LE DEUXIÈME PILIER DE L’ISLAM: LA PRIÈRE La salat, deuxième pilier de l’islam, est la prière rituelle quotidienne. Elle est obligatoire pour tous les musulmans. La salat est une prière dont les différents éléments sont déterminés, et elle diffère en cela d’une prière effectuée sous l’inspiration du moment. Les musulmans prient, ou adorent, leur Seigneur cinq fois par jour : Entre l’aube et le lever du soleil Après que le soleil ait dépassé le zénith Entre le milieu de l’après-midi et le crépuscule Entre le crépuscule et la dernière lumière du jour À partir de l’obscurité totale jusqu’à la moitié de la nuit Abdullahi Haji-Mohamed se prosterne durant la prière de l’après-midi en attendant des passagers à l’aéroport international Hopkins, à Cleveland. (Photo AP/The Plain Dealer, Gus Chan) Chaque prière demande au moins cinq minutes, mais chaque personne peut allonger sa prière si elle le souhaite. Les musulmans peuvent prier en tout lieu exempt d’impuretés, seuls ou en groupe, dans une mosquée ou à la maison, au travail ou sur la voie publique, à l’intérieur ou à l’extérieur. Dans certaines circonstances particulières, comme lors d’une maladie, d’un voyage ou d’une guerre, certains accommodements sont permis afin de rendre plus facile l’accomplissement de la prière. Le fait d’avoir chaque jour des moments réservés pour se rapprocher de Dieu aide le musulman à demeurer conscient de l’importance de sa foi et du rôle que joue cette dernière dans sa vie quotidienne. Le musulman débute sa journée par des ablutions, avant de se tenir debout, en prière, devant son Seigneur. La prière consiste en récitations du Coran, en arabe, et en une série de mouvements : positions debout, inclinée, prosternée et assise. Les récitations et les mouvements de la prière sont l’expression de la soumission, de l’humilité et de l’adoration envers Dieu. Les différentes positions qu’adopte le musulman durant sa prière expriment sa soumission, tandis que les paroles qu’il récite lui rappellent son engagement envers Dieu. La prière rappelle également le Jour du Jugement et le fait que chacun devra comparaître devant son Créateur pour rendre des comptes sur la vie qu’il aura menée sur terre. Voilà donc comment le musulman débute sa journée. Plus tard, durant la journée, il prend une pause de ses activités quotidiennes pour prier à nouveau. Cela lui rappelle, encore une fois, la véritable raison de son existence et de sa vie sur terre. Ces prières servent de rappel constant tout au long de la journée, aident le croyant à garder Dieu à l’esprit dans le tourbillon quotidien du travail, des relations familiales et des distractions de toutes sortes. La prière renforce la foi, réaffirme notre dépendance envers Dieu et nous aide à relativiser les choses d’ici-bas et à les concevoir en fonction du Jour du Jugement et de l’au-delà. Pour prier, le musulman se positionne face à la Mecque, la ville sainte qui abrite la Ka’aba, c’est-à-dire l’ancien lieu d’adoration bâti par Abraham et son fils Ismaël. À la fin de la prière, il récite la shahada (profession de foi) et la salutation de paix (que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu soient sur vous) est répétée deux fois. Bien qu’accomplir sa prière seul soit permis, la prière en groupe, à la mosquée, a un mérite particulier et c’est pourquoi les musulmans sont encouragés à accomplir certaines prières en congrégation. Leur visage et leur corps tournés en direction de la Ka’aba, à la Mecque, les croyants se positionnent en rangs parallèles derrière le imam, qui les dirige dans la prière. Dans plusieurs pays musulmans, l’appel à la prière, ou adhan, se répercute au-delà des toits. À l’aide d’un porte-voix, le muezzin récite : Allahou Akbar (Dieu est le plus grand), Allahou Akbar (Dieu est le plus grand), Allahou Akbar (Dieu est le plus grand), Allahou Akbar (Dieu est le plus grand), Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu). Ash-hadou an-laa ilaaha ill-Allah (j’atteste qu’il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu). Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu). Ash-hadou anna Muhammad-ar-Rasool-oullah (j’atteste que Mohammed est le messager de Dieu). Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!) Hayya ‘alas-Salah (Venez à la prière!) Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!) Hayya ‘alal-Falah (Accourez au succès!) Allahu Akbar (Dieu est le plus grand), Allahu Akbar (Dieu est le plus grand), La ilaaha ill-Allah (il n’y a pas d’autre divinité à part Dieu). Les étudiants de l’école Noor-ul-Iman se sont joints aux hommes pour la prière de l’après-midi, le 13 mai 2003, à la Islamic Society du New Jersey, une mosquée située en banlieue de South Brunswick, N.J. De nombreuses communautés musulmanes, aux Etats-Unis, suivent l’étalement urbain et se développent dans les banlieues. (Photo AP/Daniel Hulshizer) C’est le vendredi qu’est célébrée la prière collective, en islam. La prière du vendredi est l’office le plus important de la semaine. Elle comporte les caractéristiques suivantes : Elle est célébrée à la même heure que la prière du midi, qu’elle remplace. Elle doit être accomplie en congrégation et dirigée par un imam; en d’autres termes, elle ne peut être accomplie individuellement. Les musulmans qui vivent en Occident (ou dans des pays non-musulmans) essaient d’organiser leur horaire de façon à pouvoir assister à cette prière. Plutôt qu’un jour de repos, comme le Sabbat, le vendredi est une journée où les dévotions et les actes d’adoration sont plus nombreux. Un musulman peut très bien travailler le vendredi, comme il le fait les autres jours de la semaine. Il vaque à ses occupations habituelles, mais prend une pause pour la prière du vendredi. Lorsque celle-ci est terminée, il peut reprendre ses activités. La prière du vendredi est normalement célébrée dans une mosquée, lorsqu’il y en a une de disponible. Si ce n’est pas le cas, elle peut être offerte dans une salle qu’on aura louée, un parc, etc. Lorsque vient l’heure de la prière, on entend l’appel à la prière. L’imam s’installe alors face à l’auditoire et fait son sermon (connu sous le nom de khoutba, en arabe), une partie essentielle de l’office, à laquelle il est obligatoire d’assister. Tandis qu’il parle, tous doivent écouter en silence, jusqu’à la fin. La plupart des imams, en Occident, font leur sermon dans la langue locale, mais certains insistent pour le faire en arabe. Habituellement, ces derniers prononcent un court résumé dans la langue locale, au début ou à la fin. L’imam prononce deux sermons, séparés l’un de l’autre par une courte période où l’imam s’assoit pour marquer une pause. Le sermon commence par des paroles de louange à Dieu et des prières de bénédictions pour le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui). Après le sermon, l’imam dirige les croyants dans la prière; il récite la sourate al-Fatiha et d’autres passages du Coran, à voix haute. Lorsqu’il termine, la prière du vendredi est terminée. Des prières collectives spéciales, qui incluent un sermon, sont aussi offertes les matins des deux jours de festivité en islam. L’un de ces jours est celui qui met un terme au jeûne du Ramadan et qui est donc le premier jour du mois suivant celui de Ramadan, tandis que l’autre est celui qui conclut le pèlerinage, ou Hajj. Enfin, des prières individuelles surérogatoires, surtout durant la nuit, sont encouragées chez les croyants et sont pratique courante chez les musulmans pieux.