La vie de tous les prophètes d'Allah est remplie de leçons et certaines sont aussi d'actualité de nos jours qu'à l'époque où elles ont été délivrées. Les prophètes sont venus délivrer des leçons devant être apprises et comprises, ainsi que des messages et des lois. Parfois, les lois changeaient afin de correspondre à une époque et à un lieu particuliers, mais le message principal qu'elles transmettaient était le même. Ils enseignaient à leurs peuples d'adorer Allah seul et de ne Lui associer quoi que ce soit ni qui que ce soit dans l'adoration. Les récits de la vie des prophètes soulignent ce crédo fondamental de l'Islam qui est que Dieu est Un.
L'histoire du prophète Ayyûb est un peu différente de celles que nous connaissons. À travers elle, nous sommes en mesure de voir la lutte de l’humanité à un niveau plus personnel. Allah ne nous parle pas des méthodes de prédication de Job ni de la réponse de son peuple à ses avertissements et à ses mises en garde. Dieu ne nous parle pas du sort du peuple d’Ayyûb. Au lieu de cela, il nous parle du sabr d’Ayyûb. Il (le Tout-Puissant) fit l'éloge Job en disant: “Et ne viole pas ton serment». Oui, Nous l’avons trouvé vraiment endurant. Quel bon serviteur! Sans cesse il se repentait.” (Quran 38:44)
Première leçon
Avoir du sabr
A ce stade, tu penses probablement que tous les prophètes dont nous avons parlé jusqu'à présent dans cette série de leçons ont fait preuve de sabr et bien évidemment, tu aurais raison. C'est l'une des leçons les plus importantes à apprendre et à mettre en pratique. Cependant, Allah, le Plus Sage, utilise l’histoire du prophète Ayyûb pour traiter d'aspects qui autrement auraient été négligés dans l’étude des prophètes d’Allah et de leur patience. L’histoire d’Ayyûb est indubitablement une histoire de sabr, mais il ne s'agit pas d'une patience de quelques minutes, de quelques heures ou même de quelques jours. Le prophète Ayyûb a été patient pendant des années, au sens littéral du terme, sans bénéficier du moindre répit. Les savants divergent sur le nombre d'années, mais il semble que sept soit le nombre minimum. Le prophète Ayyûb a supporté toutes les difficultés avec patience. Pour en savoir plus sur la souffrance et la patience sans faille du prophète Ayyûb, rends-toi sur le site suivant:
http://www.islamreligion.com/articles/2721/
Deuxième leçon
Notre sincérité et notre adoration d'Allah sont-ils conditionnés par les bienfaits dont Il nous comble?
Le bonheur et les peines sont tous deux des tests d'Allah. Nous sommes en effet confrontés à des épreuves et à des triomphes. Si nous nous rappelons Allah dans les moments de triomphe, allons-nous toujours L'adorer avec sincérité lorsque nous sommes confrontés à une perte ou à une souffrance. C’était la chose que Chaytân croyait savoir lorsqu'il suggéra qu’Allah enlève les bienfaits d’Ayyûb: richesse, santé et famille. Job était assidu dans sa prière quotidienne et remerciait fréquemment Allah pour les bienfaits qu'il lui avait accordés, mais Chaytân était convaincu qu'Ayyûb se détournerait de son Seigneur lorsqu'il serait confronté à une souffrance intense, à la maladie et à la détresse. Allah quant à Lui savait que son fidèle serviteur ne renierait jamais sa foi. Il permit donc à Shaytân d'affliger Ayyûb de plusieurs calamités successives.
Allah affirme très clairement que les enfants et la richesse ne sont que des ornements de cette vie éphémère et qu’il nous teste à travers notre amour pour eux.
Les biens et les enfants sont l’ornement de la vie de ce monde. Cependant, les bonnes œuvres qui persistent ont auprès de ton Seigneur une meilleure récompense et [suscitent] une belle espérance. (Coran 18:46)
Il peut nous priver des ornements de la vie aussi facilement qu'il peut nous les accorder, nous ne devons donc jamais nous abandonner à cette vie mondaine, ni nous y sentir en sécurité. Dans l'histoire d'Ayyûb, Allah nous enseigne que les trésors de ce monde n'ont aucune valeur. Ne laisse donc jamais les ornements de cette vie matérielle envahir ton cœur, ni ne perds de vue ce qui est important. N'accorde pas de préférence à l'aspect matériel et ne mets pas en dépôt ton adoration et ta révérence envers ton Créateur.
Troisième leçon
Rien ne se produit sans la volonté d'Allah.
Allah a utilisé la vie du prophète Ayyûb pour infliger une leçon à Shaytan, une leçon dont nous aussi pouvons tirer profit. La leçon est qu'Allah contrôle toute chose. Les êtres humains, Jinn ou Shaytan peuvent manigancer, ou tout simplement faire des plans, mais aucun d’eux ne se concrétisera sans la permission d’Allah. Lorsque tu lis l'histoire plus détaillée du prophète Ayyûb, tu remarques que Chaytân le savait et avait demandé la permission de tester le prophète Ayyûb.
Le prophète Ayyûb comprit que quelles que fussent les calamités qui s'étaient abattues sur lui, elles ne se produisaient qu'avec la permission d’Allah. Il avait également une confiance totale en la miséricorde d'Allah, car il savait que s'il l'aime et s'en remet davantage à Lui dans l'adversité, il serait rétribué au-delà de toute mesure.
“Et Job, quand il implora son Seigneur: «Le mal m’a touché. Mais Toi, tu es le plus miséricordieux des miséricordieux»! Nous l’exauçâmes, enlevâmes le mal qu’il avait, lui rendîmes les siens et autant qu’eux avec eux, par miséricorde de Notre part et en tant que rappel aux adorateurs." (Coran 21:83-84)
L’histoire d’Ayyûb et les enseignements que nous pouvons en tirer doivent nous servir de rappel à tous. Lorsque nous nous plaignons et que nous nous lamentons au sujet des tracas insignifiants qui nous agacent et transformons les bosses en montagnes de désespoir, nous devons penser à la foi et à la confiance inébranlable dont a fait preuve le prophète Ayyûb. Chaytan ne cesse de jouer avec nos esprits, nos émotions et nos faiblesses, mais notre seul refuge est Allah, qui nous rétribue pour notre patience et notre persévérance. Bien que nous sachions que notre véritable rétribution se trouve dans l'au-delà, Allah fait ce qu'il veut et peut aussi nous rétribuer dans ce monde.
La tradition du prophète Muhammad fournit des précisions supplémentaires sur l'histoire du prophète Ayyûb: Une fois, alors que le prophète Ayyûb prenait un bain en étant nu, une nuée de criquets dorés commença soudainement tomber sur lui et il se mit à les collecter dans ses vêtements. Son Seigneur l'appela: 'Ô Ayyûb! Ne t'ai-je pas rendu assez riche pour que tu te passes de ce que Je vois maintenant?' Ayyûb répondit: 'Oui, ô Seigneur! Mais je ne peux pas me passer de tes bienfaits'.[1]
Bien qu'Allah ait accordé d'innombrables bienfaits au prophète Ayyûb, celui-ci n'a ni méprisé ni considéré comme définitivement acquis ces bienfaits, car il savait qu'à n'importe quel moment, Allah peut reprendre Ses bienfaits pour des raisons connues de Lui seul.
Aucun de nous ne peut empêcher les bienfaits de notre Seigneur ou les considérer comme définitivement acquis. Rappelons-nous donc qu’Allah fait ce qu’Il veut et qu'Il ne nous accorde que ce qui est en définitive bon pour nous.