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Noora Alsamman, ex-catholique, États-Unis


Je me suis convertie à l’islam à l’âge de 15 ans. Ma mère est d’origine


syrienne, née à Détroit, et mon père Américain, né de parents polonais et


slovaque. Je suis également née à Détroit, au Michigan. Ma grand-mère est


maronite, tandis que mon père et ma mère sont tous deux catholiques. À l’âge de


15 ans, je voulais devenir religieuse. Puis, un jour, dans mon cours d’histoire


mondiale, à l’école, le professeur nous a parlé des grandes religions. Lorsqu’il


aborda l’islam, un jeune Égyptien, dans ma classe, se mit à le corriger chaque fois


qu’il donnait une information erronée. Je me dis « wow!, il doit avoir une foi


vraiment profonde pour se permettre de corriger ainsi le professeur! ». Alors un


jour, je lui demandai quelle était la différence entre le catholicisme et l’islam et il


me répondit que peu de choses les différenciaient. Insatisfaite de sa réponse, je


demandai à ma mère si je pouvais avoir une copie du Coran en anglais. Elle m’en


procura une et quand je commençai à le lire, je fus incapable de le déposer. Je le


lus, page après page, et je sus immédiatement qu’il provenait de Dieu, qu’aucun


homme n’aurait pu écrire un texte comme celui-là. Et comme j’aime bien la


poésie, j’aimai encore plus ce livre. C’est alors que, dans mon coeur, je sus que


j’étais devenue musulmane.


C’est à partir de ce moment, aussi, que commencèrent tous mes problèmes. Je


me mis à prier, jeûner, etc, et mes parents, surtout ma mère, se liguèrent contre


moi. Comme j’étais jeune, je m’étais imaginé qu’ils aimeraient l’islam autant que


moi, mais je me trompais. Ils me confisquaient mon hijab, mon tapis de prière,


mon Coran et tous mes livres sur l’islam. Mon père fouillait ma chambre chaque


jour, ce qui m’obligeait à cacher mon hijab. Ma mère m’interdit de fréquenter des


ami(e)s musulman(e)s et n’hésita pas à appeler les parents de mes ami(e)s pour


leur demander de cesser de me parler d’islam, car cela me rendait, selon elle, très


confuse.


Mes parents me forçaient à aller à l’église. Je m’asseyais et je regardais les


gens en me disant qu’ils étaient totalement égarés et que le prêtre ne faisait que


leur raconter des mensonges et leur lire des passages de la Bible qu’il choisissait


hors contexte pour mieux les interpréter. Je disais à ce prêtre que j’aimais l’islam


et que je ne comprenais pas pourquoi il trouvait une si belle religion si


mauvaise. Il me dit que cela provenait du diable. Jamais je n’oublierai ses yeux,


lorsqu’il me dit cela, et je me dis que c’était plutôt lui qui ressemblait au diable en


personne.


Ma mère me cuisinait du porc exprès et me faisait croire qu’il s’agissait de


boeuf. Mais j’allais chercher l’emballage dans la poubelle et c’était bel et bien


écrit « porc ». Et mon père me disait « dans ma maison, soit tu es catholique, soit


tu quittes ». Je devais aller jusqu’à cacher mon Coran dans les conduits d’air


climatisé, car s’ils le trouvaient, ils le mettaient aux ordures. Ils poussèrent leur


harcèlement jusqu’à retirer le loquet sur ma porte de chambre, de sorte que je ne


pouvais plus me cacher pour prier et ils riaient de moi quand ils me voyaient


prier. Je ne peux exprimer à quel point j’étais blessée par l’attitude de mes


parents.


Puis, j’entrepris d’enseigner l’islam à ma jeune soeur. Mes parents me dirent


de cesser ou de quitter la maison. Je cessai, mais j’avais eu le temps de lui


apprendre beaucoup de choses sur l’islam et elle remettait désormais en question


plusieurs aspects du catholicisme. Je promis à Dieu que lorsque je serais un peu


plus âgée, je pratiquerais l’islam entièrement. Je cessai de prier pour un temps


(que Dieu me pardonne). Je n’avais nulle part où aller et aucuns moyens


financiers. Et, même les parents de mes ami(e)s musulman(e)s me disaient de


respecter mes parents. Mes ami(e)s musulman(e)s ne comprenaient pas ce que je


traversais et ils n’étaient pas suffisamment matures pour bien me conseiller.


Un jour (j’avais vingt ans), à l’époque où j’étais à l’université, j’appelai la


femme qui m’avait donné un Coran, car j’avais entendu dire qu’une nouvelle


mosquée venait d’être construite dans les environs. Elle me dit qu’ils organisaient


justement un repas communautaire, ce soir-là. J’y allai et lorsque j’entendis


l’appel à la prière, je me mis à pleurer. Je répétai la shahada en public, au cours


du mois de Ramadan, et je me promis à moi-même de prendre ma religion au


sérieux et de ne plus porter attention à ce que diraient mes parents et les autres en


général. Je me sentais, à ce point, comme Yunus, dans le ventre de la


baleine. J’étais déterminée. Alors je laissai tomber mes mauvaises habitudes et la


mauvaise compagnie et je m’entourai de musulmans.


Je commençai à porter le hijab régulièrement et mes parents tentèrent de m’en


empêcher. Parfois, je préférais ne pas sortir plutôt que de sortir sans


hijab. Parfois, je ne mettais mon hijab qu’une fois dans ma voiture afin qu’ils ne


me voient pas, car ma mère, sarcastique, me répétait que l’islam disait d’obéir à


ses parents et que je devais donc leur obéir. Elle me disait que j’avais l’air d’une


vieille femme, avec mon hijab et mes vêtements modestes. Une autre fois, ma


mère ne voulait pas que l’amie de ma soeur me voie avec un hijab, alors tout juste


avant qu’elle n’arrive, ma mère et ma soeur l’arrachèrent de ma tête. Et, pour me


défendre, je frappai ma mère. Que Dieu me pardonne.


Ma mère me dit que j’étais une égoïste, car je persistais à porter le hijab et à


embarrasser ma soeur et toute ma famille. Elle détestait être vue en public avec


moi. Ma grand-mère, de son côté, s’était elle aussi liguée avec les autres membres


de ma famille. Lorsqu’elle me voyait prier, elle faisait exprès de me parler et,


comme je ne répondais pas, elle se mettait à crier : « Ne m’entends-tu pas quand je


te parle?! »


Même qu’une fois, elle me dit qu’elle ne croyait pas que Jésus fut né de


manière miraculeuse. S’ils entendaient les cd de Coran que je faisais jouer


discrètement, ils se mettaient à rire, à se moquer et à maudire les mots qu’ils


entendaient. Mon grand-père ne m’adressa plus la parole, ma mère me dit d’aller


en enfer et ma grand-mère fit de même. Ma mère tenta même de m’amener voir


un psychiatre; elle lui avait dit que je m’étais convertie à l’islam et il avait suggéré


de me prescrire des psychotiques.


C’était vraiment très difficile, pour moi, d’étudier avec tout ce qui se passait


dans ma vie. Alors je cherchai à me marier pour pouvoir quitter la maison.


Grâce à Dieu, je fis la rencontre d’un musulman originaire de Syrie. Nous


nous mariâmes et quittâmes Atlanta pour Houston. Un an plus tard, j’eus un


garçon que je nommai Youssef. Gloire à Dieu! Je suis heureuse, maintenant, et


j’aimerais, si possible, aller vivre à Médine, un jour. Dieu est très


Généreux. Récemment, j’ai fait la rencontre d’une Jordanienne qui s’est elle aussi


convertie à l’islam et qui est, elle aussi, passée par de rudes épreuves aux mains de


sa famille. J’entends parler d’histoires de conversions incroyables, comme ce juif


de New York qui immigra à Jérusalem pour finalement se convertir à l’islam. Sa


femme, juive marocaine, s’est convertie également. Gloire à Dieu. Je Le remercie


de tout coeur de m’avoir guidée vers l’islam.



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