Ceci est l'Islam !
INTRODUCTION
Louange à Allah, Seigneur de l’univers. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne
d’adoration qu’Allah, l’Unique sans associé ; et j’atteste que Muhammad est Son
serviteur et Son Messager, que la miséricorde d’Allah et la paix soient sur lui en
abondance ainsi que sur sa famille et ses Compagnons jusqu’au Jour de la Résurrection.
Le sujet de cette conférence est très vaste, et en me choisissant pour présenter un
tel sujet « Ceci est l’Islam », j’ai été lésé ; en effet, il est difficile de le cerner en une
seule conférence dans la mesure où il est naturellement pénible de condenser un
sujet lorsque les sens sont associés, et que ses thèmes et ses axes sont nombreux ;
en effet, comment pourrais-je bien présenter la totalité de l’Islam comme l’annonce
ce titre: « Ceci est l’Islam » ?
Quoi qu’on dise sur le titre « Ceci est l’Islam », il se peut que je le présente selon
une vision particulière ou selon une compréhension particulière de cette religion
ou d’après qu’a eut sur moi l’influence de mon pays, ou de l’influence d’une école
de pensée. Aussi, je tiens à préciser au début de cette conférence que je me suis
efforcé de me départir de tous les éléments qui peuvent avoir une influence sur
la présentation de ce sujet – mais il est possible que je ne réussisse pas en cela –,
parce que c’est une lourde responsabilité ; bien mieux, c’est un commentaire et une
explication de ce qu’Allah a révélé à Son Messager Muhammad ibn Abdullah.
J’ai reparti ce sujet en plusieurs éléments et titres que je présenterai globalement ;
en effet, lorsque le voyage est difficile, il est possible de rassembler et de raccourcir.
• Ceci est l’Islam dans la croyance et les adorations ;
• Ceci est l’Islam dans la législation ;
• Ceci est l’Islam dans le système de gouvernement ;
• Ceci est l’Islam dans l’éthique ;
• Ceci est l’Islam dans l’économie et les biens ;
• Ceci est l’Islam dans le rassemblement, l’entente et la division ;
• Ceci est l’Islam dans les relations internationales ;
• Ceci est l’Islam dans la civilisation ;
• Ceci est l’Islam dans la divergence et le dialogue ;
• Ceci est l’Islam dans les pensées et les groupes ;
• Ceci est l’Islam dans le juste-milieu, la modération et la mise en garde contre
l’extrémisme.
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PREMIER POINT
CECI EST L’ISLAM DANS
LA « CROYANCE »
Le fondement de l’Islam est le point commun du message de tous les
Messagers – que la paix et le salut d’Allah soient sur eux —, c’est-à-dire la
soumission de la face et du coeur à Allah . C’est le résumé succinct de la
concrétisation de la double attestation: L’attestation qu’il n’y a de divinité
digne d’adoration qu’Allah et l’attestation que Muhammad est le Messager
d’Allah. Cette double attestation renferme le monothéisme pur.
L’attestation « qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah» signifie
qu’il n’y a rien qui mérite d’être adoré à bon droit dans le Royaume d’Allah,
si ce n’est Allah uniquement. Tout ce qui est adoré en dehors d’Allah est une
fausse divinité. Allah dit: ( C’est ainsi qu’Allah est Lui le Vrai, alors que
ce qu’ils invoquent en dehors de Lui est le faux )2.
L’attestation « que Muhammad est le Messager d’Allah » signifie la
reconnaissance et la déclaration par la parole et l’acte que Muhammad ibn
Abdullah l’Hachémite Quraychite, est le sceau des Messagers d’Allah – que la
paix et le salut d’Allah soient sur eux– et qu’il a été envoyé par son Seigneur
à tous les hommes comme annonciateur et avertisseur ; qu’on doit obéir à son
ordre, abandonner ce qu’il interdit ; et qu’on ne doit adorer Allah qu’avec ce
qu’il a lui-même prescrit et non avec les passions, les hérésies et les innovations.
Quelques fondements de l’Islam en matière de croyance
La concrétisation des piliers de la foi
L’Islam est une croyance qui se concrétise à travers les six piliers de la foi: la
foi en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour dernier,
2 Sourate 2: Al-Hajj, verset 62.
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à la prédestination – bonne ou mauvaise - ; car Allah dit: ( Le Messager
a cru en ce qu’on a fait descendre sur lui venant de son Seigneur, et aussi les
Croyants: tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses Messagers
en disant: « Nous ne faisons aucune distinction entre Ses Messagers. Et ils ont
dit: “Nous avons entendu et obéi”)3.
“La foi en Allah” signifie la foi en l’unicité d’Allah en tant que Seigneur
unique qui gère cet univers ; en tant que divinité unique qui mérite d’être adoré,
seul sans associé ; en tant que détenteur des plus beaux noms et des attributs
les plus sublimes sur lesquels nul parmi Ses créatures ne Lui ressemble,
même si la dénomination des attributs de la créature peut ressembler à celle
des attributs du Créateur.
La foi aux six articles de la foi est l’essence même de la croyance en Allah .
La foi en l’Inconnaissable (Al-Ghaïb)
Fait partie de l’Islam, la foi en l’Inconnaissable (Al-Ghaïb), à tout ce qui a
été annoncé par Allah ou par Son Messager صلى الله عليه وسلم. La raison, la perception
imaginable et l’analogie complète ou l’analogie partielle, ne s’opposent pas
à la foi à l’inconnaissable. Cela parce que les choses de l’Inconnaissable
sont basées sur la soumission et relèvent de la science d’Allah . Nous
croyons en cela comme Allah nous l’a annoncé, sans chercher à savoir
le “comment” ni faire des rapprochements. Pour cela Allah a décrit Ses
serviteurs au début du Qur’an en ces termes: (qui croient en l’invisible)4
et en a fait l’attribut particulier des Croyants, c’est-à-dire leur foi en
l’Inconnaissable que leur a annoncé Allah , car nul mieux qu’Allah
n’est habileté à parler de l’Inconnaissable.
La soumission au Qur’an et à la Sunna qui sont la source d’acquisition
Parmi les fondements de l’Islam dans la croyance, il y a la soumission au
Qur’an et à la Sunna et le fait qu’ils représentent l’unique source d’acquisition
de la croyance et de la législation. L’unicité des sources d’acquisition
3 Sourate 2: Al-Baqarah, verset 285.
4 Sourate 2: Al-Baqarah, verset 3.
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réside dans le fait que ces sources doivent être prouvées. Ainsi, au nombre
des sources d’acquisition, il y a principalement: le Qur’an, la Sunna, le
Consensus communautaire, le ijtihad5 qui est soutenu par une référence au
Qur’an, a la Sunna ou au Consensus. Par conséquent, les autres sources
d’acquisition ne sont pas prises en compte, notamment: les raisonnements
sans référence, les songes, les rêves ou les avantages imaginaires qui
contredisent ce que l’Islam prône.
L’alliance particulière avec les Croyants
Fait également partie des fondements de l’Islam dans la croyance, l’alliance
particulière aux Croyants qui implique qu’on doit manifester envers eux
amour et affection, et les soutenir en cas de détresse comme Allah le dit:
( Les Croyants et les Croyantes sont alliés les uns des autres ) 6: c’est-à-dire
qu’ils s’aiment et se soutiennent mutuellement. Pour cela, les spécialistes de
la croyance islamique ont classé le sujet de l’alliance entre les Croyants dans
les chapitres de la croyance et non dans ceux de la jurisprudence bien que ce
sujet ait un lien avec les sujets de la jurisprudence.
L’imploration de l’agrément d’Allah en faveur des Compagnons et
l’obéissance aux savants
Parmi les fondements de l’Islam dans la croyance, il y a l’imploration
de l’agrément d’Allah en faveur de tous les Compagnons dont Allah a
fait l’éloge ainsi que des Mères des Croyants ; l’obéissance aux savants
dévoués à Allah ; l’alliance aux serviteurs vertueux d’Allah et
l’alliance à tous les Croyants proportionnellement à la foi de chacun d’eux.
5 NDT: Le Ijtihad consiste à ce que le docte du Fiqh fasse de son mieux en étudiant les preuves pour
pouvoir accéder à la présomption ou la certitude que le jugement d’Allah sur la question est ceci ou
cela ; cf. Mudzakiratou Oussouloul Fiqh, Cheikh Al Chinqîty, p 311.
6 Sourate 9: At-Tawbah, verset 71.
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DEUXIÈME POINT
CECI EST L’ISLAM DANS
“L’ADORATION”
En terme d’adoration, l’Islam est bâti sur cinq piliers: l’attestation qu’il n’y
a de divinité digne d’adoration qu’Allah et que Muhammad est le Messager
d’Allah ; l’accomplissement de la prière ; l’acquittement de la Zakat ; le jeûne
du Ramadan ; et le pèlerinage à la Maison sacrée d’Allah.
Ces quatre types d’adoration – la prière, la Zakat, le jeûne et le pèlerinage
– sont les grands piliers pratiques de l’Islam. Celui qui les abandonne et
n’observe pas l’ordre d’Allah à ce sujet, est considéré comme un renégat.
On assimile le djihad à ces grands piliers pratiques.
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TROISIÈME POINT
CECI EST L’ISLAM DANS “LA
LÉGISLATION”
L’Islam est une législation qui vient d’Allah ; Il l’a révélé dans Son
Livre ou dans la Sunna de Son Messager صلى الله عليه وسلم. Les Prophètes sont des frères
consanguins ; leurs mères sont différentes et leur religion est la même comme
l’a dit le Prophète ; [les savants ont dit: cela veut dire que la base de leur
croyance est la même et leurs législations sont différentes ; en effet, ils sont
tous unanimes sur le fondement de l’unicité d’Allah]. Allah dit: ( A chacun
de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre )7 ; Il dit à
Son Prophète et à Ses serviteurs croyants: ( Puis Nous t’avons mis sur la
voie de l’Ordre [une religion claire et parfaite]. Suis-la donc et ne suis pas les
passions de ceux qui ne savent pas)8.
Cette législation (Charia) provient d’Allah ; Il l’a révélée à Son Prophète . On
y trouve ce qui est textuellement stipulé, c’est ce qu’on désigne par la révélation,
et ce que la révélation prouve qu’on peut y faire le ijtihad et la déduction.
Quelques caractéristiques de la législation islamique (Charia)
La généralité:
Parmi les caractéristiques de cette législation, il y a le fait qu’elle soit générale:
elle englobe tout ce dont les hommes ont besoin présentement et dans le futur
en dépit de la divergence du temps et du lieu.
Cette généralité est obtenue soit par les textes sacrés, soit par l’ijtihad. Pour
cela, l’ijtihad des savants parmi les Compagnons, leurs disciples et les imams de
l’Islam et l’apparition des principales écoles de jurisprudence dont les adeptes
ont suivi les quatre imams, découlent de l’observance des textes sacrés ou de
7 Sourate 5: Al-Ma’idah, verset 48.
8 Sourate 45: Al-Jâthiya, verset 18.
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l’ijtihad s’il n’y a pas de texte révélé sur le sujet ou si le texte en question nécessite
une élucidation. En effet, les textes sont généraux tandis que les événements
sont circonscrits, les textes sont larges et les événements diffèrent. Pour cela la
Charia est convenable en tout temps et en tous lieux, car ses textes, ses règles
et principes sont si larges et généraux qu’ils englobent tous les temps et tous les
lieux quelle que soit la diversité du temps.
Cela se manifeste dans l’impact de l’ijtihad des savants sur les sujets sur lesquels
leurs opinions ont divergé. En effet, les savants de l’Islam ont divergé sur
beaucoup de sujets et l’une des causes de leur divergence est qu’ils ont pris en
compte le temps et le lieu et leur diversité. C’est pour cela que les spécialistes
des fondements et des règles de jurisprudence ont dit: “Les règles fondamentales
sont stables et inchangeables tandis que les fatwas changent selon le temps et le
lieu”. La règle est unique tandis que la fatwa peut changer suivant une norme ou
un intérêt islamique prépondérant, etc. Les références de tout cela sont connues
et développées chez les spécialistes.
Certains textes sacrés constituent un argument formel tandis que d’autres
constituent un argument conjectural et admettent l’ijtihad. Ces textes sacrés, du
point de vue de l’application de la Charia, doivent être compris à la lumière des
desseins de la Charia et des desseins de l’esprit de l’Islam parmi lesquels la quête
du bien-être des hommes dans leur religion et dans l’au-delà.
L’adéquation de la Charia à toutes les époques et tous les lieux se manifeste
par la perduration de l’Islam jusqu’au Jour dernier et dans l’étendue des
textes qui ne sont pas rétrécis. Ceci récuse clairement une certaine étroitesse
d’approche des nouveaux cas en jurisprudence qu’on rencontre aujourd’hui
dans beaucoup d’endroits. La cause de cette étroitesse est que ceux qui ont
examiné beaucoup de questions contemporaines l’ont fait avec l’esprit du
savant ou du jurisconsulte d’antan qui n’a pas vécu à l’époque actuelle. Cela
apparaît dans les définitions jurisprudentielles et les clauses. Or les définitions
et les clauses jurisprudentielles n’ont vu le jour qu’après l’apparition des
détails pratiques de chaque imam et de chaque savant. Donc les gens se sont
confinés dans des définitions ou des clauses justes, élaborées par les imams à
une époque donnée, et qui sont conformes à leur époque et leurs pays à cette
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Ceci est l'Islam !
époque-là, et il se peut qu’elles ne soient pas conformes à une autre époque.
Les textes sacrés sont vastes et on doit se référer à l’ampleur du texte pour
les définitions et les conditions et non aux définitions des savants à une
époque donnée et notamment, lorsque les définitions et les conditions sont
conventionnelles, comme cela est répandu. En effet, nous trouvons que la
définition d’un sujet varie d’une école à une autre: la définition de la vente
par exemple chez les Hanbalites est différente de sa définition chez les
Chaféites, les Hanafites et les Malékites, parce que leur définition sur ce sujet
est conventionnelle. Il en est de même de la définition du transfert de créance
sur un tiers qui diffère d’une école à une autre. Cela fait que, concernant ce
que nous voulons de nos jours, nous devons nous libérer des définitions pour
nous référer à l’ampleur du texte, car le texte couvre le temps et le lieu pour
le bien des hommes.
La prise en compte des intérêts
Parmi les traits caractéristiques de cette Charia, il y a le fait que le Législateur
ait pris en considération les objectifs visés pour la réforme des hommes par
cette Charia. La Charia n’est pas une disposition unique qui ne tient pas compte
des intérêts et des desseins visés par le Législateur en la prescrivant.
En ce qui concerne les préceptes, le Législateur a un objectif dans les préceptes
des transactions qu’Il a prescrits et interdits. Il en est de même en ce qui concerne
les préceptes des adorations, de la famille, de la société et des libéralités comme
les legs pieux et les donations, le Législateur a en tout cela un dessein.
La Charia a des objectifs qui font qu’elle est large. Si on perd de vue cet aspect
des objectifs de la Charia dans la réforme des gens, c’est qu’un objectif important
du Législateur est mis de côté dans l’examen des règles jurisprudentielles
et de l’étendue de l’Islam dans sa législation. A titre d’illustration, il y a ce
dire d’Ach-Chatiby dans son livre Al - Mouwafaqâtes qui est un traité des
objectifs. Il dit en effet: « Il n’y a pas dans ce monde, un avantage pur ni un
inconvénient pur. La Charia vise ce qui est prépondérant dans les deux: si les
avantages sont prépondérants, elle prescrit, si par contre les inconvénients sont
prépondérants, elle interdit. Ceci est conforme à la règle générale établie par les
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Ceci est l'Islam !
imams de l’Islam qui stipule: la Charia est venue pour concrétiser et compléter
les avantages et les intérêts, d’une part et pour réprimer et diminuer les abus et
les méfaits d’autre part. Les intérêts en question sont ceux qui sont liés à la vie
terrestre en facilitant aux hommes leur vie, leur subsistance et la réalisation de
leur survie, leur bien-être et leur mieux-être et leurs intérêts dans l’au-delà par
le pardon qu’Allah leur accorde et l’accès de Ses serviteurs au Paradis. »
La facilité
Parmi les fondements de cette Charia qu’on peut considérer à juste titre
comme trait caractéristique de l’Islam, il y a le fait qu’elle est facile, comme
Allah la décrite: ( Et Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion)9.
Allah dit dans la description de cette Charia à la suite de l’évocation de
certaines de ses prescriptions: ( Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne,
mais Il veut vous purifier)10. Les Compagnons du Prophète rapportent
que quand on donnait à l’Envoyé d’Allah le choix entre deux choses, il
choisissait la plus facile, pourvu qu’il n’en résultât pas quelque péché. Il a
également dit: “La religion la plus aimée d’Allah est la religion abrahamique
pure (hanafiyyah) de pratique facile”.
Il dit également: “Toute personne qui cherchera à être trop rigoureuse dans
l’observance de la religion succombera à la tâche.”
Le principe de la facilité dans la Charia est un principe important parce
que le Prophète visait la facilité ; en outre, on trouve la facilité dans
toutes les adorations et les transactions. Toute la Charia est facilité ; donc le
jurisconsulte, le chercheur, et celui qui attribue une parole ou une fatwa ou
une sentence à l’Islam doivent faire de cela une règle, à savoir que la Charia
est basée sur la facilité. Plus la sentence est facile pour les gens lorsqu’il n’y a
pas de texte, sera mieux considéré, car le Prophète a décrit cette religion et
cette Charia en disant que la religion la plus aimée d’Allah est la religion pure
de pratique facile. La simplicité, la facilité et l’absence de gêne font partie des
traits caractéristiques de cette Charia.
9 Sourate 22: Al-Hajj, verset 78.
10 Sourate 5: Al-Mâ’idah, verset 6.
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Ceci est l'Islam !
QUATRIÈME POINT
CECI EST L’ISLAM DANS “LE SYSTÈME
POLITIQUE”
L’Islam n’est pas seulement une religion d’adoration entre l’homme et son
Seigneur dans les mosquées, mais l’Islam est aussi la religion de l’individu et la
religion du groupe. L’Islam est un système pour l’homme en lui-même et dans sa
société ; c’est aussi un système politique. Allah dit à Son Prophète : ( Certes,
Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants droit, et quand vous
jugez entre des gens, de juger avec équité)11. Il dit aussi à Son Prophète
pour l’éloigner du jugement de la période de l’Ignorance antéislamique
(Jahiliyyah): ( Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils
cherchent ? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour
des gens qui ont une foi ferme ? )12.
Quelques principes de l’Islam en matière de politique:
La liberté
L’Islam a pris en compte les bases sur lesquelles s’appuie la société des
hommes en ce qui concerne le système politique, c’est ainsi qu’il a prescrit
en premier lieu la liberté. Celle-ci est de diverses sortes:
• La liberté religieuse, Allah dit: (Nulle contrainte en religion ! Car le bon
chemin s’est distingué de l’égarement)13. Il dit à Son Prophète : (Eh bien,
rappelle ! Tu n’es qu’un rappeleur, et tu n’es pas un dominateur sur eux )14 ;
(Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? )15.
11 Sourate 4: An-Nisâ, verset 58.
12 Sourate 5: Al-Ma’idah, verset 50.
13 Sourate 2: Al-Baqarah, verset 256.
14 Sourate 88: Al-Ghâchiyah, versets 21 – 22.
15 Sourate 10: Younous, verset 99.
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Ceci est l'Islam !
Cette liberté a été clairement appliquée à l’époque du Prophète et à
l’époque de ses califes orthodoxes bien guidés. On ne contraignait personne
à embrasser l’Islam, mais on lui présentait l’Islam, s’il l’acceptait tant
mieux, sinon on le laissait. Ceci, grâce à ce principe qui veut que celui qui
est dans le judaïsme ou le christianisme ne soit pas contraint à l’abandonner,
comme cela ressort d’une des lettres que le Prophète adressa à certains
de ses gouverneurs: “Quiconque est dans le judaïsme ou le christianisme ne
doit pas être contraint à l’abandonner”: c’est-à-dire qu’on n’exerce pas la
pression sur lui au point qu’il soit obligé de l’abandonner. La biographie des
califes est édifiante à ce sujet.
• Parmi les principes de l’Islam en matière de liberté, il y a la garantie de la
liberté économique et la garantie de la liberté individuelle. Allah dit:
Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt)16. Ce sujet
sera traité plus amplement lorsqu’on abordera le chapitre de l’économie
et des biens.
• La liberté individuelle de l’homme dans ce qu’il fait chez lui. C’est un
principe établi par l’Islam, c’est pour cela qu’il tient compte de la liberté
de l’homme chez lui. Lorsque quelqu’un regarda l’intérieur de la maison du
Prophète et qu’on l’en eut informé, il lui dit: “Si je l’avais su, je t’aurais
crevé les yeux”. Parce qu’il a osé regarder ce dont il n’a pas le droit.
L’Islam garantit les libertés, car il n’est pas possible qu’il y ait un
regroupement – regroupement politique, d’un Etat ou des gens qui se
réunissent et vivent en harmonie pour leurs intérêts – sans certaines libertés
que leur garantit l’Islam. Les libertés sont étendues et diverses.
La justice et l’égalité
Parmi les principes de l’Islam dans la gestion des hommes, il y a la justice
et l’égalité entre les hommes. La gestion des hommes se base sur la
concrétisation de leurs intérêts. Les hommes se rassemblent sous la bannière
de leur gouverneur, de leur prince, de leur Etat et de leur gouvernement afin
16 Sourate 2: Al-Baqarah, verset 275.
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Ceci est l'Islam !
de réaliser leurs intérêts. La plus grande chose qui contente les gens et
concrétise leurs intérêts est la justice entre eux ; les savants ont défini la
justice en ces termes: donner à chaque ayant droit son dû. Il est notoire
que les ayants droit diffèrent les uns des autres, comme cela a été distingué
entre les gens dans l’attribution de certains droits ; mais la justice
consiste à faire parvenir le dû à l’ayant droit sans ambages, ni domination,
ni abus contre l’ayant droit. L’égalité est requise: au plus, les hommes
sont égaux en devoirs comme les dents du peigne, sans aucune différence
entre l’Arabe et le non Arabe sauf par la piété, au plus ils doivent être
égaux en ce dont ils ont besoin pour les intérêts de leur vie, en protection,
en justice, etc. Voilà pourquoi, l’Islam a confirmé l’égalité des hommes
dans l’ensemble de leurs droits, dans leur vie, devant la justice et dans la
concrétisation de leurs intérêts.
La sauvegarde de l’union et de la force
Parmi les principes de l’Islam dans la gestion des hommes, il y a la
protection des gens, de leur union et de leur force. La première mission du
gouvernement consiste à rassembler les gens, à les protéger et à préserver
leur union en les administrant avec la loi d’Allah .
La loyauté entre les croyants
Parmi les principes que l’Islam prend en considération, il y a la loyauté
entre les Croyants ; le Prophète dit: « La vraie religion, c’est la loyauté !
La vraie religion, c’est la loyauté ! La vraie religion, c’est la loyauté ! (trois
fois) - Envers qui ? demandèrent les Compagnons. Il répondit: Envers Allah,
Son livre, Son Messager, à l’égard des chefs de la communauté musulmane
et de la communauté musulmane toute entière”. Donc la loyauté est due à
l’ensemble de la communauté et aux autorités, ceci est un des fondements
de la Charia. Le Prophète fit un pacte avec certains Compagnons selon
lequel ils devaient la vérité sans craindre le reproche de quelque détracteur ;
de même, le Prophète a fait un pacte avec un groupe de Compagnons
selon lequel, ils devaient prodiguer des conseils à tout musulman quelle que
soit sa classe. Cela fait partie du principe de la recommandation du bien
et de l’interdiction du mal, car Allah a décrit cette communauté par cette
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Ceci est l'Islam !
caractéristique: (Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir
pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable
et croyez à Allah)17. Le conseil fait partie de la recommandation du
convenable et de l’interdiction du blâmable. Tel est le principe, quant aux
normes, à l’organisation et aux conditions, elles varient selon le temps et
le lieu. Pour cela – comme cela sera élucidé ultérieurement – les systèmes
modernes comme les Conseils de la Choura, les Assemblées nationales et
autres sont une forme, un mécanisme et des moyens de consultation que
l’Islam a préconisé comme principe général et a laissé aux hommes le
choix de la méthode appropriée d’application qu’ils pourraient développer
à chaque fois que le besoin s’en fera sentir. Si avec le temps les rapports
entre les gens deviennent complexes et que le conseil ne peut se faire que
par une méthode que met sur pied le détenteur de l’autorité, il incombe
à celui-ci de l’organiser afin que le conseil puisse être clair et parvenir
aux autorités. Il en de même de la critique et de l’opinion contraire,
l’opposition comme on l’appelle de nos jours, sous réserve du respect des
règles islamiques.
Cela est admis à condition d’observer les instructions islamiques en la
matière dont les plus importantes sont: ne pas créer de trouble, ni diviser
les musulmans. Si la critique, l’opposition et l’opinion contraire assurent
le bien des gens, même si écouter cela est pénible, mais ne causent pas de
trouble par la parole ou par l’acte chez les gens et ne conduisent pas à la
dissension, cela est permis.
Les piliers du pouvoir
Le pouvoir en lui-même a des piliers qui sont pratiqués: le dirigeant, les
membres du gouvernement, la Choura, le contrôle, les administrations et
l’appareil exécutif.
La Charia a exposé en détail ce qu’est un dirigeant, ses devoirs, ses droits,
comment il est choisi, comment est son mandat ; ainsi que les membres du
gouvernement, qui sont-ils, leur rapport avec le dirigeant dans la gestion
17 Sourate 3: Al-Imrân, verset 110.
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Ceci est l'Islam !
des affaires ; les membres de la Choura et du contrôle. Les membres de la
Choura étaient connus à l’époque d’Oumar, leur nombre était connu. Cela
se développe avec l’évolution du temps et il se peut que cette Choura ait
de nos jours des assemblées et un grand nombre de membres représentant
les différentes sensibilités de la Communauté dans leurs sciences, leurs
connaissances, leurs contrées, leurs tribus, etc. en sorte que la Choura ou
les assemblées de la Choura se voient confier la mission – comme on dit –
de légiférer ou de concevoir les règlements et d’exercer le contrôle sur la
prestation des instances qui appliquent ces règlements.
La juridiction est un des fondements de la Charia et il n’y a pas de civilisation,
de religion, ou de législation qui ont accordés autant de considération à la
juridiction comme l’a fait la Charia islamique ; le Prophète a décrit les
juges comme suit: “Les juges sont de trois catégories: deux iront en Enfer
et un ira au Paradis”. Il dit à propos de deux juges qui iront en Enfer que le
premier est le juge qui connaît la vérité mais s’en détourne et le second est
le juge qui abandonne la vérité ou l’ignore et ne juge pas avec. Quant à celui
qui connaît la vérité et juge avec, sans craindre le reproche de quiconque,
celui-là est un juge louable à qui le Prophète a promis le Paradis.
Dans la Charia, la juridiction est sauvegardée et intègre, personne n’a un
pouvoir sur elle. Le juge doit parvenir à la loi d’Allah et son verdict est
irrévocable. La juridiction peut avoir un ou plusieurs degrés comme c’est le
cas chez nous où il y a: les tribunaux, puis la Cour de cassation et ensuite
la Haute Cour de Justice ; dans d’autres pays, elle a aussi trois degrés. Ce
qui compte, c’est que le pouvoir judiciaire soit intègre dans sa mission,
ne subissant ni l’autorité du dirigeant, ni celle du citoyen, parce que la
juridiction juge d’après la Loi d’Allah ; quiconque obstrue le pouvoir
judiciaire a obstrué la Loi d’Allah en ce qu’Il a prescrit pour juger entre
les hommes. Si les hommes s’ingèrent dans le pouvoir judiciaire, il n’y
aura plus de justice et une certaine injustice régnera entre les gens, ce qui
disloquera les gens, leur union, or la Charia a pris en considération tous les
moyens par lesquels les hommes préservent leur cohérence.