah passa à côté de Sawâd ibn Ghaziyya, un allié des Banî 'Adiyy al-Najjâr. Comme celui-ci était un peu détaché des rangs, le Messager d'Allah lui donna un léger coup au ventre avec un petit bâton en lui intimant cet ordre : « Tiens-toi correctement Ô Sawâd. » Sawâd lui dit : « Ô Messager d'Allah ! Tu m'as fait mal, toi dont la mission repose pourtant sur la justice et l'équité. Rends-moi justice. » Le Prophète ( ) lui dit : « Vas-y prends ta revanche. » Sawâd dit : « Ô Messager d'Allah ! Tu m'as frappé alors que mon ventre n’était pas protégé (par des vêtements). ». Le Messager d'Allah ( ) découvrit alors son ventre en lui disant : «Prends ta revanche. » Sawâd se précipita sur le ventre du Prophète ( ) et se mit à l'embrasser. Le Prophète ( ) lui dit alors : « Qu'est-ce qui t'a poussé à agir de la sorte, ô Sawâd. » « Ô Messager d'Allah !, reprit Sawâd, la situation étant ce qu'elle est, je n'exclus pas que je sois mort, en conséquence je voulais que, lors de ma dernière rencontre avec toi, nos deux peaux se touchent. » Sur ce, le Prophète ( ) pria Allah de lui octroyer du bien. » (Rapporté par Abû Na'îm dans le livre Connaître les Compagnons et jugé bon par al-Albânî).


Il nous incombe donc, alors que nous célébrons l'anniversaire de la naissance de Mohammed ( ) le bien-aimé, de nous interroger sur la nature de notre relation avec lui et avec son message. En particulier, on doit nous demander s'il s'agit d'une relation permanente ou seulement occasionnelle ? Ou bien s'agit-il d'une relation d'amour sincère pour le Prophète ( ) dont l'impact se répercute sur notre comportement, nos mœurs et nos actions, relation comparable sinon identique à celle qui, jadis, existait entre le Prophète ( ) et ses Compagnons.


Exprimant son amour pour le Prophète ( ) un grand poète dit :


Tous les cœurs au bien-aimé aspirent, et j’ai pour cela des témoins et des preuves. Les preuves quand je mentionne le nom de Mohammed, ce sont les larmes des gnostiques coulant en fleuves. Voici le Messager d’Allah, Voici l’Elu ! Voici l’Envoyé du Seigneur des mondes. Ô Messager d'Allah, ô étendard de la guidance ! L’amant au cœur embrasé vient chercher refuge dans ta citadelle.


Chers frères, avant de vous quitter nous vous rappelons la nécessité de multiplier prières et bénédictions sur l'Envoyé porteur de la lumière et par lequel le ciel et la terre ont été honorés ; car la prière pour le Prophète ( ) est une obligation, un acte de dévotion et un motif de satisfaction de notre Seigneur, exalté soit-Il.





 





Allah, exalté soit-Il, dit : « Dis : “Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers”. » (Coran 9/24).


Il est de notre devoir, en commémorant la naissance du Prophète (), de se rappeler et de rappeler à notre Oumma qu'on doit l'aimer et suivre sa Sunna. Il ne fait aucun doute que chaque musulman, là où il se trouve, aime Muhammad () ne serait-ce que parce que son amour constitue un pilier fondamental de cette religion orthodoxe. Aussi les preuves à l’appui de cela ne manquent pas. Tout d'abord il y a le verset susmentionné.


En interprétant ce verset, Al-Qâdî ‘Iyadh a dit dans son livre Ach-Chifâ` : « Ce verset suffit à lui seul comme incitation, rappel et preuve de l'obligation de l'amour du Prophète () et du devoir de l'imposition de cet amour en auréolant le bien-aimé et en lui accordant l'honneur qui lui sied. En effet, dans le verset, le Tout-Puissant a sévèrement critiqué ceux qui aiment leurs biens, leurs familles et leurs enfants plus qu'Allah et Son Messager (). Ils sont mis en garde en ces termes : « Alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers » avant de se voir, à la fin du verset, traiter d'impies et de s'entendre informés qu'ils font désormais partie de ceux qu'Allah n'a pas guidés, mais plutôt a laissés s'égarer [Ach-Chifâ` pour la définition des droits du Mustafâ ()].





En commentant le verset : « Le Prophète a plus de droit sur les croyants qu'ils n'en ont sur eux-mêmes ; et ses épouses sont leurs mères. » (Coran 33/6), l'Imam Ibn al-Qayyim a écrit : « Ce verset est la preuve que celui qui ne donne pas la priorité au Prophète () par rapport à lui-même, n'est pas un vrai croyant. Aussi la priorité dont il est question implique, entre autres, que le fidèle aime le Prophète () plus que sa propre personne, parce qu'à l'origine la priorité procède de l'amour, et l'individu chérit instinctivement sa propre personne plus que tout autre. Pourtant, il lui est demandé de mettre le Prophète () au premier plan, c'est-à-dire avant sa propre personne et donc de l'aimer plus que celle-ci. C’est alors qu'il acquerra le statut de croyant. Il va de soi qu'une telle priorité et qu’un tel amour impliquent l'obéissance et la soumission parfaites à l'aimé, la satisfaction spontanée, la résignation totale et l'acceptation sans rechigner de ses décisions, la mise en pratique de ses ordres et sa préférence à toute autre chose. Le croyant ne doit pas se considérer comme ayant, au départ, une mainmise sur lui-même en dehors de celle qu'exerce sur lui, à juste titre, le Messager d'Allah () qui, en effet, doit le commander avec plus d'autorité que celle d'un maître avec son esclave ou d'un père avec son fils, de sorte qu'il n'agit et ne dispose de lui-même que dans le cadre des instructions données par le Prophète () qu'il doit valoriser au-dessus de soi en raison du message qu'il a apporté de la part du Tout-Puissant, des miracles qu'il a fait éclater et de la Sunna qu'il a établie et fait divulguer » (Voir Ar-Risâla At-Tabûkiya d'Ibn al-Qayyim).





En commentant le verset : « Dis : “Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 3/31), Cheikh 'Abd ar-Rahmân ibn Nâsir as-Sa'dî fait valoir « Que ce verset impose l'amour d'Allah tout en montrant ses signes, ses conséquences et ses fruits en insistant sur : « Dis : “Si vous aimez vraiment Allah ». Cela veut dire qu'il ne suffit guère de se réclamer de cette position élevée et de ce grade incomparable, mais qu’il faut aussi y mettre de la sincérité qui, elle, doit se manifester par le suivi de son Messager () en tout, que ce soit en paroles, en actes, en ce qui concerne les principes fondamentaux ou subsidiaires de l'Islam, en public ou en privé." (Voir Tayîr al-allâm de 'Abd ar-Rahmân as-Sa'dî).





Parmi les preuves tirées du hadith nous pouvons citer à titre d’exemple :


Le hadith dans lequel le Prophète () dit : « Aucun de vous ne sera un vrai croyant que lorsque, pour lui, je deviens plus cher que son père, son fils et tout le monde. » (Boukhari et Mouslim).





Le cas de 'Umar ibn al-Khattâb (qu'Allah soit satisfait de lui) qui, un jour qu'il était avec le Prophète (), lui dit : « Ô Messager d’Allah ! Je jure que tu es la personne que j'aime plus que tout, à part ma propre personne. »


Le Prophète () rétorqua :


« Non 'Umar ! Je jure par Celui Qui détient mon âme dans Sa Main, il est indispensable que tu m'aimes plus que ta propre personne. »


C'est alors que 'Umar répondit : « Par Allah, tu es certes, ô Messager d’Allah, la personne que j'aime plus que ma propre personne. »


Le Prophète () dit alors : « Ô 'Umar ! À partir de maintenant [on peut dire que ta croyance est sans faille]» (Rapporté par Boukhari)



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