Nous devons comprendre ce monde dans un contexte de monothéisme (croyance en un seul Dieu). Le message transmis par les prophètes est simple : les êtres humains ont été créés pour adorer Dieu, de façon exclusive. Le Dieu de l’islam est un Dieu aimant (al-Wadoud), compatissant (ar-Rahman), qui couvre d’amour ceux qui suivent Sa voie (al-Wali). Une connexion étroite avec Dieu est basée sur la soumission, la conscience de Sa présence et le « polissage » de son propre cœur.
Dieu n’a pas besoin de nos louanges et de notre adoration. Il est le Créateur des cieux et de la terre, le Souverain et l’Administrateur de tout ce que contient l’univers. Il va donc de soi qu’un nombre de personnes se souvenant de Lui et Le glorifiant, sur une petite planète au sein d’un vaste univers rempli de milliards de galaxies, ne Lui apportera rien de particulier ni ne donnera plus d’importance à Son royaume. Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) rapporte ces paroles de Dieu :
« Ô Mes serviteurs, Je me suis interdit l’oppression et je vous l’ai interdite, alors ne vous opprimez pas les uns les autres… Ô Mes serviteurs, vous ne pouvez ni Me nuire ni M’apporter quelque bénéfice que ce soit. Ô Mes serviteurs, même si le premier et le dernier d’entre vous, les êtres humains et les djinns parmi vous, étiez tous aussi pieux que la personne possédant le cœur le plus pieux parmi vous, cela ne ferait pas le moindrement augmenter la grandeur de Mon royaume. Ô Mes serviteurs, même si le premier et le dernier d’entre vous, les êtres humains et les djinns parmi vous, étiez tous aussi mauvais que la personne possédant le cœur le plus mauvais parmi vous, cela ne ferait pas le moindrement diminuer Mon royaume… »[1]
Dieu a prescrit Son rappel (dhikr), ainsi que d’autres actes d’adoration, pour notre propre bénéfice. Toutes les formes d’invocation et d’adoration servent à nous rappeler Dieu et à nous faire acquérir cette conscience permanente de Son existence et de Sa présence. Et c’est cette conscience de Dieu qui nous retient de commettre des péchés, de nous montrer injustes envers les autres et de les opprimer, et qui nous encourage à respecter les droits de Dieu et ceux de la création. Et, en suivant la voie choisie par Dieu, pour nous, nous nous rendons service à nous-mêmes, car c’est la meilleure chose que nous puissions faire pour notre propre personne. Savoir que nous suivons la bonne voie, celle qui plaît à Dieu, ne peut qu’apporter du contentement, de la paix et du bonheur dans notre existence.
Comme l’être humain est porté à la paresse et à l’injustice, si on ne lui fournit pas de méthode établie pour adorer Dieu et se rappeler de Lui, cela le rend insouciant et le fait plonger toujours plus profondément dans la transgression et l’obscurité, jusqu’à oublier Dieu complètement, de même que ses rôles et responsabilités en cette vie.
« Malheur, donc, à ceux dont le cœur s’est endurci contre le rappel de Dieu. » (Coran 39:22)
« Ô vous qui croyez! Ne laissez pas vos biens et vos enfants vous distraire du rappel de Dieu. Ceux qui s’en laissent distraire, ce sont eux les perdants. » (Coran 63:9)
Le dhikr (rappel) est divisé en deux branches : le dhikr avec la langue et le dhikr dans le cœur.
Tout comme oublier Dieu mène à la douleur d’être oublié de Lui, se rappeler Dieu mène au bonheur de savoir que Dieu se rappelle de nous. « Souvenez-vous de Moi et Je me souviendrai de vous » (Coran 2:152). Non seulement Dieu Se rappelle-t-Il de nous dans l’au-delà lorsque nous nous rappelons de Lui sur terre; nous rappeler de Lui nous apporte également une grande paix dans notre cœur. « N’est-ce point par l’évocation de Dieu que se tranquillisent les cœurs? » (Coran 13:28) Évoquer Dieu dans les moments de désespoir peut nous apporter du réconfort, car nous invoquons Celui qui est Tout-Puissant et le Seul, en fait, qui puisse nous sortir de ces moments difficiles.
Le dhikr (le rappel, l’évocation) de Dieu est un moyen de connecter son cœur au divin. Il s’agit d’une pratique spirituelle qui nous permet de nous reconnecter avec ce qui revêt la plus grande importance, dans notre vie, i.e. Dieu. Les musulmans trouvent consolation, réconfort et force dans la répétition des invocations à Dieu. Fait correctement, le dhikr constitue une véritable nourriture pour l’âme.
Le dhikr est une étape vers l’amour; quand on aime une personne, on aime répéter son nom et se la rappeler constamment. Ainsi, le cœur dans lequel l’amour de Dieu a été implanté peut devenir la demeure du dhikr constant.
Le dhikr est aussi recommandé aux croyants comme moyen d’obtenir une rétribution dans l’au-delà. Il est considéré comme une forme d’adoration et vient donc s’ajouter aux autres bonnes actions.
L’avantage du dhikr est qu’il peut être accompli n’importe où, à n’importe quel moment. Sa pratique n’est pas limitée aux heures de prières rituelles ni à certains endroits particuliers. On peut invoquer Dieu n’importe où.
Certaines paroles de dhikr sont utilisées dans un contexte de guérison. De nos jours encore, la récitation de certaines prières que nous a enseignées le prophète Mohammed et de certains versets coraniques sont utilisés pour guérir les malades.
Le Coran mentionne l’importance du dhikr, de manière directe et indirecte, dans plusieurs versets, lesquels affirment que le rappel (dhikr) de Dieu est « la plus grande chose ».
La forme la plus supérieure du rappel de Dieu est le Coran, qui s’appelle également Al-Dhikr (le rappel, 20:99) et dhikr-oullah (rappel de Dieu). Cela signifie que réciter le Coran équivaut à se rappeler Dieu. La première sourate du Coran, al-Fatiha, est partie intégrante des prières quotidiennes des musulmans et représente l’essence du message coranique. Le Coran vient de Dieu (Sa parole) et nous fournit les moyens et les méthodes pour mener notre vie d’une manière qui plaît à Dieu.
Le dhikr nous amène à mettre Dieu au centre de notre vie et à mettre tout le reste en périphérie. Tous les actes de dévotion et d’adoration sont accomplis dans le but de garder Dieu au centre de notre vie spirituelle. Le Coran appelle la prière rituelle (salah) le « rappel ». Par ailleurs, il existe également un type de rappel (dhikr) qui est fait en dehors des prières rituelles et qui en est comme une extension.
Après le Coran, le meilleur dhikr, celui que Dieu aime le plus, est la profession de foi la ilaha illa Allah (nul ne mérite d’être adoré à part Allah), de même que les mots Soubhanallah (Dieu est très au-delà de toute imperfection), Allahou akbar (Dieu est le plus grand) et Alhamdoulillah (les louanges et la reconnaissance sont pour Dieu).
L’islam est plus qu’une religion; c’est un mode de vie à part entière. Il nous enseigne à nous comporter convenablement du matin au soir et nous apprend même la meilleure position à adopter pour dormir. Pour certains, cela peut ressembler à un ensemble de règles et d’obligations remplissant chaque journée du musulman, mais la vérité est que l’islam est un mode de vie si naturel que ses règles deviennent aussi faciles à suivre que le simple fait de respirer. Et une des choses qui sont aussi faciles que de respirer est sourire. Ce petit mouvement de la bouche et des yeux amène un bien-être en nous-mêmes et chez ceux qui nous entourent. Essayez! Souriez et voyez comme vous vous sentez déjà plus léger et heureux!
Le prophète Mohammed souriait souvent et avec sincérité. En fait, il souriait si souvent que son sourire et son attitude aimable sont mentionnés à plusieurs reprises dans les hadiths.
Abdoullah ibn Haarit a dit : « Je n’ai jamais connu une personne souriant autant que le prophète Mohammed. Il considérait d’ailleurs le fait de sourire à un frère en islam comme un acte de charité. »[1]
Jabir ibn Abdullah a dit : « Le messager de Dieu n’a jamais refusé de me recevoir depuis ma conversion à l’islam et ne m’a jamais regardé sans sourire. »[2]
Lorsqu’on demanda à l’un des compagnons du Prophète s’il s’était souvent assis en sa compagnie, il répondit : « Oui, très souvent. Le Prophète avait pour habitude de s’asseoir à la place où il avait fait sa prière de l’aube et ce, jusqu’à ce que le soleil se lève; et lorsqu’il s’était levé, il se mettait debout et ses compagnons l’entretenaient sur divers sujets relatifs aux jours de l’ignorance et ils riaient de ces choses, tandis que le Prophète se contentait de sourire. »[3]
Anas, un des compagnons du Prophète, parle de sa relation avec ce dernier lorsqu’il était jeune : « Le messager de Dieu était l’un des meilleurs hommes qui fut au niveau du caractère. Un jour, il me demanda d’aller faire une chose et je dis : « Je jure par Dieu que je ne la ferai pas. » Mais dans mon cœur, je savais qu’il m’était préférable d’aller faire ce que le messager de Dieu m’avait demandé. Alors je sortis et croisai des garçons qui jouaient dans la rue. Tout à coup, le messager de Dieu, qui m’avait suivi, m’attrapa par la nuque et lorsque je me retournai, il riait. »[4]
Le prophète Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) était de nature aimable et calme. Son épouse Aisha dit que son caractère était le reflet du Coran, i.e. qu’il mettait en pratique les enseignements du Coran. Par conséquent, la personnalité et le comportement du prophète Mohammed sont les meilleurs exemples à suivre pour nous. Un compagnon qui passa plus de dix ans de sa vie auprès du prophète Mohammed dit : « Durant toutes ces années, je n’entendis jamais un mot vulgaire sortir de sa bouche et ne le vis jamais se comporter de manière impolie avec qui que ce soit. Il s’exprimait de façon très polie et se montrait bon envers tous. » Sa disposition naturelle le faisait sourire et rire avec les gens qui l’entouraient.
Si le Prophète souriait autant, c’est que sourire doit être quelque chose de bon à la fois pour nous-mêmes et pour les gens qui nous entourent. L’islam fut conçu par le Créateur comme mode de vie parfait pour l’humanité. Parfois, les plus petites choses peuvent avoir un impact important. Un sourire est l’une d’elles et c’est un geste qui a de nombreux effets positifs.
Dans toutes les cultures, sourire est considéré comme un signe d’amitié. Sourire abaisse le rythme cardiaque et réduit temporairement la pression sanguine. Cela réduit également le stress en libérant des endorphines, lesquelles diminuent naturellement les hormones du stress, nous mettant ainsi de meilleure humeur. Les endorphines, de leur côté, réduisent les sensations de douleur. Le sourire et le rire sont ainsi bénéfiques à la santé. Ils renforcent le système immunitaire en lui permettant de réagir plus rapidement et de manière plus efficace contre les envahisseurs.
Il a également été démontré que sourire augmente la productivité, en plus de nous faire paraître plus jeunes. Et, selon au moins une étude, sourire peut potentiellement augmenter notre longévité de sept ans. Sans mentionner le fait que le sourire est tout simplement contagieux et qu’en plus d’en tirer les bienfaits, nous répandons la joie autour de nous.
Le prophète Mohammed fut souvent décrit comme bon et généreux et sa générosité se manifestait, entre autres, par le fait de sourire aux gens autour de lui. Nous savons à quel point l’effet d’un sourire peut être puissant. Dans les premiers jours de l’islam, il n’existait ni livres ni articles à lire sur le sujet. Les compagnons du Prophète l’imitaient tout simplement, sachant que sa façon de se comporter était approuvée par Dieu. Peut-être ne réalisaient-ils pas, à l’époque, tous les effets positifs du sourire, même s’ils les ressentaient certainement. Le Prophète aidait les pauvres et rendait visite aux malades et chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il lui disait « assalamou’alaikoum » en souriant.
Avant de nous mettre à sourire comme jamais auparavant après avoir lu cet article, il faut se rappeler ceci : l’islam est la voie du milieu et nous sommes une nation qui devrait être connue pour sa modération. Alors rire et blaguer sans arrêt n’est pas la meilleure façon de se comporter. Rappelons-nous que bien que le prophète Mohammed aimait rire avec sa famille et ses compagnons, allant même jusqu’à leur donner des surnoms sympathiques, il se comportait toujours avec sagesse et basait son caractères sur des principes moraux élevés. Il ne faisait jamais de blagues susceptibles de blesser les gens et n’inventait jamais d’histoires non véridiques pour amuser la galerie. En fait, on rapporte qu’il a dit : « Malheur à celui qui ment pour faire rire les gens; malheur à lui, malheur à lui! ».[5]
Souriez – c’est encore plus précieux que vous ne le croyez.