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J’étais douloureusement au courant d’une grande partie de l’histoire de la Bible et c’était un des principaux problèmes que j’avais avec le christianisme.  J’avais, à ce sujet, interrogé des pasteurs et autres érudits de la Bible et à l’époque (cela se passait avant la résurgence des chrétiens fondamentalistes), la plupart d’entre eux étaient très ouverts à la discussion et admettaient volontiers qu’il y avait des problèmes au niveau de l’authenticité historique de la Bible. 





 J’étais douloureusement au courant d’une grande partie de l’histoire de la Bible et c’était un des principaux problèmes que j’avais avec le christianisme.[1]  J’avais, à ce sujet, interrogé des pasteurs et autres érudits de la Bible et à l’époque (cela se passait avant la résurgence des chrétiens fondamentalistes), la plupart d’entre eux étaient très ouverts à la discussion et admettaient volontiers qu’il y avait des problèmes au niveau de l’authenticité historique de la Bible.





Mais en même temps, la plupart d’entre eux affirmaient que les « enseignements », eux, avaient été préservés, concédant toutefois que les détails avaient pu être perdus.  Autrement dit, il était clair que la Bible n’était pas la parole de Dieu, car ils prétendaient que les auteurs des livres bibliques avaient été « inspirés » par Dieu.  Mais encore là, ils ne pouvaient le prouver d’aucune façon.  Cela m’apparaissait, personnellement, comme de la foi aveugle parce que si vous croyez que les détails n’ont pas été préservés, comment pouvez-vous être si sûr que les principaux enseignements l’ont été, eux.  En réalité, nous ne savons même pas qui étaient Matthieu, Marc, Luc et Jean ni même pourquoi leurs noms ont été associés à ces fameux évangiles.





À la lumière de tout cela, je trouvai que l’auteur Jeffery, tout en tentant de prouver que le Coran présentait quelques difficultés mineures, démontrait que la compilation du Coran, depuis ses toutes premières années, était connue en détail (la plupart de son œuvre se concentrait sur l’époque des compagnons du Prophète).  J’étais très impressionné, et cette tentative d’attaque contre le Coran ne fit que me renforcer dans mon idée d’étudier le Coran plus en profondeur.   (Bien plus tard, j’allais lire des répliques aux arguments de Jeffery, réfutant ses affirmations selon lesquelles le Coran n’aurait pas été préservé de façon intégrale.)





La promesse du Coran d’être préservé pour toujours





Ce que le Coran affirme au sujet de lui-même retint mon attention :





« En vérité, c’est Nous qui t’avons révélé le Rappel et c’est Nous qui le garderons, certes, (contre toute altération). » (Coran 15:9)





Voilà qui m’apparaissait intéressant parce que le Coran fait lui-même référence à la façon dont les nations précédentes ont échoué à préserver de façon intégrale le message qu’elles avaient reçu.[2]  À la lumière de ce que le Coran dit au sujet des révélations qui l’ont précédé, le verset ci-haut constitue une affirmation frappante.  On peut d’ailleurs considérer ce verset comme l’une des prophéties du Coran (étant issu d’un milieu judéo-chrétien, les prophéties revêtaient pour moi un caractère assez important, car si elles ne se réalisaient pas, elles ne pouvaient qu’être nuisibles, à mes yeux, tandis que si elles se réalisaient, je considérais cela comme un très bon signe.)





Encore une fois, l’histoire de l’islam présente un scénario différent de celui des révélations antérieures.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a vécu il y a 1400 ans.  Il est sans contredit le plus récent des prophètes, et l’histoire du Coran est connue et bien documentée.





Le Coran a été préservé avec soin.  Il se décrit lui-même comme une « lecture » (Coran) et un livre (kitaab).  En fait, c’est par ces moyens qu’il a été préservé.





Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avait des scribes dont la tâche consistait à mettre par écrit la révélation lorsqu’il la recevait.  Le Coran n’a pas été révélé d’un seul trait.  Il l’a été sur une période de vingt-trois ans.  Durant ces années, le Prophète pouvait recevoir la révélation à n’importe quel moment.  Aux moments où une partie de cette révélation lui était transmise, les gens reconnaissaient certains signes physiques chez lui (ce qui amena certaines personnes à prétendre qu’il était simplement épileptique).  Il appelait alors ses scribes et leur faisait part de ce qu’il venait de recevoir comme révélation et l’endroit exact où le ou les nouveaux versets devaient être insérés parmi les révélations précédentes.





Le Coran, qui n’est pas un livre très volumineux, a également été préservé dans la mémoire de nombreuses personnes en plus d’avoir été mis par écrit depuis l’époque du prophète Mohammed lui-même.  Plusieurs compagnons du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avaient mémorisé le Coran tout entier et, craignant qu’il ne lui arrive la même chose qu’aux révélations précédentes, prirent les mesures nécessaires pour le protéger de toute forme de corruption.  De nos jours, le Coran est toujours mémorisé par de nombreuses personnes à travers le monde, ce qui constitue en soit une autre caractéristique impressionnante de ce livre.  En fait, Dieu dit, au sujet du Coran :





« Nous avons fait en sorte que ce Coran soit accessible et facile à mémoriser… » (Coran 54:17)





De nos jours encore, des très nombreux musulmans mémorisent le Coran.  Si Fahrenheit 451 de Ray Bradbury devenait une réalité et que tous les livres existants étaient brûlés, le Coran, lui, survivrait car les musulmans arriveraient à le mettre à nouveau sur papier pour l’avoir entièrement mémorisé.





Peu de temps après le mort du Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), les différentes parties du Coran furent colligées et par la suite, des copies officielles furent envoyées dans des contrées lointaines pour assurer sa préservation.  Aujourd’hui encore, peu importe où l’on va dans le monde, si l’on y trouve une copie du Coran, elle sera la même que partout ailleurs.[3]





Même la langue du Coran, qui est essentielle pour arriver à bien comprendre le texte, a été préservée.[4]  On ne peut en dire autant des prophètes comme Moïse ou Jésus, dont l’hébreu et l’araméen qu’ils parlaient n’est plus en usage.





Comme je l’ai souligné plus tôt, c’est avec beaucoup de soin que l’on s’est assuré que tout ce qui ne faisait pas partie de la révélation de Dieu – même les paroles du Prophète – serait consigné ailleurs que dans le Coran.  Il n’y a donc dans le Coran que les paroles qui ont été révélées à Mohammed et qu’il a transmises à ses fidèles en précisant qu’elles faisaient partie du Coran.  Le Coran est donc très différent de la Bible, laquelle contient l’histoire de certains prophètes, des commentaires sur leur vie et leurs enseignements, des lettres et divers écrits rédigés par le commun des mortels, etc.  On ne trouve, dans le Coran, aucune interpolation humaine ni additions de ce genre.





Le Coran, donc, m’a impressionné, au départ, de deux façons.  D’abord, il affirmait lui-même être la parole de Dieu et il ne contenait pas de paroles ajoutées par l’homme.  Ensuite, il avait été soigneusement préservé depuis l’époque de sa révélation.  Ces deux points faisaient en sorte que le Coran répondait aux paramètres que je m’étais imposé dans ma recherche d’une religion et d’une révélation.  J’étais donc prêt à l’étudier et à analyser ses enseignements de manière plus approfondie.





Quelqu’un pourrait demander, avec raison, pourquoi Dieu a permis que Ses révélations précédentes soient corrompues et non préservées.  Il y a sans doute plusieurs bonnes raisons à cela.  Premièrement, il apparaît évident, dans ces écritures, que les premiers prophètes n’avaient pas été envoyés à toute l’humanité.  Leurs messages étaient clairement destinés aux Tribus d’Israël, à une époque donnée.  En fait, Dieu nous enseigne que tous les peuples ont reçu la visite de messagers dont la portée de la mission était limitée.  Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui), de même que sa révélation, étaient destinés à l’humanité tout entière, depuis son époque jusqu’au jour du Jugement.  Deuxièmement, si leurs révélations avaient été préservées, leurs fidèles en auraient fait une raison de continuer à suivre leurs prophètes et de refuser de suivre le prophète Mohammed.  Comme il est clair – d’après les preuves historiques, les contradictions dans leurs textes, etc –  que leurs écritures n’ont pas été préservées intégralement et qu’ils ne peuvent prétendre suivre la pure religion de Dieu (i.e. n’ayant subi aucune extrapolation humaine), ils n’ont aucune excuse valide pour ne pas abandonner leurs révélations corrompues pour la vraie, authentique et complète révélation de Dieu que l’on trouve dans le Coran.





Je fus dès le départ très impressionné par les enseignements du Coran relatifs à Dieu et les trouvai très différents de ceux des autres écritures que j’avais étudiées.  Cela fut une preuve de plus, pour moi, que ce livre n’avait jamais subi d’interpolation humaine.  Je fus également impressionné par la façon dont il parlait de la croyance en Dieu et par son système de croyance en général.





Laissez-moi vous expliquer ce que j’entends par là.





Pas d’acte de foi





Étant issu d’un milieu chrétien, j’ai connu la même expérience que plusieurs par rapport aux différentes croyances et à la façon dont nous étions censés les comprendre.  Des pasteurs et des prêtres, il était pratiquement impossible d’obtenir des réponses franches et directes au sujet des principes de base des croyances chrétiennes.  La vérité est que l’on souhaitait délibérément faire de ces concepts de croyances un « mystère » et l’on laissait entendre que le fait de croire en ces choses difficilement compréhensibles démontrait la foi d’une personne.





Cette approche, toutefois, ne me convenait pas et je la trouvais (et la trouve toujours) totalement illogique.  Il semble déraisonnable de croire que la vérité, telle que révélée par Dieu, le Sage et le Miséricordieux, qui a disposé tant de merveilleux signes dans Sa création, doive mener l’homme à penser comme le père Tertullien, père de l’Église africaine, qui est connu pour avoir dit : credo quia absurdum est, c’est-à-dire : « Je crois parce que c’est absurde ».  La religion ne devrait jamais être fondée uniquement sur la foi – un acte de foi comme tel.  En plus d’être fondée sur la foi, elle devrait l’être aussi sur le savoir, afin qu’à la fois le cœur et l’esprit y trouvent réconfort et s’y soumettent avec résolution.  Et c’est là ce que j’ai trouvé dans l’islam.





Il faut se rappeler que le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a d’abord dû faire face à un peuple qui s’adonnait à l’adoration des idoles.  De plus, la majorité ne croyait même pas en l’au-delà.  Et certains d’entre eux n’avaient pas une conception très claire de l’Être Suprême.





C’est dans ces conditions que fut révélé le Coran.  Le Coran ne leur a pas simplement ordonné de croire.  Non.  Il leur a apporté preuve après preuve, leçon après leçon et signe après signe, suffisamment pour que chacun ne puisse faire autrement que de croire en l’existence d’un Créateur et croire que c’est ce dernier qui a créé les humains et tout cet extraordinaire univers dans un but bien précis, car ce n’est pas un Créateur ignorant.





Le Coran contient donc plusieurs passages ordonnant aux humains de réfléchir.  Essentiellement, le message est le suivant : Dieu sait que si les hommes utilisent leurs capacités mentales comme il se doit, ils reconnaîtront la vérité de ce qu’Il dit, dans le Coran.  En fait, l’islam enseigne que la reconnaissance de la vérité est innée chez chaque humain.





Le fait est que la croyance en Dieu, au Coran et au prophète Mohammed n’est pas basée sur de simples émotions ou sur un acte de foi aveugle.  Elle est basée sur des raisons logiques et des preuves claires.





Pour moi, issu d’un milieu chrétien, cette ferme assurance dans la propagation de la foi et ce défi lancé aux hommes de penser et de réfléchir constituait presque un miracle.





Emprunter aux chrétiens et aux juifs





Nombre d’écrivains non-musulmans ont prétendu à maintes reprises que le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) avait simplement emprunté la plupart de ses enseignements aux juifs et aux chrétiens.  On peut prendre pour exemple le titre du livre de Bell, The Origin of Islam in its Christian Environment (l’origine de l’islam dans son environnement chrétien); si vous dites à n’importe quel Arabe que l’islam a vu le jour dans un environnement chrétien, ce sera certainement tout un choc pour lui!





J’en vins à la conclusion qu’il n’y avait que deux possibilités :





(1)  Que le prophète Mohammed avait emprunté ses informations





(2)  Que la révélation qu’il avait reçue provenait du même Dieu qui avait envoyé Moïse, Jésus et les autres prophètes avant eux, comme l’affirmait d’ailleurs lui-même le Prophète.  Dans ce cas, cela expliquait qu’il y ait autant de concordances dans ses enseignements et son message.  Le même Dieu avait envoyé les prophètes précédents et racontait simplement l’histoire de certains d’entre eux dans cette nouvelle révélation.





Je remarquai immédiatement certaines différences flagrantes entre le Coran et la Bible, dont certaines relatives aux enseignements sur Dieu.  Si le prophète Mohammed avait vraiment  « adapté » ce qu’on lui transmettait comme information provenant de la Bible – quoique, à l’époque, il n’existait pas de Bible en arabe – il avait alors fait un excellent travail.





Je remarquai également que les enseignements pour le moins étranges sur Dieu que l’on trouve dans la Bible étaient totalement absents du Coran.





Par souci de brièveté, je n’en donnerai que quelques exemples.





La Genèse 3:8-11 dit :





8 Au moment de la brise du soir, ils entendirent l'Eternel Dieu parcourant le jardin. Alors l'homme et sa femme se cachèrent de l'Eternel Dieu parmi les arbres du jardin.





9 Mais l'Eternel Dieu appela l'homme et lui demanda: « Où es-tu? »





10 Celui-ci répondit : « Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai eu peur, car je suis nu; alors je me suis caché. »





11 Dieu dit: « Qui t'a appris que tu es nu? Aurais-tu mangé du fruit de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? »





Vous avez ici un Dieu que l’on décrit parcourant le jardin au moment de la brise du soir.  Ce qui est encore plus stupéfiant, c’est qu’Adam et Ève arrivent à se cacher de Dieu et que ce dernier demande à Adam « où es-tu? »!  Si un être humain arrive à se cacher de Dieu dans le jardin, comment ce même Dieu peut-il avoir connaissance des péchés que les gens commettent?  Il semble qu’il serait difficile, pour tout être humain, de développer dans son cœur le type d’amour et de crainte de Dieu qu’il devrait ressentir s’il croit que ce Dieu est si imparfait et faible qu’une scène comme celle décrite ci-haut ait pu se produire.





Dans la Genèse 32:24-28,[1]  est rapportée l’histoire de Jacob dans laquelle il lutte (littéralement) avec Dieu, qui n’arrive pas à avoir le dessus sur lui!  Le verset 28 va comme suit : « Il dit encore: « Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. »  En d’autres termes, le Créateur de l’univers, que l’humanité se doit d’adorer et auquel elle doit se soumettre, a été vaincu par un simple mortel au cours d’une lutte…





L’Ancien Testament décrit même Dieu comme un être qui, à un moment, avait eu l’intention de faire le mal mais s’en était repenti.  L’Exode 32:14 va comme suit : « Et l'Éternel se repentit du mal qu'il avait déclaré vouloir faire à son peuple. »  À la lumière de ce passage, il ne serait pas étonnant que des gens se détournent de Dieu et ne Le considèrent pas digne d’adoration s’Il doit Lui-même se repentir de Ses propres fautes.





Dans le Talmud[1] – et certains écrivains non-musulmans, tels que Rodinson, ont prétendu que les informations contenues dans le Coran provenaient du Talmud – on affirme qu’une dispute entre Dieu et des érudits juifs eut lieu.  Suite à un long débat sans issue, ils décident de soumettre le problème à un rabbin.  Après la décision du rabbin, Dieu est forcé d’admettre qu’Il a eu tort.[2]  Ainsi, selon eux, Dieu est imparfait jusque dans Son savoir.





Le concept chrétien de Dieu en général, et de Dieu comme « père » de Jésus en particulier, constitue évidemment un blasphème aux yeux de l’islam.  Je me suis souvent demandé, avant d’être musulman, comment avait pu exister un fils de Dieu moitié humain moitié divin ou comment Jésus pouvait être le fils de Dieu.  Si l’on considère la façon dont Jésus est dépeint dans le Nouveau Testament, il ne semble pas se démarquer de façon particulière (si l’on exclut les miracles qu’il a accomplis, bien que d’autres prophètes avant lui en aient accompli également).  Il vivait comme tout être humain normal, mangeait et buvait comme tout le monde.  Il souffrait comme un être humain souffre et il priait Dieu.  Les Romains et les juifs[3]  ont même eu le dessus sur ce prétendu fils de Dieu et il n’est pas arrivé à leur échapper, suppliant Dieu de lui venir en aide.





De plus, il y a toutes ces questions difficiles auxquelles les chrétiens peinent à trouver réponse : était-il moitié humain et moitié divin, était-il entièrement divin ou entièrement humain, était-il divin de naissance ou ne l’a-t-il été qu’à un certain moment avant que cette caractéristique ne le quitte, etc.  Dans la conception islamique de Dieu, il n’y a rien de ce genre.  En fait, le Coran nie que Jésus ait jamais été crucifié – ce qui démontre que Mohammed n’a pas emprunté ses informations de la Bible car autrement, il aurait inclut dans le Coran l’histoire de la crucifixion.





Dans le Coran, Dieu est décrit de façon telle qu’on ne peut faire autrement que de reconnaître qu’Il mérite d’être adoré.  On ressent de la gratitude envers Lui et c’est en Lui que l’on met tout ses espoirs. 





« C’est Lui Dieu, en dehors de qui il n’y aucune autre divinité, le Seigneur souverain, le Pur, l’Apaisant, le Rassurant, le Gardien, le Puissant, le Contraignant, le Suprême.  Gloire à Dieu! [Il est] bien au-dessus de tout ce qu’ils Lui associent.   C’est Lui Dieu, le Créateur, Celui qui donne un commencement à toute chose et qui en détermine la forme.  Les plus beaux noms Lui appartiennent.  Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre Le glorifie, et c’est Lui le Puissant, le Sage. » (Coran 59:23-24)





« Dieu!  Nul ne doit être adoré en dehors de Lui, le Vivant, l’Éternel qui subsiste par Lui-même.  Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent.  À Lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre.  Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission?  Il sait ce qui se trouve devant eux et ce qui se trouve derrière eux, tandis qu’ils ne connaissent, de Son savoir, que ce qu’Il veut.  Son Trône s’étend au-delà des cieux et de la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine.  Il est le Très-Haut, le Très-Grand. » (Coran 2:255)





« Dis : « Il est Dieu, l’Unique.  Dieu, le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.  Il n’a jamais engendré et n’a pas été engendré.  Et nul ne peut L’égaler. » (Coran 112:1-4)





En fait, même dans la description des prophètes, de nombreuses, mais odieuses histoires bien connues dans la Bible sont complètement absentes du Coran.  Par exemple, l’Exode 32:1-6 rapporte l’histoire d’Aaron, frère de Moïse et l’un des chefs religieux de la tribu d’Israël, sculptant un veau d’or afin de l’adorer comme idole.[4]  Dans 2 Samuel 11 :1-17, le leader des juifs, David, que les musulmans considèrent comme un prophète, est impudemment décrit commettant l’adultère, tentant de camoufler son geste et mettant tout en œuvre pour que soit tué le mari de la femme avec laquelle il a commis cet acte.[5]  Salomon, de son côté, est aussi accusé de s’être adonné à l’idolâtrie par amour pour ses nombreuses épouses.[6]





De plus, la Bible prétend que Jacob a joué plus d’un mauvais tour à son père Isaac, que le prophète Lot a commis l’inceste avec ses filles alors qu’il était saoul, que Judas a commis l’inceste avec sa belle-fille, que Pharès et Zara, issus de cet inceste sont les arrière-grand-père et arrière-grand-mère de Jésus, et que Jésus aurait rabroué sa propre mère en lui disant : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? ».[7]





Toutes ces histoires sont absentes du Coran et aucun musulman ne croit en ces ignobles accusations lancées contre de nobles prophètes élus par Dieu pour guider l’humanité.





Je remarquai presque immédiatement que les enseignements coraniques étaient de grande portée, complets, équilibrés et pratiques.  Par souci de brièveté, je n’en parlerai pas en détail, mais l’étendue et la souplesse des lois du Coran m’impressionnèrent vraiment, au départ.  Il était clair, pour moi, que ce livre n’avait pas été révélé uniquement pour un peuple en particulier ni pour une époque particulière, mais qu’il était destiné aux hommes d’époques et de lieux différents.





Le texte du Coran est d’une grande portée en ce sens qu’il établit des règles claires touchant à de nombreux domaines, tels que les actes d’adoration, les transactions financières, le mariage, le divorce, les conflits armés, etc.  Lorsqu’on lit le Coran, on constate un équilibre entre les diverses règles s’appliquant à la vie quotidienne.  On y trouve des versets traitant à la fois des besoins quotidiens (terrestres) et des besoins spirituels de l’être humain.  Même les passages les plus détaillés sur la Loi contiennent des admonestations, des rappels et des exhortations à se comporter de la meilleure manière qui soit.





La portée des enseignements coraniques ne se limite pas aux individus.  Dieu guide les hommes afin qu’ils acquièrent une bonne moralité et un excellent caractère, mais la portée de Ses enseignements est beaucoup plus étendue, car Il a également révélé une Loi s’appliquant à la société tout entière.  Les hommes n’ont pas à décider à l’aveuglette de ce qui est meilleur pour l’ensemble de la communauté; c’est Dieu qui guide l’humanité vers le meilleur mode de vie.





La Loi de Dieu englobe les pratiques personnelles de l’individu et sa piété, de même que ses relations avec ses parents, son époux (se), ses enfants, ses voisins, sa communauté et l’humanité tout entière.  Et tout cela dans un équilibre parfait, s’inscrivant dans un cadre général visant à faire de la vie de chaque individu un acte complet d’adoration de Dieu.  Il est clair qu’il n’y a qu’un seul but à l’existence humaine, soit l’adoration de Dieu, et toutes les actions que l’homme accomplit en ce monde font partie de cet objectif.  Il n’y a pas de « schizophrénie » dans la vie d’un musulman; il n’essaie pas de plaire à la fois à Dieu et à César; il n’a pas à assouvir de vaines passions ni à compromettre ses principes moraux pour vivre une vie satisfaisante en ce monde.  Il n’a qu’à vivre sa vie, ici-bas, de façon saine et équilibrée, en conformité avec les enseignements coraniques, qui sont un guide pour l’humanité.





Un aspect particulier de la Loi islamique : sa fonctionnalité





Le côté fonctionnel et pratique de la Loi islamique m’a vraiment impressionné, à l’époque, moi qui était issu, je le répète, d’un milieu chrétien.  Le fait qu’on trouve, en islam, des enseignements détaillés dont l’objectif visé est facile à atteindre, qui sont faciles à mettre en pratique et qui sont en harmonie avec la nature humaine est vraiment une grande bénédiction.  L’absence de tels enseignements est un des plus grands problèmes du christianisme.  Par exemple, relativement à la cohésion sociale et aux interactions entre les gens, les plus grands enseignements que l’on puisse trouver dans le Nouveau Testament sont ceux auxquels on réfère en tant que « paroles dures de Jésus » :





« Vous avez appris qu'il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent.  Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant.  Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre.  Si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.  Si quelqu'un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.   Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi.  Vous avez appris qu'il a été dit : tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.   Mais moi, je vous dis : aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et Il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.  Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous?  Les publicains aussi n'agissent-ils pas de même?  Et si vous saluez seulement vos frères, que faites-vous d'extraordinaire?  Les païens aussi n'agissent-ils pas de même?  Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Matthieu 5:38-48)





Les érudits chrétiens sont eux-mêmes perplexes.  Comment appliquer de tels enseignements?  Un seul exemple d’une discussion relative à ces paroles suffira à démontrer à quel point ces enseignements peuvent être déroutants pour ceux qui y croient fermement :





« [Pour interpréter ces paroles], le modèle proposé par Joachim Jeremias est simple, représentatif et d’influence continue.  Selon ce modèle, ce sermon est habituellement perçu de l’une des trois façons suivantes : (1) comme un code perfectionniste, parfaitement en accord avec le légalisme du judaïsme rabbinique; (2) comme un idéal impossible à atteindre destiné à pousser le croyant d’abord vers le désespoir, puis à placer sa confiance en la miséricorde de Dieu; (3) comme un système moral provisoire qui était d’abord destiné à une période déterminée et qui est maintenant dépassé.  Jeremias ajoute une quatrième thèse personnelle : ce sermon est une représentation de la vie naissante dans le royaume de Dieu, qui présuppose, pour la rendre possible, l’expérience de la conversion.  Des schématisations plus complexes et détaillées ont été suggérées, mais la majorité des grands commentateurs offrent des explications qui rejoignent celles proposées par Jeremias. »[1]





En islam, il n’y a pas de tels dilemmes.  Les enseignements sont faciles à appliquer, flexibles, pratiques et parfaitement adaptés à la vie quotidienne, même pour un musulman nouvellement converti et vivant dans un milieu non-musulman, comme moi, à l’époque.  Le célèbre auteur James A. Michener a aussi remarqué et apprécié cet aspect de l’islam.  Dans un de ses premiers écrits sur l’islam, Islam – the Misunderstood Religion (l’islam, la religion incomprise), que j’ai lu, il écrit :





« Le Coran est remarquablement réaliste et pratique là où il aborde les choses de la vie.  Dans un verset mémorable, il ordonne : « Lorsque vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la par écrit. (…) Et appelez comme témoins deux hommes parmi vous. »  C’est cette combinaison de dévouement à un seul Dieu et d’enseignements pratiques qui fait du Coran un livre unique. 





 



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