Cette sourate composée de trente-six versets est située vers la fin du Coran, là où la plupart des sourates sont courtes et presque toutes révélées à La Mecque. Au début, quand la communauté musulmane était encore à ses premiers balbutiements et qu’elle souffrait énormément aux mains de l’élite mecquoise, des sourates étaient révélées dans le but de raffermir le cœur des nouveaux musulmans. La sourate 83 fait allusions aux conditions de vie, à l’époque, dans la ville de La Mecque. Elle menace d’un châtiment sévère, dans l’au-delà, ceux qui se rendent coupables de fraude et compare ce châtiment à la récompense qui attend les vertueux.
Cette sourate est divisée en quatre parties distinctes. La première s’adresse aux fraudeurs et leur rappelle qu’ils se tiendront un jour devant leur Seigneur. La seconde confirme leur culpabilité. La troisième décrit la récompense qui attend les vertueux et la quatrième console les croyants et remet en garde les mécréants. La sourate tire son titre du premier verset.
Versets 1- 6 La moralité fait partie de la foi
Malheur aux fraudeurs. Le terme « malheur » insinue autant la destruction que la ruine. Ces fraudeurs, lorsqu’ils font mesurer pour eux-mêmes, exigent la pleine mesure, mais lorsqu’eux-mêmes mesurent ou pèsent pour les autres, ils leur causent une perte. Dieu S’étonne que de tels hommes s’imaginent qu’ils ne seront pas ressuscités en un jour terrible, le jour où tous les gens se tiendront debout devant le Seigneur des mondes et devront répondre de leurs actions.
Les sourates mecquoises se concentrent habituellement sur les fondements de la foi; il n’est donc pas étonnant que les pratiques commerciales corrompues y soient nommées. Cela souligne l’emphase que met l’islam sur l’éthique professionnelle et sa position inflexible envers l’injustice.
Versets 7 – 17 Le registre des malfaisants
Une liste des malfaisants se trouve déjà dans un registre. C’est un registre contenant les noms de tous ceux qui se retrouveront en Enfer. Au Jour de la Résurrection, la ruine et la destruction seront le lot de ceux qui auront nié la réalité de ce Jour. Seuls les transgresseurs nient la venue du Jour, car leur cœur est souillé par l’accumulation de leurs péchés. Quand ils entendent la révélation, ils disent que ce sont des fables racontées par les anciens. Ils ne pourront jamais voir Dieu dans l’au-delà et cette interdiction est l’un des pires châtiments. Ils entreront en Enfer et on leur dira qu’ils goûtent désormais à ce qu’ils avaient l’habitude de nier.
Versets 18 – 28 Le registre des vertueux
Le registre des vertueux est un livre déjà achevé dont témoignent les anges. Les vertueux connaîtront la béatitude, étendus sur des divans et promenant leurs regards. Et sur leur visage, tu reconnaîtras l’éclat de la félicité. On leur servira à boire un nectar pur, cacheté, laissant dans le palais un goût de musc. Que ceux qui convoitent cela s’efforcent de l’obtenir. La vie sur terre est de courte durée, tandis que la vie de l’au-delà est éternelle. Le nectar de l’au-delà sera coupé avec de l’eau de Tasnim, une source à laquelle boiront ceux qui sont proches de Dieu.
Versets 29 – 36 Les croyants sont consolés et les mécréants sont mis en garde
Certes, les coupables se moquaient de ceux qui croyaient et, passant près d’eux, se faisaient des clins d’œil de connivence. Et lorsqu’ils retournaient dans leurs familles, ils faisaient des blagues sur les croyants. Au Jour de la Résurrection, ce sont ceux qui ont cru qui rient des mécréants; et, étendus sur des divans, ils promènent leurs regards. Les mécréants ne sont-ils pas rétribués pour ce qu’ils faisaient?
Conclusion
À l’époque, à La Mecque, les musulmans subissaient une importante offensive de la part des mécréants. Dans cette sourate, Dieu les réconforte et les encourage à accomplir de bonnes actions afin de toucher la récompense de l’au-delà. Les croyants souffrent, sur cette terre, mais dans l’au-delà, leur réalité sera bien différente. Dieu fait des remarques ironiques sur les mécréants, mais même s’ils entendent cette révélation, ils y sont insensibles. Le cœur des croyants est plus sensible aux paroles de Dieu. Même si Celui-ci donne encore une chance aux mécréants de changer d’avis, ceux-ci préfèrent rigoler et s’encourager mutuellement à encore plus de turpitude.