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L’invocation avec indigence et imploration.


En effet, il n’y pas de lieu de retour pour s’abriter des malheurs sauf vers Lui,


et personne sur qui s’appuyer sauf vers Lui.





« Et quand le malheur touche l’homme, il fait appel à Nous, couché sur le


côté, assis, ou debout1. »





« Et quand le mal vous touche en mer, ceux que vous invoquiez en dehors de


Lui se perdent2. »





« C’est plutôt à Lui que vous ferez appel. Puis, Il dissipera, s’Il veut, l’objet de


votre appel et vous oublierez ce que vous [Lui] associez3. »





« Dis: « Qui vous délivre des ténèbres de la terre et de la mer alors que vous


l’invoquez humblement et en secret. »4 »


Le retour continuel vers Allah (dit « Inâbah »).





« Et quand un malheur touche l’homme, il appelle son Seigneur en se tournant


vers Lui5. »


La patience du malade avec le désir de la récompense est un moyen d’entrer


au Paradis.


1 S. 10, v. 12.


2 S. 17, v. 67.


3 S. 7, v. 41.


4 S. 7, v. 63.


5 S. 39, v. 8.


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Une femme est venue dire:


« Ô messager d’Allah, des fois je m’évanouis et je me découvre, invoque


Allah pour moi. »


Le prophète a répondu: « Si tu veux patienter, tu auras le Paradis. Et si tu


veux, j’invoque Allah pour qu’Il te guérisse. »


Elle dit: « Je patienterai. Mais comme je me découvre, invoque Allah pour pas


que je ne le fasse. »


Il invoqua alors pour elle1.


Par ailleurs, le prophète a dit: « Allah, qu’Il soit élevé, a dit: « Lorsque


J’éprouve Mon serviteur de ses deux chéries et qu’il patiente, Je lui accorde le


Paradis en échange. » Ses « deux chéries » signifie « ses deux yeux ».


Le prophète a dit: « Allah, qu’Il soit élevé, a dit: « Fils d’Adam ! Si tu


patientes et désires la récompense dès le premier choc, je n’agréerai aucune


autre récompense pour toi que le Paradis2. »


L’expiation de péchés antérieurs.


Le prophète a dit: « Rien n’atteint le musulman comme fatigue, maladie,


angoisse, souci ou difficulté – et même l’épine qui le pique – sans qu’Allah ne


lui expie pour cela un partie de ses péchés3. »


L’élévation du malade en degrés.


Le prophète a dit: « L’homme dispose parfois d’un rang auprès d’Allah


auquel il ne peut parvenir grâce à ses actes. C’est par le fait qu’Allah ne cesse


de l’éprouver par ce qu’il déteste qu’Il l’y fait parvenir4. »


La douleur d’ici-bas est bien moindre que celle de l’au-delà.





« Tout malheur qui vous atteint est dû à ce que vos mains ont acquis. Et Il


pardonne beaucoup5. »


1 Rapporté par Al-Bukhârî (n°5652) et Muslim (n°2576).


2 Rapporté par Ibn Mâjah (n°1597), considéré acceptable par Al-Albânî.


3 Rapporté par Al-Bukhârî (n°5641) et Muslim (n°6513).


4 Rapporté par Abû Yaclâ et Al-Hâkim, considéré comme bon (« Hasan ») par Al-Albânî.


5 S. 42, v. 30.


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Cela indique qu’Allah a voulu du bien pour Son serviteur.


Le prophète a dit: « Celui dont Allah veut du bien, il l’éprouve1. »


L’optimisme et la bonne opinion que l’épreuve soit un indice qu’Allah


aime Son serviteur.


« Lorsqu’Allah aime un peuple, Il les éprouve2. »


Prendre conscience du bienfait de la bonne santé et devenir reconnaissant


pour cela.


En effet, on ne réalise la valeur des bienfaits qu’après les avoir perdus.


Il se peut que la maladie permette d’obtenir un bien et de repousser un mal.





« Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose dans laquelle Allah a


déposé un grand bien3. »





« Il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle est un


bien pour vous4. »





« Ceux qui sont venus avec la calomnie sont un groupe d’entre vous. Ne


pensez pas que c’est un mal pour vous, c’est plutôt un bien pour vous5. »


Le malheur – qu’il soit une maladie ou autre – préserve contre l’orgueil,


l’arrogance et la suffisance.


Combien de malades, étant affaiblis par la maladie, se sont rappelés leur


situation lorsqu’ils étaient vigoureux et dynamiques puis ont vu leur situation


actuelle et se sont alors amadoués devant leur Seigneur, sont revenus vers Lui


1 Rapporté par Al-Bukhârî (n°5645).


2 Rapporté par At-Tirmidhî (n°2396), Ibn Mâjah (4031), Ahmad (n°23683), At-Tayâlusî et Al-Bayhaqî.


3 S. 4, v. 19.


4 S. 2, v. 216.


5 S. 24, v. 11.


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et Lui ont demandé pardon pour leur arrogance et leur orgueil passés. Ainsi,


après avoir été guéris, leur situation s’est améliorée, ils sont devenus humbles


et se sont mis à respecter les autres, ont délaissé la suffisance et la fierté. Au


final, la maladie fut pour eux une cause de bien qu’Allah صلى الله عليه وسلم leur avait destinée.


La maladie est également un moyen d’obtenir l’énorme récompense de la


visite des malades pour ses proches, ses amis et toute personne qui vient le visiter.


Il se peut également que la maladie soit une exhortation pour ceux qui le


visitent ou entendent parler de lui, et qu’ils soient affectés et influencés en


voyant la manière dont le malade patiente et désire la récompense. Il arrive


que celui qui vient le visiter se montre négligent dans certains aspects de sa


religion, et qu’il se remette alors dans le droit chemin. Ainsi, la récompense du


malade augmente par le fait qu’il soit une cause de bien.


LA MALADIE EST DE DEUX SORTES


Mon frère malade, qu’Allah te guérisse, il est nécessaire dans ce contexte de


rappeler qu’en ce qui concerne ta maladie, aussi grande soit-elle, elle n’est que


légère en comparaison à l’autre maladie.


Sais-tu quelle est l’autre maladie ? C’est la maladie du coeur !


Et je ne vise pas par cela la maladie cardio-vasculaire, comme le rétrécissement


de l’aorte, la tachycardie etc. Non ! Je ne veux pas parler de cela.


Pour ne pas faire trop long, voici en détail ce que je veux dire.


Ibn Al-Qayyim a dit: « La maladie est de deux sortes: la maladie des


coeurs et celles des corps. Toutes deux sont mentionnées dans le Coran. Aussi,


la maladie des coeurs est elle-même de deux sortes: la maladie de l’ambiguïté


et du doute d’une part, et la maladie des pulsions et de l’égarement d’autre


part, toutes deux étant mentionnées dans le Coran. Allah a dit au sujet de


la maladie de l’ambiguïté:


﴿ژ ژ ڑ ڑ ک کک ک گ گ گ گ ڳ ڳ ڳ ڳ ڱ ڱ


ڱ ڱ ں ںڻ ڻ ڻ ڻ ۀ ۀ ہہ ہ ہ ھ ھ ھ ھ ے ے ۓ


ۓ ڭڭ ڭ ڭ ۇ ۇ ۆ ۆ ۈ ۈٷ ۋ ۋ ۅ ۅ ۉ ۉې ې ې ې ﯨ ﯩ ئا ﴾


) )سورة المدثر: الآية 31


« Nous n’avons assigné comme gardiens du Feu que des anges. Cependant,


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Nous n’en avons fixé le nombre que pour éprouver les mécréants, et aussi afin


que ceux à qui le Livre a été apporté soient convaincus, et que croisse la foi de


ceux qui croient, et que ceux à qui le Livre a été apporté et les croyants n’aient


point de doute ; et pour que ceux qui ont au coeur quelque maladie ainsi que les


mécréants disent: « Qu’a donc voulu Allah par cette parabole ? » C’est ainsi


qu’Allah égare qui Il veut et guide qui Il veut. Nul ne connaît les armées de ton


Seigneur, à part Lui. Et ce n’est là qu’un rappel pour les humains1. »


Et Allah a dit au sujet de ceux qui sont appelés à juger avec le Coran et la


Sunna et qui refusent et s’en écartent:


﴿ں ں ڻ ڻ ڻ ڻ ۀ ۀ ہ ہ ہ ہ ھ ھ ھ ھ ے ے


ۓ ۓ﴾


)48- )سورة النور: الآية 49


« Et quand on les appelle vers Allah et Son messager pour qu’Il juge parmi eux,


voilà que quelques-uns d’entre eux s’éloignent. Mais s’ils ont le droit en leur


faveur, ils viennent à lui, soumis2. Y a-t-il une maladie dans leurs coeurs ? »


Voici donc la maladie des ambiguïtés et des doutes.


Quant à la maladie des pulsions, Allah a dit à ce sujet:


﴿ ٺ ٿ ٿ ٿ ٿ ٹٹ ٹ ٹ ڤ ڤ ڤ ڤ ڦ ڦ ڦ ڦ


ڄ ڄ ڄ ڄ﴾


) )سورة الاحزاب: 32


« Ô femmes du prophète ! Vous n’êtes comparables à aucune autre femme.


Si vous êtes pieuses, ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage,


afin que celui dont le coeur est malade ne vous convoite pas. Et tenez un


langage décent3. »


Ceci est l’une des maladies des pulsions, qui est la pulsion qui pousse à la


fornication. Et Allah est plus Savant.


Quant à la maladie des corps, Allah a dit à ce sujet:


1 S. 74, v. 31.


2 S. 24, v. 48-49.


3 S. 33, v. 32.


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﴿ڇ ڍ ڍ ڌ ڌ ڎ ڎ ڈ ڈ ژ ژ ڑ ڑ ک ک ک ک گ گ


گ گ ڳ ڳ ڳ ڳ ڱ ڱ ڱ ڱ ں ں ڻ ڻ ڻ ڻ


ۀ ۀ ہ ہ ہ ہ ھ ھ ھ ھ ے ے ۓ ۓڭ


ڭ ڭ ڭ ۇ ۇ ۆ ۆ ۈۈ ٷ ۋ ۋ ۅ ۅ ۉ ۉ ې ې ې


ې ﯨﯩ ئا ئا ئە ئە ئو ئو ئۇ ئۇ


) )سورة النور: الآية 61


« Il n’y a pas d’empêchement à l’aveugle, au boiteux, au malade, ainsi qu’à


vous-mêmes de manger dans vos maisons, ou dans les maisons de vos pères,


ou dans celles de vos mères, ou de vos frères, ou de vos soeurs, ou de vos


oncles paternels, ou de vos tantes paternelles ou de vos oncles maternels,


ou de vos tantes maternelles, ou dans celles dont vous possédez les clefs,


ou chez vos amis. Nul empêchement à vous, non plus, de manger ensemble,


ou séparément. Quand donc vous entrez dans des maisons, adressez-vous


mutuellement des salutations venant d’Allah, bénies et agréables. C’est ainsi


qu’Allah vous expose Ses versets, afin que vous compreniez1. »


Allah a parlé également de la maladie corporelle dans le contexte du pèlerinage,


du jeûne et des ablutions, et ce à cause d’un secret saisissant qui démontre


la grandeur du Coran et le fait qu’il suffit pour toute chose à quiconque le


comprend et le médite. En fait, les fondements de la médecine sont au nombre


de trois: la protection de la bonne santé, la prévention contre les matières


nocives, et l’extraction des corps nuisibles. Ainsi, Allah a évoqué ces trois


fondements dans ces trois contextes. » - fin de citation2.


L’imam Ibn Al-Qayyim , comme à son habitude, nous a fait part de cette


belle parole profitable, en nous exposant les sortes de maladies, du général au


particulier, en prenant les textes religieux comme point de départ.


Et puisque les maladies, dans toutes leurs catégories, n’épargnent généralement


personne, les gens se sont préoccupés des maladies corporelles en oubliant


les maladies du coeur. Or cela fait partie de l’insouciance qui peut parfois


amener loin dans le mal. En effet, les portes des péchés ne s’ouvrent que par


les maladies du coeur. Il est donc fort bienvenu que chacun d’entre nous se


1 S. 24, v. 61.


2 Cf. « Ighâthat Al-Lahafân », d’Ibn Al-Qayyim.


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préoccupe de prendre garde aux ambiguïtés et d’interroger les gens de science


lorsqu’un sujet de notre religion nous apparaît confus, particulièrement


lorsqu’il s’agit de questions qui se rapportent aux actes innovés en religion. Et


les plus informés à ce sujet sont les gens ancrés dans la science, ceux qui sont


connus pour la pureté de leur croyance et l’exactitude de leur méthodologie.


Que l’on s’empresse donc d’éviter les maladies du coeur avec le même entrain


que l’on évite les maladies du corps, et même avec plus de ferveur.


LA VISITE D’UN MALADE PAR L’UN DES GRANDS IMAMS


DE CETTE COMMUNAUTÉ ET LA MANIÈRE DONT IL L’A


ENCOURAGÉ


L’imam Adh-Dhahabî rapporte dans son ouvrage « Syar Aclâm An-


Nubalâ’ » (vol. 12/p. 67) que Yahyâ Ibn cAwn a dit:


« Je suis entré, accompagné de Sahnûn, chez Ibn Al-Qassâr alors qu’il était


malade. Sahnûn dit alors:


- « Quelle est cette angoisse ? »


- « La mort et le retour vers Allah », répondit Ibn Al-Qassâr.


- Sahnûn ajouta: « N’est-ce pas que tu crois aux messagers, à la résurrection,


aux comptes, au Paradis et à l’Enfer, et que les meilleurs de cette communauté


sont Abû Bakr et ensuite cUmar ? Et que le Coran est la parole d’Allah


incréée, qu’on contemplera Allah le jour de la résurrection, et qu’Il S’est


élevé et établi sur Son trône ? Et qu’il ne faut pas prendre les armes contre


les gouverneurs même s’ils sont injustes ? »


- Il dit: « Oui, par Allah ! »


- Sahnûn conclut: « Alors meurs en paix si tu le veux, meurs en paix ! »


Fin du récit.


Voici un récit grandiose, dans lequel l’imam Sahnûn a regroupé les fondements


de la croyance des gens de la Sunnah et du Consensus. Et pour sa grande


valeur et son lien avec le sujet de la maladie, je vais le commenter pour toi de


manière résumée dans les lignes qui suivent, phrase par phrase.


Mais avant cela, voici une biographie résumée de l’imam Sahnûn :


« Il est l’imam, l’érudit, le savant du Maghreb, Abû Sacîd cAbdussalâm Ibn Habîb,


originaire de Hims, ayant vécu au Maghreb à Kairouan. Malikite et juge de Kairouan,


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auteur de « Al-Mudawwanah », l’un des plus célèbres livres des Malikites. Il


était la plus grande autorité scientifique de son époque. On le distinguait par sa


grande raison, sa religiosité complète, et sa piété. Célèbre pour sa générosité, son


dévouement, grandement respecté et unique en son genre – à son époque.


Il est dit que ceux qui ont rapporté de lui ont dépassé le nombre de neuf cents.


Il est mort – qu’Allah lui fasse miséricorde – pendant le mois de Rajab en l’an


240, alors âgé de quatre-vingts ans.


Quant au terme « Sahnûn », c’est le nom d’un oiseau au Maghreb, réputé pour


sa lucidité et sa crainte. Cela se prononce « Sahnûn » ou bien « Suhnûn » - fin


de citation résumée et légèrement modifiée.


Voici l’explication du récit en quelques mots:


- « N’est-ce pas que tu crois aux messagers... »: c’est une question sous forme


de confirmation. Et la foi aux messagers demeure l’un des six piliers de la foi.


- « ... à la résurrection, aux comptes, au Paradis et à l’Enfer... »: ces quatre


aspects font partie de la foi au jour dernier, qui demeure également l’un des


six piliers de la foi.


- « ... et que les meilleurs de cette communauté sont Abû Bakr et ensuite


cUmar... »: contrairement à ceux qui ont attribué à d’autres une valeur


meilleure que la leur, et sans même parler de ceux qui les dénigrent – qu’Allah


nous en préserve ! Ainsi, les deux doyens de cette communauté sont Abû


Bakr et cUmar, les meilleures des musulmans sans exception après le prophète


. Ensuite viennent cUthmân puis cAlî. Qu’Allah agréé l’ensemble des


compagnons.


C’est pour cela que les gens de la Sunnah, pour décrire la préséance qu’ils ont


sur les autres personnes et la hiérarchie des uns par rapport aux autres, ont dit:


« Leur ordre de prééminence est le même que leur ordre dans le califat. »


Aussi, de la même manière que le prophète est le meilleur des prophètes,


les compagnons de notre prophète sont les meilleurs des compagnons des


prophètes .


Les preuves que les compagnons sont les meilleures des créatures après les


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prophètes sont, d’une part, le fait qu’Allah a vanté leurs mérites à de


nombreuses reprises:


﴿ٱ ٻ ٻٻ ٻ پ پ پ پ ڀ ڀڀ ڀ ٺ ٺ ٺ ٺ ٿ ٿ ٿٿ


ٹ ٹ ٹ ٹ ڤ ڤڑ﴾


) ) سورة الفتح: الاية 29


مُّحَمَّ ٞ د رَّسُولُ ٱللَِّۚ وَٱلَّذِينَ مَعَهۥُ أَشِدَّآءُ عَلَى ٱلۡكُفَّارِ رُحَمَآءُ بَيۡنَهُمۡۖ تَرَىٰهُمۡ رُكَّعٗا سُجَّدٗا يَبۡتَغُونَ فَضۡلٗ{ }مِّنَ


ٱللَِّ وَرِضۡوَٰنٗاۖ سِيمَاهُمۡ فِي وُجُوهِهِم مِّنۡ أَثَرِ ٱلسُّجُودِۚ


« Muhammad est le messager d’Allah. Et ceux qui sont avec lui sont durs envers


les mécréants, miséricordieux entre eux. Tu les vois inclinés, prosternés, recherchant


d’Allah grâce et agrément. Leurs visages sont marqués par la trace de la prosternation...1 »


Ou encore:


﴿ٱ ٻ ٻ ٻ ٻ پ پ پ پ ڀ ڀ


ڀ ڀ ٺ ٺ ٺ ٺ ٿ ٿ ٿ ٿ ٹٹ ٹ ٹ ڤ ڤ﴾


) )سورة التوبة الآية 100


« Les tout premiers [croyants] parmi les Emigrés et les Auxiliaires et ceux qui


les ont suivis dans un beau comportement, Allah les agrée, et ils L’agréent.


Il a préparé pour eux des jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, et ils y


demeureront éternellement. Voilà l’énorme succès !2 »


Quant à la Sunna, elle est truffée de nombreux hadiths authentiques et sans


équivoque quant à la valeur de l’ensemble des compagnons, et la prééminence


que certains d’entre eux ont sur les autres. On retrouve notamment sa صلى الله عليه وسلم


parole: « N’insultez pas mes compagnons ! Car si l’un d’entre vous dépensait


l’équivalent du mont Uhud en or, il n’atteindrait pas le degré du mudd3


[dépensé] par l’un d’entre eux, ni même de sa moitié ! »


Ou encore: « Les meilleurs des gens sont ceux de mon époque, puis ceux qui


les suivent... »


1 S. 48, v. 29.


2 S. 9, v. 100.


3 Hadith unanimement reconnu. NdT: le « Mudd » est une unité de capacité qui correspond environ à


la contenance de ce qui se trouve entre les deux mains lorsqu’elles sont jointes. Ce qui est voulu par le


hadith est que les dépenses réalisées par les compagnons en temps de difficulté, de guerre, de famine…


sont largement plus aimées d’Allah que celles de ceux qui sont venus plus tard, dans une situation


beaucoup plus confortable.


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Ou encore sa صلى الله عليه وسلم parole lorsqu’il a été interrogé au sujet du plus valeureux des


hommes et qu’il a répondu: « Abû Bakr ».


Ainsi, ils sont un groupe de gens loués par leur Seigneur et par leur prophète.


Les raisons saines attestent de leur droiture, et les âmes pures sont convaincues


de la pureté de leurs coeurs. Peut-on encore douter de leur vertu ?


Comment peut-on se permettre de les dénigrer ne serait-ce que par allusion ?


Gloire à Toi Allah, c’est une calomnie évidente !


Que dire alors de ceux qui les critiquent !


- « ... et que le Coran est la parole d’Allah incréée... »: contrairement à ceux


qui ont prétendu le contraire en assumant qu’Il était une parole intérieure, et


qu’Allah n’a pas parlé par le Coran. Evidemment ! Le Coran est la parole


réelle d’Allah.


- « ...qu’on contemplera Allah le jour de la résurrection... »: les croyants Le


verront de leurs yeux de manière réelle. Comme Allah l’atteste:


﴿ پ ڀ ڀ ڀ ڀ ٺ ٺ ٺ﴾


)22- )سورة القيامة الآية 23


« Ce jour-là, il y aura des visages resplendissants qui regarderont leur


Seigneur1. »


Et comme l’a confirmé le prophète quand il a dit:


- « Vous est-il pénible de voir la lune par une nuit de pleine lune sous un ciel


dégagé ? »


- Ils répondirent: « Non ».


- Il dit alors: « De la même manière vous verrez votre Seigneur le jour de la


résurrection. »


Dans ce hadith, le prophète a comparé une vision à une autre vision et non


une chose vue à une chose vue [puisqu’Allah ne ressemble à aucune de Ses


créatures]. Il a clairement montré que la perception qu’auront les croyants de


leur Seigneur sera une réelle vision, sans aucun flou ni aucune confusion. Ils


Le verront clairement, aussi bien qu’ils voient la pleine lune.


- « ... et qu’Il S’est élevé et établi sur Son trône... »: ceci a été affirmé dans


1 S. 75, v. 22-23.


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sept versets du Noble Coran. On retrouve notamment Sa parole dans la


sourate « Tâ-Hâ »:


ڈ ژ ژ ڑ ڑ


) )سورة طه: الآية 5


« Le Tout Miséricordieux S’est établi sur le trône1. »


Allah S’est donc établi sur le trône d’une manière qui sied à Sa magnificence


et à Son immense puissance.


Et cela invalide clairement l’opinion de ceux qui considèrent qu’Allah se


trouve à tout endroit, ou dénient le fait qu’Il est au-dessus du trône.


Aussi, le trône de notre Seigneur est la plus grande des créatures, la plus


lourde des choses et la plus élevée ; il est plein de majesté, grandiose, d’une


beauté splendide et doté de pieds.


- « ... Et qu’il ne faut pas prendre les armes contre les gouverneurs même s’ils


sont injustes... »: contrairement à ceux qui se rebellent contre les gouverneurs


musulmans en brisant le lien d’obéissance qui les lie à eux, cherchent à leur


nuire et excitent les âmes contre eux. Et ceci ne concerne pas uniquement le fait


de prendre les armes mais s’applique à tout procédé par lequel on brise le lien


d’obéissance, comme c’est le cas de ceux qui retournent la populations contre


leurs gouverneurs en propageant des écrits, des audios, à la télévision ou sur


Internet – en semant la discorde et la zizanie entre les gens et leurs gouverneurs.


Ceux-ci ne font en fait par leur action qu’empirer les choses sans les améliorer,


ils détruisent sans construire. Et s’ils avaient suivi la voie légiférée qui consiste


à les conseiller et à entretenir des relations avec les chefs – comme les gens de la


Sunnah l’ont cité dans leurs écrits – ils auraient été innocents et auraient même


obtenu la récompense de la part d’Allah, qu’ils arrivent ou non à changer le mal.


Aussi, l’éminent sheikh Ibn Bâz s’est beaucoup exprimé à ce sujet, vu son


importance. Voici une de ses paroles: « Il ne fait pas partie de la méthodologie


des prédécesseurs que de diffuser les défauts des gouverneurs ou de les dévoiler


sur les minbars, car cela mène au désordre, et à ne pas les écouter et leur obéir


dans le bien, et incite à se mêler dans des actes nuisibles sans aucune utilité.


En revanche, la voie adoptée par les prédécesseurs était de se montrer loyal


1 S. 20, v. 5.


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en conseillant les gouverneurs, en correspondant avec eux par écrit, ou en


s’adressant aux savants qui avaient accès aux gouverneurs afin qu’ils puissent


leur transmettre le bien. Aussi, la réprobation du mal se fait sans évoquer


l’auteur. Par exemple, on dénonce la fornication, l’alcool, les intérêts usuraires


sans dénoncer ceux qui le pratiquent. Il suffit de dénoncer les péchés et de mettre


en garde sans mentionner qu’untel ou untel l’a commis, qu’il soit gouverneur


ou non. Et lorsque le désordre est apparu au temps du règne de cUthmân ,


certains ont dit à Usâmah Ibn Zayd : « Ne vas-tu pas dénoncer ce que fait


cUthmân ? » Il répondit: « Vais-je le faire devant les gens ? Au contraire, je le


ferai en privé, sans ouvrir une porte de mal pour les gens. »


En effet, à l’époque de cUthmân , lorsque les gens ont ouvert les portes du


mal en commençant à le réprouver en public, cela apporta les troubles, le meurtre


et un désordre dont on cesse de subir les effets, encore à notre époque, jusqu’à


mener vers la scission entre cAlî et Mucâwiyah. Et cAlî et cUthman ont tous deux


été assassinés à cause de cela, de même qu’un grand nombre de compagnons et de


musulmans, tout cela à cause de la dénonciation en public, la mention des défauts


aux oreilles de tous qui a provoqué la haine du peuple pour le responsable de leurs


affaires au point de parvenir à le tuer. Qu’Allah nous épargne !1 »


Quelques règles de bienséance pour visiter le


malade


INVOQUER POUR LE MALADE


Parmi les invocations rapportées du prophète , on compte:


« Lâ ba’s, Tahûr in shâ Allah2 » (Signification: « Rien de grave, tu seras


purifié si Allah le veut. »)


« Ô Allah, guéris... (puis on nomme le malade). » Effectivement, Al-


1 Cf. « Huqûq ar-râcî wa ar-racyiah », « Mucâmalât al-hâkim fî dhaw al-kitâb wa as-sunnah »


du sheikh cAbdussalâm Âl cAbdilkarîm.


2 Rapporté par Al-Bukhârî.


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Bukhârî a rapporté dans son recueil authentique que le prophète, en entrant


chez Sacd qui était malade, a dit: « Ô Allah, guéris Sacd ».


cÂïshah relate que lorsque l’un d’entre eux (les compagnons) se


plaignait, le messager d’Allah صلى الله عليه وسلم passait sa main droite dessus et disait:


« Enlève la douleur, Toi le Seigneur des hommes. Guéris-le car tu es le


Guérisseur. Il n’y a d’autre guérison que la Tienne. Accorde une guérison


sans que s’en suive une maladie1. »


أَذْهِبِ الْبَأْسَ رَبَّ النَّاسِ ، وَاشْفِ أَنْتَ الشَّافِي ، لا شِفَاءَ إِلا شِفَاؤُكَ ، شِفَاءً لا يُغَادِرُ سَقَمًا


cAbdullah Ibn cAbbâs relate que le prophète a dit: « Quiconque rend


visite à un malade dont le terme n’est pas arrivé et prononce sept fois


auprès de lui « Je demande à Allah l’Immense, Seigneur de l’immense


trône, qu’Il te guérisse », Allah le guérira assurément de cette maladie2. »


L’invocation en arabe:


أَنْ يَشْفِيَكَ عَظِيمِ أَسْأَلُ اللََّ الْعَظِيمَ ، رَبَّ الْعَرْشِ الْ


Toutes ces invocations qui ont été rapportées parmi d’autres de manière sûre du


prophète sont les meilleures invocations à prononcer pour le malade dans ces


circonstances. Et si on fait d’autres invocations, ce n’est qu’un bien mais il est


toujours meilleur d’invoquer par ce qui a été rapporté du prophète .


ÊTRE OPTİMİSTE QUANT À LA SİTUATİON DU MALADE


Egalement, ne pas être un poids pour le malade en parlant trop ou en restant


trop longtemps, à moins que le malade ne le souhaite lorsque la présence du


visiteur lui fait du bien.


NE PAS DÉRANGER LES AUTRES MALADES


Certaines personnes visitent un malade qui se trouve dans la même chambre


que d’autres malades. Et lorsqu’ils arrivent, ils se dirigent exclusivement vers


le malade qu’ils souhaitent visiter sans saluer, ne serait-ce qu’en murmurant, les


autres malades. Or, il se peut que cela mette mal à l’aise ces derniers. La meilleure


des attitudes dans ce cas est de saluer les autres malades d’une voix audible, et de


passer rapidement au chevet des autres en invoquant pour eux, ce qui ne manquera


pas de les réjouir, tout en obtenant la récompense auprès d’Allah .


NE PAS DÉRANGER LE MALADE EN LE FORÇANT À MANGER OU


1 Rapporté par Al-Bukhârî.


2 Rapporté par Ahmad et Abû Dâwûd.


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À BOİRE


Il n’est pas bienvenu pour le visiteur de forcer le malade à manger ou à boire


quelque chose, que ce soit une nourriture qu’il a apportée lui-même ou bien


qu’elle soit déjà présente auprès du malade. Et le fait que le visiteur insiste


pour que le malade mange ou boit nuit au malade de deux manières:


Premièrement, cela entre en contradiction avec la parole du prophète :


« Ne forcez vos malades à manger. »


Deuxièmement, il se peut que la nourriture ou la boisson aient un effet


négatif sur la santé du malade.


PAROLE BÉNÉFİQUE


L’érudit Ibn Hajar a dit: « Les principales règles de bienséance lors de la


visite sont au nombre de dix, dont certaines ne sont pas spécifiques à la visite


des malades:


Ne pas faire face à la porte lorsqu’on demande la permission d’entrer


Frapper à la porte avec douceur


Ne pas laisser planer d’incertitude en disant par exemple: « C’est moi. »


Ne pas se présenter à une heure qui n’est pas convenable, comme à l’heure


où le malade prend son traitement médical.


Alléger la visite


Détourner son regard


Ne pas poser trop de questions


Manifester de la compassion


Faire des invocations pour le malade


Susciter un grand espoir chez le malade, faire des allusions à la patience


en montrant l’énorme rétribution qui en découle, avertir contre les


lamentations en évoquant le péché qui en résulte1. »


Pour conclure, qu’Allah accorde à tous le bien d’ici-bas et de l’au-delà,


qu’Il guérisse les malades musulmans, qu’Il multiplie leur récompense.


Qu’Allah nous donne à tous la science profitable et l’acte louable. Et qu’Il


nous regroupe lors de la résurrection dans les plus hauts degrés du Paradis. Il


est assurément Celui qui entend et répond.


Louanges à Allah, grâce à qui s’accomplissent les bonnes oeuvres.


1 Cf. « Fath Al-Bârî » (vol. 10/p. 131-132).


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