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LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


INTRODUCTION


Les louanges reviennent de droit à Allah. Nous Le louons, demandons Son


aide et revenons à Lui. Nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal de


nos âmes et les conséquences néfastes de nos actes. Nul ne peut égarer celui


qu’Allah a guidé, et nul ne peut guider celui qu’Il a égaré.


Je témoigne que Seul Allah mérite d’être adoré, sans associé, et je témoigne


que Muhammad est Son serviteur et Son messager. Qu’Allah fasse ses éloges


auprès des anges ainsi que celles de ses proches et de tous ses compagnons,


et qu’Il les salue.


Les recommandations que l’on trouve dans le récit de Luqmân comportent


de magnifiques enseignements, de précieux conseils, et des paroles bénies.


Celui-ci constitue un parfait exemple qui illustre comment appeler à Allah,


éduquer les enfants et former les générations futures. Ce dialogue décrit les


moyens efficaces et les pratiques exemplaires pour appeler les gens à Allah


et leur enseigner le bien.


Ainsi, les éducateurs, les parents ainsi que les enseignants se doivent d’accorder


une attention particulière à ces recommandations et d’y méditer longuement


afin d’en tirer la meilleure manière pour enseigner et appeler à l’Islam.


De plus, ces recommandations sont un très bon exemple de sagesse pour


gagner les coeurs et capter l’attention.


Aussi, elles contiennent des incitations et des avertissements, des bonnes


exhortations, et illustrent la manière adéquate d’aborder les gens dans le but


de leur enseigner le bien et de les appeler à la religion d’Allah (˜).


En fait, la prédication est d’une part une science qui est apprise et une action


qui est expliquée, et d’autre part, elle nécessite de la sagesse, des moyens


efficaces et des tournures touchantes qui permettent d’atteindre les coeurs.


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Allah a accordé à Son serviteur Luqmân1 la sagesse et l’a placée dans son


coeur. Il a rendu sa parole, son exhortation, son enseignement et ses conseils


pleins de sagesse.


Cela exige que nous méditions, que nous cherchions profondément à


comprendre et que nous étudiions les recommandations qu’Allah a


mentionnées dans Son Livre, le Noble Coran :





« Nous avons effectivement donné à Luqmân la sagesse: « Sois reconnaissant


envers Allah, et quiconque est reconnaissant n’est reconnaissant que pour soimême.


Quant à celui qui est ingrat... En vérité, Allah Se dispense de tout, et Il


est Digne de louanges. »


Et lorsque Luqmân dit à son fils tout en l’exhortant: «Ô mon fils, ne donne pas


d’associé à Allah, car l’association à [Allah] est vraiment une injustice énorme. »


Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère.


Sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine ; son sevrage a lieu à


deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers


1 Luqmân était un pieux serviteur mais ne comptait pas parmi les messagers. Et rien dans le


Noble Coran ni dans la Sunna du prophète (m) n’indique cela. L’imam Al-Baghawî (r) a


rapporté dans son exégèse que cet avis fit l’unanimité: « L’ensemble des savants a statué que


Luqmân était un sage et non pas un messager, sauf cIkrimah qui a affirmé le contraire, mais il


s’est singularisé par cet avis. » Cf. « Macâlim At-Tanzîl » (3/490).


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Moi est la destination. Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as


aucune connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais reste avec eux ici-bas de


façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi,


ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez. »


«Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher,


ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est Infiniment


Discernant et Parfaitement Connaisseur.


Ô mon enfant, accomplis la prière, commande le convenable, interdis le


blâmable et endure ce qui t’arrive avec patience. Cela fait partie des fermes


résolutions ! Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre


avec arrogance: car Allah n’aime pas le présomptueux plein de gloriole. Sois


modeste dans ta démarche, et baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c’est


bien la voix des ânes1. »


J’évoquerai ces nobles versets en mentionnant un ensemble d’enseignements tirés


de ces derniers à partir desquels j’ai pu brièvement énumérer cinquante leçons.


J’espère en Allah qu’Il les rende bénéfiques et qu’Il nous permette de tirer un


grand profit de ces sages recommandations.


1 S. 31, v. 12-19.


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LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU


RÉCIT LE LUQMÂN


Leçon n°1 : la sagesse est un don d’Allah1


La sagesse est un don divin qu’Allah accorde à qui Il veut parmi Ses


serviteurs, comme nous le montrent les versets suivants :





« Nous avons effectivement donné à Luqmân la sagesse2. »


C’est donc bien d’Allah que provient la sagesse. On en retrouve également la


preuve dans la parole d’Allah :





« Il donne la sagesse à qui Il veut. Et celui à qui la sagesse est donnée, vraiment,


c’est un bien immense qui lui est donné3. »


Ainsi, quiconque souhaite qu’Allah lui accorde cette sagesse ou tout autre


bien, qu’il le demande directement à Allah, puisque le bien et la grâce sont


en Sa possession. Il les accorde à qui Il veut, et Allah est Le Détenteur de


l’énorme grâce.


Aussi, le bien ne s’obtient qu’en étant sincère envers Lui, en se tournant vers


Lui de bonne manière, en Lui obéissant, en Lui demandant la réussite en s’en


1 Pour faciliter la lecture et permettre au relecteur de s’y retrouver facilement, les intitulés qui


accompagnent les numéros des chapitres ont parfois été ajoutés par le relecteur.


2 Référencé dans le passage précédent (cf. introduction).


3 S. 2, v. 269.


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remettant totalement à Lui pour l’obtenir. En effet, la guidée et le succès ne


peuvent provenir que d’Allah.


Leçon n°2: les moyens d’obtenir la sagesse


L’obtention de la sagesse exige des causes que le serviteur doit mettre en oeuvre.


Effectivement, quiconque médite attentivement le récit de Luqmân et s’arrête


un instant pour méditer sa vie constatera également que ce dernier était un pieux


serviteur, un dévot, qui s’empressait d’obéir à Allah et entretenait une relation


particulière avec son Seigneur, comme cela a été cité dans sa biographie.


L’érudit Ibn Kathîr, de même que d’autres savants1, l’ont décrit de la manière


suivante : « C’était un dévot, plein de ferveur pour Allah , ainsi qu’une


personne véridique. Il parlait peu mais réfléchissait et méditait beaucoup. Il


tirait profit des assemblées de bien et incitait à en faire de même. En outre, il


encourageait les gens à consulter les savants et à tirer bénéfice d’eux. »


La leçon à tirer de cela est que de mettre en oeuvre les moyens bénéfiques qui


permettent de se rapprocher d’Allah permet d’obtenir le bien, la réussite et


la sagesse. C’est à cet effet que le prophète a dit :


« Veille à ce qui te sera profitable et sollicite l’aide d’Allah2. »


« La science ne s’acquiert par l’apprentissage et les bonnes manières que


par la maîtrise de soi. Quiconque s’efforce de chercher le bien l’obtiendra et


quiconque cherche à se protéger du mal en sera préservé3. »


Par conséquent, il est indispensable de mettre à exécution les moyens qui


permettent d’obtenir la sagesse. Il ne suffit pas que de demander à Allah la


sagesse, la science bénéfique et les bonnes actions sans réaliser les causes


nécessaires. Allah a dit :





1 Consulter sa biographie dans « Al-Bidâyah wa An-Nihâyah » (2/146-153).


2 Rapporté par Muslim (2664).


3 Rapporté par Al-Khatîb Al-Baghdadî dans son ouvrage « At-Târîkh » (9/127) d’après le


hadith d’Abû Hurayrah (h). Sheykh Al-Albânî a qualifié sa chaîne de


transmission de correcte dans « As-Sahîhah » (342).


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« Adore-Le donc et place ta confiance en Lui1. »





« C’est Toi Seul que nous adorons, et c’est Toi Seul dont nous implorons


secours2. »


Leçon n°3 : la nécessité d’être reconnaissant des bienfaits d’Allah,


et le fait que cela suscite leur conservation, leur amélioration et leur


augmentation


En effet, Allah a dit à ce propos :


« Nous avons effectivement donné à Luqman la sagesse: « Sois reconnaissant


envers Allah ». »


Ainsi, chaque fois qu’un bienfait est reçu par de la gratitude, il perdurera. Dans


le cas contraire, il disparaîtra. C’est la raison pour laquelle certains savants


ont qualifié la reconnaissance de « protectrice » et « d’initiatrice » puisqu’elle


conserve aussi bien les bienfaits existants qu’elle suscite l’apparition de


nouvelles faveurs. Allah a affirmé :





« Si vous êtes reconnaissants, très certainement J’augmenterai [Mes bienfaits]


pour vous3. »


Dans ce récit, Il a ordonné à Luqmân : « Sois reconnaissant envers Allah. »


C’est-à-dire : sois reconnaissant envers Lui pour les bienfaits, la générosité et


les honneurs dont Il t’a comblés. Effectivement, Allah a gratifié ce pieux


serviteur en lui accordant la sagesse et la science bénéfique. De même, Il lui


a permis d’accomplir des bonnes actions. Il y a donc en cela une preuve qui


montre que, lorsqu’Allah accorde la science, le bien et les bonnes oeuvres à


Son serviteur, il se doit de constamment faire preuve de gratitude envers Lui


en reconnaissant Sa grâce, Sa guidée, Sa réussite et Ses bienfaits.


1 S. 11, v. 123.


2 S. 2, v. 5.


3 S. 14, v. 7.


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Leçon n°4 : comment être reconnaissant


La reconnaissance d’un bienfait s’exprime par le coeur, la langue et les


membres du corps. Ces trois formes de reconnaissance sont toutes visées par


la parole d’Allah : « Sois reconnaissant envers Moi. »


Celui à qui la sagesse, la science profitable et les actes vertueux ont été


accordés doit faire preuve de gratitude envers Allah [de trois manières]:


• Par le coeur : en reconnaissant Son bienfait en son for intérieur.


• Par la langue : en célébrant les louanges d’Allah, en Le glorifiant et en Le


remerciant.


• Par le corps : en utilisant ce bienfait dans Son obéissance. Comme Il l’a révélé :





« Ô famille de David ! OEuvrez par gratitude1. »


Il s’agit pour le serviteur d’accomplir des bonnes actions et de s’empresser


d’obéir. Il s’agit également de de veiller à utiliser ces bienfaits dans les voies


qu’Allah a ordonnées d’emprunter.


Leçon n°5 : la reconnaissance du serviteur n’est d’aucune utilité


pour Allah


La gratitude des personnes reconnaissantes ne Lui profite en rien et le déni


des ingrats ne Lui nuit aucunement, comme Il l’a Lui-même déclaré :


« Sois reconnaissant envers Allah, et quiconque est reconnaissant, n’est


reconnaissant que pour soi-même. Quant à celui qui est ingrat...En vérité,


Allah se dispense de tout, et Il est Digne de louanges. »


L’obéissance de ceux qui obéissent à Allah ou la gratitude de ceux qui Lui sont


reconnaissants ne Lui sont d’aucune utilité ; et ni leur ingratitude, ni leur


désobéissance ne Lui porte le moindre préjudice.


D’ailleurs, médite cela dans le hadith Qudsî2 dans lequel Allah dit : « Ô


1 S. 34, v. 13.


2 NdT : un hadith Qudsî (à nature divine) est une parole du prophète dans laquelle il


relate la parole d’Allah selon son sens et non dans ses termes exacts.


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Mes serviteurs ! Si l’ensemble des hommes et des djinns, du premier au dernier


d’entre vous, avaient le coeur aussi bon que le meilleur homme parmi vous,


cela n’augmenterait pas Ma royauté en quoi que ce soit. Ô Mes serviteurs ! Si


l’ensemble des hommes et des djinns avaient le coeur aussi mauvais que le pire


homme parmi vous, cela ne diminuera en rien Ma royauté1. »


Ce hadith confirme donc ce qui vient d’être cité précédemment. Allah dit également :





« Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même ; et


quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment2. »


Mais Allah, Lui, Se passe de toute chose et Il est Digne de louanges. Dans le


même sens, Il a déclaré :





« Ô hommes, vous êtes les indigents ayant besoin d’Allah, et c’est Allah, Lui,


qui Se dispense de tout et Il est Le Digne de louanges. S’Il voulait, Il vous


ferait disparaître, et ferait surgir une nouvelle création3. »


Leçon n°6 : la reconnaissance des bienfaits a des bonnes


répercussions sur le serviteur


La reconnaissance du serviteur vis-à-vis du bienfait d’Allah est une bonne


action, dont les conséquences et les bénéfices sont profitables à son auteur.


« Quiconque est reconnaissant, n’est reconnaissant que pour soi-même. »


Si le serviteur fait preuve de reconnaissance, cette action lui sera d’utilité ici-bas


et dans l’au-delà. Dans ce bas-monde, cela se traduira par la préservation et la


1 Rapporté par Muslim (2577), d’après le hadith d’Abû Dharr .


2 S. 17, v.15.


3 S. 35, v. 15-16.


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durabilité de ce bienfait, et par le gain d’autres grâces, comme il a été mentionné


précédemment. Dans l’au-delà, cela se traduira par une récompense, une


rétribution et une fin heureuse. Ainsi, lorsque le serviteur se montre reconnaissant,


cette gratitude lui profitera à lui et lui seul. C’est à cet effet qu’Allah a dit :


« Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même ; et


quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. »


En revanche, si le serviteur se montre ingrat pour le bienfait dont il a été


comblé – Qu’Allah nous en préserve, son ingratitude sera pour lui un malheur


et une source de regrets et de remords aussi bien ici-bas que dans l’au-delà.


Le serviteur doit prendre conscience de cette réalité, c’est-à-dire du fait que


c’est bien lui qui est dans la nécessité de se montrer reconnaissant envers Allah,


alors qu’Allah , Lui, n’a pas besoin de la reconnaissance de Son serviteur.


Leçon n°7 : être convaincu qu’Allah n’a absolument besoin de rien


alors que Ses créatures ont totalement besoin de Lui


Allah a dit : « En vérité, Allah se dispense de tout, et Il est Digne de


louanges. »


Nous croyons fermement qu’Allah est « Al-Ghaniy ». Cet épithète compte


parmi Ses sublimes noms, et il implique qu’on Le décrive par la richesse et


l’opulence. En effet, Allah Se dispense absolument de tout contrairement à


Ses créatures qui sont entièrement dépendantes de Lui, en tous points de vue.


Aussi, nous croyons que notre Seigneur S’est élevé et établi sur Son trône, et


qu’Il est différent de Ses créatures, comme Il nous en a informé dans les versets :





« Le Tout Miséricordieux S’est établi sur le Trône1. »





« Puis Il S’est établi sur le Trône2. »


1 S. 20, v. 5.


2 S. 7, v. 54.


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Dans le même temps, nous avons la ferme conviction qu’Allah Se passe de


Son trône et de tout ce qui est en-dessous, et que l’ensemble des créatures –


c’est-à-dire son Trône et tout ce qui est en-dessous – sont dans le plus grand


besoin d’Allah :





« Allah retient les cieux et la terre pour qu’ils ne s’affaissent pas. Et s’ils


s’affaissaient, nul autre après Lui ne pourra les retenir. Il est Indulgent et


Pardonneur1. »


C’est donc Allah qui retient Son trône, qui retient les cieux et la Terre. Et


l’ensemble de Ses créatures ne vivent que par Sa permission. Elles ne


peuvent se passer de Lui ne serait-ce qu’un instant.


Leçon n°8 : l’affirmation qu’Allah détient tous les attributs de


perfection dignes de louanges


Il s’agit de croire qu’Allah mérite les louanges les plus parfaites, en raison de


Ses noms et parfaits attributs ainsi que des faveurs qu’Il octroye. Allah a dit :


« Quant à celui qui est ingrat..., En vérité, Allah se dispense de tout, et Il est


Digne de louanges. »


« Al-Hamîd » (NdR : Digne de louanges) est l’un des magnifiques noms d’Allah.


Il indique qu’Allah est constamment loué et en droit de l’être, et ce, quelques


soient le temps et les circonstances. Ainsi, Il est loué en raison de Ses noms et


attributs ainsi que pour les grâces qu’Il octroie à Ses serviteurs. Effectivement,


Il possède toutes les qualités louables et à Lui toute la louange :





« A Lui la louange ici-bas comme dans l’au-delà2. »


1 S. 35, v. 41.


2 S. 28, v. 70.


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L’ensemble des louanges Lui reviennent, du début à la fin. Et à Lui la gratitude, tant


intérieurement qu’extérieurement vu que tous les bienfaits proviennent d’Allah. Il


n’est pas une faveur sans qu’elle provienne de Lui. C’est donc pour Celui qui


a attribué tous ces bienfaits que les louanges doivent être exprimées. D’ailleurs,


c’est la raison pour laquelle les pèlerins prononcent à haute voix la Talbiyah1 : « La


louange, le bienfait et la royauté T’appartiennent et Tu n’as pas d’associé. »


Leçon n°9 : les bénéfices de la sagesse


Ce récit illustre l’importance de la sagesse et son immense utilité pour celui


qu’Allah a favorisé en la lui accordant. Ceci apparaît de manière évidente


dans ce récit béni, par le fait qu’Allah a fait les éloges de Luqmân et l’a loué


du fait qu’Il lui a donné la sagesse. Et cela incite le serviteur à se demander


ce qu’est la sagesse tout en cherchant à s’orner de ce caractère.


Cette notion a été définie de différentes manières :


Certains ont affirmé que la sagesse n’était autre que la science bénéfique suivie


de la bonne action.


D’autres gens de science ont affirmé que la sagesse consistait à placer les


choses dans leur emplacement respectif.


Elle a également été décrite comme étant la clairvoyance, la compréhension,


la justesse dans la parole et l’opinion avisée.


D’autres l’ont expliquée autrement.


L’essentiel à retenir est que la sagesse est d’une importance primordiale, et


qu’il revient à tout serviteur de s’efforcer de l’acquérir en utilisant les moyens


légiférés qui permettent de l’obtenir.


Leçon n°10 : l’importance de l’exhortation en tant que méthode


d’éducation et d’enseignement


Allah a dit : « Et lorsque Luqman dit à son fils tout en l’exhortant. »


1 NdT/R : formule de glorification qui est prononcée pendant la cUmrah lorsqu’on se met


en état de sacralisation.


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En effet, la manière d’exhorter a un énorme impact sur l’éducation des gens


et l’enseignement des enfants. Selon les savants, l’exhortation est une science


que l’on transmet et que l’on conseille de mettre en application, accompagnée


d’incitation(s) et/ou de menace(s). Il s’agit pour l’exhortateur de mentionner


le bien en énonçant les bénéfices qui en découlent, et inversement.


En somme, l’exhortation est à la fois un ordre d’accomplir le bien et une


interdiction de commettre du mal en utilisant des formes d’incitation et de


dissuasion.


L’incitation consiste à mentionner les bénéfices engendrés, conséquences et


effets positifs qui découlent d’un acte désirable accompli par le serviteur.


A l’inverse, l’avertissement consiste à mentionner les dangers et dégâts


provoqués par l’accomplissement d’un acte défendu.


C’est donc de cette manière que Luqmân le Sage a procédé en incluant dans ses


recommandations, une incitation bénéfique qui encourage son interlocuteur à


accomplir l’action que le prêcheur lui conseille de la meilleure des manières,


ainsi qu’une mise en garde convaincante qui le dissuade d’approcher le péché


et de commettre un délit.


Leçon n°11 : l’importance de la tendresse et de la douceur avec


celui qui reçoit le conseil ou l’enseignement et leur impact décisif


En fait, lorsque tu désires exhorter et conseiller une personne, il est bienvenu


de faire preuve de tendresse à son égard en utilisant des douces paroles et des


termes élégants qui feront que ta parole parvienne à son coeur et que celui-ci


s’ouvre à t’écouter. Note ici que, Luqmân, alors qu’il exhortait son propre


fils, a utilisé de belles paroles exprimées de manière poignante, allant droit au


coeur. De même, observe sa délicatesse dans l’exhortation adressée à son fils :


tu trouveras l’expression « Ô mon fils !1 » qui a été répétée plusieurs fois dans


1 NdR : il est à noter que l’expression « yâ bunayy », traduite de manière approché par « Ô mon


fils », et qui est plus proche en réalité de « Ô mon petit fils » ; contient en arabe une part de


douceur qui n’est compréhensible que par les arabophones. C’est pourquoi nous exhortons nos


chers lecteurs à investir le maximum d’efforts pour apprendre la langue arabe, celle qui leur


permettra de comprendre le Coran et la Sunna de manière exacte.


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le récit étant donné l’impact qu’elle exerce sur le coeur et le moral de l’enfant.


En outre, elle l’incite à prêter une attention totale qui permettra de profiter


pleinement de cette exhortation, surtout si elle exprimée avec douceur.


En revanche, lorsque l’exhortation est vide de tendresse – comme lorsqu’une


personne qui veut conseiller ou interdire dit à son fils : « Yâ walad1 » ou le


nomme par des noms d’animaux comme cela arrive chez certaines personnes


qui désirent exhorter leur enfant ou le mettre en garde – comment le coeur


de la personne conseillée peut-t-il s’ouvrir à ce genre de discours, qui a pour


conséquence d’inciter encore plus à se fermer et à s’entêter ?!


Il existe donc une différence profonde entre cette manière et celle employée


avec douceur à l’instar de la parole de Luqmân « Ô mon fils ! » pleine de


tendresse, de compassion, d’instinct paternel et de miséricorde, qui a fait que


son coeur s’est ouvert.


Par ailleurs, admire la douceur utilisée dans le récit de Mucâdh Ibn Jabal


lorsqu’un jour, le prophète le prit par la main et lui dit :


« Ô Mucâdh ! Je t’aime ! »


Mu’âdh lui répondit : « Ô envoyé d’Allah ! Tu m’es plus cher que mon père et


ma mère ! Moi aussi je t’aime. »


Puis il ajouta : « Ô Mucâdh ! Je te fais une recommandation : n’oublie pas


de dire à la fin de chaque prière : « Ô Allah ! Aide-moi à T’évoquer, à être


reconnaissant envers Toi et à T’adorer de bonne manière !2 »


Il a d’abord commencé par la douceur et la compassion afin que son coeur


s’ouvre profondément et dans le but de l’inciter à recevoir l’enseignement.


Ceci est donc indispensable lorsqu’on appelle à Allah et qu’on enseigne le bien.


Leçon n°12 : respecter les priorités dans la prédication


En effet, il convient aux parents, éducateurs et ceux qui appellent à Allah


1 NdR: « eh, toi l’enfant ! » (traduction approchée).


2 Rapporté par Ahmad (22119), Abû Dâwûd (1022), An-Nasâ’î dans « Sunan Al-Kubrâ » (9937).


Jugé authentique par Sheykh Al-Albânî dans « Sahîh Al-Jâmic » (7969).


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d’accorder une certaine attention à cela lorsqu’ils appellent les gens au


bien. On doit commencer par le plus important et ainsi de suite, même dans


l’éducation des enfants et des générations futures.


On commence par ancrer les bases du dogme sain et de la bonne croyance.


Ensuite, on enseigne les différentes adorations, les bonnes manières et les


nobles comportements. On retrouve que, lorsque le prophète a envoyé


Mucâdh Ibn Jabal au Yémen, il lui a dit : « Tu vas te rendre chez un peuple


parmi les gens du Livre. Que la première chose à laquelle tu les appelles soit


qu’ils n’adorent autre qu’Allah1 le Très-Haut. »


C’est ce qu’a fait Luqmân le sage. Lorsqu’il a voulu faire un ensemble de


recommandations bénéfiques à son fils, il a commencé en disant : « Ô mon


fils, ne donne pas d’associé à Allah » par respect des ordres de priorité.


Leçon n°13 : le polythéisme est le pire de tous les péchés


Et il est le plus dangereux et celui contre lequel Allah a mis le plus en garde.


On déduit cela du fait que Luqmân a commencé par avertir son fils de la pire


des choses, et ceci est la manière de procéder des personnes de bon conseil


qui, lorsqu’elles désirent interdire de mauvaises choses, commencent par les


plus redoutables. C’est pour cette raison que Luqmân a débuté en interdisant


le polythéisme à son fils.


Aussi, on remarquera que dans ce noble contexte, qu’il lui a interdit plusieurs


choses, dont l’orgueil, la naïveté, l’arrogance mais la première chose qu’il a


interdite est le Shirk, ce qui montre que cet acte est le plus néfaste et le plus


destructeur des péchés.


Leçon n°14 : l’importance d’éduquer les enfants en leur enseignant


l’unicité et le monothéisme pur


On déduit cela de cette recommandation :


« Ô mon fils, ne donne pas d’associé à Allah. »


1 Rapporté par Al-Bukhârî (1389, 6937) et Muslim (19) d’après le hadith d’Ibn cAbbâs (k).


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Les enfants ont effectivement besoin, dès leur plus jeune âge, d’être avertis


contre le polythéisme et d’être invités à l’unicité (« Tawhîd ») et à vouer le


exclusif pour Allah . De ce fait, si on dicte à l’enfant l’unicité dès son jeune


âge, cela lui sera alors par la permission d’Allah, grandement profitable.


C’est d’ailleurs l’une des sagesses dans le fait de prénommer ses enfants


'Abdullah 'Abdurrahmân [comme cela a été rapporté dans le hadith


suivant : « Les meilleurs prénoms sont cAbdullah et cAbdurrahmân1 »], qui


est de faire grandir l’enfant sur le monothéisme et le faire garder à l’esprit qu’il


n’est que le serviteur d’Allah , et non pas l’esclave de ses pulsions, ni de ce


bas-monde, ni de Satan, ni de son âme incitatrice au mal. Dès lors, l’enfant se


développera selon les fondements de la foi et les bases de la croyance, qui sont


les fondations sur lesquelles sont bâties le dogme, la religion, la législation.


Or, la foi n’est valide que si elle est basée sur l’unicité d’Allah et le culte exclusif.


Leçon n°15 : l’association est une énorme injustice


Le Shirk est la pire des injustices et le plus grand des crimes, comme on en


déduit de la parole d’Allah :


« L’association à [Allah] est vraiment une énorme injustice. »


L’injustice consiste à ne pas mettre une chose à la place qui lui convient. Et


quelle injustice est plus atroce que de mettre l’adoration à une autre place


que celle qui lui convient, en la vouant à une créature qui est imparfaite et


incapable de nuire ou d’être profitable à elle-même, et qui ne possède ni la


faculté de créer ni de ressusciter ?!


Qu’il y a-t-il de plus grave que cela ?! Allah créé l’être humain, mais il adore


autre que Lui ! Il lui accorde sa subsistance, mais il la recherche auprès d’autre


que Lui ! Il le guérit et pourtant, il demande la guérison à autre que Lui !


Existe-t-il une plus grande injustice que celle-ci ?!


Leçon n°16 : informer son interlocuteur des bienfaits engendrés


par la mise en application des ordres et le délaissement des interdits


1 Rapporté par Ahmad (17606), Al-Hâkim (4/276) et considéré authentique par Adh-Dhahabî


(Cf. « As-Sahîhah » (904))


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La personne qui apprend sa religion ou celle qu’on invite à Allah est dans le


besoin de connaître les fruits engendrés par la mise en pratique des obligations


ainsi que les conséquences néfastes des péchés afin qu’il puisse se conformer


aux ordres d’Allah plus facilement. Effectivement, si on l’informe de l’un


de Ses ordres, il a besoin qu’on lui rappelle les bienfaits qui en découlent, et


lorsqu’on l’informe d’un interdit, il a besoin qu’on lui rappelle les conséquences


désastreuses qui menacent la personne qui emprunte ce chemin, et cela a été


relaté à plusieurs reprises dans l’histoire de Luqmân.


Leçon n°17 : la recommandation d’être bon envers les parents, de


les honorer et de respecter leurs droits


On retrouve cela dans la parole d’Allah :


« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère.


Sa mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine ; son sevrage a lieu à


deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu’envers tes parents. Vers


Moi est la destination. »


Cette recommandation est d’une énorme importance, et les recommandations


se font généralement pour des choses importantes. En l’occurrence, celle-ci


provient du Seigneur des mondes .


Il est d’ailleurs à noter que plusieurs exégètes du Coran ont affirmé que Sa


parole « Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père


et mère » est une recommandation qui vient directement d’Allah, qui a été


évoquée comme une parenthèse au beau milieu du discours de Luqmân.


Ainsi, nous pouvons tirer de magnifiques enseignements de ces versets,


parmi lesquels la connaissance des droits des parents, la bienfaisance envers


eux, la bonté et la bienfaisance à leur égard et l’acquittement des devoirs


vis-à-vis d’eux.


Leçon n°18 : se rappeler la bonté de nos parents aide à être bon à


leur égard


Se rappeler tout le bonheur qu’ont apporté les parents dans le passé et qu’ils


22


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


continuent à apporter dans le présent compte également parmi les meilleurs


moyens de bien se comporter avec eux. Cela évitera d’être malfaisant et de


rompre les liens de parenté. Médite donc cela dans Sa parole :


« Nous avons commandé à l’homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa


mère l’a porté [subissant pour lui] peine sur peine: son sevrage a lieu à deux ans. »


C’est-à-dire : « Toi le fils ! Souviens-toi de tout cela ! Rappelle-toi l’instinct


maternel de ta mère, la grossesse qu’elle a subie, la façon dont elle t’a allaité !


Rappelle-toi de la maternité, de ses douleurs et de ses fatigues ! Pense à la


longue période que tu as passée dans le ventre de ta mère ! N’oublie pas que


tu as été une lourde charge qu’elle a portée durant neuf mois ! Pense aux


souffrances qu’elle a subies en te portant debout, assise et couchée ! Rappelletoi


les peines qu’elle a endurées au cours de l’accouchement pour que tu


puisses faire apparition dans cette vie ! Pense à l’allaitement et tout ce qu’il


comporte comme douleurs, fatigues et nuits passées à veiller !


Celles-ci sont autant de preuves de générosité, qu’il incombe à tout un chacun


de ne pas oublier, et de garder à l’esprit à chaque instant.


Leçon n°19 : se rappeler la destination finale aide à être bon à


leur égard


Parmi les choses qui peuvent aussi aider le serviteur à mettre à exécution cette


injonction divine, il y a le fait de se souvenir du retour vers Allah. En effet,


la personne bienfaisante envers ses parents se rappelle qu’il retournera vers


Allah et qu’il obtiendra la récompense de sa bonté envers ses parents et de sa


piété filiale, ceci augmente alors sa motivation à faire preuve d’encore plus de


bonté. A l’opposé, la personne malfaisante envers ses parents prend conscience


qu’Allah le jugera puis le châtiera en raison de son mauvais comportement,


cela le dissuade donc de persister à commettre ce péché.


On retrouve cela dans Sa parole : « Vers Moi est la destination. »


Leçon n°20 : le droit considérable de la mère et son droit prioritaire


à la bonté et à la bonne compagnie


On retrouve dans un hadith qu’un homme a interrogé le prophète :


• « Ô envoyé d’Allah ! Quelle est la personne la plus digne de ma bonne compagnie ? »


23


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


• Il répondit : « Ta mère. »


• L’homme le questionna de nouveau : « Qui d’autre ensuite ? »


• Il répondit une nouvelle fois : « Ta mère. »


• Il réitéra sa demande : « Qui d’autre ensuite ? »


• Il répondit : « Puis ta mère ! »


• Il dit : « Qui d’autre ensuite ? »


• Il déclara : « Puis ton père !1 »


Ainsi, le prophète a mentionné la mère à trois reprises consécutives car


elle est la plus digne d’une bonne compagnie, et en raison du fait que personne


ne saurait procurer un bienfait équivalent à celui de la mère, ni s’en approcher


de quelque manière.


C’est pourquoi certains savants ont affirmé que ce verset constitue une preuve


venant corroborer et appuyer le hadith du prophète dans lequel il a cité la


mère trois fois consécutives. La raison pour cela est que dans ce récit, Allah


a mentionné trois formes de bienfaisance de la mère envers son enfant :


La première réside dans le fait qu’elle soit sa mère, elle se matérialise par Sa


parole : « Sa Mère. »


La deuxième se retrouve dans le fait qu’elle l’ait porté : « Elle l’a porté


[subissant pour lui] peine sur peine. »


La troisième est dans l’allaitement : « Son sevrage... »


Ni le père, ni même l’ensemble des personnes bienfaisantes envers l’enfant


n’ont pu subir ce qu’a subi la mère. Et ceci exige de lui rendre le bien par le


bien et la générosité par la générosité, et également de la considérer comme la


personne la plus digne d’une bonne compagnie.


Mais de nos jours, il est extrêmement déplorable de voir que certaines personnes


reçoivent toute cette tendresse et cette bonté continuelles de leur mère et qu’au


final, renvoient cette tendresse, cette bonté et cette bonne compagnie à d’autres


personnes, qui n’ont pas dépensé le dixième de ce que leurs mères ont fait. Ils


ne vivent pas en bonne compagnie avec leur mère et s’ils doivent accorder du


temps, ce sont les quelques miettes de temps qu’il leur reste.


1 Rapporté par Al-Bukhârî (5971) et Muslim (2537) d’après le hadith d’Abû Hurayrah .


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LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


Est-ce bien comme cela que l’on doit rendre le bien et la générosité, et qu’on


récompense les bienfaiteurs ?!


C’est pour ces raisons que la malfaisance envers la mère est un péché des


plus graves et des plus blâmables. Comment l’être humain peut-il ainsi être


mauvais envers sa génitrice, alors qu’elle est celle qui a le mieux pris soin de


lui et l’a honoré ?!


Leçon n°21 : il est impossible de rendre la pareille à la mère


Tout ce qu’a pu connaître la mère comme peine et fatigue durant la grossesse


et l’allaitement est nullement comparable à tout le bien que l’enfant pourrait


lui faire, quelle que soient l’étendue de sa bonté et de ses efforts.


Leçon n°22 : le lien étroit entre le droit d’Allah et le droit des parents


Le fait que le droit des parents soit directement évoqué après le droit d’Allah


indique sa grande importance. Ceci prouve qu’après le droit d’Allah, le respect


de leurs droits constitue la plus grande obligation. Et c’est à plusieurs reprises


qu’Allah évoque le droit des parents directement après Son droit.


Leçon n°23 : comment être reconnaissant envers les parents


La gratitude envers les parents s’exprime en les aimant, en invoquant en leur


faveur, en entretenant les liens de parenté et en étant bienfaisant vis-à-vis d’eux.


Leçon n°24 : la gravité de la malfaisance envers eux


Ceci compte parmi les plus énormes péchés et les plus blâmables.


Il est rapporté dans les recueils de hadiths authentiques d’Al-Bukhârî et


Muslim qu’Abû Bakrah relate : « Le prophète demanda à trois reprises :


• « Ne vais-je pas vous informer du pire des péchés ? »


• Ils répondirent : « Bien sûr ! Ô messager d’Allah ! »


25


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


Il dit alors : « L’association à Allah et la malfaisance envers les parents. »


Et alors qu’il était allongé, il se redressa pour s’asseoir et dit : « Et les faux


témoignages. » Et il ne cessa de répéter cela à point où nous avons pensé : « Si


seulement il cessait1. »


Leçon n°25 : comment se comporter avec les parents s’ils sont


pervers ou mécréants


Allah a dit : « Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune


connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais reste avec eux ici-bas de façon


convenable. »


Par conséquent, l’enfant ne doit en aucun cas obéir à la mère ou au père s’ils


lui ordonnent d’associer à Allah ou de commettre un péché. Cependant, il est


nécessaire au même moment de leur tenir bonne compagnie.


Leçon n°26 : la perfection avec laquelle la religion islamique invite


à préserver les mérites et reconnaître les bienfaits


Ceci a été clairement énoncé à travers ces versets, par le fait que même


lorsque les parents sont des associateurs appelant au polythéisme, Allah nous


ordonne de rester avec eux ici-bas de façon convenable.


Ceci est prescrit lorsqu’ils sont mécréants. Que dire alors si ces derniers sont


des musulmans qui n’ordonnent que le bien et n’incitent qu’à la bienfaisance ?!


Leçon n°27 : point d’obéissance à la créature si on doit désobéir au


Créateur


Allah a dit :


« Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance,


alors ne leur obéis pas ; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable. »


Leçon n°28 : les gens de mal déploient tous leurs efforts dans le mal


Les adeptes de l’égarement et du faux essayent par tous les moyens de


1 Rapporté par Al-Bukhârî (2654) et Muslim (87).


26


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


répandre leurs faussetés et d’appeler les gens à leur voie égarée, comme le


met en évidence le verset suivant : « Et si tous deux te forcent. »


Alors qu’au même moment, il est possible que les gens de vérité fassent preuve


d’un certain laxisme ou éprouvent de la lassitude à ce sujet.


Leçon n°29 : la nuance entre la désobéissance lorsqu’ils ordonnent


de faire un mal et la malfaisance


En fait, beaucoup de gens confondent ces deux actes en les mettant sur un


même pied d’égalité. L’avis le plus juste à ce propos est qu’il y existe une


différence entre les deux. Effectivement, Allah a dit :


« Ne leur obéis pas » et non pas « Sois malfaisant envers eux. »


Leçon n°30 : le mérite des compagnons et des élites de cette


communauté


On tire cela de la parole d’Allah :


« Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. »


En réalité, si tu considères la situation des compagnons ainsi que celle des élites de


cette communauté, tu trouveras que leur cas est celui de ceux qui retournent vers Allah


. C’est pourquoi certains exégètes ont affirmé que le verset : « Et suis le sentier de


celui qui se tourne vers Moi. » fait référence à Abû Bakr. D’autres prétendent qu’il


s’agit de l’ensemble des compagnons. Dans les deux cas, les interprètes du Coran ont


utilisé une méthode d’exegèse qui consiste à expliquer un terme par une de ses sousparties


ou par les meilleures de ses sous-catégories. Cela confirme donc le mérite et


la vertu des compagnons et des élites de cette religion. Par conséquent, il nous est


indispensable de connaître leur voie et de l’emprunter. De même, nous devons éviter


de suivre un chemin autre que celui des croyants:





) )النساء: 115


« Et quiconque fait scission d’avec le messager, après que le droit chemin


27


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


lui est apparu et suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le


laisserons comme il s’est détourné, et le brûlerons dans l’Enfer. Et quelle


mauvaise destination!1 »


Leçon n°31 : l’importance du choix de ses amis


En effet, le croyant n’a pas à fréquenter toute personne qu’il souhaite. Et


combien de mal est causé par la mauvaise compagnie ! Ainsi, il est exigé du


musulman qu’il ne s’entoure pas du premier venu, mais qu’il côtoie plutôt des


personnes vertueuses, comme nous l’indique la parole d’Allah :


« Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. »


Leçon n°32 : le mérite du retour vers Allah et de ses adeptes


En effet, Allah a clairement fait référence à ceux qui reviennent vers Lui dans


le verset précité. Il a ainsi fait de leur chemin à un exemple à suivre et une


voie à poursuivre.


Aussi, le retour vers Allah s’effectue en réunissant quatre choses :


L’aimer,


Se soumettre à Lui,


Se diriger vers Lui


Se détourner de toute autre que Lui.


A ce propos, Ibn Al-Qayyim a dit : « Nul ne mérite ce qualificatif hormis


ceux qui rassemblent ces quatre caractéristiques. Et la définition de ce terme


chez les pieux prédécesseurs allait dans ce sens2. »


Leçon n°33 : les actions sont enregistrées


Les actions des serviteurs sont toutes comptabilisées. Celles-ci seront dévoilées


le jour de la Résurrection :


« Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que


vous faisiez. »


1 S. 4, v. 115.


2 Cf. « Madârij As-Sâlikîn » d’Ibn Al-Qayyim (1/434).


28


LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


Leçon n°34 : l’association à Allah est infondée


Le Shirk n’est fondé sur aucune preuve, et ses adeptes ne disposent d’aucun


argument. On déduit cela de Sa parole :


« Et si tous deux te forcent à M’associer ce dont tu n’as aucune connaissance... »


Ce verset est semblable à Sa parole :





)118 - )المؤمنون: 117


« Et quiconque invoque avec Allah une autre divinité, sans avoir la preuve


évidente [de son existence], aura à en rendre compte à son Seigneur. En vérité,


les mécréants, ne réussiront pas1. »


Ainsi, le polythéisme, quelle que soit la forme qu’il prend, est absolument


injustifiable. Et cela s’applique indépendamment des circonstances ou des


manières de le commettre.


Leçon n°35 : insister sur le fait que l’on sera tous ressuscités


Lorsqu’on invite au bien ou réprouve le mal, il est nécessaire d’insister sur


le fait qu’on retournera tous vers Allah et qu’Il rétribuera chacun en fonction


de ce qu’il a oeuvré dans cette vie. C’est un fait que les prédicateurs doivent


considérer dans leur prédication.


En raison de son importance, cela a été répété à plusieurs reprises dans le récit


de Luqmân :


« Vers Moi est la destination. »


« Vers Moi, ensuite, est votre retour. »


Ceci est donc une réalité qui a constamment besoin d’être rappelée aux gens,


afin que l’idée qu’ils retourneront à Allah et qu’Il les rétribuera selon ce


qu’ils ont accompli ici-bas s’ancre dans leurs esprits, en vue qu’ils se préparent


comme il se doit pour le jour du Retour.


1 S. 23, v. 117.


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LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


Leçon n°36 : l’ampleur de la science d’Allah


La science d’Allah cerne toute chose et rien ne Lui échappe dans les cieux ni sur Terre :


« Ô mon enfant, fût-ce le poids d’un grain de moutarde, au fond d’un rocher,


ou dans les cieux ou dans la terre, Allah le fera venir. Allah est Infiniment


Discernant et Parfaitement Connaisseur. »


Leçon n°37 : les répercussions de la foi en les noms d’Allah sur la


droiture et les oeuvres


Plus le serviteur connaît Allah, plus il Le craint, cherche à L’adorer et se


refuse à Lui désobéir. Dans sa recommandation, Luqmân a évoqué à plusieurs


reprises les noms d’Allah et Ses attributs.


Leçon n°38 : éduquer les enfants à avoir constamment conscience


de la surveillance d’Allah


Par exemple, si tu interdis à ton enfant de faire quelque chose, ne fais pas en sorte


qu’il se préoccupe du fait que tu l’observes, mais renvoie-le constamment au fait


qu’Allah le surveille. Dis-lui alors par exemple : « Ô mon fils ! Accomplis la


prière ! Éloigne-toi des interdits, car Allah te voit, t’observe et rien ne Lui est


caché ! Ô mon fils ! Si tu accomplis un péché même infime au fond d’un rocher,


dans les cieux, ou sous terre, Allah l’apportera le jour de la Résurrection ! Ô


mon fils ! Fais attention et prends garde à la surveillance d’Allah ! »


Cela se révèlera fort bénéfique dans l’éducation des enfants.


Leçon n°39 : le jour du Jugement, la balance sera de la précision


d’un atome


Allah a dit :





« Quiconque fait un bien fût-ce du poids d’un atome, le verra, et quiconque


fait un mal fût-ce du poids d’un atome, le verra. »1


Et dans le récit de Luqmân, Il a dit : « Fût-ce le poids d’un grain de moutarde... »


1 S. 99, v. 8-9.


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LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS DU RÉCIT DE LUQMÂN LE SAGE


Leçon n°40 : tout méfait sera comptabilisé, fût-il en quantité infime


Le jour de la Résurrection, toutes les actions seront exposées, y compris


les plus minimes. C’est pour cela que certains exégètes ont expliqué la


parole d’Allah : « Fût-ce le poids d’un grain de moutarde... » en disant que


cela indiquait que toute injustice quand bien même insignifiante aura été


comptabilisée par Allah .


Leçon n°41 : croire aux deux noms sublimes d’Allah : « Al-Latîf »


et « Al-Khabîr »


Les deux noms sublimes d’Allah : « Al-Latîf » (L’Infiniment Discernant)


et « Al-Khabîr » (Le Parfait Connaisseur) sont conjointement cités dans


de nombreux versets du Noble Coran. Le nom « Al-Khabîr » indique qu’Il


a connaissance des choses les plus subtiles et cachées, et de celles qui sont


évidentes et visibles à plus forte raison. Quant au terme « Al-Latîf », il possède


deux significations :


Il a le même équivalent que « Al-Khabîr » [NdR : et dans ce cas, il est traduit


par « Le Parfait Connaisseur »]


Il signifie : Celui qui, par Sa douceur, pourvoie Ses serviteurs et Ses alliés de


telle manière qu’ils ne s’en rendent pas compte.


[NdR : et dans ce cas, il est traduit par « Le Doux »]


Leçon n°42 : l’importance de la prière, la nécessité de l’accomplir


et d’éduquer les enfants à l’effectuer assidûment


Effectivement, la prière compte parmi les plus grandes obligations et les plus


nobles des devoirs qu’Allah a prescrits à Ses serviteurs. Elle est la base même


de la religion et le pilier le plus important après l’attestation de foi. Elle est le


lien entre le serviteur et son Seigneur.


Aussi, elle est la première chose au sujet de laquelle le serviteur sera jugé le


jour de la Résurrection. Si elle est correcte, le reste des oeuvres le sera, et si elle


est altérée, le reste des oeuvres le sera. En outre, elle est le critère de distinction



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