« Les habitants du Feu et les habitants du Paradis ne sauraient être égaux. Les habitants du Paradis seront ceux qui connaîtront le succès. » (Coran 59:20)
Dieu nous dit, dans le Coran, que les habitants du feu et ceux du jardin ne sont pas semblables. Ceux qui se retrouveront dans le jardin auront connu le succès, contrairement aux autres. Une fin remarquable, qui culmine en une demeure et un bonheur éternels, est la récompense d’une vie réussie. Mais quelle est la définition d’une vie réussie? Est-ce une vie remplie de richesses monétaires? De bonne santé? Ou de simple bonheur et d’absence de stress? Comment l’islam définit-il ce succès?
Google définit le bonheur comme la réalisation d’un objectif. Il le définit comme l’opposé de l’échec, i.e. le fait de ne pas avoir réalisé un objectif. De nos jours, nous avons tendance à penser au succès en termes de maisons spacieuses, vacances outremer ou popularité. Les gens travaillent fort pour ces petits succès et refusent de les banaliser, même s’ils sont très éphémères. Comme on dit souvent, nous n’emporterons pas ces choses dans nos tombes et l’islam nous dit que la seule chose que nous emporterons avec nous sont nos actions. Le prophète Mohammed a dit : « Trois choses accompagnent la personne décédée à sa tombe, dont deux s’en retournent et une reste. Sa famille, sa richesse (ou statut) et ses actions l’accompagnent à sa tombe; puis, sa famille et sa richesse la quittent et ses actions restent avec elle. »[1]
« Toute âme goûtera la mort. Et vous ne serez pleinement rétribués qu’au Jour de la Résurrection. Quiconque sera écarté du Feu et introduit au Paradis aura certes réussi. La vie d’ici-bas n’est (qu’une vie) remplie de jouissances trompeuses. » (Coran 3:185)
Dans ses hadiths, le prophète Mohammed nous dit que celui qui connaîtra le succès est celui qui a accepté l’islam, celui dont les besoins de base sont comblés et qui est satisfait de ce que Dieu lui a donné en cette vie.[2] Se soumettre à la volonté de Dieu est ce qui rend une personne heureuse. Et le bonheur et la réussite (au sens islamique) ne signifient pas nécessairement que la personne est constamment heureuse, riche et en bonne santé.
Avec l’islam viennent de grandes responsabilités; le musulman est responsable de son propre bonheur et de son propre succès. Et le succès, tel que compris dans ce contexte, est la récompense ultime. Si Dieu considère que nous avons réussi, le Paradis devient notre demeure éternelle et la santé, la richesse et le bonheur deviennent également éternels. Le succès, en islam, est le fait d’accéder au Paradis. Tout succès que nous connaissons, sur terre, qu’il soit financier ou relié à la bonne santé ou aux loisirs, est éphémère et connaîtra rapidement une fin.
Le terme arabe pour succès est falah, un terme que tous les musulmans de toutes les nationalités connaissent bien. Car ils l’entendent chaque fois qu’ils entendent le adhan, ou appel à la prière : « … hayya ‘alal-falah! » (Venez vers le succès! Venez à la prière, venez au succès!) Car il y a certes un succès dans la prière, dans le fait de maintenir cette connexion avec Dieu. Il est intéressant de souligner que la même racine, fa-la-ha, nous donne également le terme arabe pour « fermier » (fallah). Et comment savons-nous qu’un fermier connaît du succès? Il obtient d’abondantes récoltes et son bétail est en santé. Mais le fermier n’a pas entièrement le contrôle sur ces résultats : il sème, travaille la terre et s’occupe de son bétail, mais, ultimement, il s’en remet à Dieu pour la bonne température, le contrôle des insectes, etc. Son succès, en tant que fermier, est déterminé par le pouvoir de Dieu sur toute chose. Les inondations et les sécheresses, les vents et la pluie, même sa propre santé et celle de son bétail peuvent affecter son succès.
Peut-on alors dire que la définition du succès inclut le fait de placer sa confiance en Dieu? Faire un effort, faire ce qui nous est demandé et laisser l’issue entre les mains de Dieu. Le prophète Mohammed a expliqué aux croyants que les événements de leur vie sont extraordinaires. Il a dit : « Comme est étonnante l’affaire du croyant, car tout ce qui lui arrive est bon et cela ne s’applique qu’au croyant. Si une bonne chose lui arrive, il en est reconnaissant et c’est une bonne chose pour lui. Et si une mauvaise chose lui arrive, il l’endure avec patience et c’est aussi une bonne chose pour lui. »[3] Ainsi, quand une personne voue sa vie à plaire à Dieu en se soumettant à Sa volonté, ces paroles du Prophète prennent un sens encore plus profond. Car faire totalement confiance à Dieu signifie qu’il n’y aura pas d’échecs. Ainsi, les revers et difficultés mineurs ne sont que de légers problèmes sur la route du succès ultime.
Mais qu’en est-il des aboutissements que l’on considère généralement comme des échecs, en cette vie? Comme perdre son travail ou son époux(se)? Comme ne pas être reconnu pour la personne que l’on s’efforce d’être? Rien de tout cela n’a la moindre influence sur le succès ou l’échec ultime de notre vie. Ce qui est pris en compte est notre façon de réagir à ces événements et de faire face aux épreuves de la vie en général. Une personne est sur la voie du succès ultime à cause de son attitude, de ses intentions et de sa capacité à placer sa confiance en Dieu.
« Réussira, certes, celui qui purifie son âme de ses péchés, tandis que sera perdu celui qui la corrompt. » (Coran 91:9-10)
« Et ma réussite, (dans cette tâche), ne dépend que de Dieu. C’est en Lui que je place ma confiance… » (Coran 11:88)
Dieu nous réitère, à travers le Coran, de quelle façon nous pouvons réussir et comment y parvenir. Il nous décrit aussi de quelle façon nous échouons. Dans la sourate 103, Il jure par le jour déclinant que nous sommes tous en perdition, sauf ceux d’entre nous qui font quatre choses particulières : croire, faire le bien, s’enjoindre mutuellement à protéger la vérité et à demeurer patient.
« Par le jour déclinant! En vérité, l’homme court à sa perte, à l’exception de ceux qui croient et font le bien, s’enjoignent mutuellement de s’en tenir à la vérité et s’incitent mutuellement à la patience. » (Coran 103)
Dans la deuxième partie, nous verrons les différentes façons d’atteindre le succès. Nous parlons, évidemment, du succès ultime, dont Dieu et Son messager nous ont donné la recette.
Dans la première partie, nous avons appris que l’islam s’intéresse au succès ultime de l’individu. Le Paradis est le succès ultime et l’Enfer est l’échec ultime. Il existe plusieurs moyens d’atteindre ce succès, car Dieu a promis le Paradis à ceux qui Lui obéissent; Il leur a promis la sérénité, le contentement, le bonheur et la paix d’esprit. Cela ne signifie pas que ces choses ne peuvent être atteintes en cette vie également. Une vie heureuse est possible pour ceux qui se guident sur le message de Dieu, le Coran et les paroles du prophète Mohammed. Le succès est facilement atteignable et aujourd’hui, nous discuterons de quelques moyens d’atteindre ce succès, à la fois en cette vie et dans l’au-delà.
La vertu
Le prophète Mohammed nous a donné une excellente définition de la vertu. Il a dit : « La vertu est ce avec quoi le cœur et l’âme sont tranquilles. Mais le péché est ce qui soulève des soupçons dans l’âme et qui est déconcertant dans le cœur, même si les gens, autour, vous disent que c’est une bonne chose. »[1] Une des choses que l’être humain relie au succès est la capacité de bien dormir, la nuit, et de vivre avec une bonne conscience; la vertu procure ces deux choses. La vertu implique également de suivre les commandements de Dieu, de s’efforcer d’accomplir les actes d’adoration dont la prière, la charité et le jeûne, le tout avec de bonnes intentions et un cœur sincère.
« Quiconque , homme ou femme, fait le bien tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous le récompenserons, certes, en fonction de ses meilleures actions. » (Coran 16:97)
La bonté
Le véritable croyant est connu pour sa bonne attitude. Il essaie de voir le côté positif en toute chose et en toute personne et il est le premier à donner de ses biens, peu importe l’amour qu’il leur porte, aux moins fortunés que lui. Il est donc toujours prêt à porter assistance aux autres et ce, dans un sincère esprit d’altruisme.
« Il n’y a rien de bon dans la majeure partie de leurs conversations secrètes, sauf si l’un d’eux recommande une charité, une bonne action ou une conciliation entre les gens. Et quiconque fait cela, cherchant l’agrément de Dieu, Nous lui donnerons une récompense énorme. » (Coran 4:114)
Dieu est bon. Il multiplie la récompense des bonnes actions et pardonne les mauvaises. Le prophète Mohammed a dit que quiconque a l’intention de faire une bonne action, mais ne la met pas à exécution, Dieu la lui inscrit, à son compte, comme une bonne action. S’il a l’intention de la faire et qu’il la met à exécution, Dieu lui compte, pour cela, entre dix et sept cents bonnes actions. Quiconque a l’intention de commettre une mauvaise action, mais ne la commet pas, Dieu la lui compte comme une bonne action. Et s’il a l’intention de commettre une mauvaise action et la commet, Dieu la lui compte comme une seule mauvaise action.[2] Celui dont les bonnes actions sont multipliées a vraiment réussi.
Se souvenir de Dieu
Un des moyens les plus faciles de se sentir satisfait et tranquille est de penser à Dieu. Cette simple action fait baisser le stress et nous ramène à l’essentiel de la vie, qui se résume à adorer Dieu dans tout ce que nous faisons. Toutefois, la vie étant ce qu’elle est, l’anxiété et l’angoisse peuvent nous toucher à tout instant et nous n’avons pas toujours le contrôle sur cela. Nous avons, cependant, le contrôle sur notre façon de réagir face à ces épreuves. Si nous réagissons en nous tournant vers Dieu, en nous rappelant Ses attributs et en L’invoquant, nous aurons plus de chance de connaître le succès ultime.
« N’est-ce point par l’évocation de Dieu que se tranquillisent les cœurs? » (Coran 13:28)
Placer sa confiance en Dieu
« Et quiconque place sa confiance en Dieu, Dieu lui suffit. » (Coran 65:3)
On peut trouver la voie du succès en plaçant notre confiance en Dieu. C’est à partir du moment où nous acceptons l’idée que Dieu a le contrôle sur toute chose et qu’Il souhaite nous voir atteindre le succès ultime que nous pouvons commencer à relaxer et, peut-être, trouver le succès dans notre vie d’ici-bas également. Dieu veut ce qu’il y a de meilleur pour nous. Si nous faisons notre possible et que les choses ne se passent pas comme nous l’avions prévu, cela ne signifie pas forcément que nous avons échoué; cela signifie que le plan de Dieu, pour nous, ne correspond pas à ce que nous avions envisagé. C’est à ce moment que nous devons apprendre à faire confiance en Dieu.
« Si Dieu vous aide, nul ne peut vous vaincre; mais s’Il vous abandonne, qui donc peut vous aider? C’est à Dieu que les croyants doivent faire confiance. » (Coran 3:160)
Un dernier mot sur l’échec
Si un malheur survient ou si les choses ne se passent pas comme nous l’espérions, il ne faut pas forcément y voir un signe d’échec. Une bonne attitude peut nous aider à composer avec une telle situation, mais il ne faut jamais oublier que c’est le succès ultime qui demeure le plus important. Si un malheur atteint une personne, elle ne doit pas dire : « Si seulement j’avais fait les choses autrement, cela ne serait pas arrivé. ». Dire une telle chose reflète une incapacité à accepter ce qui nous a échappé et qui ne peut être regagné et un manque de compréhension du décret divin. Ces pensées négatives provoquent de la douleur, à l’intérieur, et permettent au diable de prendre le dessus sur une personne en la convainquant de son échec. Le prophète Mohammed a dit : « Le croyant fort est meilleur et plus cher, aux yeux de Dieu, que le croyant faible, bien que les deux soient bons. Efforcez-vous de faire ce qui vous apporte des bienfaits, implorez l’aide de Dieu et ne laissez pas le sentiment d’impuissance vous envahir. Si un malheur vous atteint, ne dites pas : « Si j’avais fait les choses autrement, ça se serait passé comme ceci ou comme cela. » Dites plutôt : « Dieu a décidé et Il fait ce qu’Il veut », car l’expression « si seulement » ouvre la porte à l’œuvre du diable. »[3]
L’islam guide vers le droit chemin, qui mène au succès en ce monde comme dans l’au-delà. Et il est clair que l’islam encourage les croyants à œuvrer pour leur succès dans l’au-delà, car c’est ce que notre Créateur appelle Lui-même le succès ultime.
« Quiconque sera écarté du Feu et introduit au Paradis aura certes réussi. » (Coran 3:185)