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Ali « ibn » (fils de) Abou Talib était le jeune cousin du prophète Mohammed.  Cet enfant, qui admirait beaucoup son cousin plus âgé, allait devenir un noble guerrier de l’islam, un juge très instruit, un remarquable exégète du Coran et un leader de la nation musulmane se distinguant par sa droiture et sa piété.





Il naquit à la Mecque, vers l’an 600.  Son père, Abou Talib, était l’oncle du prophète Mohammed et un de ses plus fervents défenseurs.  Alors qu’Ali était un jeune enfant, une grande famine ravagea la région de la Mecque; la nourriture se fit très rare et plusieurs familles étaient incapables de nourrir leurs enfants.  Mohammed, qui n’était pas encore prophète, à l’époque, mais qui était déjà marié à Khadijah, offrit de s’occuper de son jeune cousin.  Ali adorait son grand cousin et le suivait partout, imitant tout ce qu’il faisait.  Adolescent, Ali commença également à adopter les bonnes manières de Mohammed.[1]





Ali avait environ dix ans quand Mohammed reçut ses premières révélations de Dieu.  Ali était présent lorsque son cousin annonça aux membres de sa famille que Dieu l’avait choisi pour être Son messager.  On raconte qu’Ali vit Mohammed et Khadijah invoquer Dieu et qu’il demanda à son cousin ce qu’il avait vu.  Dès que Mohammed expliqua à Ali le message de l’islam qu’il avait reçu, Ali y crut.  Cependant, avant de se lancer et de se convertir à l’islam, il réfléchit longuement à ce que serait la réaction de son père.  Le lendemain matin, il prononça l’attestation de foi, i.e. qu’il n’y a pas d’autre divinité méritant d’être adorée en dehors d’Allah et que Mohammed est Son messager.  Ali occupe la position honorable du premier adolescent ayant accepté l’islam.





Certains érudits musulmans croient qu’Ali avait probablement plus de dix ans lorsqu’il embrassa l’islam.  Mais son âge n’a pas vraiment d’importance; ce qui compte surtout, c’est qu’il était un jeune homme très brillant qui aimait apprendre et qui souhaitait adorer Dieu de la meilleure manière.  Plusieurs érudits ont souligné qu’Ali faisait partie d’un groupe de jeunes hommes et de jeunes femmes, autour du prophète Mohammed, qui n’avait jamais été initié aux rituels idolâtres des Arabes de l’ère préislamique.  Jamais Ali ne se prosterna devant quoi ou qui que ce fût à part Dieu.





Ali passa son enfance auprès de Fatima, la plus jeune des filles de Mohammed et de Khadijah.  Quelques années plus tard, alors que la communauté musulmane avait émigré à Médine, Ali alla voir le Prophète et lui demanda la main de Fatima.





Ali était toutefois contrarié par le fait qu’il était très pauvre et qu’il n’avait rien à offrir à Fatima comme cadeau de mariage.  Mohammed lui rappela qu’il avait un bouclier qu’il souhaitait vendre.  Ali vendit le bouclier à Outhman ibn Affan et s’apprêtait à retourner chez le Prophète quand Outhman l’arrêta et lui rendit son bouclier, qu’il leur offrit à tous deux en cadeau de mariage.  Selon les informations disponibles, Ali et Fatima étaient probablement à la fin de leur adolescence quand le Prophète célébra leur union.





Le jeune garçon qui avait partout suivi son cousin comme une ombre était devenu un noble guerrier.  Lorsque Dieu révéla le verset « … et avertit ta tribu, ô Mohammed » (Coran, 26:214), le Prophète invita tous les membres de sa famille pour un repas.  Après le repas, il s’adressa à eux et demanda lesquels d’entre eux se joindraient à lui pour la cause de Dieu.  Nul n’eut le courage de répondre, à l’exception d’un garçon à l’aube de son adolescence.  Il s’agissait d’Ali, évidemment; et il se tint droit et résolu devant les rires et les moqueries et exprima son désir d’aider le Prophète et de se rendre utile à lui.  Dans les moments difficiles qui allaient rapidement survenir, pour les musulmans, Ali tint bon et démontra à plusieurs reprises son grand courage et son amour pour Dieu et pour Son messager.





Quand les mécréants de la Mecque complotèrent pour tuer Mohammed, il devint nécessaire, pour lui et Abou Bakr, de quitter la Mecque.  Ils décidèrent de le faire à la nuit tombée, pour être protégés par l’obscurité.  Alors qu’ils fuyaient dans le désert obscur, c’est Ali, adolescent, qui se coucha à la place de Mohammed dans son lit, sachant qu’à n’importe quel instant, des assassins se pointeraient pour tuer celui qu’ils croyaient être le Prophète.  Ali survécut, cette nuit-là, et, dans les jours qui suivirent, il retourna à leurs propriétaires les biens qui avaient été confiés en gage à Mohammed.   Puis, il alla rejoindre son cousin à Médine.  Celui-ci considéra Ali comme faisant partie des plus braves, des plus fiables et des plus pieux de ses compagnons.





Le prophète Mohammed aimait tant son cousin qu’il lui avait donné plusieurs surnoms affectueux, qu’il avait pris l’habitude d’utiliser.  Celui qu’Ali aimait le plus était Abou Tourab (père de la poussière).   Il se faisait appeler ainsi car un jour, alors qu’il dormait dans la cour de la mosquée, son dos se couvrit de poussière.  Le Prophète s’approcha de lui, l’aida à se relever, brossa la poussière sur son dos et, en souriant, l’appela Abou Tourab.  Il l’appelait aussi Ali Haidarah (Ali le lion).  Le jeune cousin du Prophète allait devenir un guerrier très respecté de ses semblables comme de ses ennemis.





 Ali fut le quatrième calife de l’islam, après Abou Bakr, Omar et Outhman.[1]  Il régna sur l’empire musulman, en ne se basant sur rien d’autre que la loi de Dieu, de l’an 656 à l’an 661.  Il était le jeune cousin et le gendre du prophète Mohammed.  Il passa son enfance à prendre exemple sur le noble caractère de son cousin et son adolescence à apprendre l’islam.  Il devint un noble guerrier, physiquement fort et sûr de lui, mais avec un cœur tendre, rempli d’amour pour Dieu et Son messager.  Les musulmans se souviennent d’Ali pour son courage, son honnêteté, sa générosité et sa bonté envers les autres, de même que pour son dévouement indéfectible à l’islam.





Après sa migration à Médine, il épousa Fatima, la fille du Prophète.  Le jeune couple mena une vie simple et austère, car Ali n’avait aucun intérêt dans les choses de ce monde; il préférait se concentrer sur sa religion et déployer tous les efforts pour atteindre le paradis éternel dans l’au-delà.  Ils n’avaient ni serviteurs ni esclaves.  Ali puisait et transportait l’eau jusqu’à leur demeure et Fatima s’occupait de moudre le grain jusqu’à ce que ses mains deviennent calleuses et douloureuses.  Un jour que le jeune couple demanda un serviteur au Prophète, il les réprimanda en leur disant qu’il ne se voyait pas leur offrir du luxe alors que la mosquée était remplie de gens affamés.





Ce soir-là, Mohammed rendit visite à Ali et Fatima.  Il s’assit sur le bord de leur lit et leur enseigna des paroles par lesquelles invoquer Dieu.  Il leur dit qu’invoquer Dieu leur rapporterait plus, au final, qu’un serviteur pour alléger leur charge de travail.  Jamais Ali n’oublia les conseils que leur prodigua le Prophète, ce soir-là.  Des années plus tard, il affirma que pas une nuit ne se passait sans qu’il ne récite les paroles que lui avait enseigné le Prophète ce fameux soir.  Ali et sa famille faisaient tout leur possible pour plaire à Dieu; il n’était pas rare qu’ils s’empêchent de manger pour donner leur nourriture à des gens encore plus pauvres qu’eux.  La générosité d’Ali ne connaissait pas de limites et il traitait chacun avec respect et bonté.





L’érudit Imam Ahmad a décrit Ali comme l’un des compagnons du Prophète les plus vertueux et l’un de ses plus fervents défenseurs.  Il était connu comme un guerrier impressionnant et il se distingua clairement lors de la première et cruciale bataille contre les mécréants de la Mecque, la bataille de Badr.  Le jeune « lion » participa à toutes les batailles menées dans les premiers temps de l’islam, à l’exception d’une.  On rapporte que lors de la bataille de Khaybar, le Prophète lui accorda un grand honneur.  Il dit à ses compagnons : « Demain, je donnerai l’étendard à un homme qui aime Dieu et Son messager et qui est également aimé de Dieu et de Son messager, un homme qui jamais ne se défile sur le champ de bataille et à travers lequel Dieu nous apportera la victoire. »  Les compagnons passèrent la nuit à se demander qui porterait l’étendard, le lendemain, sur le champ de bataille.  On rapporte qu’Omar ibn al-Khattab aurait affirmé que c’était la seule fois où il avait espéré qu’on lui accorde ce leadership, mais cet honneur revint finalement à Ali.





Après que le calife Outhman ibn Affan fut assassiné au service de la nation musulmane, c’est Ali qui fut choisi pour lui succéder.  Plusieurs musulmans avaient hâte qu’Ali prenne les rênes du pouvoir, mais Ali était inquiet, car il avait remarqué qu’une certaine rébellion commençait à faire son apparition parmi les croyants.  Il hésitait, donc, jusqu’à ce que des compagnons qui avaient été parmi les plus proches du prophète Mohammed le pressent d’accepter et lui promettent tout leur soutien.  Les événements ayant entouré l’assassinat d’Outhman avaient fait plonger la nation musulmane dans une sombre période qui allait être décrite, plus tard, comme la « période de tribulations ».  Et c’est ainsi qu’Ali entama et termina son califat lors d’une période de tribulations.  Il demeura toutefois ferme dans ses convictions et dirigea la nation de la manière dont on se serait attendu d’un homme qui, enfant et adolescent, avait appris à se comporter de manière noble et vertueuse aux côtés du Prophète.





Ali était un homme profondément religieux; il était dévoué envers l’islam et s’efforçait, dans sa vie quotidienne et dans son rôle de leader de la nation, de respecter le Coran et la sounnah du Prophète.  Une guerre éclata parmi les musulmans et Ali dû faire de son mieux pour diriger une nation entravée par la rébellion et les querelles.  Durant cette période de guerre civile, Ali ne perdit jamais de vue la tâche importante qu’on lui avait confié, i.e. celle de veiller sur la nation musulmane.





Comme Outhman, son prédécesseur et frère en islam, Ali dirigea la nation avec un cœur humble, avec austérité et piété.





Ali fut assassiné avec un sabre empoisonné, tandis qu’il priait dans la mosquée.  Abou Bakr, Omar Ibn al-Khattab, Outhman ibn Affan et Ali ibn Abou Talib, les quatre grands califes de l’islam, étaient des hommes nobles et d’une grande moralité, qui dirigèrent la nation sur la base du Coran et des leçons enseignées par le prophète Mohammed.



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