–
signifie le consolateur ou celui qui est appelé au secours ou l’avocat. Mais le
mot en latin peut aussi s’écrire de plusieurs façons. Il peut aussi avoir le sens de
celui qui est loué, le plus loué, la louange ou celui qui loue énormément. Ceci
est la signification du mot « Muhammad » en arabe: celui qui est loué ou encore
l’autre prénom du prophète qui est « Ahmad », qui signifie le plus loué.
1 (L’étoile, v.3-4).
39
Quelle que soit la signification du mot « paraclet », nous pouvons conclure que Jésus
a laissé derrière lui une oeuvre inachevée et que quelqu’un allait venir pour compléter
sa mission. Par ailleurs, les religieux chrétiens cherchent à ne pas divulguer l’autre
sens de paraclet en prononçant ce mot de la deuxième façon, car il deviendrait
clair à tout le monde qu’il s’agit de Muhammad . Les religieux jouent sur cette
ambiguïté, car le mot original qui fut traduit n’est plus connu ! Ils traduisirent donc
« paraclet » par « consolateur » pour que ce mot ait le sens du « Saint-Esprit ».
Mais, ce qui est étrange est de voir le mot « Saint-Esprit » utilisé mot pour mot
dans d’innombrables versets des quatre Évangiles. Si « paraclet » signifiait
réellement « Saint-Esprit », les quatre rapporteurs des Évangiles se seraient
empressés de le mentionner ad litteram !
Le Saint Coran mentionne dans la sourate le Rang, v.6, que Jésus a
explicitement mentionné le nom Ahmad : (Et quand Jésus fils de Marie dit:
« Ô Enfants d’Israël ! Je suis vraiment envoyé de Dieu vers vous, confirmant
ce qui est venu avant moi dans la Thora, et pour annoncer un Messager après
moi, dont le nom sera «Ahmad». Puis, lorsque celui-ci vint à eux avec des
preuves claires, ils dirent: «C’est une magie évidente.» »)
Ahmad est le second nom du Prophète Muhammad et qui veut dire
littéralement celui qui est le plus loué, le même sens que le « paraclet ».
Cependant, examinons tout de même, dans le contexte de la Bible, si ce
consolateur convient au personnage du Prophète Muhammad 1 ou pas :
Jean (8 : 13): « Un autre consolateur. » Donc, plusieurs consolateurs
étaient déjà venus et il y en avait un qui devait encore venir. Ainsi, cette
annonce ne convient plus au « Saint-Esprit ».
Jean: « Afin qu’il demeure éternellement avec vous ». Étant donné que le
besoin pour un autre de venir après lui n’existait plus et qu’il serait le dernier
de tous les prophètes. En effet, l’enseignement du prophète Muhammad
demeure pour toujours et reste intact: le Coran et tous ses enseignements
demeurent comme ils l’étaient il y a 1400 ans.
Jean (16 : 8): « Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché »:
Tous les autres Prophètes, y compris Abraham, Moïse, David et Salomon
1 Tiré du livre « dialogue entre un musulman et un chrétien » de Hassan Baagil.
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corrigeaient leurs voisins et leur peuple pour leurs péchés, mais pas le monde
comme l’a fait Muhammad . Il n’extirpa pas seulement l’idolâtrie de
l’Arabie en l’espace de 23 ans, mais envoya aussi des émissaires à Héraclius,
aux souverains des empires de Perse (Chosroês) et de Rome, au Négus, le
roi d’Éthiopie, et à Mouqawqis, le gouverneur d’Égypte. Il réprimandait les
chrétiens pour avoir divisé l’unité de Dieu en trinité, et pour avoir élevé Jésus
au rang de fils de Dieu et ensuite de Dieu lui-même. C’est lui qui condamna
les juifs et les chrétiens pour avoir corrompu leurs Écritures, et c’est lui qui a
blanchi tous les Prophètes des imputations d’adultère, inceste, viol et idolâtrie.
Jean (16 : 13): « Car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il
aura entendu » Le Saint Coran est la parole de Dieu. Il n’y a pas un seul mot
du Prophète Muhammad ni de ses compagnons qui y a été inclus. L’ange
Gabriel le lui récita, le Prophète le mémorisa, et les paroles furent notées par
ceux qui étaient chargés d’écrire les versets du Coran. Les propres paroles
du Prophète Muhammad et ses enseignements furent enregistrés dans les
Hadith ou traditions. Comparez avec le Deutéronome (18 : 18) : « [...] je mettrai
mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai.»
Ceci correspond avec la sourate l’Étoile (versets 2-4): (Et il ne prononce rien
sous l’effet de la passion ; ce n’est qu’une révélation qui lui est faite.)
Jean (16 : 13): « et il vous annoncera les choses à venir. » Toutes les
prophéties du prophète Muhammad se réalisent. Le prophète annonça
nombre de signes révélant l’approche du jour dernier, qu’ils soient mineurs
ou majeurs. Déjà, beaucoup de signes mineurs ont fait leur apparition, et
les signes majeurs suivront sans le moindre doute, comme notre prophète
Muhammad nous en a informé…
En conclusion, nous conseillons toute personne de rechercher la vérité et
ceci même si quelques personnes s’efforcent de la dissimuler. Nous sommes
convaincus qu’une recherche dénuée de toute passion et de fanatisme religieux
se conclura par la prononciation de l’attestation de foi:
« La ilâha illa-llâh, muhammadun rassoûlu-llâh »
« Nulle divinité digne d’être adorée si ce n’est Dieu et Muhammad est le messager de Dieu… »
41
Louange à Dieu seul, et que son salut et sa bénédiction soient sur le dernier
des prophètes…
On croit souvent que la personnalité du prophète Muhammad n’est tenue
en grande estime que par les musulmans, mais la réalité est différente: de
grands intellectuels et penseurs occidentaux et orientaux non-musulmans
vouent, eux aussi, une grande admiration pour le prophète de l’Islam.
Chers lecteurs, vous serez étonnés de lire de tels propos provenant de gens
aussi connus, car ces témoignages ne sont volontairement pas publiés, et
cela, afin que la méconnaissance de ce prophète domine continuellement
les esprits européens ou autres, et que l’image altérée de l’Islam et de son
prophète demeure dans leurs pensées. Nous nous faisons donc honneur de
porter à votre connaissance ces témoignages pour que le monde considère
l’image de l’Islam et de son prophète à leur juste valeur. Ces témoignages
ne proviennent pas de penseurs musulmans, car l’imputation d’esprit de parti
ou de sectarisme pourrait être évoquée. Dès lors, nous avons délibérément
opté pour les témoignages de penseurs occidentaux, étant plus à même de
convaincre que si l’on s’était restreint aux témoignages de musulmans.
L’Encylopedia Britannica le proclame: « l’homme de religion qui a connu le
plus de succès sur cette terre. » Georges Bernard Shaw (politique et écrivain
anglais du XXe siècle) a déclaré que si Muhammad vivait encore, il réussirait
à résoudre tous les problèmes qui menacent notre civilisation, aujourd’hui.
Thomas Carlyle, qualifié de « l’une des plus riches « carrières d’idées » du
XIXe siècle, fut tout étonné qu’un seul homme, d’un seul tour de main, pût
42
souder des tribus ennemies et des bédouins nomades en une nation, la plus
puissante et la plus civilisée qui soit, et ce, en moins de vingt ans. Napoléon
et Gandhi rêvaient inlassablement d’une société de la même trempe que celle
forgée par cet homme en Arabie.
En effet, nul autre humain n’accomplit autant dans les domaines aussi variés
et dans un temps aussi limité que Muhammad . Illettré, il était cependant
un enseignant des nations, un réformateur social, un guide moral, un penseur
politique, un génie militaire, un maître de l’administration, un ami sincère,
un compagnon merveilleux, un époux dévoué et un père affectueux. Aucune
personnalité de l’histoire ne put le surpasser ou même l’égaler, dans n’importe
quel domaine de la vie. Ce monde a eu son lot de grandes personnalités, mais
elles ne furent illustres que dans un ou deux domaines, tels que la pensée religieuse
ou la direction des affaires militaires.
LES TÉMOIGNAGES DE
01 EDWARD GIBBON ET SIMON OCKLAY disaient : « Ce n’est pas
la propagation, mais la permanence de sa religion qui mérite notre émerveillement
; la même impression, pure et parfaite, qu’il laissa à la Mecque et à
Médine, se retrouve, après douze siècles, chez les Indiens, les Africains et les
Turcs, prosélytes du Coran Les musulmans ont su résister, uniformément, à la
tentation de réduire l’objet de leur foi et de leur dévotion au niveau des sens et
de l’imagination de l’homme. “Je crois en Un seul Dieu et en Mohammad, son
prophète” ; ceci renferme la profession de Foi de l’Islam, de façon simple et
invariable. L’image intellectuelle de la Divinité n’a jamais été dégradée par une
idole, quelle qu’elle soit ; les hommages rendus au prophète n’ont jamais franchi
la mesure de la vertu humaine ; ses préceptes vivants ont restreint l’amour que
ses disciples lui portent dans les limites de la raison et de la religion. » Edward
Gibbon et Simon Ocklay, History of The Saracen Empire, London, 1870, p. 54. 02 MAHATMA K. GANDHI DISAIT: « Je voulais mieux connaître la vie
de celui qui aujourd’hui détient indiscutablement les coeurs de millions d’êtres
humains. Je suis désormais plus que jamais convaincu que ce ne fut pas l’épée
qui créa une place pour l’Islam dans le coeur de ceux qui cherchaient une
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direction à leur vie. Ce fut cette grande humilité, cet altruisme du prophète,
l’égard scrupuleux envers ses engagements, sa dévotion intense à ses amis et
adeptes, son intrépidité, son courage, sa confiance absolue en Dieu et en sa
propre mission. Ces faits, et non l’épée, lui amenèrent tant de succès et lui
permirent de surmonter les problèmes. » Extrait du journal « Young India »,
cité dans « The light », Lahore, 16/09/1924.
De tous les autres dirigeants de ce monde, aucun ne put combiner autant de
qualités diverses et à un degré de perfection aussi impressionnant que Muhammad
. La vie et les enseignements des autres grandes personnalités du monde se
sont enfouis dans les replis poussiéreux de l’Histoire. L’époque et le lieu de
leur naissance, leur mode de vie, la nature et les détails de leurs enseignements,
leur degré de réussite ou d’échec est tellement sujet à conjectures qu’il est
impossible à l’humanité, aujourd’hui, de reconstituer avec précision la vie et les
enseignements de ces hommes. Le Prophète Muhammad était singulier, et
son mode de vie ne cesse d’être mis en pratique par des millions de musulmans. 03 W. MONTGOMERY DISAIT: « La façon dont il accepta les persécutions
dues à sa foi, la haute moralité des hommes qui vécurent à ses côtés et
qui le prirent pour guide, la grandeur de son oeuvre ultime, tout cela ne fait
que démontrer son intégrité fondamentale. La supposition selon laquelle Muhammad
serait un imposteur soulève plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Et pourtant, aucune des grandes figures de l’histoire n’est si peu appréciée
en Occident que le Prophète Mohammad. » W. Montgomery, Mohammad at
Mecca, Oxford, 1953, p. 52. 04 GEORGES BERNARD SHAW disait: « Je l’ai étudié – le merveilleux
homme – et à mon avis, loin d’être un antéchrist, il mérite le titre de Sauveur
de l’humanité. Je crois que si un homme comme lui prenait la dictature du
monde moderne, il réussirait à résoudre ses problèmes d’une façon qui lui
apporterait la paix et le bonheur si nécessaires. J’ai prophétisé sur la foi
de Mohammad qu’elle sera acceptable à l’Europe de demain, comme elle
commence à devenir acceptable à l’Europe d’aujourd’hui. » Georges Bernard
Shaw, The genuine Islam, Vol I., No 8, 1936. 05 JAMES A. MICHENER DISAIT : « À la mort de Muhammad, certains
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voulurent le déifier, mais son successeur administratif (Abou Bakr le véridique,
ndlr.) mit fin à cette vague d’hystérie par une des paroles les plus belles
de l’histoire religieuse: « Si l’un d’entre vous adorait Muhammad, qu’il sache
que Muhammad est mort. Mais si c’est Dieu qu’il adore, alors Dieu est vivant
et ne meurt pas. » James A. Michener, Islam: The Misunderstood Religion,
Reader’s Digest (revue américaine), No de mai 1955, p. 68-70. 06 MICHAEL H. HART DISAIT: « Certains lecteurs seront peut-être étonnés
de me voir placer Muhammad en tête des personnalités ayant exercé le plus
d’influence en ce monde, et d’autres contesteront probablement mon choix. Cependant,
Muhammad est le seul homme au monde qui ait réussi par excellence
sur les plans religieux et séculier. » Michael H. Hart, The 100: A Ranking of the
Most Influential Persons in History (Classement des plus influentes personnalités
de l’Histoire), Hart Publishing Co. Inc. (New-York), 1978, p. 33. 07 MAURICE BUCAILLE, scientifique français, disait: « Comment un
homme, illettré au départ, aurait-il pu, en devenant par ailleurs, du point de
vue de la valeur littéraire, le premier auteur de toute la littérature arabe, énoncer
des vérités d’ordre scientifique, que nul être humain ne pouvait élaborer
en ce temps-là, et cela, sans faire la moindre déclaration erronée sous ce rapport
? » Maurice Bucaille, La Bible, le Coran et la science, 1978, p. 126.
Il disait également: « Une analyse purement objective du Coran, à la lumière des
connaissances modernes, nous amène à reconnaître l’harmonie existant entre les
deux, ainsi qu’on l’a fait ressortir à maintes reprises. On a du mal à s’imaginer
qu’un homme du temps du Mohammad (que la Paix et la Bénédiction soient avec
lui) ait pu être l’auteur de telles affirmations, compte tenu du niveau intellectuel de
l’époque. De telles considérations répondent en partie de la place exceptionnelle
qu’occupe la révélation coranique et contraignent le scientifique impartial à admettre
son incapacité de fournir une explication fondée uniquement sur la logique
matérialiste. » Maurice Bucaille, Le Coran et la science moderne, 1981, p. 18. 08 THOMAS CARLYLE, écrivain anglais célèbre, disait: « On remarqua
que Muhammad, depuis sa tendre enfance, était considéré comme étant un
jeune doué de raison. D’ailleurs, les personnes avec lesquelles il vivait l’avaient
surnommé « Al-Amine » (l’honnête, le sincère et le loyal). Ses paroles, ses
actes et sa pensée étaient véridiques. Ceux qui le côtoyaient avaient également
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remarqué que toute parole qui exhalait de lui renfermait une édifiante sagesse.
J’ai appris de lui qu’il était extrêmement pondéré, et gardait le silence lorsque
les paroles n’étaient plus nécessaires, mais lorsqu’il parlait, ses paroles n’étaient
que vérité et raison. Tout le long de sa vie, nous avons vu en lui un homme
aux principes bien établis et connu pour une implacable détermination. Il se
souciait du malheur des autres, était généreux et bienfaisant, clément, faisant
preuve de piété et de mérite et était vertueux. Extrêmement sérieux et sincère, il
était néanmoins d’un naturel doux, accueillant et accessible. Il était réjouissant,
agréable, sociable, et sa compagnie était appréciée. On pouvait parfois le
voir plaisanter et s’amuser. Selon les témoignages, son sourire éclatant, qui
illuminait son visage, provenait d’un coeur sincère. Il était très intelligent et
possédait un coeur magnanime. Il était naturellement grandiose, sans qu’une
école lui inculquât la science ni qu’un enseignant se chargeât de son éducation,
car il n’en avait aucunement besoin. » Thomas Carlyle, Heroes, Hero Worship,
and the Heroic in History, Londres, 1841, p 50-51. 09 BOSWORTH SMITH DISAIT: « Il était César et le Pape réunis en un
seul être ; sans armée, sans garde du corps, sans palais et sans revenu fixe ;
s’il y avait un homme qui avait le droit de dire qu’il règne par la volonté
divine, ce serait Muhammad, puisqu’il a reçu tout le pouvoir sans avoir les
instruments ni les supports. » Bosworth Smith, Mohammad and Mohammadanism,
Londres, 1874, p.92. 10 ANNIE BESANT (1847-1933), intellectuelle anglaise, disait peu avant sa
mort: « Il est impossible pour quelqu’un qui étudie la vie et le caractère du grand
Prophète d’Arabie, pour quelqu’un qui sait comment il enseignait et de quelle façon
il vivait, d’avoir d’autre sentiment que le respect pour ce prophète prodigieux,
l’un des grands messagers de l’Être suprême. Même si ses discours contiennent
bien des choses qui sont familières à beaucoup d’entre vous, chaque fois que
moi-même je les relis, je sens monter en moi une nouvelle vague d’admiration, un
nouveau sentiment de révérence pour ce prodigieux grand maître arabe. » Annie
Besant, The Life And Teachings of Mohammad, Madras, 1932, p. 4. 11 ALPHONSE DE LAMARTINE DISAIT: « Si la grandeur du dessein,
la petitesse des moyens, l’immensité de la réussite sont les trois mesures
du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme
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de l’histoire moderne à Muhammad ? Les plus fameux n’ont remué que des
armes, des lois, des empires ; ils n’ont fondé (quand ils ont fondé quelque
chose) que des puissances matérielles écroulées souvent avant eux. Celui-là a
remué des armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties,
des millions d’hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué de plus
des autels, des dieux, des religions, des idées, des croyances, des âmes Sa
longanimité dans la victoire, son ambition toute d’idée, nullement d’empire,
sa prière sans fin, son triomphe après le tombeau (après sa mort) attestent
plus qu’une imposture1, une conviction. Ce fut la conviction qui lui donna
la puissance de restaurer un dogme. Orateur, apôtre, législateur, guerrier,
conquérant d’idées, restaurateur de dogmes, d’un culte sans images, fondateur
de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Muhammad ! À toutes
les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? »
Lamartine, Histoire de la Turquie, Paris, 1854, Tome 1 et Livre 1, p. 280.
CONCLUSION
Pour conclure, ceci est un témoignage honnête, et c’est la conclusion objective
et inévitable à laquelle mène toute étude impartiale et critique de l’Histoire des
religions, comme l’attestent bien des spécialistes non-musulmans. Ne pensez
pas par contagion et n’attrapez pas une opinion comme on attraperait un
mauvais rhume. Une opinion juste et objective passe obligatoirement par soimême.
La seule chose que chacun doit faire en tant qu’être humain sensible,
réfléchi et concerné, c’est de s’arrêter un court instant et de se demander: toutes
ces idées extraordinaires et révolutionnaires, sont-elles fondées et justes ?
À supposer qu’elles soient justes, et que, ami lecteur, vous ne connaissiez
pas encore cet homme, que vous ignoriez ses enseignements, ou encore que
vous ne le connaissiez pas suffisamment pour tirer profit de la force de ses
enseignements, n’est-il pas temps que vous répondiez à ce grand appel vers
la vérité et que vous fassiez un effort pour le connaître ? Cela ne vous coûtera
rien, et marquera plutôt le début d’une ère absolument nouvelle dans votre vie.
1 Chrétien, Alphonse de Lamartine avait des doutes concernant la prophétie de Muhammad
, mais ceci ne l’empêcha pas de le considérer comme le meilleur homme dans l’échelle de la
grandeur humaine. NdT.
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CINQUIÈME LIVRE
QUELQUES TRAITS DE CARACTÈRE DU
PROPHÈTE MUHAMMAD
ملامح شخصية النبي
AVANT-PROPOS
Louange à Dieu seul, et que son salut et sa bénédiction soient sur le dernier
des Prophètes…
Nous parlerons du caractère du Prophète , ce qui nous amènera donc à
parler de la perfection humaine dans sa plus belle conception. En effet, les
plus beaux caractères connus chez l’homme se sont exclusivement réunis
chez le Prophète Il fut dépourvu de tout mauvais caractère connu chez
l’homme ordinaire.
L’ASPECT EXTÉRIEUR DU PROPHÈTE
L’aspect extérieur de l’homme influe sur son aspect intérieur, comme l’ont
démontré les psychologues et les sociologues. Le Prophète était un
homme dont la description physique était des plus belles.
Ainsi nous l’ont décrit ceux qui ont pu le voir parmi lesquels ses compagnons.
Il était de couleur blanche, un visage aux formes pleines, qui resplendissait,
son front était d’une forme unique et lorsqu’il était content, son visage
s’illuminait telle la lune. Sa bouche était de toute beauté, ses dents blanches
et ses incisives espacées, ses paupières étaient d’un noir profond sans pour
autant y avoir mis du khôl, son nez était légèrement long, et lorsqu’il parlait,
on apercevait telle une lumière émanant d’entre ses dents. Il possédait de
larges épaules et était de taille moyenne, ni trop grand ni trop petit.
Le Prophète était agréable à regarder, éminent, une prestance émanait
de sa personne. La personne qui l’apercevait pour la première fois savait
pertinemment que ce visage n’était point celui d’un menteur. ‘Amr Ibn Al-
‘Âss t raconte : « Je n’aimais point une personne autant que le Messager
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d’Allah et je ne respectais aucune personne autant que le Messager d’Allah.
Malgré cela, je ne pouvais lever mes yeux vers lui par grande révérence, si
bien que si on me demandait de le décrire, j’aurais été incapable de le faire,
n’ayant pu le contempler avec précision. »1
LA NOBLESSE DU PROPHÈTE ET SON
ÉLOQUENCE
Le Prophète ne faisait pas partie de la classe populaire, mais il appartenait
à la noblesse et son lignage était élevé. Il fut engendré alors que ses parents
étaient mariés de façon réglementaire et non par le biais de la fornication.
La pureté de sa généalogie et la qualité de son lignage sont des signes de sa
distinction et de son caractère complet.
Rajoutons à cela son éloquence, sa parfaite prononciation et sa forte rhétorique.
Allah lui donna la capacité d’exprimer beaucoup d’idées en peu de mots et il
possédait l’art du discours. Il détenait une étonnante force de persuasion et
savait créer l’harmonie entre les coeurs, de sorte qu’il pouvait faire parvenir
son message en termes concis. C’est pour cette raison que son épouse Aïcha,
qu’Allah l’agrée, dit: « Le messager d’Allah ne débitait pas les paroles comme
vous le faites, mais ses paroles étaient entrecoupées, de telle façon que celui
qui souhaitait en faire l’inventaire pouvait facilement les dénombrer. »2
Si au bel aspect, à l’ascendance noble, à l’éloquence et à la forte rhétorique, on y
rajoute également la véracité dans les paroles, la douceur de caractère et l’honneur
de la prophétie, dès lors, nous pouvons saisir en Muhammad le caractère
parfait, car il ne reste plus aucune place à la défaillance et à l’ébranlement.
LA LOYAUTÉ DU PROPHÈTE ET SON
HONNÊTETÉ
Le Prophète était connu au sein de son peuple pour son honnêteté, sa loyauté,
sa vertu, son esprit équilibré et sa participation dans les affaires sociales. Allah
informa dans le Coran que les mécréants reconnaissaient son honnêteté, mais ils
1 Rapporté par Mouslim.
2 Rapporté par Boukhâry et Mouslim.
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traitèrent son message de mensonge par pur orgueil et par arrogance.
( N ڈo ۅus s ۅavons p ۋer ۋtinem ٷment ۈque l e ۈurs pro p ۆo ۆs te ۇۇchag ڭrine ڭnt, ô Mڭu ڭha mۓm ڈad.
Or, assurément, ils ne te croient pas menteur, mais ce sont plutôt les versets
de Dieu, que les injustes renient.)1
Les mécréants savaient pertinemment que Muhammad était honnête, mais
ils traitèrent de mensonges ses paroles et ne crurent pas en lui par peur de
perdre leur pouvoir et leur rang social. En effet, l’Islam place l’ensemble
des gens au même niveau, l’arabe n’a pas plus de mérite que le non-arabe,
comme le blanc par rapport au noir, le maître par rapport à l’esclave, sauf s’il
se distingue par la piété et les bonnes oeuvres.
Aboû Jahl, l’homme qui avait le plus d’aversion pour le Prophète
rencontra Akhnass Ibn Charîk qui lui dit: « Ô Aboû Al-Hakam ! Informemoi
au sujet de Muhammad, est-il véridique ou menteur ? Sache qu’à
cet endroit nul n’écoute nos paroles parmi les habitants de La Mecque, si
ce n’est nous deux. » Il répondit: « Malheur à toi ! Je jure par Allah que
Muhammad est véridique et il n’a jamais menti !! Seulement, si la tribu des
Banou Qousay s’attribue l’étendard, la distribution d’eau, la protection de
la Kaaba (la garde de ses clefs, son entretien etc.…) et la prophétie, alors
que reste-t-il au reste de Qouraich ?! »2 Il dit également: « Je jure par Allah
que Muhammad est réellement un Prophète, mais depuis quand devrait-on
suivre la tribu des Banou Abd Manâf ?... »3
Ainsi, il traita de mensonge le Prophète par peur de perdre son autorité
sur les gens et son rang social. Ceci est tout aussi vrai pour les rabbins parmi
1 (Les bestiaux, v.33)
2 Rapporté par As-Souddî dans tafsîr At-Tabarî (volume 11, p. 333). Gilles Kervenn.
3 Il y avait en effet une rivalité vivace entre la tribu de Muhammad (Banou Qousay, Qousay étant
le fils de Abd Manâf) et celle de Abou Jahl dans l’attribution des fonctions de prestige à La
Mecque. Et ceci, alors même qu’elles appartenaient toutes les deux à une même tribu plus
grande, celle qui remontait à leur grand-père commun: Qouraïch ! C’est cette rivalité même
qui a empêché Abou Jahl de suivre le Prophète , car la tribu de Abou Jahl ne pouvait se
targuer d’avoir enfanté un Prophète. Il a donc préféré renier la prophétie de Muhammad, car
cela revenait, dans son esprit, à reconnaître que la tribu de Muhammad était plus prestigieuse
que la sienne… Gilles Kervenn.
les juifs et pour les prêtres parmi les chrétiens, qui connaissaient le Prophète
aussi bien qu’ils connaissaient leurs enfants.1 Ils lisaient en effet dans leurs
livres sa description et savaient qu’il était le dernier des Prophètes. Malgré
tout, ils reniaient son message et rejetaient sa prophétie par peur de perdre
leurs privilèges et leurs rangs sociaux. Mais surtout, ils trouvaient indigne que
le dernier des Prophètes fasse partie du peuple arabe et non de leur peuple.
Les Arabes connaissaient le Prophète pour sa loyauté jusqu’à l’avoir
surnommé « le loyal ». Lorsque Khadîja bint Khouwaylid, riche femme parmi
les Mecquois, eut connaissance de sa loyauté et de son noble caractère, elle lui
proposa d’aller en grande Syrie (Chêm) avec une partie de sa marchandise pour
la vendre arrivé là-bas. Le Prophète accepta sa proposition. Elle envoya avec
lui Maysara, son servant, pour l’aider durant son voyage. Lorsqu’ils revinrent
tous les deux à La Mecque, avec des bénéfices considérables, Maysara informa
Khadîja de la loyauté et du bon comportement de Muhammad. Dès lors, elle
voulut se marier avec lui, alors qu’elle avait déjà été maintes fois convoitée
par des hommes de haut rang et par ceux qui détenaient l’autorité, pour sa
noblesse, sa richesse et son esprit équilibré. Pourtant, elle refusa, car elle
cherchait un autre genre d’homme, comme si son destin préparait pour elle en
secret son futur bonheur, celui de la vie d’ici-bas et de l’au-delà. Le Prophète
l’épousa et n’épousa aucune autre femme jusqu’à ce qu’elle meurt.
L’INTELLIGENCE DU PROPHÈTE
L’histoire qui suit prouve sa rigoureuse déduction, même avant la révélation:
Qouraych divergea sur l’identité de la personne qui allait devoir poser la
pierre noire à sa place, après qu’ils aient reconstruit la Kaaba. Chaque tribu dit
alors: « C’est à nous que revient de déposer la pierre noire » ; chacune d’elles
espérant obtenir le privilège et l’honneur de la poser. La divergence persista
1 Certains parmi eux ont toutefois fait preuve de courage et de foi en se convertissant à l’Islam,
après avoir été suffisamment honnêtes et avoir reconnu publiquement ou secrètement la
prophétie de Muhammad , que ce soit du vivant même du Prophète, comme ce fut le cas de
Abdullah Ibn Salam, qui était le plus savant des rabbins de Médine, ou bien après sa mort .
Parmi les exemples les plus célèbres, on peut citer Ali Ibn Rabân At-Tabari (9ème siècle après
J-C.), qui après avoir quitté le christianisme a écrit son livre « Ar-radd ‘alaa asnâf an-nassârâ »
(Réplique aux différents groupes chrétiens), ou encore le savant juif Samuel Ben Yahoudha
Ben Abouan (12ème siècle après J-C.) qui a écrit après s’être converti à l’Islam « Badhlu-lmajhoud
fii ifhâm al-yahoud » (L’effort déployé dans la réfutation des juifs), et plus récemment
le révérend catholique David Benjamin Keldani qui, après s’être converti en 1904, a écrit son
livre « Muhammad in the Bible », sans oublier l’abbé Jean-Marie Duchemin (1908-1988), le
prêtre américain Yusuf Estes, et beaucoup d’autres encore. Gilles Kervenn.
51
jusqu’à ce qu’ils faillissent même débuter les hostilités. Ils dirent ensuite:
« Prenons quelqu’un pour arbitrer notre litige. Ce sera la première personne
qui se présentera à nous. » Et la première personne qui se présenta à eux ne
fut autre que le Prophète Muhammad . Ils furent ravis et virent une bonne
nouvelle en cela. Ils dirent: « Le loyal s’est présenté à nous, nous acceptons
qu’il soit notre arbitre. » Ils l’informèrent donc du désaccord. Désormais
informé, il demanda qu’on lui apporte une étoffe, au centre de laquelle il
déposa la pierre noire. Il demanda ensuite aux représentants de chaque tribu
de saisir un bout de l’étoffe, puis de la soulever, et lorsqu’ils atteignirent
l’emplacement de la pierre, il l’attrapa avec sa main et la déposa à son endroit
approprié. Ainsi, le litige fut résolu, alors qu’il avait failli déclencher une
guerre entre les tribus. Ceci prouve sa grande intelligence.
LA CHASTETÉ DU PROPHÈTE
Avant la révélation, le Prophète était chaste ; il n’était point tenté par
les plaisirs de cette vie et il n’entretenait avec les femmes aucune relation
hors mariage, alors que ce type de relations était très répandu à l’époque
antéislamique. Pourtant, il n’était pas non plus un moine refusant toute
relation avec les femmes, et se maria donc avec Khadîja, qu’Allah l’agrée,
alors qu’il avait vingt-cinq ans et elle quinze ans de plus que lui. D’elle, il eut
tous ses enfants, filles ou garçons, excepté son fils Ibrâhîm.
LE PROPHÈTE ET LA SOCIÉTÉ
Le Prophète n’avait pas un esprit solitaire et participait aux affaires de son
peuple en trouvant des solutions à ses problèmes et en s’informant de ses
préoccupations. Il fut présent lors des accords de « foudoûl » qui renfermaient les
clauses suivantes: soutenir l’opprimé et demander des comptes à l’oppresseur.
Il participa avec son peuple à la construction de la Kaaba. Il portait même les
pierres de ses propres mains. D’ailleurs, Aboû Toufayl raconte: « Lors de la
construction du temple, les gens transportaient les pierres, et le Prophète
faisait de même. Pour porter la pierre, il prit son pan (partie d’étoffe cachant
les parties sous le nombril) qu’il posa sur son épaule. Soudain une voix retentit:
« Ne montre pas tes parties intimes. » Il jeta la pierre puis se revêtit et on ne
l’aperçut plus jamais dénudé après cela. »1
1 Rapporté par Ahmad et authentifié par Albâny.
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Par contre, il ne participait pas aux adorations déviantes ni aux divertissements
frivoles de son peuple. Il n’adora jamais de statues, ni ne se prosterna devant
elles. Jamais il ne mangea d’une viande sacrifiée en l’honneur des statues, jamais
il ne but d’alcool, comme jamais il ne joua aux jeux de hasard. Il n’assista jamais
aux soirées musicales et dansantes, qui étaient pourtant très répandues à l’époque
antéislamique. Allah lui a rendu cela détestable et lui fit aimer le silence, le
recueillement, la réflexion et la méditation sur la vie, l’univers, les créatures et sur
la vision humaine du monde. En quelque sorte, il fut préparé par son Seigneur à la
prophétie, pour être apte à recevoir la révélation et transmettre le message céleste.
LA MODÉRATION DU PROPHÈTE
ET SON JUSTE-MILIEU
Après la révélation, le caractère du Prophète se perfectionna plus encore
et devint encore plus sublime. Ceci, grâce aux orientations de la révélation
céleste et aux principes du Coran. Pour cette raison, lorsqu’on demanda à son
épouse Aïcha, qu’Allah l’agrée, comment était le comportement du Prophète
, elle répondit: « Son comportement était le Coran. »1
La première caractéristique par laquelle se distinguait le Prophète était
la modération, le juste-milieu et savait concilier les aspirations spirituels et
matérielles de l’homme. Ceci selon la Parole d’Allah :
ڈﯨ ﯩ ئا ئا ئە ئەئو ئو ئۇ ئۇ ئۆ ئۆئۈڈ
( Et vise à travers ce que Dieu t’a donné, la demeure dernière, sans oublier ta
part dans cette vie )2
Trois hommes vinrent questionner les épouses du Prophète au sujet de la
description de son adoration. Lorsqu’ils obtinrent la réponse, ils trouvèrent
son adoration insuffisante et dirent: « Comment pourrions-nous atteindre
le degré du Prophète alors que ses péchés antérieurs et futurs lui ont
été pardonnés. »